Chapitre 54. Difficile de faire face …
Rachel allait de plus en plus mal, elle ne mangeait plus, ne dormait plus, elle avait du mal à rester patiente avec ses enfants et restait à distance de Louis. Finalement, elle consulta un psychiatre et prit rendez-vous pour une psychothérapie ; tout ce qu’elle avait supporté, notamment la séquestration, remontait à la surface avec l’annonce de cette grossesse. Il fallait qu’elle sorte tout cela, c’est ce qu’elle disait souvent à ses patients, mais là, elle avait décidé de l’appliquer à elle-même.
Cela lui réussit, elle arriva à mettre des émotions sur ce qu’elle avait ressenti durant la séquestration et sur ce que lui renvoyait l’embryon que portait Ambre ; elle avait toujours peur de perdre Louis et se sentait toujours inférieure à Ambre à ses yeux, même s’il lui affirmait le contraire depuis plus de trois ans maintenant, qu’elle était une mère comblée, qu’il la comblait en tant que femme… Malgré ça, le spectre d’Ambre planait toujours quelque part.
Élever l’enfant d’Ambre lui semblait totalement au-dessus de ses forces, elle s’imaginait que, si elle acceptait cela, Louis ne la verrait plus que dans ce rôle de mère de famille et non plus en tant que femme… Avec toujours, en parallèle la crainte qu’Ambre ne la remplace à ce niveau dans les bras de Louis.
Elle avait l’impression qu’Ambre allait, à l’aide de cet enfant, faire partie intégrante de leur vie. Et ça, elle ne le supporterait pas. Elle ne voulait pas de cette vie-là.
Un soir, une fois les enfants couchés, elle s’en ouvrit à Louis,
— Rachel, je n’aime que toi, je te l’ai déjà dit je ne sais combien de fois, je ne sais plus comment faire pour que tu le comprennes et l’acceptes.
— C’est en moi que cela se passe comme ça, Louis, je le sais rationnellement, mais c’est mon cœur qui a mal et qui a peur, je devrais travailler cela en thérapie aussi, je sais.
Il l’installa sur ses genoux, elle posa sa tête au creux de son cou,
— Je sais que cette annonce de bébé t’est pénible, j’essaye de faire ce que je peux pour ne pas te brusquer par rapport à ça, mais, tu sais, quand je repense au moment où cette petite fille a été conçue, c’est à toi que je pensais, c’était à toi que je faisais l’amour dans ma tête. Il n’y a d’ailleurs que comme cela que j’arrivais à bander, si tu veux tout savoir.
Elle sourit puis rigola plus franchement.
— Quoi ? J’étais ton fantasme pour baiser Ambre alors ?
— Oui, c’est pour ça que je fermais les yeux, pour te voir toi, sentir ta peau, te sentir bouger…
Elle lui donna de petits baisers dans le cou, caressa son torse à travers sa chemise qu’elle commença à déboutonner. Elle sentit Louis sourire, elle lui fit face et l’embrassa à pleine bouche.
Louis la déshabilla, elle l’aida, ils finirent nus, Rachel prit l’initiative et le chevaucha tout en l’embrassant goulument, elle le dévora littéralement, elle se nourrit de lui, de son amour. Il lui en donna, beaucoup, trop heureux de la retrouver enfin, sa femme, sa déesse de l’amour.
C’est sur le sol qu’ils finirent leur danse, essoufflés et transpirants, mais heureux de s’être retrouvés.
— Tu me manquais Rachel, je suis content de te retrouver.
— Et moi donc… Tu es mon soleil, tu me nourris. Je dépérissais loin de toi.
— Ça, c’est vrai, tu as bien perdu quatre ou cinq kilos, non ?
— Cinq, oui…
— Et ce sont essentiellement mes copains qui en ont pâti.
— Oui, j’ai perdu des nichons… Cette perte de poids en plus du sevrage des jumeaux il y a deux mois, je n’ai plus grand-chose, c’est vrai.
— Il faudrait que tu te remplumes, mon amour.
— Tu serais prêt à me cuisiner quelque chose là maintenant ? J’ai faim…
— Viens, je te fais ça de suite, il reste de la pâte à pizza, ce sera rapide.
Ils filèrent dans la cuisine, Rachel mangea d’un bon appétit, Louis l’accompagna tout en l’observant déguster sa part avec délectation.
Le lendemain, ils se réveillèrent enlacés et de bonne humeur, prêts à affronter ce que la vie leur réserverait.
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