Shirel

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Je ne sais pas vraiment combien de temps, je suis resté inanimé. La lutte avait été brutale et rapide. Je n'avais pas été en mesure de me défendre pour la simple et bonne raison que j'étais seul face à trois individus qui semblaient entraînés au combat. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'était arrivé. Pourquoi m'avait-il kidnappé? Aucune idée. Pour une rançon? C'est ce que je pensais au début, après tout, je suis issue d'une famille aisée et mon père est assez connu maintenant. Son cabinet était réputé, mais je me trompais largement sur ce qui se tramait. Et j'allais vite le comprendre. Alors que j'émerge doucement, je me rends compte que je me trouve dans une cellule. Je ne distingue rien depuis la fenêtre qui est beaucoup trop haute pour voir quoi que ce soit. Je déglutis et me redresse pour m'asseoir sur ce qui semble un matelas de fortune. Je me frotte le crâne, à l'endroit où j'avais reçu un coup qui m'avait assommé. Et je tourne la tête alors que la porte s'ouvre au même moment. Deux hommes entrent et je reconnais l'un des deux visages. Il était là, lors de mon attaque, de mon enlèvement. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine.

-Bien dormi? demande celui-ci, un rictus sur les lèvres. -En tout cas, j'espère que tu es en forme, parce que visiblement, tu ne vas pas traîner à être demandé dans le coin... Je l'observe et je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il me dit. -Bon... Siobhan, on va mettre les choses au clair. Il faut bien qu'on t'annonce un peu la couleur... mais pour résumer la chose d'emblée, je dirais... Bienvenue en Enfer! Je déglutis, mais je me contente de rester silencieux. J'attends d'en savoir un peu plus sur ce qui se passe. Que voulait-il dire? -Tu peux faire une croix sur ton passé. Désormais, tu vivras ici... au palace en tant qu'esclave. Tu devras obéir aux règles établies si tu veux avoir une chance de survivre. Tu vas servir dans tous les sens du terme. Suis-je assez clair? Et si tu ne le fais pas, les sanctions seront données. Et, crois-moi, tu ne vas pas apprécier... tu comprendras très rapidement qu'il est plus sage de se soumettre. À ta place, je ne perdrais pas mon temps à me rebeller. Mais, je sais pertinemment que tu le feras. Au début, vous le faites tous... vous avez cette niaque pour lutter, mais ça ne dure jamais très longtemps, et c'est de l'énergie gâchée inutilement, car il n'y aucune porte de sortie. Désormais, tu appartiens au palace nommé l'Eden. Et je t'informe que le propriétaire des lieux n'a aucune pitié. Il n'hésitera pas à donner l'ordre de ton exécution si tu l'emmerdes un peu trop. Suis-je en train de rêver? Comment tout cela peut-il être vrai? Un palace? être esclave? Me soumettre? Et comment connaît-il mon prénom? Je ne peux pas croire que je me suis fourré dans un tel pétrin. -Pour ce qui est des règles à retenir, la première: baisser les yeux que ce soit en présence du propriétaire des lieux ou devant les clients et ce même devant les gardes de la sécurité présents au palace. Tu n'ouvres la bouche que si on t'y autorise. Je fixe le garde sans ciller sur un air de défi. Il peut toujours courir pour que je baisse les yeux devant lui. Il ne me fait pas peur. Je ne suis pas du genre à obéir. Les règles et les ordres ne sont pas ma tasse de thé. Je n'obéis jamais à mon paternel, ce n'est pas pour le faire devant un parfait inconnu. Comment ai-je pu en arriver là? J'étais en mission humanitaire en Afrique avec ma sœur et subitement, on me kidnappe pour m'embarquer dans un palace...est-ce une caméra cachée? Pourquoi moi? Pourquoi obéirai-je? Et combien de temps avais-je été inconscient? Je constate alors un fin bracelet autour de mon poignet alors que je lève mon bras.

J'observe l'objet et mon regard interrogateur doit interpeller le garde qui ajoute -Ceci est un bracelet électronique pour te localiser à n'importe quel moment. Il va te permettre de te déplacer dans les lieux. À ta place, j'éviterais de le briser, tout comme le fait de tenter de franchir les murs du palace, ce qui en soit serait déjà un exploit. Et à vrai dire, petite information utile, tu es en plein milieu du désert. À ta place, j'éviterais cette folie. Tout cela pour dire que tu n'as aucune chance de fuir. Subitement, je comprends pourquoi j'ai tellement chaud ici. Enfin, heureusement que je m'étais déjà habitué avec l'Afrique. Sauf que je ne sais pas vraiment si je suis toujours en Afrique. Étrangement, j'en doute. Et les possibilités sont grandes. Il y a tellement de déserts à travers le monde. Je sais d'avance que je n'aurais aucune autre information sur ma localisation. -En attendant d'avoir un maître à servir, tu auras une chambre dans l'aile dédiée aux esclaves. Et même si tu as un maître attitré, tu seras amené à devoir servir les autres clients du complexe et ce à chaque fois que tu seras demandé, tu n'as pas d'autres options. Obéis et tout ira pour le mieux. Mon collègue va te conduire à ta nouvelle demeure. Je me retrouve à suivre ce garde à travers un dédale de couloirs. Je croise diverses personnes toutes porteuses d'un bracelet. Toutes ayant le même vêtement. Je me retrouve vite dans une pièce munie d'un lit et d'une table de chevet. Le minimum syndical. Je déglutis alors que le garde lance un sarouel sur le lit. -Mets-ça et n'essaie pas de jouer au plus malin. On vient te chercher dans une heure pour te présenter aux clients. Ça te laisse le temps de te familiariser un peu avec ton nouvel environnement et de te préparer. Sans un mot de plus, il tourne les talons et me laisse seul dans cette chambre miteuse. Je jette un œil au sarouel posé sur le lit. Je m'approche de la fenêtre au fond de la pièce. J'observe l'horizon et aperçois de grands murs. Bon sang, je suis en plein cauchemar. Mon cerveau refuse de croire que tout ceci est réel. Sur le lit, je remarque une brochure. Je m'en saisis et m'assoit pour lire ce qu'il y a d'inscrit dessus. Et je découvre alors la réalité des lieux. Il y est inscrit une série de règles à respecter. Celles données auparavant par le type dans ma cellule font partie du lot. Plus, je parcours la brochure et plus j'en ai la nausée. Je déglutis difficilement.

