Chapitre 4

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Le matin était frais, mais les draps maintenu chaud. Aux pieds du lit se diffusait une chaleur douce et agréable qui disuadait de mettre un seul pieds hors du lit ou même de le quitter. Pourtant, on toqua à sa porte pour venir la réveiller.

- Votre Altesse, entendit-elle venir de loin. Votre Altesse ?

- Elle dort encore.

- Elle doit être épuisée.

- Laissez la dormir encore un peu, retentit une voix masculine qu'elle reconnue, la faisant presque sursauter dans son sommeil. le voyage a été long et elle a beaucoup subit en peu de temps.

- Prince Nohan !

- Je préviendrais les autres. Préparez lui un petit déjeuner chaud et léger pour son premier réveil ici. Son corps n'est pas habitué à nos températures ni nos repas.

- Oui Majesté ! répondirent les trois chambrières qui lui avait été attitré.

Pourtant, des bruits de pas raisonnèrent dans la chambre. Quelqu'un était quand même entré ? Son lit s'affaissa. Par peur elle ne bougea pas jusqu'à ce qu'une main chaude caresse sa joue.

- Je vous ai réveillé ?

Prince Nohan...

- N... Non, juste les bruits contre la porte, répondit-elle faiblement, encore dans le sommeil.

- Restez au lit pour ce matin, j'ai donné des ordres à vos aides. Elles se chargeront de vous aider à vous habiller plus tard. Mère et Stalia viendront vous rendre visite avant le déjeuner.

Alors, Kaerthage ouvrit ses yeux pour plonger son regard dans les abysses froides du Prince.

- Puis-je vous posez une question ?

Il l'aida à s'asseoir dans le lit et attendit.

- Pourquoi êtes vous si gentil avec moi depuis mon arrivée alors que nous ne nous connaissons pas ?

- Nous nous connaissons, douce femme. répondit-il.

- Je n'en ai pas souvenir, je m'en excuse Majesté.

- Nohan.

- Pardon, Nohan.

- Nous étions jeunes à l'époque, aussi je ne vous en veux pas. Mais essayez de vous rappeler. Ce sera votre mission jusqu'au mariage, dit-il en souriant.

- Le maintenez vous tout de même ?

- Bien sûr !

- Autre question.

- Décidément vous êtes bien curieuse au réveil. se moqua t-il.

- Dé...

- Ne vous excusez pas, quelle est-elle ?

- Dans l'hypothèse ou, la princesse envoyé soit ma soeur : Cérésia qui soit envoyé ici pour vous épouser, l'auriez vous gardé ?

- Non.

C'était catégorique. Au moins ne lui mentait-il pas, son regard avait changé au nom de sa soeur. Il était devenu sombre, meurtrier et si froid qu'elle l'avait ressentit dans tout son être.

- Vous ai-je fait peur ?

- Ce... Ce n'est rien. Je dois juste m'y habituer. bredouilla t-elle.

- Je vais être honnête avec vous ma chère Kaerthage. dit-il en plantant son regard dans le sien. Je ne suis pas à l'origine de cette demande quelques peu cavalière, mais mon frère.

- Le Prince Héritier ?

- Si fait, il cherche depuis longtemps à me trouver une compagne, mais je me refuse à prendre une femme que je n'aime pas. Cependant, sachez que... depuis notre rencontre il y a de ça des années où j'étais qu'un jeune fougueux, vous avez marqué mon esprit par votre rire, votre regard et votre chaleur. Si votre soeur m'avait été envoyé, elle serai de retour dans son palais à l'heure qu'il est. Je n'aime pas votre père, il joue à un jeu très dangereux.

- Je le sais que trop bien, dit-elle à la fois sonné par ce qu'il lui disait et par cet phrase sur son père qu'elle ne comprenait pas.

- Mais si je peux au moins en profiter pour vous mettre à l'abris, alors que fortune soit faite. Je ne vous ferez pas de mal, mais je me refuse à vous laisser être la Princesse Sacrifiée. Le froid est mordant, mais vous nous avez déjà apporté la chaleur, douce Princesse Lunaire.

Il lui avait proféré ces paroles dans un murmure intime et si puissant que son coeur avait fait une embardée, la rendant incapable de dire quoi que ce soit. Il lui caressa la joue du pouce et lui proposa de se recoucher.

- Où allez vous ?

- Il est tôt, mais j'ai une patrouille à faire autour du château.

- Attendez ! s'écria t-elle alors qu'il allait vers la porte.

