Chapitre 38. Transformation de l’appartement dévasté
Au bout d’un mois, le couple eut à nouveau accès à l’appartement dévasté, ce ne fut pas évident tant pour lui que pour elle, d’y revenir, dans les premiers temps,
— Pfiou quelle horreur…
— Tu es sûre de vouloir rester, Rachel ? Je peux déblayer le plus gros avec Damien et Éric.
Elle prit une profonde respiration puis indiqua, sur un ton ferme,
— Non, Louis, je crois que j’ai besoin de voir l’ampleur de ce qu’elle a tenté de détruire ici.
En la prenant par les épaules et le la plaçant dos à lui, il constata,
— C’est toi, essentiellement, qui était visée…
— Et les jumeaux.
— Oui, les enfants que j’ai eus de toi.
En analysant la situation, Rachel conclut, sur un ton plein d’énergie,
— Oui, elle n’a quasi rien saccagé dans les affaires de Maddy, c’est vrai. Mais, de fait, elle estime que ce n’est pas Maddy qui me lie à toi, mais les jumeaux… Elle n’a aucune idée de ce qui nous a relié, Louis, elle est complétement à côté de la plaque. C’est Maddy qui nous a liés, dès le début.
Il posa sa tête au creux de son cou et soupira.
— Quoi ?
— Quoi ? « Quoi ? »
— Tu viens de soupirer… Je te demande pourquoi …
— Je soupire devant l’ampleur du travail à produire pour arranger tout cela, Rachel.
Elle ricana
— Quoi Madame Leblanc ?
— Je crois que je vais te laisser faire le plus gros avec tes potes ! De toute façon, tout est à jeter. Je pense que je vais prévoir le nettoyage des murs et la peinture avec Sophie, Sarah et Déborah, j’ai essayé d’avoir mon frère pour vous aider, mais Deb m’a confirmé qu’il était à l’étranger pour le boulot pendant encore une semaine.
— Moi, je suis d’accord avec ce partage, ton frère viendra quand il pourra, il y aura toujours du boulot d’ici une semaine.
Ils se regardèrent, mi dépités, mi amusés puis Rachel trancha,
— Viens, on s’y met, on va évaluer ce qu’il y a à faire… Et ce que nous allons faire après.
Ils furent un peu abattus par la perspective de ce qu’il y avait effectivement à faire, mais sortirent de l’appartement avec le plan et des idées de réaménagement.
Avec l’aide de leurs amis, l’appartement fut réaménagé en un peu plus d’un mois ; ils avaient échangé leur chambre avec celle des enfants et avaient agrandit la cuisine en l’ouvrant sur le living.
Tout doucement, le couple avait ramené leurs affaires avant de ré-emménager officiellement dans leur appartement.
Les couleurs avaient changé, des couleurs chaudes, terra cotta, avec des touches de vert et de jaune pour dynamiser le tout.
La grande chambre était maintenant celle des enfants, chacun avait un espace assez conséquent, Louis et Rachel avaient acheté un ensemble de lit modulables, qui allaient grandir avec les enfants.
Du bleu ciel et du vert clair dominait l’ambiance de cette chambre et les trois enfants semblaient visiblement apprécier l’ensemble, comme ils avaient pu le constater lors de la visite de l’appartement avec ces derniers, avant le déménagement prévu la semaine suivante.
Madeleine avait escaladé son lit et avait bordé Frog sous sa couette, les jumeaux, qui avaient maintenant onze mois, avaient aussi adopté leurs lits.
Pour la chambre du couple, ils étaient rapidement tombés d’accord pour un coloris safran et une touche de bordeaux sur un pan entier de mur, celui de la tête de lit.
Sur place, le couple en admira l’effet.
— Ça donne bien, tu ne trouves pas, Rachel ?
— Oui, les couleurs donnent bien ensemble, j’ai eu un peu peur pendant le séchage, mais là, ça donne vraiment l’impression d’être dans un cocon douillet et chaud.
— Douillet et chaud, oui, c’est ça.
Il lui embrassa le cou, Rachel leva les yeux au ciel et rigola.
— On pourra baptiser le lit après, Louis, rangeons d’abord les paquets que nous avons dans les mains, tu ne penses pas ?
— Non Mme Leblanc, je ne pense plus…
Elle rigola et se retourna vers lui
— Toi tu ne penses plus parce que tes neurones ont migré dans le cerveau d’en bas, je me trompe ?
Il éclata de rire et la prit dans ses bras, lui faisant lâcher les sacs qu’elle portait encore, les siens, il les avait balancés plus loin depuis quelques minutes déjà. Sans parler, il la souleva et la déposa sur le lit qu’il avait monté et garni l’avant-veille avec Damien et Éric.
À quatre pattes au-dessus d’elle, il la regarda, ses doigts firent le contour de son visage, de ses yeux, de ses lèvres, qu’elle entre ouvrit.
Elle fronça les sourcils, Louis ne pipa mot, il ne fit que la détailler. Elle voulut parler, il lui mit son index sur la bouche et mima un « chut ».
Elle haussa les sourcils, il sourit, ferma les yeux et lui posa de petits baisers sur la bouche puis l’embrassa passionnément.
Ils s’arrêtèrent, après un moment, aussi essoufflés l’un que l’autre, Rachel sourit en le regardant s’allonger à côté d’elle, elle passa un bras dans son cou. Il soupira et resta les yeux fermés, sa tête dans le cou de Rachel et l’une de ses mains sur son ventre, il huma sa peau.
