Chapitre 03 - Mickaël
Je suis là les yeux sur la balance.
- 50 grammes de pris pour la demoiselle. Dit la puéricultrice souriante.
Je regarde Julie qui a les larmes aux yeux. Sur ce coup là je lui en dois une.
- Si elle continue à prendre, vous pourrez rentrer à la maison.
D’un coté j’ai hâte de rentrer, de l’autre j’aimerais rester près de Marielle. Jennie doit venir nous voir, on lui a expliqué pour Marielle le plus simplement possible, mais elle a besoin de voir sa petite sœur.
- J’ai apporté son doudou. Dit-elle en mettant un petit ourson dans le berceau.
- Merci princesse.
- Elle est toute petite, elle est trop jolie.
- Tu sais, on n’avait pas vraiment choisie son prénom avec maman, mais là je dois lui donner un prénom, et…en attendant on l’a appelé Miny, t’en penses quoi ?
C’est important pour moi que Jennie me donne son avis.
- J’aime bien. En plus ça fait le même son que Jennie.
- Alors on le garde ce prénom ?
- Ouiii
- Tu viendrais avec moi ou tu restes avec Julie et Miny ?
- Je peux voir maman s’il te plait ?
- Je suis désolée princesse, les enfants ne peuvent pas aller dans le service où dort maman.
- Ah…d’accord. Dit-elle déçue.
- Alors tu viens avec moi ou pas ?
- Je viens avec toi papa.
On se sourit et je regarde Julie.
- Allez-y je veille sur elle. Dit-elle en regardant Miny dormir dans ses bras.
Lorsque je rentre dans ma voiture, les images de Marielle en pleine hémorragie me reviennent. Même si Jack a tout nettoyé, j’ai l’impression que l’odeur du sang est toujours présente. Nous allons déclarer la naissance de Miny Jennie Julie Marie Parker. Les femmes les plus importantes de la vie de ma fille.
- Ça y est alors ? Me lance Julie
- Oui, Miny Jennie Julie Marie Parker est officiellement née.
Elle me regarde et je vois son émotion.
- Sans toi elle ne serait pas en vie. Dis-je
- Merci, ça me touche beaucoup.
- T’emballe pas quand même hein, je peux toujours pas te saquer.
- Manquerait plus qu’on s’entende.
On finit par rire de nos conneries.
- Bon, tiens, bosse un peu. Me dit-elle en me collant ma fille dans les bras.
- Ah non s’il te plait, pas ça.
- C’est ta fille.
- Ouais mais c’est toi qui lui file à bouffer donc c’est ta responsabilité ce qu’il sort d’elle.
Elle prend ses affaires et se casse à la douche.
- Fais pas ta connasse ste plait, elle pue vraiment beaucoup là…Julie !!!
Putain…Je regarde ce petit morceau se dandiner en pleurant.
- Bon bah on va devoir gérer ça alors. Putain comment tu peux faire des trucs si chimique sérieux. Oui oui c’est bon je vais te nettoyer mais ne me pisse pas dessus où je t’abandonne jte préviens.
- Comme si tu pouvais imaginer ta vie sans elle. Me lance Julie qui me mate du coin de la porte
- Lâcheuse.
Elle me fait un doigt d’honneur et se casse de nouveau dans la salle de bain.
- Ok, bon là je crois que j’ai bien tout nettoyé, ah oui le cordon…euh…c’est quoi le produit pour le cordon ? Julie !!!
Je gueule comme un putois et elle sort en serviette.
- Arrête de gueuler comme ça on est à l’hôpital Mick’.
- C’est quel produit pour son cordon ?
- Biseptine et arrête de m’emmerder, j’aimerais me doucher tranquille.
- Connasse.
Elle se rebarre et je tente de tout bien faire. C’est quand même flippant, elle est toute petite, j’ai l’impression que je pourrais la briser juste en la prenant dans mes bras alors quand je dois lui mettre son pyjama avec tous les boutons, sérieux c’est un putain de test ça. En plus elle fait des petits bruits tout bizarre.
- T’arrête jamais de ronchonner, une vraie râleuse. Dis-je en l’habillant
Elle grogne et tente de sucer ses mains.
- Elle va bien finir par sortir, encore un peu de patience. Toi aussi tu squatteras la salle de bain pendant des heures. Tiens prends mon doigt en attendant.
Je pose quelques baisers et frotte mon nez sur son ventre.
- C’est mon bébé à moi. T’as pas intérêt à me remplacer par un sale con.
- Elle a le temps pour ça.
Je regarde Julie qui vient de capter mon élan d’amour mais je m’en tape, je suis dingue de ma gosse et j’en suis fier. Julie s’installe et je lui redonne.
- Tu t’en sors super bien Parker. Me lance-t-elle
Je lui souris et m’effondre sur le lit. Je suis naze et finis par m’endormir jusqu’à ce que la puéricultrice décide de me former au bain. Encore une putain d’étape dans ma vie de père.
- Donc on fait toujours attention à la température de l’eau et on tient bébé.
- Ok, ça c’est bon j’ai compris.
Julie est partie voir Marielle et la puéricultrice me dit que je fais les choses comme il faut.
Tu gères
Ouais j’avoue que je gère.
- Bon et bien un retour à la maison serait bien.
- Putain grave, quand ? Dis-je
- Demain ?
- Je signe où ?
Elle éclate de rire. Le lendemain après avoir été voir Marielle, nous rentrons à la maison. J’espère que la cohabition avec la Reine des Neiges sera supportable et que sans la puéricultrice je vais m’en sortir. Là c’est le grand bain et sans brassard.
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