Contrat des Slaves:

* Votre vie d'autrefois n'existe plus. Vous appartenez désormais à Mr Wrex, propriétaire du Palace nommé l'Eden. Comme vous pouvez vous en doutez, il ne s'agit là que d'un faux nom. Personne ne connaît la réelle identité du propriétaire des lieux. Votre vie lui appartient dès votre arrivée.

* À votre arrivée, vous serez examiné par un médecin des lieux pour s'assurer de votre forme physique et de votre bon état de santé afin que vous puissiez servir convenablement les clients. Pour les femmes: Vous serez mise sous contraceptif afin d'éviter les grossesses non désirées.

* Vous disposez d'un bracelet électronique au poignet ou à la cheville. parfois cela peut-être un collier. En fonction du dispositif, vous savez à quelle catégorie vous appartenez, mais pas seulement... ça dépend aussi de votre maître. Certains préfèrent tel ou tel type de bracelet. Chaque dispositif contient divers symboles. Si une goutte d'eau est gravée sur le bracelet ou collier, cela signifie que vous êtes en haut du panier du complexe. Vous accéderez à divers endroits dont certains esclaves ne pourront pas aller. Vos accès sont refusés et les portes restent closes si vous n'avez pas l'autorisation de vous y rendre.

*Lorsque vous êtes parmi les esclaves rebelles qui ont peu de liberté et/ou lorsque vous vous retrouvez dans un lieu non autorisé... Il peut vous être demandé si vous détenez un papier officiel de votre maître.

Il y a différents paliers:

* 1er palier: L'excellence - Goutte d'eau gravée sur le bracelet, vous êtes docile, soumis et formé. Vous faites absolument tout ce que les clients désirent. Vous faites partie de l'Élite du complexe. Vous avez des avantages que les autres esclaves n'ont pas, comme avoir un petit logement rien qu'à vous et avoir l'accès à des lieux uniquement ouverts à votre niveau. Et oui, Mr W. sait aussi récompenser vos efforts!

* 2ème palier: Un nénuphar est gravé sur le bracelet, vous êtes docile et soumis, mais pas encore au point niveau formation, il vous faut vous perfectionner. Mais, vous acceptez sans broncher les demandes qui vous sont demandées.

* 3ème palier: Généralement, c'est le palier attribué à votre arrivée. La neutralité, en attendant de vous tester sur le terrain afin de savoir quel est votre palier exact. Il est symbolisé par une plume. On vous laisse une petite marge de manœuvre pour décider votre grade. Attention, on teste un mois maximum.

* 4ème palier: Une échelle est gravée sur votre bracelet. Il indique l'effort que vous avez consenti à faire au sein du complexe, mais il n'est clairement pas suffisant pour dire que vous n'êtes plus le rebelle de service.

* 5ème palier: La flamme sur le bracelet indique que vous faites partie du bas des échelons. Ce symbole illustre bien votre situation. proche de l'enfer, car en général ceux de ce palier flirtent souvent avec les gardes. Les esclaves sont remis en place régulièrement et corrigés pour leur désobéissance perpétuelle au sein du complexe ou pour toutes rebellions organisées.

Règles à retenir:

*Il vous est interdit de retirer votre bracelet ou collier. Il est waterproof donc aucun souci pour se laver. Seul un garde est habilité à le faire. Si votre maître désire un collier à la place du bracelet, il en fera la demande expresse sur le formulaire mis à sa disposition.

*Vous devez obéissance et soumission à votre maître.

*Vous n'avez pas le droit de divulguer la moindre information au sujet de votre maître et ce même lorsque le contrat avec celui-ci aura pris fin. Tout manquement sur ce point sera sévèrement puni.

* Vous n'êtes pas autorisé à prendre la parole sans avoir y été invité.

*Vous n'avez aucunement le droit de regarder votre interlocuteur dans les yeux quelque soit son rang au sein des clients. Il en est de même pour les gardes. Pour ce qui concerne, vos semblables, peu importe. Quant aux employés, il n'y a pas de soucis à ce niveau-là.

*Selon votre palier, vous avez le droit d'exercer un métier afin de vous faire un peu d'argent pour accéder au lieu dit "bric à brac" fait uniquement pour les esclaves. À la clé, friandises , vêtements plus appropriés. Accessoires en tout genre pour satisfaire les clients ou vous satisfaire. à vous de voir. Pour les fumeurs. cigarettes en vente et quelques alcools aussi seront possible d'être acheté.

Le 5ème palier est exclu de cette règle. Vous êtes bien trop dangereux et rebelle pour que nous ayons envie de vous donner des avantages. Il faudra vous assagir si vous voulez y prétendre.

