Chapitre 51 - Mickaël

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Nous venons de fêter les un an de Miny et les 9 ans de Jennie. La cohabitation est toujours aussi tendue mais on s’est organisé. On a réduit les tétées de Miny pour garder que celle du midi et du soir. Au début ça été compliqué mais elle a finit par s’y faire et prendre goût au chocolat dans son biberon mais toujours calée contre Julie. Jennie contrairement à ce qu’on a pu nous dire, s’est calmée, moins de crise, je pense que l’école devait faire pression sur elle, depuis que Julie lui fait l’enseignement à domicile, je retrouve un peu ma fille. Evidemment Marielle nous déteste toujours autant et ne lâche rien voir elle devient pire maintenant qu’elle voit que Julie gère nos deux filles à la perfection. Elle veut donc faire hospitaliser Jennie car elle voit que les épreuves qu’on traverse nous rapprochent avec Julie et les enfants. Elle la tacle et le moindre faux pas, revient dans la gueule de sa meilleure amie qui a la force de supporter cette tension.

- Dommage pour les ballons quand même. Dit Marielle sur un ton reprochant.

- Je ne pouvais pas prévoir la rupture de stock tardive. Réplique Julie

- Bah quand on ne sait pas préparer un anniversaire et bien on s’abstient.

- Y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d’erreur Marielle, c’est sur que toi tu ne fais pas beaucoup d’erreurs.

Je m’interpose entre les deux pour arrêter l’engueulade. Je sais qu’elles peuvent en venir aux mains, je préfère donc tout stopper avant. J’ai horreur de jouer les arbitres mais je l’assume.

- Je peux te parler ? Me demande mon père alors qu’on range les tables après les anniversaires.

- Ouais, qu’est ce qu’il y a ?

Il soupire et son visage est fermé. Je n’aime pas ça.

- On a retrouvé Marc Gramont.

- Quoi !

- Ils l’ont chopé et je pars demain à Madagascar.

- Ok, bah écoute, pas de soucis, je fais mon sac et j’arrive.

- Non Mick’, tu ne viens pas. Lâche t-il

Je regarde mon père comme s’il venait de me frapper.

- Papa…

- Mick’, je refuse que tu te salisses les mains, t’es un autre homme maintenant et je ne veux pas que tu retournes là dedans.

- C’est à moi de le faire !

- Non ! Toi tu restes ici et tu vas me faire confiance.

Je regarde mon père qui montre sa détermination mais ça me bouffe de ne pas me venger. Je crève d’envie de lui faire regretter ce qu’il a fait à Marielle ou encore à Ether. Fils de pute !

- Eh ! Tu me fais confiance n’est ce pas ? Me demande mon père

- Bien sur mais j’ai besoin qu’il paye.

- Oh compte sur moi, il va payer.

- Je veux qu’il meurt papa.

- Il mourra mais avant il me dira où est son frère car on n’a pas réussi à mettre la main sur lui.

- Tu crois qu’il balancera son frère ?

- J’ai fais parler des terroristes. Personne ne me résiste mon fils.

Je vois ce sourire qui me montre le coté sombre de mon père. Est-ce qu’il serait encore plus cruel que moi ? Oui sans aucun doute, il a été préparé à ça dans son métier. Je regarde au loin Julie et les enfants. Je soupire et regarde mon père.

- Ok, mais promets moi que tu iras jusqu’au bout.

- Je te le promets.

On se fait une accolade et j’ai quand même ce pincement au cœur de ne pas le voir en chier.

Bientôt tout cela sera terminé.

J’ai hâte.

Je vais me coller à Julie, et tant pis si Marielle nous en fera baver, là j’ai besoin d’elle.

- Qu’est ce qu’il se passe ?

- Rien.

- Depuis quand tu me mens ? Me dit-elle en plongeant ses magnifiques yeux bleus dans les miens.

- Mon père à retrouver le doc.

- Sérieux ?

- Ouais.

- Il va faire quoi ?

- J’en sais rien mais j’aimerais pas être à la place de Gramont.

- Et toi ?

Je vois l’inquiétude dans son regard.

- Moi ? Je fais confiance à mon père et je reste auprès de vous.

- Vraiment ?

- Ouais, c’est fini tout ça pour moi désormais.

Elle me prend dans ses bras comme si elle attendait que ça. Julie m’a apporté tellement mais à aucun moment j’aurais pensé préférer rester près d’elle plutôt que d’aller en faire baver à un fils de pute comme Gramont. Je regarde Marielle qui me fusille du regard alors que les larmes lui montent aux yeux comme à chaque fois qu’elle voit mon attachement pour Julie

- Va la voir Mick’, elle ne va pas bien. Me motive Julie

Je me décroche de Ju’ et vais voir Marielle. Je ne sais pas si je dois lui en parler ou non.

Elle a le droit de savoir, ça va la soulager.

- Mon père va choper cet enculé de Gramont.

- Ton père ?

- Ouais, il part demain à Madagascar.

- Et toi tu y vas aussi ?

- Non.

- Non ? Ah oui c’est vrai, si c’était pour Julie tu irais mais là comme c’est pour moi.

- Arrête ! Crois-moi il aurait préféré que ça soit moi qui lui tombe dessus que mon père.

- Y a pas plus cruel que toi, j’en sais quelque chose Mick’.

- Et bien si, y a mon père, faut bien que mes gênes viennent de quelque part et ce n’est pas ma mère qui m’a donné ceux là. Dis-je en regardant ma mère remplie de douceur.

- Ouais j’avoue.

- Oh mais t’es d’accord avec moi alors ?

- Je n’ai pas dis que t’avais raison.

Putain quel caractère de merde celle là.

- Et ton père ne va pas s’attirer de problème ? Demande t-elle soucieuse

- Non, tout va se passer officieusement. Il a le droit de prendre des vacances à Madagascar quand même.

Ses doigts s’approchent de ma chemise et je l’arrête au vol.

- Marielle !

- J’ai envie de toi Mick’. Ça tout va être derrière nous maintenant. Je veux qu’on reparte de zéro.

Putain elle ne veut vraiment pas comprendre ! Peu importe ce qu’il se passera, celle avec qui je veux vivre mes joies et mes peines c’est Julie.

- Arrête Marielle

- Je suis ta femme, tu m’as promis de m’offrir tout ce dont j’ai besoin.

- J’ai demandé le divorce et le devoir conjugal de toute façon n’existe plus. Cherche-toi un mec, tu ne devrais pas avoir de mal à trouver.

- Mick’, j’ai peur du sexe maintenant. Quand je me touche, c’est lui que je vois. J’ai besoin que tu m’aides

- Tu devrais voir avec l’hôpital, ils font des consultations psy.

Elle me regarde comme si je l’insultais.

- Y a que toi pour me guérir ! Mick’, ne me laisse pas seule face à mes terreurs.

- Je suis désolé mais toi et moi c’est terminé. Tu devrais contacter l’hôpital.

- Sale con ! Hurle-t-elle alors que je m’éloigne.

Je finis de tout ranger et regarde Julie alors que le soleil se couche au loin. Sa blondeur brille sous les derniers rayons. Comme si elle me sentait, son regard se pose sur moi. Dans mon ventre y a cette douce sensation qui m’aide à tenir debout dans les ténèbres. Elle me sourit puis le perd aussi sec quand elle voit que Marielle nous regarde. Il va vraiment falloir qu’elle lâche, je ne vais pas supporter longtemps de devoir me passer du sourire de la femme que j’aime.

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