Il s'arrêta et la regarda se lever, trembler de froids pour se diriger vers sa commode d'où elle tira quelque chose. Elle s'approcha de lui et lui donna un carré de tissus blanc brodé de bleu et d'argent. Un phoenix y était brodé, un magnifique phoenix aux ailes déployés comme pour s'envoler vers une destinée incertaine, mais bien déterminé à l'accomplir.

- Je l'ai fait il y a longtemps, mais je ne l'ai jamais donné à qui que ce soit. dit-elle toute rougissante.

- Je l'accepte volontier. répondit-il en prenant délicatement le tissus au travail exquis. Vous avez des dons surprenants. Retournez vous coucher maintenant.

Il la regarda se remettre sous la couette et la vit fermer les yeux, un petit sourire timide étirer ses lèvres et un rose adorable colorer ses joues. Il demanda doucement à ce que le feu soit ravivé dans l'âtre et que le poele soit plus chaud pour l'aider à dormir.

- La Princesse a t-elle des vêtements plus chaud ? demanda t-il à une des trois femmes.

Mais au visage de celle-ci, Nohan se dirigea de lui-même vers la penderie, l'ouvrit et soupira.

- Je vais prendre celle-là, prévenez Miss Darène que j'ai besoin d'elle.

Il prit une des robes et quitta la pièce avec une certaine colère dans son coeur.

Kaerthage avait fait de son mieux, mais elle n'était pas préparée pour ça. Son père l'avait abandonné pour mieux se réjouir d'être encore en vie et préparer une contre attaque. Pourtant, le sors de sa fille lui importait si peu qu'il n'avait pas cru bon de lui confectionner un trousseau plus adapté pour le Nord et son froid hors norme.

Il enragea et son corps tremblait d'un besoin de frapper. Son envie de sang se fit sentir comme une soif urgente qu'il devait étancher dans la seconde au risque d'en mourir. Il traversa la grande cour froide, recouverte de neige, la robe sous le bras, se dirigeant vers les écuries dans lesquelles il ordonna froidement qu'on selle son cheval.

Ses hommes se trouvant à proximité, le rejoignirent alors qu'il attendait, furieux, Miss Darène qui arriva en courant, son souffle créant des vapeurs qui la suivaient telles de flammes magiques.

- Majesté ! s'exclama t-elle surprise et inquiète qu'il l'ai fait appeler. Que ce passe t-il, pourquoi vous... Ce serait-ce la robe de Son Altesse Kaerthage ?

- C'est exacte. Pourquoi n'ai-je pas été informé qu'elle n'ai aucun vêtement qui corresponde à nos températures ? gronda t-il.

- J'en ai parlé hier soir à Sa Majesté la Reine. se justifia t-elle.

- Qu'on selle un cheval pour Miss Darène, vous allez venir avec nous.

- Mais je... Bien votre Altesse.

Solange savait qu'il vallait mieux ne pas discuter les ordres du second Prince au risque de se voir être poursuivis par son démon dans ses rêves... Il était une légende comme ça qui disait de ne jamais contrarier les Ravageurs et encore moins leur maître au risque de voir leurs démons pénétrer les rêves et tuer les dormeurs par vengeance. Solange en avait peur, mais avait un grand respect envers le Prince pour son dévouement envers son pays et sa famille.

On apporta un cheval pour Solange qu'un palefrenier aida à se mettre en selle, puis Nohan attrapa la bride du sien qui renaclait déjà d'impatience.

- Calme Tyr, on va partir, mais j'ai une course à faire.

Le cheval semblait le comprendre, il baissa les oreilles et gratta le sol, faisant sourire son maître.

- Tu la rencontrera bientôt. En selle !

les Ravageurs mandatés pour la mission montèrent à cheval, lançant leurs montures au trot pour rejoindre leur chef et quitter la forteresse pour une zone un peu plus reculée où se trouvait un grand centre ville. Les gens s'écartaient quand ils voyaient les cavaliers et l'emblème des Ravageurs, ce qui signifiait que le Prince Nohan était avec eux. Ils en avaient peur, mais le remerciait pour la sécurité qu'il leur offrait depuis tant d'années.

Pourtant, une rumeur grimpait dans les maisons qui disait que le Prince avait enfin trouvé une épouse.

- Je déteste quand ça parle comme ça, soupira un des hommes derrière Nohan.

- Le chef n'est pas plus friand de ça non plus, regarde comme il est tendu.

- Et il vous entends, répondit ce dernier d'une voix forte.

- Vous pouvez pas nier Chef.

- Non, mais vu que vous aimez parler, vous allez être mes porteurs pour aujourd'hui.

- Quoi ?!

- Solaris a envoyé une de leur Princesse sans vêtements adéquats, expliqua le Prince furieux.

- Oh ! Attends, Minos, tu as pu la voir de plus près non ? Comment elle est ?