* Votre maître est prioritaire lors des locations longues durées mais d'autres clients peuvent faire appel à vous en dehors de lui. De plus, malgré les locations courtes ou longues durées, vous êtes avant tout la propriété de L'Eden. Vous devez obéissance et soumission en premier lieu au propriétaire du Palace. Il peut arriver de vous faire louer directement par sa personne, mais bien entendu vous ne saurez jamais son identité réelle puisque lorsque ça se produit, vous êtes attachés et sous cagoule. Mr W. ne prend aucun risque.

À noter: Aucun maître qui vous loue n'a le droit de vous apposer des marques définitives comme des cicatrices, un tatouage, un piercing ou toute autre forme d'altération de votre corps. Vous devez rester en parfait état pour la location suivante. Le pallier attitré à l'esclave n'est jamais définitif. En fonction de son comportement, l'esclave monte ou descend les échelons. À lui de voir ce qu' il préfère. Être puni ou être docile comme on le lui demande. Ce choix lui est propre.

*Sachez que les clients au sein du complexe pour une grande majorité pratique le bdsm. Si vous êtes novice, nous vous informons que des formations sont mises à la disposition des esclaves. Les formations sont réalisées par des personnes volontaires et qui sont référées pour que vous puissiez savoir vers qui vous pouvez vous tourner. Voici la liste de noms ci-dessous. Vous pouvez aussi faire partie de ses référents. Si vous êtes intéressé, faites en part au garde qui s'occupe de vous.

Je dépose la brochure sur le lit, écœuré par tout ce que je viens de lire. Je me frotte le visage en soupirant. J'ai encore beaucoup de mal à réaliser la situation. Je me retrouve dans un complexe de luxe pour assouvir tous les fantasmes de tordus. Je trouve alors une enveloppe et l'ouvre puis j'y trouve un autre papier ou il est spécifié que je suis sous l'autorité d'un dénommé Noah. On frappe alors à ma porte et je déglutis en voyant deux types dans l'encadrement de la porte. -Siobhan, suis-nous. À ta place, j'éviterais de perdre mon temps à me débattre. Je les observe tous les deux et déglutit puis je finis par les suivre en sachant que je ne pourrais pas faire grand chose. Ils ont une carrure plus imposante que la mienne et puis je suis tout seul. Je cligne des yeux lorsque je me retrouve à la lumière du jour alors que je traverse une cour intérieure. Je remarque alors un grand bâtiment devant moi puis je me retrouve vite à l'intérieur et nous montons un escalier et me voilà au premier étage. J'enregistre mentalement toutes les informations qui me viennent. Nous traversons un long couloir et je remarque plusieurs portes en passant et j'aperçois des salons, mais je n'ai pas tellement plus d'indications pour l'instant. Nous finissons par atteindre une vaste salle. Je ne suis pas du tout à mon aise. Je me retrouve dans un salon très spacieux et j'observe depuis mon coin ce qui se trame autour de moi. Plusieurs personnes vêtues comme moi se trouvent dans la pièce. Je n'ai encore adressé la parole à personne. Je ne peux pas croire que je me retrouve dans une telle situation. Esclave... devoir obéir et me soumettre à de parfaits inconnus. Quelle horreur! Je sens la rage parcourir mes veines. S'ils veulent m'approcher, cela sera à leur risque et périls. Je ne me laisserais pas faire. Jamais. Je ne suis ni un animal, ni un objet. Je suis un être humain, bon sang. Comment un tel endroit pouvait-il exister? Ma disparition ne passerait pas inaperçue, mais je doute qu'on parvienne à me retrouver. Quand je vois le nombre de personnes présentes ici, je me dis qu'ils n'ont aucun souci à se faire...ils ont forcément tout prévu. J'aperçois des gardes à la porte. Sont-ils présents pour nous empêcher de sortir ou est-ce que c'est pour la sécurité des futurs clients? Mon cerveau tourne à plein régime. J'ai tellement envie de m'éclipser, mais ils bloquent la seule issue.

J'entend alors des bruits de pas, suivis de voix. Je déglutis alors qu'une dizaine de personnes entrent. À leurs vêtements, on comprend tout de suite à quelle catégorie on n'a à faire. Le fric. ça pue le fric et le pouvoir à plein nez. Je les détaille de la tête aux pieds à tour de rôle depuis mon coin. Je garde les bras croisés, prêt à en découdre avec le premier venu. Et ça ne tarde pas avant que l'un d'entre eux tente une approche. Je sors les crocs, prêt à mordre. Je repousse l'individu qui a le malheur de vouloir me toucher et me faire tourner la tête. -Ne me touche pas sale enfoiré, crachais-je, en le regardant de travers. Ce qui me valut une gifle monumentale, mais cela ne m'empêchait pas de me débattre comme un forcené. Le client lâcha l'affaire après avoir essuyé plusieurs coups. Tant mieux. Et à vrai dire, ce n'était que le commencement... J'ignore le nombre de clients que j'ai castagné ce jour. J'ignore si on finira par me laisser tranquille à force de me rebeller. J'imagine qu'ils ont l'habitude vu ce que m'avait dit le garde à mon arrivée. On se rebellera tous au début selon lui... Il était persuadé qu'on finissait tous par courber l'échine. Il va falloir qu'on s'arment de patience pour mon cas. Je ne suis pas prêt de me laisser avoir et de me soumettre. Jamais. Ô grand jamais... Ils ont fait des erreurs, en me prenant. Je tiendrais. Je suis coriace. Je ne les laisserais pas faire. Il est hors de question que je me laisse faire sans répliquer. Avec moi, ils vont avoir du fil à retordre.

