Le silence s’installa après que Kael ait répondu à la dernière question de sa mère.
Elena le regarda, une multitude de pensées traversant son esprit.
Elle le connaissait bien, ce petit garçon intelligent, curieux, mais là, il y avait quelque chose d’autre. Quelque chose de plus grand.
Une force qui effleurait l’impossible.

Elle se leva et fit quelques pas, s’éloignant légèrement de lui. Elle avait l’impression qu’il était détaché de ce monde.

> — Kael, tu comprends ce que cela signifie, n’est-ce pas ?
L’université, ce n’est pas juste des livres, des examens. Ce n’est pas juste des connaissances.
C’est la vie, le social, les relations humaines. Le travail d’équipe.
C’est apprendre à vivre avec les autres. Pas seulement avec des machines ou des concepts.



Il la regarda, sans ciller, son regard toujours aussi calme.

> — Je comprends.
Mais j’ai déjà vécu, d’autres vies.
J’ai appris autrement. Peut-être que je ne suis pas fait pour vivre comme tout le monde.
Mais je veux comprendre tout. Et être prêt, dès maintenant.



Elena posa sa main sur son visage, incertaine. Elle savait que Kael n'était pas comme les autres enfants. Il n’était pas seulement brillant ; il était… différent.
Et plus elle réfléchissait, plus elle sentait qu'il y avait quelque chose d’irréel dans tout ça.

> — Mais est-ce que tu comprends ce que tu demandes, Kael ?
Est-ce que tu sais à quel point ça pourrait être dangereux pour toi ?



Kael se leva et marcha lentement vers elle. Il posa sa main sur sa propre poitrine, juste au-dessus de son cœur. Puis, il la fixa avec une sérénité qui la déstabilisa.

> — Ce qui est dangereux, maman, ce n’est pas de savoir.
C’est de ne pas agir.