Chapitre 57. Césarienne
Au vu des résultats de santé du fœtus, le service de protection de la jeunesse se rangea à la demande de Louis ; il fallait continuer à alimenter Ambre, contre sa volonté si nécessaire, pour que l’enfant puisse naitre en bonne santé.
Ambre avait, par cinq fois, arraché la sonde gastrique qui la nourrissait, prétextant que l’enfant pouvait très bien vivre avec ce qu’elle lui donnait en s’alimentant toute seule.
Une fois de retour en prison, elle refusa la sonde gastrique. Cependant, après la visite de deux délégués du service de protection de la jeunesse, elle finit par l’accepter lorsqu’elle comprit qu’elle risquait de perdre ses droits parentaux sur sa fille si elle ne se montrait pas assez collaborante. Et ça, elle ne voulait pas, elle en avait besoin pour accrocher Louis.
Un matin, Louis fut contacté par téléphone, Ambre était en travail, l’accouchement allait avoir lieu par césarienne au vu de la faiblesse de l’enfant et surtout du manque de collaboration de la mère.
Il l’expliqua à Rachel qui le soutint, malgré la boule qu’elle sentit au creux de son estomac ; le moment fatidique de la venue au monde de cet enfant était là.
— Vas-y Louis, je m’occupe des enfants, je préviens Flore et je vais bosser après. Tiens-moi au courant.
— Ok… J’espère que cela se passera bien pour l’enfant, au fait, la césarienne aura lieu dans l’hôpital où nous travaillons.
Rachel accueillit stoïquement l’information. Louis se rendit à l’hôpital où il fut accueilli par un policier qui était en poste devant la porte de la salle d’opération.
— C’est en cours, Monsieur, ils ont prévu la couveuse pour le bébé.
— Ok, je peux attendre ici avec vous ?
— Oui, pas de souci.
Dans la demi-heure, Louis vit sortir du bloc deux infirmiers poussant une couveuse où il entraperçu une forme, toute rouge qui bougeait et dont il entendit le cri. Il songea,
Elle est vivante… Elle se bat…
Il suivi la couveuse et fut arrêté par une infirmière à l’entrée du service de néonatologie.
— Monsieur, ce n’est pas l’heure des visites.
En trépignant, il précisa,
— Mais, non, je suis là pour le bébé qui vient d’arriver à l’instant.
— Et vous êtes qui par rapport à cet enfant ?
— Je suis son père.
— Un instant, je vais me renseigner.
— Oui, c’est un cas particulier… Je sais.
L’infirmière partit se renseigner puis revint vers lui,
— Bon, alors, la petite n’a qu’1kg800, elle devra rester en néonatologie et être suivie intensivement.
— Est-ce que je peux la voir ?
— Venez, suivez-moi.
Elle le conduisit vers un petit lit, avec dedans, un tout petit bébé relié à des appareils et des tubulures de tous côtés.
La petite fille paraissait minuscule malgré ses 46 cm, elle était frêle, si frêle…
— Bonjour toi, tu es arrivée finalement ? J’espère que tu n’as pas trop souffert et que tu prendras un peu de poids rapidement.
Louis toucha ses petites mains du bout des doigts lorsqu’il fut interrompu par un infirmier de l’unité.
— Excusez-moi monsieur, avez-vous un prénom pour votre fille ?
— Elle n’a pas donné de prénom ?
— Euh, en fait, votre femme…
Il trancha,
— Ce n’est pas ma femme ! Cette femme est une criminelle, ce bébé est une victime collatérale de l’esprit tordu de cette femme.
— Ok, je ne suis pas au courant de toute l’histoire, mais je comprends mieux pourquoi elle a proposé crasse, saleté ou horreur comme prénom.
Sans trop réfléchir, Louis décida,
— Elle s’appellera Ninon.
— Ok, j’encode l’information et je vous laisse faire connaissance.
Il resta une heure avec Ninon puis prit le temps de tenir Rachel au courant de la situation.
Elle est née, 1kg800 pour 46 cm, elle est toute petite, selon les dires de l’équipe de néonat, elle refuse de s’alimenter. Je lui parle, je reste près d’elle. Je l’ai prénommée Ninon.
Rachel reçu son message et fut prise d’un sanglot… Ninon, le prénom qu’elle aurait donné à sa fille si elle en avait eu une. Elle murmura,
— Non Louis, ne me fais pas ça… Tu sais ce que je pense de cette situation. Pourquoi l’as-tu prénommée comme cela ?
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