Chapitre 37 - Marielle

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J’ai décidé de ne rien lâcher, je ne veux pas les laisser me détruire, je dois être forte et me battre. Pour ma nouvelle vie, je décide de changer de tête et je fais venir la coiffeuse de l’hôpital.

- Alors qu’est ce qu’on vous fait ? Me demande-t-elle

- Une coupe, je veux qu’on coupe derrière jusqu’en bas du dos et devant un dégradé moderne en coupant deux mèches droites à hauteur de ma mâchoire.

- C’est précis.

- Je sais ce que je veux.

- Ça fait une sacrée longueur à couper. Vous êtes sur de vous ?

- Oui.

Mick’ trouvera ça criminel et ne s’en remettra pas mais là j’ai besoin de me rapproprier mon corps. Je vois mes cheveux tomber emportant avec eux les caresses de ce monstre quand il me les tenait fermement. Je sais que je ne pourrais pas tout nettoyer de ce qu’ils m’ont fait mais je ne les laisserais pas me bousiller. Si moi je réussis à guérir alors Jennie réussira aussi. Je suis son exemple, je dois m’en sortir et pour ça je dois me sentir bien dans ma peau. Je sors la trousse de toilette que Julie m’a apportée et croise les doigts pour qu’elle ait laissé mon maquillage dedans. Oui victoire !!! Bien que mes doigts soient encore faibles, j’arrive à faire quelque chose de joli.

- Vous êtes très jolie Marielle. Me dit l’infirmière.

- Merci, j’espère que mon mari sera de votre avis.

- J’en suis certaine.

Bien que je sens qu’avec Mick’ y a comme une fissure entre nous, j’espère au fond de moi que notre mariage est assez solide pour le supporter. Je l’aime et je sais aussi qu’il vit mal tout ça mais j’aimerais qu’il reconnaisse ses tords. Je vais donc non seulement combattre mes démons mais aussi mon handicap pour retrouver mon mari. Je vais me battre pour lui mais surtout pour nous et j’espère que de son coté il fera de même.

- Marielle, on recommence.

Je tente de me tenir sur les barres de maintien pour faire mes premiers pas. J’ai mal, mes muscles sont encore trop faibles mais je puise au fond de moi la force nécessaire pour avancer. J’imagine Mick’ m’attendre de l’autre coté et serre les dents pour ne pas sentir mes muscles bruler.

- Encore un pas. C’est bien ce que vous faites, oui allez encore un.

Le 3ème est de trop et je m’effondre. J’ai l’impression que j’ai fais un marathon tellement je suis essoufflée.

- Bravo maman !!! Crie Jennie qui m’applaudit.

- Qu’est ce que tu fais là toi ?

- Je voulais te voir et le docteur a dit que je pouvais venir.

- Ça me fait super plaisir.

- T’as coupé tes cheveux ?

- Oui, tu me trouves comment ?

- T’es trop belle !!! Papa il va te gronder par contre.

- Et bien il me grondera, ce n’est pas grave, il s’y fera.

Elle me sourit avec ses petites dents qui manquent.

- Dis donc t’as donné du travail à la petite souris toi.

- Oui, j’ai des dents de grande maintenant. Ah sinon, je t’ai fais plein de dessin maman.

- Hâte de voir ça.

On remonte à ma chambre et Jennie pousse mon fauteuil roulant. Je m’installe moi-même sur mon lit, mets mes jambes en tailleur pour me maintenir assise. Jennie me montre ses dessins tout en m’expliquant.

- Là c’est la grande maison.

- Ohhh bah elle est grande dis donc.

- Elle est super grande. Papa il dit qu’on va bientôt pouvoir y habiter avec Julie.

Je soupire et chasse ce petit pincement au cœur. J’aurais voulu la découvrir et m’y installer avec Mick’ et les enfants mais ça sera Julie qui aura cette chance. Miny est encore allaitée et puis de toute façon Mick’ ne pourrait pas travailler et s’occuper des enfants ni de la maison, donc c’est une chance d’avoir Julie auprès de lui.

- Et ça, c’est quoi ? Dis-je

- C’est le bateau de Marc, lui aussi est très grand.

- Il a un bateau ?

- Oui, il a même un prénom. Marina. Je m’en rappelle car une fille au centre s’appelle pareil.

Ça doit être un prénom important pour lui, je suppose donc que le bateau est au nom de sa femme.

- Coucou, je ne te dérange pas ? Me lance Julie qui vient d’arriver surement pour récupérer Jennie.

- Jamais, comment tu vas ?

- Très bien. Putain t’as coupé tes cheveux !!!

- Oui, j’avais envie.

- Mick’ va péter un câble Marie.

Pourquoi faut toujours que Mick’ soit celui qui décide !

- Ce sont mes cheveux Ju’

- Ouais mais tu le connais.

- Il s’en mettra. T’as pas mal sinon ?

- Non, t’en fais pas, je me porte comme un charme.

- C’est vrai que t’es très belle.

Julie a toujours été une très belle femme mais là je trouve qu’elle est encore plus jolie. Ses cheveux lisses arrivent au milieu de son dos, ce qui allonge son visage bien qu’elle ait gardé ses formes de maman qui lui vont à merveille. Ventre plat, des hanches, des fesses et une poitrine que je jalouse. Non y a rien à dire, Julie est canon, digne d’une princesse Disney.

- Toi aussi, ça fait trop plaisir de te voir comme ça ma puce. Bon par contre Parker va vraiment pas se remettre de ça. Dit-elle en prenant une mèche de cheveux dans ses mains, me rappelant toujours que Mick’ a son mot à dire.

- J’avais vraiment besoin de changer de tête.

- Et ça te va très bien. Dit-elle en me prenant dans ses bras.

Je respire son parfum et y a un mélange avec le déo de Mick’. Il a du en mettre sans s’apercevoir que les affaires de Julie étaient pas loin. Après tout le mobil-home n’est pas si grand que ça. Oui voilà ça doit être ça.

- Et toi alors, comment tu vas ? Dis-je en regardant Miny qui marche en se tenant au meuble en babillant.

- Elle va bientôt marcher je crois. Me dit Julie

- Mon dieu qu’elle est grande. Je ne te remercierai jamais assez Ju’ pour tout ce que t’as fait pour nous. Dis-je en serrant sa main.

Elle me sourit les larmes aux yeux.

- Marie, Mick’ va pas bien du tout, je ne sais pas ce qu’il lui arrive mais…je crois qu’il s’en veut énormément de tout ce qui t’arrive.

- Bah il a une part de responsabilité quand même, non tu ne penses pas ?

J’en ai marre qu’on plaigne Mick’ alors qu’il fuit ses responsabilités ! Je l’aime mais je ne peux pas tout lui pardonner non plus.

- Il n’a jamais voulu qu’on te fasse du mal Marie.

- Putain mais Julie ouvre tes yeux pitié ! Si les Gramont m’ont fait du mal, c’est parce que Mick’ a tué Alysson.

- Il ne voulait pas la tuer, il…

- Arrête de le défendre !

- Je ne le défends pas mais je trouve ça dur de dire qu’il l’a tué.

- Donner une drogue mortelle, c’est un meurtre Julie !

- Il ne savait pas que ça tuerait et puis il a changé, ça compte ça, non ? Dit-elle

- Ça ne ramènera pas Alysson et ça n’effacera pas le mal qu’on nous a fait.

Elle ne dit rien car y a rien à dire. Mick’ est coupable et tant qu’il ne le reconnaîtra pas, alors je ne lui pardonnerai pas et notre mariage prendra fin.

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