Les Amants Magnifiques
Sous un soleil sanguin,
La cité éblouit
Et la lagune d'airain
S'envase à l'infini.
Elle avance masquée,
Toute pimpante et fardée,
Vers le bal costumé
D'un hôtel oublié.
Car la cité des Doges
Donne dans le sublime,
Et la Sérénissime
A Bianca fait éloge.
Sous ses apparitions
Venise s'émerveille,
Et cette adulation
La porte à l'éternel.
Mais Venise est petite
Pour ses rêves de gloire,
Dans ses murs elle s'effrite
Et pleure dans le noir.
La divine Florence
Ouvre bien grand ses bras,
Quand la belle Bianca
Vient y tenter sa chance.
Le prince vient à passer,
Le magnifique Laurent,
Et son cœur soupirant
Est tombé à ses pieds.
Alors elle devient reine,
Plus que courtisane,
Sans se donner la peine,
D'évincer ses rivales.
Mais Bianca est trop belle
Et l'amour de Laurent
La propulse vers un ciel
Harassé de déments.
Les ennemis s'amoncellent,
Les perfides, les jaloux,
Voudraient bien mettre un terme
A cet amour trop doux.
Le poison a suffi
Par une main familière,
Mais jamais dans l'oubli
Elle tomba toute entière.
Car les amants meurtris
Sont entrés dans l'Histoire
Des belles tragédies,
Des amours illusoires.
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