Je vois des clients partir avec des esclaves. J'en ai la nausée rien que de dire ce mot. Dans le lot des personnes choisies, il y a Matthew. Il est présent depuis un moment et se plie sans problème à ce mode de fonctionnement. Être esclave ne le dérange pas et je n'arrive pas à comprendre comment il fait. On a un peu discuté avant que les gardes n'arrivent à ma chambre. Il occupe une chambre à côté de la mienne. Comment peut-on imaginer qu'en 2019, il puisse encore exister ce genre de pratiques? Et comment un tel lieu peut-il fonctionner sans avertir qui que ce soit? En attendant, quand je regarde de plus près les hommes et les femmes qui sont clients ici... je comprends la raison. ça pue le fric et le pouvoir. Et je reconnais certaines têtes connues à travers le monde. Étant fils d'avocat réputé, j'ai côtoyé la haute société. J'ai rencontré des têtes couronnées dont Solkem. mon ex. J'aurais pu devenir Prince à mon tour en acceptant de l'épouser, mais pourtant j'ai décliné cet avenir prometteur et dont certains veulent et convoitent avec tant d'ardeur. Je ne cours pas après la gloire et l'argent ni le pouvoir. Je viens d'une famille aisée et je ne peux pas dire que je manque de quoi que ce soit... Pourtant, j'ai tourné le dos à ce monde d'idiots et d'hypocrites. Je ne me sens pas à ma place dans ce milieu. Tout ce beau monde qui se pavane devant nous, me rappelle ma vie. tout ce que j'ai toujours voulu fuir. Et désormais, je suis censé faire partie de leurs jouets sans avoir à dire mon mot là-dessus. Aucune chance, je ne peux pas rester sans réagir et sans mordre ou frapper le premier qui ose s'approcher. Et la séance de présentation semble toucher à sa fin... Les clients semblent avoir trouvé leur nouveau jouet du moment. Je suis pour le moment épargné. Ouf!

Mais, la tranquillité est de courte durée lorsque je vois deux gardes s'approcher vers moi. Ce n'est pas bon signe. L'un m'agrippe fermement le bras et je croise son regard. Une gifle s'abat la seconde suivante sur ma joue avec violence laissant une belle marque rouge. -Siobhan... va falloir que tu fasses une petite séance de dressage. Tu n'as pas le droit de mordre ou de frapper un client. Tu n'as pas le droit non plus de les regarder dans les yeux tout comme nous. Va falloir que tu imprimes rapidement le règlement du complexe. Je le défi du regard malgré la mise en garde. -Quelle tête de mule! On m'a prévenu de ton attitude, mais on va voir si tu fais toujours autant le malin lorsque tu auras séjourné chez les gardes. Après dans ton malheur, tu as de la chance d'être protégé sur ceci" Et il pose sa main sur mes fesses sans la moindre gêne et je le regarde de travers. -Je ne peux pas te toucher encore à ce niveau... on va laisser le plaisir au client de te baiser. Je blêmis légèrement à ces paroles. Je n'ai aucune envie de me faire prendre par là. Putain, mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez eux. Je me débats, mais je me fais traîner sans ménagement jusqu'au sous-sol. Je me retrouve dans les cachots trop vite à mon goût et retrouve la cellule miteuse de mon arrivée au complexe.

Remarque: ma chambre n'était pas forcément très luxueuse, mais c'était un peu plus convenable qu'un pauvre matelas au sol. Les gardes me poussent contre le mur et l'un d'eux me passe les menottes. Fait chier. je ne peux plus me défendre comme j'en ai envie. -Putain, mais foutez moi la paix, râlais-je, agacé de ne pas pouvoir me débattre alors que je sens mes fringues descendre le long de mes cuisses. Je croyais qu'il n'avait pas le droit de me toucher... Alors qu'un garde me maintient solidement contre lui, moi les mains dans le dos attaché par les menottes.. l'autre garde derrière moi vient effleurer mon fessier du bout des doigts puis sans prévenir il vient claquer ma peau avec son fouet. La douleur transperce mon corps et un cri s'échappe de mes lèvres avant que je ne rajoute -CONNARD!

J'ignore vraiment la durée pendant laquelle je reçois les coups de fouet. Mais, je n'ai quasiment plus de voix lorsque je me retrouve seul alors qu'on m'a poussé comme une merde sur le matelas de la cellule. Je sens qu'on me retire les menottes et je bouge doucement pour me masser les poignets puis me redresse doucement pour venir remettre les habits de fortune que j'ai pour couvrir mes parties intimes. Tant pis si je tâche les vêtements. Mais, il est hors de question que je reste nu. La porte s'ouvre alors et l'un des gardes reprend la parole. -Ce n'est qu'un petit avant-goût de ce que tu pourrais bien subir ici. Siobhan à ta place, je réfléchirais à deux fois avant de poursuivre ton idée stupide de te rebeller. Tu ne tiendras pas à long terme. Et tu gaspilles ton temps et ton énergie pour rien. Fais toi une raison. Ici, tu n'es plus rien. Juste une chienne bonne à baiser aux yeux des clients et aux yeux de beaucoup de gardes. J'évite son regard alors que je peine à digérer ce qu'il est en train de me dire. Il en remet une couche et je suis fatigué d'entendre que je ne suis plus rien. Qu'on ne me considère même plus comme un humain. -Va te faire foutre,finis-je, par répondre et cela a pour effet de faire rire le garde. -Toi, je sens que tu vas passer un séjour assez régulier auprès de nous... visiblement, t'as du cran. On va peut-être lancer des paris sur toi. ça peut être drôle. Combien de temps va tenir la gueule d'ange au caractère rebelle? Et tu sais tôt ou tard, un client fera appel à toi. Tu n'y échapperas pas... La tranquillité entre ces murs ne dure jamais bien longtemps. Quand tu seras prêt, tu as le droit de rejoindre ta chambre. Ceci n'était qu'un petit rappel à l'ordre. mais la prochaine fois. la séance risque d'être bien pire, et sache qu'avec le temps.. ça s'intensifie en douleur et en durée. J'ai un frisson qui me parcourt l'échine en apprenant cela. Je finis par me relever lentement et n'attends pas pour me rendre à ma chambre. Ce sera toujours mieux que dans ces satanés cachots de malheur.

