Chapitre 20
La fête battait son pleins dans la grande salle, mais il était déjà temps pour eux de monter dans leurs appartements.
Comme le voulait la coutume, Kaerthage et Nohan devaient passer la nuit de leurs noces afin de valider leur mariage, Thomas ne semblait pas avoir envie de bouger, endormit dans les bras de Kamille, il s'était cramponné à son père toute la soirée, cherchant à les protéger pendant le déjeuner. Tombé d'épuisement en fin de journée, Kamille fut chargé de veiller sur lui et de l'emporter dans la chambre qu'il partageait avec trois autres Ravageurs.
Un lit avait été installé tout proche de celui de Kamille, mais le jeune garçon semblait ne pas vouloir s'en détacher, confuse, Kaerthage voulu alors le lui prendre, mais c'était sans compter sur son mari qui la souleva dans ses bras pour l'emporter dans leur chambre et fermer la porte d'un coup de pieds sévère.
Personne n'avait été autorisé à aider la jeune princesse pour se déshabiller ou se coiffer pour la nuit, la Reine avait été refusé également dans la chambre afin de la préparer à ce qui allait se passer dans cette pièce.
Personne n'avait été autorisé car Nohan n'avait besoin de personne pour éduquer sa belle femme dont le regard inquiet pétillait d'amour et de fierté.
- Tout va bien ma douce ?
- Bien sûr, je suis juste inquiète pour ce que mon père pourrait faire même depuis les cachots du château...
- Il est surveillé, les Ravageurs sont endormis, l'heure est au réveil des Seigneurs de la nuit.
- Mon dieu, m'attendais-je à avoir un tel poète pour mari ?
- Vous n'avez encore rien vu Majesté, souffla Atlas.
La jeune femme pouffa, caressant la joue de son époux, venant déposer sur ses lèvres un tendre baiser qui fit vibrer l'homme et le démon dans une seule et même entité.
Nohan installa alors sa belle sur le lit recouvert de fourrures, le regard noir et luisant d'une faim dévorante.
- Ils vont tenter de nous en empêcher. gronda t-il en sentant qu'on s'agitait dans le château.
- La question est... Réussiront ils ?
Nohan plongea son regard dans le sien, un sourire en coin lui conféra une attitude encore plus démoniaque.
- Non.
Le prince se défit de sa lourde cape, de son pourpoint et sa chemise, ne gardant que ses braies et ses chausses, laissant soin à sa belle de le détailler du regard, cherchant sûrement à apprendre chacune des parcelles de son corps demi nu avant de se lancer dans l'inconnu total. Kaerthage ne savait pas grand chose de ces histoires, hormis quelques petites informations grapillées rapidement quand elle était enfant, rougissant de ce qu'elle avait pu entendre à ce sujet, mais n'avait jamais tenté de se donner à qui que ce soit, dans son cœur elle avait secrètement espéré que son premier et son unique serait ce garçon qu'elle avait rencontré à cette époque à Solaris.
Kaerthage se dressa à genoux sur le lit, telle une servante offerte à son maître, leva sa main pour venir la poser sur la poitrine large et puissante de son mari, marqué par les affres des nombreuses guerres et missions périlleuses qu'il avait dû exécuter depuis sa prime enfance. Elle sentit sous la pulpe de ses doigts, sa peau frémir et son coeur battre sourdement, comme si il avait toujours attendu ce geste. Atlas semblait calme, voir attentif à ses moindres gestes. Nohan garda le silence, la détaillant pendant qu'elle caressait son torse, ses épaules larges, son cou puissant, glissant ses doigts dans ses cheveux, affrontant son regard changeant et violent.
- Pourquoi ai-je un mari si beau ? murmura t-elle, si puissant et si... inquiétant ?
- Parce que ma femme est douce, belle et étonnante. répondit-il d'une voix rauque. Torture moi ma belle, tu seras punie pour ça.
- Je ne souhaitais pas te faire souffrir, dit-elle en retirant ses doigts.
