Chapitre 53. Des réactions à la mesure de la nouvelle
Les réactions étaient souvent les mêmes ; incrédulité suivie de colère, d’incompréhension, de crainte pour l’avenir de l’enfant, mais aussi du couple.
— Je sais, Capucine, mais si cet enfant est bien de moi ?
Capucine hurla,
— Et alors Louis ? Tu es prêt à perdre Rachel, Maddy, Adrien et Clément pour un moutard pas encore né qu’elle t’a fait dans le dos alors qu’elle avait kidnappé et battu ta femme au point de lui faire perdre le sien d’enfant qu’elle portait !
— Mais arrêtes de crier comme ça, je suis bien au courant de la situation tu sais !
Énervée, sa sœur renchérit,
— Louis, je comprends Rachel… Cette annonce, c’est encore plus qu’un coup de massue, après tout ce qu’elle a déjà enduré, elle lui met sa pire crainte sous le nez ! Un enfant qu’Ambre te donnerait, comme tu le désirais il y a cinq ans.
Agacé, il lui retorqua,
— Mais je ne suis plus celui d’il y a cinq ans, Capucine !
— Toi non, mais Ambre, oui… Tu as déjà vu tout ce qu’elle a fait contre vous depuis que vous êtes en couple ? Tenter de lui faire perdre les bébés, tenter de tuer les bébés, dévaster votre appartement, la kidnapper et la torturer… Je comprends qu’elle ne puisse pas accepter le bébé que cette femme te donnerait.
— Mais pour Maddy, Rachel disait elle-même que l’enfant n’y pouvait rien… Pourquoi ne pourrait-elle pas faire de même avec cet enfant ?
Capucine soupira puis lui répondit, sur un ton beaucoup plus doux,
— Parce qu’il est d’Ambre, petit frère, et qu’Ambre voudra, de toutes les façons possibles et imaginables, faire partie de votre vie.
— Je ne sais pas quoi faire grande sœur… Je suis perdu.
***
Le résultat révéla bien la paternité de Louis, les autres résultats génétiques leur apprirent qu’il s’agissait d’un embryon de sexe féminin.
Louis s’écroula, Rachel se tut. Le couple se remit en route, de manière automatique, vers l’appartement.
Alors qu’il préparait de quoi manger pour Rachel qui n’avait quasi rien avalé depuis ces dernières quarante-huit heures, il lui proposa ;
— Rachel, j’ai envie de contacter Flore ; elle pourrait être la tutrice légale de l’enfant ; elle est sa tante. Tu en penses quoi ?
Rachel leva les yeux vers lui, avec un espoir non feint.
— Oui, pourquoi pas, elle resterait dans sa famille, elle ne serait pas abandonnée, mais j’espère que cela n’apportera pas de problème à Flore… Et puis, il faut voir si elle serait d’accord de l’élever, Ambre lui a quand même gâché la vie, à elle aussi.
Louis se rapprocha de sa femme et la prit par la taille.
— C’est vrai, mais c’est mon seul espoir que cet enfant soit élevé loin de sa mère biologique.
Rachel lui rétorqua, platement,
— Dans le cas de l’abandon de l’enfant en vue d’une adoption plénière, c’est le cas aussi et les parents adoptifs ne connaissent pas l’histoire de sa mère, ce qui est peut-être mieux encore.
Louis pinça les lèvres puis lui souffla,
— Rachel, cet enfant est aussi le mien.
— Génétiquement, Louis, génétiquement …
— Oui, mais quand même, savoir qu’il grandit là maintenant en prison… Ça me fait quelque chose.
Meurtrie, elle lui demanda, sèchement,
— Ça te fait quelque chose, Louis, dans quel sens ? Celui d’enfin avoir un enfant avec elle ?
La sentant, à nouveau, s’éloigner de lui, il abonda,
— Mais non Rachel, je vois ce bébé comme Maddy, un enfant qui n’y peut rien d’être venu au monde…
Pragmatiquement, Rachel lui indiqua,
— Églantine a abandonné son bébé et nous fout la paix, Ambre ne le fera pas, ce n’est pas son plan.
— On pourra peut-être limiter ses accès à l’enfant…
Après une expiration bruyante, elle conclut,
— De toute façon cet embryon n’est pas encore né.
Rachel se ferma à nouveau, elle avait mordu deux fois dans la part de pizza qu’il lui avait préparé, elle alla s’occuper des enfants qui, ces derniers jours étaient beaucoup plus calmes… Ils sentaient probablement de la tension dans l’air et entre leurs parents.
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