8 - L'amitié

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Je restais captive du regard hypnotique de ce bel étranger. Il ne se cachait pas non plus pour me dévisager. On aurait dit qu'il cherchait à lire en moi. Je le quittais des yeux lorsque Charlotte se ficha en face à moi. Elle était toute décoiffée et en sueur à force de danser et de jouer avec tous ces beaux Irlandais. Son sourire se figea lorsqu'elle posa les yeux sur moi. Je tentais de désamorcer mon malaise, qui était perceptible visiblement.

— Qu'est-ce qui se passe ? Tu as vu un Elfe ? Me demanda-t-elle.

Je levais les yeux au ciel et soupira pour toute réplique.

— Non ? Un troll ? Un gnome ? Oh non, je sais un vampire ! Je suis sûre que tu fantasmes sur eux !

Mon amie finit par éclater de rire et je lui frappais à l'épaule pour la faire taire.

— Non c'est rien, ce doit être l'alcool et la chaleur, j'ai des visions. Je suis foutue ma pauvre !

— C'est maintenant que tu réalises ? Il était temps.

Elle me frappa en retour, le sourire en coin. Elle m'attrapa le bras et me tirait en direction du bar. Visiblement mes hallucinations ne l'inquiétaient pas plus que ça et sa soif effaçait l'incident. Je sentais le regard de certains hommes sur notre sillage, mais ce qui me troubla fut une sensation désagréable de chaleur dans ma nuque accompagnée de picotement. Je lâchais la main de Chacha et tournais instinctivement mon regard vers la source de cette gêne.

Parmi les individus étranges, ce fut la femme aux longs cheveux blancs qui me sondait. Ses yeux brillaient d'un blanc pur et sa chevelure semblait s'envoler. Les hallucinations collectives, ça existe ? Ils ont dû mettre quelque chose dans ma boisson. Je vais en parler à Charlotte.

Je poussais un soupir agacé. Je voulais passer une soirée tranquille avec mon amie. Il fallait que j'arrête de bloquer sur des bizarreries. Je chassais donc la sensation comme j'aurais chassé une mouche et rejoignis mon amie.

Elle était encore en train de discuter avec un homme. Celui-ci l'avait fait rire à plusieurs reprises en lui citant des mots français sans en comprendre le sens. Il était beau garçon et à en juger par la posture de Charlotte, il lui avait tapé dans l'oeil. Elle était accoudée au bar, légèrement en avant, et caressant sensuellement ses cheveux noirs ébènes. Le pauvre ! il était cuit. Peu d'hommes pouvaient résister au charme de mon amie. Et c'était son jeu préféré.

Contrairement à elle, j'étais trop réfléchie. Je me posais beaucoup trop de question et "parano" selon elle. Mais, après m'être fait avoir tant de fois par la gente masculine, je pensais que je n'étais encore pas assez prudente.

Je me dirigeais instinctivement vers le seul espace devant le bar à ne pas être envahi par la foule. À mon grand regret. Après un coup d'oeil aux alentours, je vis que je n'étais pas si seule.

Entourée par les X-mens qui me fixaient comme un bout de viande. On aurait dit qu'ils se demandaient s'ils préféreraient me manger crue ou grillée à la broche. En sauce ou nature ? Beurk !

Je décidais d'imiter mes congénères et leur tournais le dos, les ignorants de mon mieux.

Soudain, je sentis une présence contre moi. Brûlante et imposante. Je n'eus pas besoin de me retourner pour reconnaitre le grand brun. Il pencha la tête et vint inspirer mon odeur dans ma nuque. Un frisson de peur me statufia. Je pense que l'hypothèse de me bouffer n'est pas loin de la vérité. Mon cœur battait à tout rompre, ma respiration coincée dans une boule dans ma gorge.

Puis d'une voix suave et grave, il me dit :

— Que fait l'enfant terrible en ces lieux ?

Je ne répondais pas, car je sentais le danger peser sur mes épaules comme une cape lourde et glaciale.

— Que nous vaut l'honneur de ta visite, princesse des ténèbres ? Relança-t-il.

Je cherchais désespérément le regard de mon amie sans lui répondre, mais un autre homme vint s'interposer dans mon champ de vision. Il m'offrit un sourire salace.

— Que voulez-vous ? Bon sang, ces trois mots sortaient de la bouche comme du verre pilé. J'étais morte de trouille. J'ai compris que personne ne pouvait me voir, car j'étais, semble-t-il, dans la zone des intrus. Comme eux, je devenais invisible.

Alors l'idée folle de tenter de forcer leur barrage et de courir me vint comme un faible espoir. Le grand brun dû lire en moi, car il rit et me susurra à l'oreille.

— Allons, es-tu sûre que ce soit une bonne idée ? Tu vas faire exactement ce que je te dis sinon mon ami s'occupera de la tienne.

À ces mots il désigna l'homme qui draguait Charlotte. Celui-ci leva les yeux flamboyants vers moi et appuya sa main dans le creux des reins de ma copine. Des longues griffes acérées poussèrent au-dessus de ses doigts et des crocs monstrueux me souriaient à la place de son joli sourire innocent.

Bordel ! Dans quel merdier j'étais fourrée ! Évidemment mon talon d'Achille me fit siller. Je pris une inspiration et me tournait vers mon interlocuteur. Je fis face à son regard de braise.

— Je vous suis sans faire d'histoire. Mais vous laissez mon amie en dehors de tout ça. Personne ne s'en prend à elle, jamais.

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