Nohan gronda, refusant qu'elle ne cesse de le caresser, de le toucher. Il attrapa sa main et la posa sur son ventre, elle déglutie en sentant ses doigts toucher quelque chose qu'elle n'avait jamais vu jusqu'ici, en dehors de son fils et ses jeunes frères quand elle était en charge de les habiller et de leur faire prendre le bain. Mais à quoi ressemblait le corps de son mari entièrement nu ? Est-ce que ça ressemblerait à certains de ses frères ? Aux princes aînés de sa famille ? Ou encore à son père ? Elle était soudainement très anxieuse de découvrir ce qu'il cachait. Elle ne l'avait jamais vu nu ou torse nu quand ils s'étaient connu, aujourd'hui elle pouvait admirer à loisir son torse sculpté et zébré de cicatrices en tout genre et de toutes les tailles aussi profondes avaient pu être les coups portés sur son corps. Elle sentit la colère et la tristesse percer son cœur.
Nohan glissa sa main sur sa joue, l'obligeant à relever son visage vers lui, plantant son regard anxieux et fou dans le sien.
- Je ne connais qu'une douleur et elle se tiens entre mes doigts, lui dit-il d'une voix solennelle.
- J'en veux terriblement à ceux qui ont osé te blesser et j'ai si mal pour toi...
- Mon amour, sache que depuis le jour où je t'ai connu, la douleur a totalement disparu de ma vie.
- Alors elle va revenir à cause de moi.
Nohan sourit, il l'allongea sur le dos, plantant son bras dans les fourrures, au dessus de sa tête, gardant entre ses doigts son menton délicat.
- Qu'elle vienne, je suis prêt.
Il l'embrassa avec une délicatesse qui la fit pleurer. Pensant lui avoir fait mal, Nohan chercha à se redresser, mais elle lui attrapa le cou autour duquel elle noua ses bras, l'accrochant à elle pour ne plus jamais être séparée de cet homme qui lui avait fait connaître tant de choses et ne cessait de lui en apprendre chaque jour.
Sa langue chaude franchit la barrière de ses lèvres, il passa à l'intérieur pour venir taquiner sa jumelle qui réagit d'abord timidement et gauchement à son invitation.
Nohan crocheta sa taille à lui dans une poigne forte, la faisant gémir, il en profita pour entamer un ballet suave et langoureux, montrant l'exemple à sa belle qui l'imita pour finir par prendre son envole et proposer à son tour une danse exquise qui le fit gronder sourdement.
Atlas ressentait ce qu'il se passait comme si il était lui-même en train de caresser la douce jeune femme, de l'embrasser, d'avaler son souffle frais, d'entendre son cœur battre et de boire ses gémissements et autres soupires de plaisir qui sortaient de sa belle bouche rosie et gonflée par les assauts du Prince. Excitant son désir de la faire sienne comme le Prince, Atlas profita de l'instant en se laissant guider par la sensation délicieuse qui glissait sur l'homme dont il partageait le corps.
Nohan fit descendre la main posée sur sa hanche pour venir lui prendre le genou et caler sa cuisse contre lui. Cette position était si indécente que ça le rendit fou. Elle était si belle qu'il ne savait comment si prendre pour l'aimer sans la blesser, mais le regard qu'elle lui lança lui fit lâcher son contrôle. Il plongea dans sa robe et ses jupons, longeant sa cuisse dont la peau était aussi douce que le reste de son corps, il lui empoigna une fesse ronde dont il apprécia la texture, la fermeté et sa rondeur qui l'affola. Il malaxa entre ses doigts cette chaire délicieuse, faisant gémir Kaerthage qui s'accrochait à son bras toujours planté au dessus d'elle. Elle se mit à cambrer son corps, il perçu ce geste comme une invitation et poursuivit son exploration jusqu'à toucher une fine toison.
Il y était !
Surpris tout les deux, Nohan suspendit son geste, attendant que la surprise passe dans les yeux de sa belle pour continuer.
- Nohan ! le supplia t-elle d'une voix chaude et envoutante.
Il ne se serai jamais attendu d'elle une telle réaction. Avait-elle si confiance en lui pour ça ?
- Nohan !
