Louis et Rachel se retrouvèrent sur le trottoir, ils prirent le chemin vers le centre de Londres, main dans la main et silencieusement.

Arrivés devant une station de métro, Rachel proposa,

— On va prendre le thé et un scone chez John Lewis ?

Dans un gros soupir, il lui répondit,

— D’accord et on se trouve un coin peinard pour cogiter à tout cela, ma belle.

Mécaniquement, ils entrèrent dans la station de métro, ressortirent dans Oxford Street et rejoignirent l’étage de la cafeteria du grand magasin.

Une fois attablés et assis dans un coin discret, ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Louis respira profondément puis dit,

— Mais quelle horreur cette histoire… Dire que j’ai côtoyé cette femme… Et que j’imaginais qu’elle voulait des enfants avec moi !

Vivement, Rachel lui confirma,

— Elle ne t’en aurait jamais donné, je crois qu’elle aurait préféré mourir !

— Ça c’est clair ! Mais, cette obsession par rapport à la maternité…

— Et jusqu’où elle a été capable d’aller… Poignarder sa sœur pour qu’elle n’ait plus d’utérus, c’est horrible !

Louis la serra dans ses bras,

— Elle n’a pas été tendre avec toi, loin de là, mais heureusement qu’elle n’avait pas un couteau à proximité dans la cave… Vu ce qu’elle est capable de faire.

Elle se colla à lui et souffla,

— Oh, arrêtes, rien que d’y penser, j’ai des frissons.

— J’espère que Lays pourra utiliser son témoignage.

— Je l’espère aussi…

Tous deux laissèrent dériver leurs pensées tout en se tenant, enlacés. Après de longues minutes, Louis posa un petit baiser dans le cou de Rachel, elle sourit et lui dit,

— Et si nous mangions les scones que nous avons acheté, mon amour ?

— Oui, le thé doit être juste bon à boire maintenant.

Ils se défirent l’un de l’autre et commencèrent leur dégustation en discutant de choses plus légères.

Après, ils retrouvèrent leurs enfants et les parents de Rachel dans Hyde Park… Enfin, ils avaient dû un peu chercher, ce parc est immense.

De loin, ils eurent une vision de bonheur, les grands parents assis sur une couverture de pique-nique, Maddy tournant autour de ses frères qui s’essayaient à la marche avec plus ou moins de chance, Adrien, trop impatient retombait rapidement sur ses fesses, Clément, lui, se maintenait debout plus longtemps.

Aidé de son grand-père qui lui tendit un doigt auquel il se raccrocha, il fit trois pas puis retomba.

Rachel serra la main de Louis et le regarda en souriant,

— Ça y est, ils vont bientôt gambader, eux aussi… Et s’ils suivent l’exemple de Maddy, ils vont nous faire courir !

— Oui, ils grandissent trop vite à mon goût parfois.

— Ils ne sont plus des bébés et je pense qu’ils vont bientôt se sevrer tous seuls.

— Oh, ça, ça ne me va pas non plus…

Elle sourit et lui donna un petit coup de coude dans les côtes,

— Tu préfèrerais que je les allaite jusqu’à ce qu’ils entrent à l’école primaire ?

— Non, jusqu‘à l’école secondaire…

— J’imagine la scène… Avec deux ados !

Elle éclata de rire, Louis l’embrassa tout en l’enveloppant de ses bras. Au loin, ils entendirent Maddy les appeler, ils continuèrent à s’embrasser jusqu’au moment où Louis senti que Maddy avait attrapé sa jambe en lui disant,

— Papa, les bébés veulent marcher !

Il lâcha Rachel pour la prendre dans ses bras,

— Ah oui ? Et tu les as aidés ?

En hochant positivement la tête, elle répondit,

— J’ai montré !

Rachel posa sa main sur l’épaule de Louis,

— Regarde, Clément marche… Il ne s’en rend pas encore compte, mais il fait à chaque fois trois pas tout seul pour venir vers nous.

— Oui, c’est vrai ! Regarde Maddy, tu lui as bien montré comment faire.

— Oh, et Adrien qui enrage de ne pas y arriver tout seul, regarde, il refuse l’aide de mon père !

— Et ta mère filme, chouette, on pourra le lui montrer quand il aura quinze ans et qu’il nous fera une crise !

— Oui !

Ils éclatèrent de rire puis rejoignirent le groupe et rajoutèrent leurs achats pour agrémenter le pique-nique improvisé par les parents de Rachel.