Chapitre 54 - Marielle
J’enrage !!! Lui faire un enfant !!! C’est moi la mère de ses enfants !!! Moi !!!
- Oulà ça ne va pas fort toi ? Mais c’est quoi ça !!! Me lance Lisa en regardant ma pommette
Elle me regarde et me fait venir à l’infirmerie.
- Ne me dis pas que Mick’ t’a frappé Marie.
- Non c’est Julie.
- Julie ? Non sérieusement Marie, vous ne vous êtes pas battue quand même ?
- Elle va lui faire un enfant.
- Quoi ? Mais c’est n’importe quoi, vous n’êtes même pas divorcés.
Mon cœur se serre si fort que je peine à respirer, mes larmes roulent sur mes plaies, elle m’a griffé cette pétasse en plus.
- Il s’en tape de ça, il va le faire.
- Il a du dire ça pour te faire rager Marie.
- Je connais Mick’, il a envie d’un bébé avec elle.
Elle soupire en passant le coton sur mon visage
- Tu sais, je pense que tu devrais accepter ce divorce Marielle.
- Pourquoi ? Je n’ai pas envie de divorcer !
- Mais tu ne peux pas rester marier à un homme qui ne veut plus l’être.
- Il est à moi ! Pas à elle !
- Tu parles comme Mick’ là. Il ne t’appartient pas Marie.
- Si !
Elle soupire plus fort et croise les bras en me regardant.
- Tu penses un peu aux enfants ?
- Oui et ils sont toujours plus heureux avec leurs deux parents.
- Tu comptes dire des conneries encore longtemps ? Ta mère et Gramont ont eu ta demi sœur, tu penses qu’elle serait plus heureuse avec eux ?
- Rien à voir !
- Parfois il vaut mieux des parents heureux séparés que malheureux et ensemble mais fais ce que tu veux, c’est ta famille.
Je n’aime pas quand elle me parle comme ça, j’ai l’impression d’être une gamine mais d’un autre coté ça me fait du bien parfois qu’elle me remette dans le droit chemin. Mais pour le moment j’ai besoin de les détester.
- Et si on parlait boulot ? Je voudrais reprendre mon poste. Dis-je
- Maintenant ?
- Ouais.
- Ce n’est pas un peu tôt ?
- Lisa, j’ai besoin de travailler, je vais devenir dingue à les voir se regarder, et je ne veux pas qu’il m’entretienne, j’ai besoin d’argent. Venir vous filer un coup de main de temps en temps, ne me suffit plus.
Elle soupire en me regardant.
- Tu sais que ton poste t’attend mais je veux être sur que tu sois prête.
- Je le suis.
- Tu ne veux pas attendre la fin des travaux du centre, ça sera moins le rush ?
- Non, vous avez besoin de monde et moi j’ai besoin de travailler, Lisa s’il te plait.
- Ok, bon et bah rebienvenue alors.
J’applaudis heureuse de retrouver mon boulot.
- Alors raconte !
- Et bien on a plein de petits nouveaux. Et là on a été faire du ski avec le centre de Lyon et…
Je sens qu’elle va me sortir un gros truc.
- Y a un des éducateurs Marie…un putain de canon.
Je lève les yeux au ciel.
- Ah mais je ne serais pas avec Nico, je te jure que j’aurais tenté ma chance.
- Carrément.
- On en est toute dingue. Il fait l’unanimité.
Je suis obligée de rire.
- T’as une photo ?
- Ouais, tiens regarde moi ce beau goss.
Cheveux noir, yeux bleus, un petit bouc, un peu carré, ouais j’avoue il est pas mal mais après une photo ça ne veut pas dire grand-chose.
- Il s’appelle Donovan et les prochaines vacances, il vient bosser i….ciiiiii. S’exclame t’elle comme si elle recevait une star.
- Cool.
- Non pas cool Marie, c’est génial tu veux dire. Il est adorable, vraiment et ça peut coller avec toi.
- Arrête.
- Il adore bosser, c’est un acharné du boulot et en plus je crois qu’il est célibataire.
- Ouais bah moi j’ai Mick’.
Elle penche la tête sur le coté.
- J’aime Mick’ et ça pour la fin des temps alors ton Donovan, tu te le gardes j’en veux pas.
- En attendant tu devras travailler avec lui. La magie opèrera sans ton accord j’en suis sur.
Je suis obligée de rire tellement elle a l’air motivée à me coller à ce type.
- Bon je vais aller voir ma mère. Dis-je
- Tu te sens prête ?
- Ouais. Elle a plus que moi maintenant que Gramont est mort.
- Tu te sens comment toi depuis tout ça ?
- Je suis soulagée, je sais que plus jamais il ne me touchera, plus jamais de chantage et plus de torture.
- Si tu savais comme je m’en veux de n’avoir rien vu.
- Eh, personne ne pouvait savoir. Et puis je veux avancer alors c’est bon, c’est fini.
Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Heureusement qu’elle est là.
- J’ai plus que toi Lisa. Dis-je au bord des larmes.
- Je serais toujours là.
- Elle disait ça aussi.
- Mais elle est toujours là Marie, faut juste que tu lui pardonnes, l’amour ne se contrôle pas.
- Jamais je lui pardonnerai !
Elle sèche mes larmes et me pose une bise.
- Un jour, tu trouveras la force d’y arriver j’en suis sur.
Je sais que non, jamais je ne pourrais lui pardonner. Je quitte le centre après avoir été voir mes petits frères et sœur. Je roule jusqu’à l’hôpital psychiatrique et demande à aller voir ma mère.
- Elle est dans la salle commune, suivez moi.
Je suis la soignante qui m’amène à ma mère en robe de chambre.
- Bonjour maman.
-Toi ! Toi !!!! TOI !!!!
Elle hurle comme une dingue et me jette tout ce qu’il lui passe dans les mains.
- Tu n’es pas ma fille !!!
- Si maman c’est moi, Marielle.
- Non, toi t’es le démon !!! Dehors démon !!! Va t’en !!! Ahhhhhhh sortez-là !!! Je ne veux pas la voir !!!
Ma mère est complètement hystérique et les infirmiers s’interposent. Ils lui injectent quelque chose pour la calmer.
- Calmez-vous. Ça va aller, c’est votre fille qui vient vous voir.
- Ma fille est morte !!!
Ses mots me lacèrent.
- On va aller s’allonger, venez.
- Je suis désolée mais elle n’est pas encore prête.
- Le saura t’elle un jour ?
- Je ne peux pas vous dire.
C’est difficile d’être détestée par sa propre mère. Même si on n’était pas toujours d’accord, elle restait ma mère. Je rentre à la maison au bord des larmes quand je trouve Mick’ et Julie entrain de rire alors qu’elle prépare à manger. Ma douleur me tord les tripes, l’odeur de ce repas me donne la nausée. Je ne les supporte plus, je ne me supporte plus. Mon dieu donnez moi la force que je n’ai pas.
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