- Que souhaites-tu Princesse des Glaces ?
- Continues !
Un sourire releva un coin de sa bouche qu'il vint déposer sur son front, il lui ordonna alors de le regarder droit dans les yeux et de ne jamais le quitter tant il allait lui faire connaître un plaisir qui irait au delà de tout ce qu'elle aurait pu penser.
Il n'avait pas mentit.
Ses doigts écartèrent doucement sa fleure humide protégée par cette toison qu'il rêvait de voir, mais il devait rester patient. Il la sentit se tendre alors qu'il glissait son index rude entre ses lèvres pour sentir son excitation couler contre la pulpe de son doigts. Elle retint sa respiration tandis qu'il la caressait, les yeux dans les yeux, il sentait son cœur mourir dans sa poitrine pour battre à nouveau furieusement contre sa poitrine, voulant à tout prix en sortir pour rencontrer celui de la belle, offerte en pâture au loup affamé qu'il était.
Kaerthage avait du mal à savoir si c'était un besoin d'y aller doucement pour ne pas l'effrayer ou juste une envie de la torturer, mais Nohan s'amusait à la faire grimper dans des mondes qu'elle ne connaissait pas et n'avait jamais entendu parlé. Elle le vit alors poser sa bouche contre sa gorge et gronder contre celle-ci.
- Je veux te voir, femme, gronda t-il contre elle.
Lentement, malgré une timidité sans nom, elle décrocha ses mains de son bras planté au dessus d'elle, repoussa l'homme imposant qui la dévisagea surpris.
Elle se leva alors du lit, le laissant à genoux, complètement incrédule, sentant encore sur son doigts la moiteur de sa belle qu'il lécha tout en la regardant défaire, tour à tour, ses vêtements.
- Kaerthage... Tu ne...
Mais elle ne lui laissa pas le moindre instant pour dire quoi que ce soit, apparaissant, enfin nue, sans rien pour la protéger en dehors de ses mains contre sa poitrine, le rouge aux joues la rendait terriblement désirable.
Nohan et Atlas gémirent à l'unisson, comme ci elle venait de leur tirer dessus, en pleins cœur. Ils feulèrent, blessés de la voir aussi belle que dans leur imagination la plus perverse. Rien ne pouvait arriver au niveau de ce qu'ils voyaient devant eux, cette créature qui se tenait debout devant eux était bien loin de tout ce qu'ils avaient pu voir comme merveilles dans ce monde et au delà. Nohan s'assis au bord du lit, allongea son bras pour l'inviter à le rejoindre. D'une démarche timide mais naturellement chaloupée, elle balança ses hanches gracieusement jusqu'à se trouver entre les cuisses du Prince.
- Tu es... Je n'ai pas les mots et Atlas non plus, pour décrire ce que tu es et à quel point je te trouve magnifique. Rien n'est comparable et les mots bien trop faibles pour exprimer ce que je ressens.
Kaerthage sourit, touchée par ce qu'il lui disait et ce qu'elle voyait dans leurs yeux. Elle lui prit le visage entre ses mains et déposa sur sa bouche, un baiser léger et fragile qu'il se promit, comme Atlas, de toujours protéger.
- Aime moi ma belle, aime nous.
- Mon cœur et mon âme ton toujours appartenu cher Prince, à tous les deux. Prends mon corps. Défini le comme tiens Nohan.
- Qui vous a apprit à parler ainsi chère Princesse de Solaris ?
- Mon époux.
- Oh, vous êtes donc mariée.
- Le connaisse-vous sûrement.
- Décrivez le moi.
- Il est grand, fort !
Nohan lui empoigna alors les fesses pour les malaxer de nouveau, la surprenant, glissant ses indexes à la jonction de ses cuisses pour caresser son intimité.
- Beau comme le diable qui l'habite. souffla t-elle alors qu'il lui aspira un sein.
- Ainsi il est possédé ?
- Un Seigneur l'habite, mais il l'est lui-même.
- Quel est son nom à votre époux douce créature ?
- Nohan... Nohan Karsan ! AH !