- Très douce mais timide, pourtant elle a du répondant. Mais je pense qu'elle est trop blessée et seule loin de chez elle pour être totalement à son aise, répondit son ami en faisant mine de réfléchir à l'entretien de la veille dans le bureau du Prince.

- Si Solaris envoi ses propres filles sans préparation, ni protection, je comprends que leur roi se fasse botter les fesses à chaque fois qu'il vient en combat, soupira un autre Ravageur derrière les deux jeunes de la bande.

- Tu parles, il aime juste ça.

La bande conversa assez joyeusement, malgré la peur qu'ils procuraient aux gens qui les voyaient passer.

- Miss Darène, vous pensez quoi de la Princesse ? demanda alors l'un des deux jeunes curieux. Vous aviez été la première à l'accueillir.

- Elle était curieuse, mais très seule et épuisée. Pourtant elle est restée très digne et très douce. Timide oui, elle a voulu ranger les malles toute seule !!

- Personne n'était avec elle ?

- Non, les soldats qui l'avaient accompagné sont repartie à peine elle était rentrée dans le château et quand elle est descendu de la cariole, y avait aucun chaperon ni aide...

- Hein ?! Chef !

- Mère lui a donné 3 aides quand elle l'a su. Mais l'une d'elle m'a montré la penderie....

- D'où l'envie d'aller faire des emplettes pour la Princesse.

- J'ai pris une de ses robes, dit-il à Solange sans la regarder. Utilisez la pour donner ses mesures.

- Oui Majesté.

Il lui tendit un paquet où était emballé la robe et Solange la lui prit en regardant le colori et tissus.

- Des tons qui vont avec ses yeux, déclara le Prince, concentré sur sa route.

Solange jeta un coup d'oeil au Prince qui semblait très perturbé par quelque chose, mais n'eut pas le temps de pousser son investigation qu'il fit stopper la file devant une boutique.

- On va commencer par là. Mettez les chevaux à l'abris et qu'on s'en occupe ! ordonna t-il en quittant le sien pour s'approcher de l'endroit.

- Oui chef !

- Miss Darène, je n'ai que peu de patience sachez le, donc je compte sur vous pour ne pas me faire perdre de temps. J'ai donné la matinée à la Princesse pour qu'elle se repose. Ses aides ont reçu leurs ordres.

- Bien Majesté, je tâcherai d'être aussi rapide et efficace que possible. répondit-elle en exécutant une révérence, malgré le froid.

Ils entrèrent dans le magasin et le froid de leur présence fit frissonner les clientes présentes dans la salle.

- B-bonjour... B-Bienvenue dans mon humble magasin.

- Bonjour Monsieur, je suis Miss Darène.

- M-Miss Darène ?! s'exclama l'homme ainsi que les femmes présentes.

- Mais alors, qui...

Nohan retira son casque pour découvrir son visage et le cri d'effroi le fit soupirer d'irritation.

- Suffit ! rugit-il alors qu'il s'impatientait.

- Majesté, veuillez vous asseoir, proposa Solange. Je vais m'en charger.

Il repéra un fauteuil et s'y installa, les deux plus jeunes des Ravageurs à ses côtés.

- Que... Que puis-je faire pour vous Majesté ? bredouilla l'homme complètement gêné et en même temps impressionné de l'avoir dans son petit magasin.

- Ma fiancée vient de Solaris, dit-il, coupant Solange dans son élan. Je souhaiterai lui offrir un trousseau plus chaud pour Kaolan.

- V-Votre fiancée Majesté ?

- Votre Majesté, la rumeur est-elle vraie ?

- ... Elle l'est.

- Aurons-nous la chance de la voir ?

Nohan en avait assez et le fit savoir en grondant.

- J'ai ici une robe de Son Altesse de Solaris, dit alors Solange, volant au secour du magasin. Le Prince souhaiterai un trousseau sur les tons bleu et vert agate et émeraude. Voici la taille de la Princesse, elle fait ma taille également.

- Oh, m... merci Miss Darène. dit l'homme en récupérant le vêtement déplié. Oh mon dieu c'est si fin, comment peut-elle avoir chaud là dedans ?!

Offusqué et inquiet, il se dirigea immédiatement vers l'arrière boutique afin d'y récupérer plusieurs modèles qu'il présenta au prince et à la femme.

Nohan se pencha alors que Solange étudiait les modèles présentés. Certains étaient trop grossiers ou trop bouffants pour Kaerthage. Mais deux ou trois attirèrent l'oeil de Nohan.

- Miss Darène, l'appela t-il.

- Majesté ?

- C'est quatre là.

- Lesquelles ?

- Sur votre droite.