Je me retrouve vite dans ma chambre et me laisse tomber sur mon lit à plat ventre. Mes fesses me font un mal de chien. J'ai pris énormément de coups de fouet. Je soupire et jette un coup d'œil sur le bracelet que je porte au poignet. Je fixe la fine plume gravée dessus qui indique que je suis au palier 3. La question étant pour combien de temps? Je n'arriverais pas à me soumettre. je vais automatiquement descendre à ce rythme-là. J'ai le cœur qui se serre dans ma poitrine. J'entend alors frapper à ma porte et grogne en me disant que ça doit encore être un fichu garde. -Siobhan... est-ce que tout va bien? Ah non.. Il s'agit de Matthew. Il semble inquiet. -Au poil, répondais-je, sans bouger alors que mon ami vient s'asseoir au bord de mon lit. -ça n'a pas l'air d'être le cas... qu'est-ce qui s'est passé? Je me frotte les yeux une seconde puis tourne la tête en direction de Matthew. -Je viens juste de faire un petit séjour chez les gardes... Matthew soupire légèrement puis vient ébouriffer mes cheveux. -Siobhan. je t'ai dit qu'il fallait faire profil bas. Tu vas avoir de gros ennuis à t'obstiner de la sorte. -Je sais. tu m'as déjà prévenu. mais je ne suis pas toi, tu sais. Peut-être bien que tout ceci te convient, mais ce n'est pas mon cas. Je suis pas fait pour courber l'échine et obéir. Ce n'est pas mon genre de faire ce genre de choses. Je refuse de devenir un animal de compagnie pour le bien être de personnes fortunées. Ce n'est pas ça, la vie. Ils n'ont aucun droit de nous retenir ici. Aucun droit de prétendre qu'on leur appartient. Je faisais parti de la haute société avant de venir ici. J'étais fils d'avocat. Ma famille est aisée et je n'ai jamais manqué de respect à qui que ce soit. Non vraiment, comment peut-on se prétendre humains en ayant de tels agissements? C'est d'un ridicule. Je ne comprendrais jamais le mode de fonctionnement de ce monde. Je ne peux pas comprendre ce besoin d'écraser l'autre. Je ne peux pas comprendre qu'un homme ou une femme ayant de l'argent ou du pouvoir puisse s'en servir à de telles fins. y a rien d'humain à faire ça. Comment peut-on se regarder en face dans un miroir en ayant de tels agissements? L'esclavagisme est censé être aboli. la blague. c'est clairement loin d'être le cas. Je ne peux pas croire que ceci est réel. J'ai vraiment beaucoup de mal à me faire à cette situation. Non vraiment. je ne tiendrais pas ici. Et toi, depuis combien de temps déjà, es-tu enfermé ici ?

Matthew peut comprendre le point de vue de son ami, mais il n'a pas le même vécu non plus que lui alors forcément il n'a pas la même vision des choses sur le complexe. Lui n'a personne pour se préoccuper de sa personne. Il n'a aucune famille qui l'attend, aucune personne qui s'inquiète de sa disparition contrairement à son ami. Il est comme inexistant aux yeux du monde et ce depuis pas mal de temps déjà. Pour survivre dans ce monde, il a été contraint de vendre son corps. Le complexe ne change pas grand-chose à sa vie d'avant si ce n'est qu'il a un toit sur la tête et à manger. et qu'il n 'a plus à lutter pour cela. Et puis, Matthew a toujours été du genre à se soumettre plutôt qu'à dominer donc ça lui va très bien ainsi. -ça fait six ans que je suis là. Matthew n'a que 25 ans. il connaît la dure réalité du complexe depuis l'âge de 19 ans, mais.. il trouve le monde réel bien plus cruel pour lui. En tout cas, c'est son point de vue. Il n'a pas eu la chance de son ami. être entouré d'une famille aimante et présente pour lui. Tout le monde ne naît pas sous la même étoile. Et de toute façon, il se dit que n'importe quelle situation a ses propres difficultés. -Ma situation n'est en rien comparable à la tienne. On n'a pas le même passé, mon ami. Et je ne me plains pas. Je suis juste disons reconnaissant de pouvoir être ici. Je ne dis pas que c'est bien ce qui se passe entre ces murs. Mais, pour moi. ma situation est nettement meilleure en étant ici. Je ne suis plus livré à moi-même dans la rue. Je n'ai plus besoin de faire la manche, de me battre pour trouver ne serait-ce qu'un peu de nourriture. Coucher avec les clients ne me gêne pas étant donné que je devais vendre mon corps pour me nourrir.

