L'un de mes fabuleux souvenirs de maternelle réside en la vision de la grande cour enherbée de celle-ci. Par endroits, étaient disposés des jeux. L'un d'entre eux était particulièrement prisé : deux chevaux attelés avec une calèche derrière. Vernis et peints et dont la matière creuse m'échappe aujourd'hui, je les trouvais magnifiques. Les enfants s'arrachaient ce gros jouet à taille presque réelle et je ne pus y jouer que quelques fois.

Ne devant plus correspondre à certaines normes de sécurité, cette attraction ne resta pas bien longtemps. Elle fut vite retirée et remplacée par un joli train en bois avec cabine et wagon. Les enfants se le disputaient moins puisqu'il était désormais possible de s'amuser chacun de son côté et qu'une bonne dizaine d'éluèves à la fois pouvait largement y trouver son compte contre seulement deux à trois pour le jeu précédent.

 Avec Arnold et Anne, nous y passâmes de longues récréations, nous inventant de nouvelles aventures, grimpant sur le toit, sautant dans les graviers, nous cachant dans la cabine ou le wagon et que sais-je encore. Parfois, je repensais aux beaux chevaux comme je le fais aujourd'hui avec nostalgie.

 Cette innocence de l'enfance me manque et je crois que je savais déjà à l'époque que je ne voulais pas grandir car tout était magique et nouveau. Dotée d'une imagination foisonnante, tout devenait vite jeu. Il en fallait peu.