Vive la pluie ! vive la pluie !

Car puisque je dois me tenir à l'abri,

Je m'absorbe à faire des écrits,

Pour oublier de dehors la monotonie .

Le soleil, lui, ne m’offre pas ce bonheur,

Et à défaut d'illuminer mon inspiration,

Ce sont les reflets de ses rayons,

Qui viennent brouiller mon écran d'ordinateur .

Ainsi me fait comprendre l'astre flamboyant,

Qu'il veut qu'honneur je lui fasse un moment .

C'est une proposition que je peux toujours décliner,

En croisant ou carrément en fermant les volets,

Mais il est trop tard alors,

Car je sais qu'il fait un temps superbe dehors .

Donc je prends un crayon, un quelconque livre,

Je pose dessus un cahier ou une simple feuille,

Et l'écriture à l'extérieur je m'en vais poursuivre .

Hélas, que oui ou non je le veuille,

Guère après, fait l'imbécile mon crayon,

Il faut dire qu'il attrape vite une insolation,

Et comme un chat il me fait écrire,

Si bien que je n'arrive plus à me relire !

Alors comme dernier échappatoire,

Patiemment j'attends qu'il fasse nuit noire,

Quand partout les ténèbres sévissent,

Et que le nocturne silence devient un délice .

Ainsi, dans le noir, seul l'écran allumé,

Pendant un moment d'insomnie,

J'aime composer, sans trop me presser,

Mais plus tard, quand je n'en ai guère envie,

Le sommeil vient m'attraper,

Se fichant royalement de savoir si j'ai fini .

Alors l'écriture de nuit je dois délaisser,

Pour à regret aller au lit .

Là, dans les bras de Morphée,

Autant d'idées qu'il me plaît je peux puiser,

Et à volonté faire ou non tomber la pluie,

Puisqu'au Pays des Songes tout est permis .

Mais là aussi il y a un petit souci,

Car au réveil, les rêves sont dans l'oubli .

Oui comme en d'autres vers je l'avais dit,

Je suis parfois un poète maudit .

Cela dit, nul besoin d’inondations,

Pour que me vienne l'inspiration,

Et pas besoin non plus de grosses canicules,

Pour que les idées en moi se bousculent .

DJEDGE - Février 2004