Journal intime du Grand Méchant Loup

3 minutes de lecture

Jour 1,


Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, enfin celui de la fin de ma dépendance. Depuis un an, je me rends régulièrement aux réunions des carnivores anonymes et je suis fier de ne pas avoir mangé de petites filles depuis si longtemps. Il faut avouer que ce n'était pas facile tous les jours, mais à présent je suis guéri.


Jour 2,


Pour me féliciter, mon parrain a décidé de me laisser une journée sans surveillance. C'est un gars plutôt sympa, bien que son look de bûcheron ne me plais pas, je trouve cela trop ridicule. Dès que la pluie aura cessé, j'irai me promener en forêt. En attendant, avec le bucheron nous préparons des boulettes de viande végétariennes, garanti sans sans goût.


Jour 3,


Il était tôt ce matin, par une belle journée. J'ai vu un petit oiseau qui venait de se réveiller et qu'est-ce qu'il a dit, comme tout le monde le sait : " cui-cui". Je suis surexcité, je suis enfin libre. Depuis un an, j'ai un mec à chemise à carreaux qui ne me lâche pas une seconde et aujourd'hui il n'y aura que mon ombre derrière moi. Ce que j'aime l'odeur du pin chaud, les conifères c'est ce que je préfère. Je me suis fait un petit copain, Jean-Pierre la poussière. Il m'éclate à voler partout. Sniff Sniff, quel est ce parfum envoutant ? Ça sent la galette au beurre. C'est plus fort que moi, je suis attiré tel un aimant. Oh non, une petite fille et de rouge vêtue. Il faut que je m'éloigne de toute urgence, je ne dois pas craquer. Elle m'a vu, elle se rapproche de moi (ça suffit de lire mon journal intime public. Je ne veux pas que vous lisiez mes pensées actuelles.)

.......... Censuré .............

Pendant ce temps-là, à l'autre bout du monde, la princesse au petit pois eut une envie soudaine de bœuf carotte.


Jour 4,


J'ai bien cru que j'allais craquer hier, mais j'ai réussi à tenir. Pour l'éloigner de moi, je lui ai proposé une course jusqu'à chez sa Mère-grand. Je n'ai pas l'intention de m'y rendre évidemment. J'ai demandé la permission au bucheron d'avoir quelques jours de liberté, quand il a appris que je n'ai pas craqué, il m'a accordé ma requête. Depuis mon réveil, je marche seul dans le bois en faisant attention de ne rencontrer personne. Tiens une maison en pain d'épice, mauvaise idée de m'y rendre, il doit surement y avoir des enfants. Je me sauve rapidement, c'est mieux pour tout le monde. La nuit tombe et je m'aperçois que je me suis perdu. je décide de passer la nuit, dans une chaumière qui m'a l'air abandonnée. Par précaution je tape à la porte. La voix d'une vieille femme me demande de "tirer la cheminette et la mobylette choiera". Je ne comprends rien à ce qu'elle raconte, j'ai l'impression qu'elle délire complètement. J'entre lentement, elle me voit hurle. J'ai beau lui expliquer que je ne lui veux aucun mal, rien n'arrive à la calmer.


Jour 5,


Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai fait une petite bêtise. Je l'ai mangée. Je le regrette amèrement, encore plus quand j'ai vu la photo de cette petite fille avec le chaperon rouge que j'ai épargnée. Elle avait l'air tellement contente de voir sa Mère-grand que je me suis déguisé en elle pour ne pas la décevoir. Elle est à la porte, j'ai peur et de ma voix tremblante je lui balance une phrase complètement absurde dans le genre "tire la chevillette et la bobinette cherra". Je ne sais pas d'où m'est venu cette expression idiote. La petite entre, me regarde dégouté et parle de mes poils. je n'ai pas pensé qu'une femme ça s'épile. Je lui trouve une excuse rapide. Elle s'approche, je crois qu'elle désire m'embrasser et elle me questionne sur mes yeux et ma bouche. Dans la panique, je perds le contrôle et la dévore.


Jour 6,


J'ai l'estomac lourd et du mal à digérer. De honte, je ne réponds pas au coup de fil du bucheron, je ne veux pas qu'il soit au courant de ma descente aux enfers. Je déprime et décide de rester au lit toute la journée. Soudain la porte s'ouvre, le bucheron pénètre en me demandant ce que j'ai fait. Il m'énerve celui-là, il ne peut pas changer de chemise, les carreaux ça me met en rogne.


Jour 7,


Je suis à l'hôpital. Avec le bucheron, nous nous sommes battu et il m'a découpé le ventre pour faire sortir mon copieux repas. Quand je sortirai des soins, j'irai dans un établissement pour personne dépendante.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire staffez ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0