— À quoi tu penses, Louis ?
Il ouvrit les yeux, sourit, déposa un baiser dans son cou et étreignit son ventre… Mais resta silencieux.
Rachel se colla à lui, passant ses bras dans son dos, elle colla son visage au sien et lui susurra,
— Eh bien Monsieur Leblanc, tu as perdu ta langue ? Pourtant, je l’ai croisée il y a peu et elle m’est très chère, tu sais.
Pour toute réponse, il cligna les yeux et sourit.
Rachel eut une moue dubitative, à quoi voulait-il jouer ?
— Monsieur Leblanc, nous allons voir s’il y a moyen de la retrouver, cette précieuse langue, êtes-vous d’accord ? Puis-je investiguer ?
Il sourit franchement et hocha discrètement la tête. Elle le plaqua sur le dos et commença à le déshabiller en hochant négativement de la tête.
Elle embrassa la majeure partie de sa peau, Louis apprécia, mais ne dit toujours rien…
Rachel plissa les yeux et se dit qu’elle allait lui rendre la monnaie de sa pièce ; elle allait le titiller, faire monter le désir, sans jamais l’assouvir.
De fait, elle embrassa, dévorât, massa l’entièreté du corps de Louis, en ignorant complètement son sexe en érection qui semblait l’appeler dès qu’elle se rapprochait un tant soit peu de sa zone. À peine l’effleurait-elle parfois, comme par accident.
Plusieurs fois, elle senti que Louis se retint de parler, se mordit la lèvre inférieure ou fronça les sourcils il avait même plaqué sa main contre sa bouche pour ne rien en laisser sortir.
Au bout d’un moment, en lui effleurant l’intérieur de la cuisse droite, elle lui dit,
— Si tu veux autre chose, tu n’as qu’à demander Monsieur Leblanc-qui-a-perdu-sa-langue.
Il éclata de rire et se cacha le visage dans ses mains puis passa les mains dans ses cheveux et lui dit,
— Ok, j’ai retrouvé ma langue !
Louis fronça les sourcils étant donné que Rachel ne bougea pas et continua à lui effleurer la cuisse. Elle le capta et haussa son sourcil droit…
— Et quoi ?
Il fronça encore des sourcils puis son visage s’éclaira… Il avait compris.
— Ah… Je ne serais pas contre une petite fellation Madame Leblanc… Quoi de mieux pour baptiser ce lit tout neuf !
— À vos désirs sont des ordres mon cher époux…
Elle s’exécuta au plus grand plaisir de Louis.
Une fois comblé, Louis embrassa Rachel puis se coucha sur elle et encadra sa tête entre ses deux avant-bras et lui susurra,
— Je t’aime Rachel… Tu es mon soleil, ma lune, mon univers.
Il déposa de petits baisers sur ses lèvres, elle se laissa bercer par ses paroles tout en lui caressant les épaules.
— Là tantôt, je me suis retrouvé dans nos premiers moments, en Crête… Tu te souviens, ces moments où on hésitait tous les deux, les moments où j’hésitais à te draguer alors que le soir, dans ma chambre, rien que de penser à toi, j’avais une trique d’enfer.
Rachel sourit franchement et lui répondit,
— Heureusement que les cocktails étaient bons et que Sophie était partie dormir plus tôt ce soir-là.
— Et que tu as accepté mes baisers sur ce gazon près des bungalows… Tu te souviens, tu avais hésité puis tu as finalement accepté.
— Oui, je m’en souviens, j’avais peur, peur de me fourvoyer, peur que tu ne me respectes pas, que ça ne marche pas… Peur que je ne te convienne pas, aussi.
— Et tu m’as comblé et me comble encore, plus que je n’aurais espéré je dois dire.
— Ah oui ?
— Oui… Tu as accepté d’être la mère de Maddy, tu m’as donné deux autres enfants, tu ne fais pas de différences entre eux, tu m’as aidé dans mes recherches concernant Maddy, tu as accepté de m’épouser, de porter mon nom et tu es une maîtresse avec qui je ne m’ennuie pas une seconde, tu es MA maîtresse et une déesse du sexe.
Rachel éclata de rire
— Déesse du sexe, carrément !
Elle lui caressa le visage,
— Au sujet du reste, pour moi, cela coulait de source, Louis, je connais Maddy depuis qu’elle a trois semaines, je SUIS sa mère, nous l’avons élevée ensemble cette enfant.
Elle ferma les yeux puis reprit,
— Et toi aussi tu me combles Louis, à 38 ans, je n’avais plus trop d’espoir face à une éventuelle vie de couple, tu m’as donné l’occasion, non seulement d’être enfin heureuse en couple, mais aussi d’être mère, que ce soit de Maddy ou des jumeaux.
Elle frotta son nez au sien et ajouta,
— Et pour ce qui est du côté sexuel, si je t’apparais comme une déesse du sexe, c’est parce que j’ai un amant à ma hauteur aussi… Tu m’as réconcilié avec une sexualité épanouie, souviens-t-en… Moi je n’oublie pas et j’aime toujours tenter de nouvelles choses avec toi.
Ils s’embrassèrent longuement puis continuèrent le baptême du lit en faisant l’amour sur le couvre lit Ocre que Louis avait choisi pour le recouvrir.
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