Il lui indiqua celles qu'il avait repéré et laissa la femme étudier les robes en question. Son oeil d'expert approuva les choix du Prince mais émis une critique sur l'habillage d'une des robes.

- Je peux facilement modifier les accessoires, s'empressa de dire le tailleur. Mais pour un travail parfait il faudrait que je puisse rencontrer Sa majesté pour savoir exactement quoi faire, Mon Prince.

Rajouta t-il en s'inclinant.

Solange jeta un coup d'oeil à Nohan qui réfléchit.

- En début d'après-midi, déclara t-il en se levant. Prenez votre matériel, j'enverrai quelqu'un vous chercher. Surtout, ne me décevez pas. Je vais quand même prendre ces quatre là.

- B-Bien Majesté.

Nohan voulait le meilleur pour la jeune femme, si ce tailleur avait une bonne réputation, alors il pouvait lui accorder de voir sa belle pour lui confectionner une nouvelle garde robe.

Nohan laissa Minos et son ami récupérer les paquets puis tous quittèrent les lieux après avoir payé. direction plusieurs autres magasins qui eurent droit au même cirque puis ils rentrèrent et Solange fut appelée auprès de la Reine.

- Majesté ! s'écria une des trois aides de Kaerthage.

- Quoi ?

- La Princesse... La Princesse vous cherche. réussi t-elle a dire, malgré le souffle court à force d'avoir couru dans tout le château pour le trouver.

Pas le temps de demander quoi que ce soit, il se précipita avec ses paquets, vers la chambre de la jeune femme.

- Kaerthage ! s'exclama t-il en tembourinant à la porte de sa chambre.

- Prince ?

- Tout va bien ? Votre aide vient de me dire, totalement essouflée que vous me cherchiez !

- Ouvre lui Cassia.

- Oui, Votre Altesse. Majesté, la Princesse s'est... blessée.

Nohan sentit son sang se glacer dans ses veines, il entra et la vit assise, et une jolie brûlure sur son bras. Elle avait visiblement cherché à rattraper quelque chose qui était tombé dans les flammes et ça avait détruit son vêtement ainsi que sa peau.

Il s'approcha pour l'examiner, le froid de son corps la fit gémir.

- Vous ai-je fait mal ?

- Du tout, répondit-elle, juste le froid.

- Vous a t-on soigné ?

- Cassia s'y est employé. Mais....

Elle lui montra un des bibelots qui appartenait au château, cramé par le feu, inutilisable.

- J'ai perdu l'équilibre en voulant aller à la commode au réveil, et en me rattrapant je l'ai fait tomber... Je suis sincèrement désolée, je ne sais pas quoi faire ni comment le compenser... je...

Nohan soupira et la pris contre lui, caressant sa tête pour la faire taire.

- Prince... Nohan...

- Quand votre aide a crié que vous me cherchiez et que vous étiez blessée, j'ai eu peur du pire. souffla t-il.

- Je suis désolée de vous avoir inquiété.

- Tout va bien. J'ai, quand à moi, des choses à vous dire.

Intriguée, elle se détacha de son grand corps pour le dévisager. Il l'aida à se rasseoir et lui présenta les quatre robes choisis avec Solange. ainsi que d'autres accessoires trouvés dans d'autres boutiques.

- Mais, qu'est-ce que tout ceci ?! s'écria t-elle.

- Votre garde robe manque cruellement de tenues chaudes pour affronter le froid de Kaolan, Princesse. répondit-il. j'ai demandé à Miss Darène de m'accompagner durant ma patrouille. Cet après-midi, vous assisterez à plusieurs séances d'essayages afin de vous confectionner une nouvelle qui tienne chaud.

- Mais je...

- Kaerthage, murmura t-il, vous avez tout quitté sans être réellement préparée à ce que vous affronterez ici, laissez moi au moins compenser ceci. Vous n'aurez pas à me rembourser quoi que ce soit, sauf en réalisant la mission que je vous ai donné ce matin.

Le petit sourire suffisant qu'il lui envoya la fit rougir de nouveau. Elle y avait pensé et avait cherché dans tout ses souvenirs d'enfances, mais n'avait pas réussi à s'en rappeler.

- De plus, j'ai fait envoyé des invitations à votre famille pour notre mariage.

Cette nouvelle ne semblait pas lui faire plaisir et pour cause, cela signifiait revoir son père et ceux qui l'avaient ignorés. Mais Nohan était certain que quelques uns étaient attachés à la jeune femme comme l'inverse et à qui elle manquait.

- Le temps qu'ils arrivent, nous aurons le temps de nous préparer, mais si ils ne viennent pas, nous nous marierons tout de même avant le grand froid.

***

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