On frappa à la porte une nouvelle fois et je me redressai sur le côté et aperçut alors Kaoru. -Salut toi, dis-je, en le regardant. Il s'avance dans la pièce et fait un petit signe de la main. -Salut Siobhan. Salut Matthew. Il se pose sur la chaise qui se trouve vers le bureau. -Vous allez bien? -J'ai connu mieux, mais peu importe, répondais-je, évasif puis grimace en ayant l'idée stupide de m'asseoir. -Siobhan.. rallonge toi.. je vais te soigner si tu me le permets, ajoute Matthew et je grogne, mais me remet sur le ventre ne supportant pas de rester assis. -Mouais. je t'en prie. Kaoru semble alerté par les propos échangés entre ses deux nouveaux amis. -Kaoru, c'est rien. je vais bien, tentais-je de le rassurer. -Qu'est-ce qui s'est passé? -Une altercation avec les gardes. Kaoru triture ses doigts. Il n'aime pas les gardes, il en a peur et rien que d'en parler le met mal à l'aise. -C'est bon, ce n'est pas grand chose Kaoru. Et toi, comment vas-tu? -Oh ... euh. je.. eh bien, je venais voir un peu comment tu allais, car tu ne semblais pas revenir. et puis, j'ai un garde qui est venu m'avertir que je suis loué demain par un client.Kaoru semble nerveux. -Je vois... Je déteste le fait de savoir mon ami entre les mains d'un connard, mais que puis-je y faire? Pourvu qu'il tombe sur un client pas trop dur, mais j'ai du mal à croire qu'il existe encore des gens humains par ici. -Si jamais il te fait du mal. je m'occupe de son cas, dis-je, un sourire en coin, tentant bêtement de détendre un peu l'atmosphère. Cela a au moins pour effet de faire sourire mon ami. -Oui. j'en doute pas une seconde Sio. Mais, tu devrais cesser de te battre comme ça. Ils vont finir par t'amocher vraiment. je n'ai pas envie de te voir dans un sale état. -ça va. t'inquiète pas pour moi. occupe toi plutôt de toi. Kaoru lève les yeux au ciel à ma réponse. Puis, Matthew revient au même moment avec un pot entre les mains. -Allez, retire moi ça.

Étrangement au fil des jours qui passaient, je ne semblais plus intéressé, qui que ce soit. L'idée d'appartenir à quelqu'un me révulse, c'est pourquoi, je luttais avec acharnement. Ma réputation devait sans doute me précéder et la majorité des clients voulaient un esclave docile, pouvant être manié selon leurs envies. Je ne correspondais donc pas à ce type de profil. Les gardes avaient beau me frapper à maintes reprises, je ne craquais pas. Je ne voulais pas leur faire ce plaisir, c'est ce qu'ils attendaient. Ils tentaient de trouver la faille. En vain. Et alors que je me promenais ce fameux matin, j'eus envie de briser ce fichu bracelet qui se trouvait à mon poignet. Je m'étais mis à l'abri des regards et je tentais de m'en débarrasser. Sauf que je ne fus pas assez discret. -Si j'étais toi, je ne ferais pas un truc aussi stupide... Je sursautais en entendant le client et levais les yeux sur lui. -Admettons que je le sois, rétorquais-je, plein de défis. -Comme tu voudras, à tes risques et périls. Mais, si j'étais toi, j'éviterais ce genre de choses. Tu vas le regretter amèrement... Je hausse les épaules, je ne suis pas du tout apeuré par ses propos. A vrai dire, je m'en fiche. -Tu comptes aller loin comme ça? ajoute t-il. -Si tu essayes de t'évader, ça ne fonctionnera pas. Je soupire agacé par ces paroles. -Et selon toi, je dois rester ici gentiment, à attendre de me faire baiser? Cela eut pour effet de le faire sourire. -Il est vrai que ta situation n'est pas enviable, mais pourquoi ne pas la tourner à ton avantage? Je le regarde les yeux ronds. -Pardon? non mais j'hallucine... on voit bien que ce n'est pas toi qui te retrouve dans ma situation, rétorquais-je, plutôt en colère. -Pourquoi je perds mon temps... ça ne sert à rien de discuter avec un fichu client. Je ne vois pas comment tu pourrais bien comprendre ce que je traverse. Toi, tu es là de ton plein gré et tu te sers de personnes comme moi. Je ne m'attends pas à ce que tu puisses te mettre à ma place. D'ailleurs, je suis sûr que tu vas t'empresser de rapporter ma tentative de fuite. Il secoua négativement la tête.

-Détrompe-toi. Il n'y a pas que des gens sans âme et sans coeur au sein de l'Eden. Tu sais, tout n'est pas noir ou blanc en ce bas monde et ce même au-delà de ces murs, tu le sais aussi bien que moi. Il y a des nuances de gris. Tu vois, il existe des gens malsains et mauvais dans ce complexe, je le conçois... mais, il existe aussi des gens bien dotés d'un cœur et d'une âme sensible comme moi par exemple. Ne juge pas hâtivement. Tu pourrais passer à côté d'une main tendue pour t'aider. Tâche d'y penser. Je dois bien admettre que je suis surpris. Je ne m'étais pas attendu à ce genre de réponse. -Pourquoi ? J'ai tenté de briser mon bracelet dans l'espoir de partir ... Alors dis moi, pour quelles raisons, tu n'irais pas le répéter ? Je ne m'étais pas dû tout imaginé qu'un client puisse être encore humain. -Disons que je n'aurais pas tellement le choix que de te dénoncer, je ne tiens pas à avoir de problème par ta faute. Parce qu'aussi étonnant que ça puisse être, ça se répercute sur moi et je ne peux pas me le permettre. Il y a plusieurs personnes qui comptent sur moi. Cependant, dans ton cas de figure, si tu fais en sorte de te comporter de façon docile, tu passeras vite inaperçu devant les gardes et tu auras peut-être une chance de réussir ce que tu viens d'entreprendre. En tout cas, pour le moment, c'est plutôt prématuré, surtout que tu risques ta vie et tu n'iras pas très loin au milieu du désert sans eau, ni provisions, ni mode de transport. Enfin, ce n'est que mon avis. Je me mords la lèvre. Malheureusement, je ne peux que reconnaître le fait qu'il ait raison. -Bon d'accord, tu m'as convaincu. Pour l'instant en tout cas. Il fallait avant tout que je parvienne à trouver un plan plus solide et efficace pour réussir mon évasion. Le client semblait soulagé de me l'entendre dire. -Dis-moi, puis-je connaître ton nom? demanda-t-il. -Moi, c'est Shirel et contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas comme les autres. J'aide les gens comme toi autant que je le peux, mais à ma manière. Je les accueille pour leur offrir un peu de répit, de quoi boire ou même manger si besoin. D'ailleurs, que dirais-tu de venir boire une tasse de thé ? Je suis sûr que ça te ferait du bien. J'observe Shirel quelque peu surpris par ses révélations et son invitation. -D'accord... Je veux bien. Et je m'appelle Siobhan, tu peux m'appeler Sio, si tu préfères. -Enchanté Siobhan. Et juste une précision, en privé, tu peux me tutoyer comme bon te semble, mais en public, il n'en est pas question. Je dois rester crédible, tu comprends ? Je hoche la tête et le suit jusqu'à ses appartements pour y partager un thé.

Arrivé sur place, je vire mes chaussures comme lui et sursaute lorsque Shirel vient me laver les jambes et les pieds avant de prendre un linge pour m'essuyer. Je suis surpris et mal à l'aise par son initiative. Je me mords la lèvre n'arrivant pas à me détendre.-Pardonne-moi, j'aurais dû te prévenir. Je suis habitué par ce rituel, j'ai vécu au Japon et j'ai vu cette coutume qui permet de laisser les ondes négatives derrière soi. J'en ai oublié les bonnes manières. Je ne suis pas le genre de client qui ne prend pas soin des esclaves Siobhan et j'aime prendre soin de mes invités. Excuse-moi pour ma démarche qui doit sans doute te paraître bizarre. Je hoche la tête. -Pas de problème, juste que je ne m'y attendais pas. ça surprend sur le moment. Bizarre n'est pas le mot. J'oublie moi-même qu'il existe encore des gens avec une âme et un savoir-vivre. C'était plutôt agréable pour une fois de se faire bichonner sans rien demander ou sans avoir à donner quelque chose en retour comme cela semble être le cas permanent dans cet endroit de malheur. Je quitte l'entrée à la suite du client et me rends dans son salon. Il me propose alors du thé fait maison et j'accepte avec plaisir. Du thé à la menthe. Je prends la tasse entre mes doigts en m'installant sur le canapé du salon alors que Shirel en faisait de même en face de moi. Je souris en coin avant de souffler sur mon breuvage et de boire une gorgée. Délicieux! Le goût de menthe était vraiment parfait. Je me délecte de ce petit moment de bonheur, hors du temps. C'est agréable de savoir que je n'ai pas à devoir me battre avec Shirel. -Siobhan. dès que tu le souhaites,tu peux venir chez moi et ce n'importe quand à n'importe quelle heure. Considère mes appartements comme les tiens. Un refuge de paix et de tranquillité. Ici, personne ne te fera rien. Tu es en sécurité. Je croise son regard et il semble vraiment sincère. Je hoche la tête. -Comment se fait-il que tu sois si généreux? Et ne puis-je rien faire en retour pour te remercier? -Cela dépend de tes capacités... Que faisais-tu avant d'atterrir ici? Ma réponse fuse automatiquement. -Infirmier... -Eh bien voilà.. en échange de mon hospitalité et de tout ce que je pourrais te donner en venant ici, tu pourrais t'occuper des autres qui viennent ici... Parfois, il y a des blessés donc tes compétences serviront grandement. Qu'en penses-tu? Et ainsi, cela t'occupera également et te permettra d'oublier un peu ce dur quotidien. Cela me paraît bien, non? Surtout que beaucoup de personnes refusent d'aller jusqu'à l'infirmerie officielle, ça leur serait utile que tu les soignes. - Oui, c'est une bonne idée. J'accepte. - Parfait! Dans ce cas, à notre rencontre et notre nouvelle entente, conclue Shirel en levant sa tasse, avant de boire. -Si tu le désires, tu peux rester cette nuit... il y a une chambre d'ami. -Non, merci... c'est gentil, mais je ne vais pas rester. ça va aller. -Comme tu veux, Siobhan. C'est toi qui voit! Tu es libre de faire ce que bon te semble entre ces murs et en ma présence. Je ne te forcerais à rien. Maintenant, tu m'excuseras, mais j'ai encore pas mal de choses à effectuer avant la fin de la journée. Je suis content d'avoir fait ta connaissance et j'espère que nous nous reverrons tous les deux rapidement et dans de bonnes conditions. Pense à ce que je t'ai dis...Il me fit un clin d'œil avant de s'éclipser. J'ai eu le temps de savourer mon thé et de parcourir sa bibliothèque. Rien ne pressait pour quitter les lieux, je prenais mon temps. Puis, je pris un bouquin qui attira mon attention avant de m'asseoir sur un canapé pour lire. Un peu de répit dans cet enfer n'était pas de refus.

Au bout d'une dizaine de minutes, j'entendais du bruit et levais les yeux du livre et je vis un homme, d'origine asiatique, sans doute un peu plus jeune que moi. -Bonjour dis-je, poliment. Celui-ci s'inclina. -Bonjour, je m'appelle Daiki. -Enchanté, je suis Siobhan. Il sourit doucement et je lui rendais son sourire. -Tu es nouveau Siobhan. n'est-ce pas? -En effet... on peut dire ça. Et toi? tu viens d'arriver ou tu es dans cet endroit depuis plus longtemps? -Eh bien ça fait quelques mois que je me retrouve ici.. j'imagine combien ça ne doit pas être facile pour toi de te retrouver dans un tel endroit et je te comprends parfaitement. Je suis comme toi, je ne m'y fait pas du tout, je cherche un moyen de me barrer de cet endroit. Je finirais bien par trouver une faille. Mais, un petit conseil, ne sois pas trop impatient de t'en aller d'ici. Crois-moi... faut être plus malin. Il fit un clin d'oeil et je hochais la tête à ses propos. J'ai bien compris que ce ne serait pas une mince affaire pour parvenir à s'échapper de cet endroit. déjà que je ne sais pas du tout ou je me trouve. La seule indication qu'on nous ait donné, c'est que nous étions dans le désert et Shirel avait confirmé cette information sans toutefois en dire davantage. J'imagine que si un client laisse filtrer la moindre information ça lui retombera également dessus. -Tu sais Shirel est de bon conseil.. il n'a pas totalement tort quand il dit qu'il faut se fondre dans la masse. Je blêmis. -Et donc... Tu te soumets? Daiki ricane à ma question. -Absolument pas! Faut être malin, je te l'ai dit... j'arrive toujours à mes fins sans que ça se soit calculé.. tu verras, tu trouveras aussi un moyen d'y parvenir, si tu veux tenir le choc et survivre. Crois-moi, tu feras comme ça aussi. Et puis, si tu en as assez, viens ici. Shirel laisse sa porte ouverte et nous accueille sans rien demander en retour à part des petits coups de main pour aider les autres comme nous lorsqu'ils ont eu des ennuis et qu'ils veulent éviter l'infirmerie. Tout est inscrit dans nos dossiers donc certains évitent comme la peste de se trouver là-bas, car ils n'ont pas envie qu'on note leurs aller et venues à l'infirmerie... mais parfois, dans certaines situations, il n'y a pas d'autres options. Shirel n'a pas tout le matériel nécessaire dont il a besoin pour soigner. -Je vois. Je termine mon thé puis je pose ma tasse vide sur la table basse.

-Je suis arrivé il y a maintenant six mois... et je commence à savoir un peu comment faire pour tenir. Mais, ça n'empêche pas du tout le fait que je cherche un moyen de m'évader et si tu veux on peut toujours s'allier pour trouver une solution à notre problème. ça restera notre petit secret et tu sais quoi, on n'a qu'à se retrouver ici pour discuter. Chez Shirel, on ne risque rien. Au moins, on n'attire moins l'attention et on peut se parler librement. Donc si tu es d'accord... Je pense que c'est la meilleure stratégie pour le moment... Bien sûr, il vaut mieux éviter en présence de Shirel de parler de tout ceci. Moins il en sait et mieux c'est. Il faut toujours rester prudent, et puis, je ne veux pas lui attirer d'ennuis. Sinon, nous perdrons notre petit lieu de détente, si tu vois ce que je veux dire. Bref, je te laisse y réfléchir tranquillement dans ton coin. Si tu me cherches, passe dans le coin. on se croisera forcément. je viens assez souvent. Je suis entre autres doué en massage et Shirel a des soucis de dos, donc mon maître me laisse venir facilement... Shirel prétend me louer pour mes services et je reste plus longtemps que la séance si j'en ai envie. Il jette un oeil à l'horloge sur le mur puis ajoute -D'ailleurs, je dois filer, Shirel doit m'attendre. A bientôt Siobhan, ce fut un plaisir de faire ta connaissance. Et mec, tiens le coup. Ah et j'oubliais... la coutume du japon est de laisser ses chaussures mais pas de se laver.. Shirel est un peu maniaque sur les bords. Il me fait un clin d'œil, amusé. 

Je hoche la tête à ses propos et le salue avant de reprendre un peu ma lecture, mais mon esprit ne parvient pas à se concentrer sur le livre. Je pense à tout ce que Daiki venait de me dire. Il est vrai que c'est une bonne idée de se faire des alliés au sein du complexe et puis ça permet aussi de ne pas se retrouver totalement isolé de discuter avec les autres esclaves. Après tout, ils sont tous dans la même galère. Il va falloir que je fasse plus ample connaissance avec les autres esclaves du complexe. Au moins, je me sentirais déjà moins seul. Je soupire légèrement en me demandant si c'est un atout ou pas de s'allier aux autres. Je suis méfiant et ne me fie pas comme ça aux autres. il faut que j'étudie les diverses personnes qui se trouvent dans la même situation que moi. Jusqu'à présent, j'ai fait la connaissance de Matthew. Sa chambre est voisine de la mienne et de l'autre côté, il s'agit de Kaoru. Matthew et moi avons eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises et il s'avère que le jeune homme contrairement à moi, aime sa situation actuelle au sein du complexe et il est présent ici depuis plusieurs années. Je me demande encore comment il fait pour servir les clients sans broncher. Pas sûr que j'arrive à faire comme lui. Je ne suis pas du tout le genre de type à plier et courber l'échine si facilement. Je risque plutôt de m'attirer des ennuis comme il n'a cessé de me le souligner lors de nos conversations diverses et variées. Il semble même inquiet pour ma personne. Un parfait inconnu qui était finalement en train de devenir un ami. ami précieux aussi, car il connaît les ficelles du complexe et pourrait m'aider à comprendre un peu mieux le système ou à me repérer au travers des couloirs. Ici, c'est un vrai labyrinthe sans fin et parfois ça en devient même pénible. Après, mes déplacements sont assez limités pour le moment. Matthew étant plus docile peut se déplacer plus librement. