Chapitre 8 – Le Roi et le Dessinateur
Le blanc infini semblait s’étendre au-delà du réel.
Un silence étrange, presque liquide, enveloppait chaque pas de Kael.
Soudain, il était là.
L’hologramme.
Assis.
Pas simplement debout ou flottant…
Mais assis dans un trône d’un autre temps, une jambe croisée, les coudes posés sur les accoudoirs.
Un trône qu’il n’avait pas dessiné.
Un trône qui existait déjà.
Son sourire était large.
Trop large.
Un mélange d’ironie, de fierté et de quelque chose d’inquiétant.
> — Ah… Enfin.
— Le garçon au doigt magique. Le voyageur sans frontière.
Kael s’arrêta. Il ne répondit pas.
Calmement, il leva son doigt.
Et dans l’air blanc, il traça une chaise.
Un trait. Une courbe. Une base.
Une vraie chaise apparut, sculptée d’ombres et de lumière.
Il s’assit. Face au roi.
> — Explique-moi tout.
Le sourire de l’hologramme s’agrandit encore.
Il claqua des doigts.
Et tout autour d’eux, le vide blanc se fissura comme un miroir.
Des scènes apparurent dans l’air, suspendues.
Des souvenirs. Des mondes. Des clones. Des morts.
Puis il parla, d’une voix plus grave, plus posée.
> — Tu veux comprendre ?
— Très bien. Mais souviens-toi… chaque réponse t’éloigne de l’enfance.
Il se pencha, son regard bleu perçant droit dans celui de Kael.
> — Tu n’es pas un garçon, Kael.
— Tu es une plume.
— Et tu viens de tremper ton encre dans l’histoire du monde.
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