Il lui mordilla son sein, aspira et joua avec la pointe, lui faisant pousser des cris de plaisir et de surprise, ses doigts en profitèrent pour entrer en elle.
- Nohan !
- Tu es si humide mon amour, laisse moi te goûter. l'implora t-il d'une voix si rauque que même Atlas ne le reconnu pas.
- Nohan, soupira t-elle.
Il l'emporta sur le lit, la déposant cette fois nue, sous lui, il écarta une jambe qu'il lui laissa poser sur son épaule, tandis qu'il s'allongea un peu plus bas pour découvrir enfin ce trésor et y poser sa bouche. Kaerthage explosa en un milliers de frissons qui électrisaient tout son corps au point qu'elle ne sente plus aucun de ses terminaisons mais juste les sensations exquises que lui faisait ressentir Nohan.
Sa langue glissa sur elle, Kaerthage s'accrocha aux cheveux du Prince, soufflée par ce qu'elle venait de découvrir, son ventre se creusait, elle sentait en elle comme de la lave en fusion que Nohan appréciait boire comme il pouvait déguster un bon breuvage. Sa langue pénétra son corps, pourffandant la jeune femme au point que son corps se soulève, arquant son dos, mordit le dos de sa main pour ne pas hurler.
Elle venait d'atteindre un premier palier de plaisir, quand elle retomba sur le lit, elle était essoufflée et tremblante au point qu'elle se mit à pleurer.
- Kaerthage, s'affola Nohan.
- Tout va bien... Tout va bien... Je...
- As-tu aimé ?
- Beaucoup.
- Ce n'est que le début, je te promets de prendre plus mon temps la prochaine fois, mais le temps presse.
- Je sais, je les entends aussi. Nohan, je t'en supplie.
- Je ne veux juste pas te blesser ma douce femme.
Elle sourit, bien que l'instant était mal choisi, ils prirent le temps de s'embrasser avec douceur, Nohan en profita pour glisser ses doigts sur elle, caressant son intimité gonflée puis la pénétra.
- Endure mon ange, c'est pour t'éviter de souffrir après.
Elle lui faisait confiance, aussi ne répondit-elle que pas un hochement de tête, le laissant explorer partiellement son corps jusqu'à ce qu'il la sente prête à le recevoir.
Dans un ultime regard, il la pénétra avec lenteur. Kaerthage le sentit forcer son corps, bien qu'il le fasse avec autant de lenteur et de retenue, elle ne pouvait que sentir son épaisseur l'écarteler, espaçant son corps afin de s'y frayer un chemin jusqu'à y être totalement.
- Respire ma douce. Comment te sens-tu ?
- J'ai...
- Mal ?
Elle hocha la tête.
- Tout va bien, tu es très courageuse mon amour. lui dit-il en souriant. Aucune femme n'auraient été capable de faire ce dont tu viens de faire. Tu réalises là un exploit surhumain.
- Tu es imposant cher Prince, souffla t-elle.
Son humour était toujours là, intact, signe qu'elle était enfin détendu.
Nohan lui expliqua avec douceur ce qu'il s'apprêtait à faire et les étapes, mais Kaerthage lui demanda de les remettre à plus tard pour la faire sienne dans l'immédiat, l'amour viendrait plus tard, l'instant était précis et dangereux, si ils s'amusaient à prendre leur temps, ils risquaient de mourir.
Comprenant son inquiétude, Nohan fit aussi doucement que possible mais accéléra la cadence quand elle l'appela, les yeux brillant d'étoiles dorées et argentées. Le plaisir était immense pour eux deux et quand Nohan se répandit en elle, Kaerthage partagea cet instant en le suivant dans l'orgasme.
Le sang avait coulé sur le lit, signe qu'elle n'était plus une jeune fille, mais définitivement une femme... la sienne. Après toutes ses années, elle lui appartenait enfin.
Nohan remit ses braies et ses chausses, lame à la main prêt à défendre sa douce encore tremblante de son plaisir, le ventre ravagé par des sensations dont elle ne voudrait jamais se défaire.
- Couvre toi mon ange, ils sont là.
***
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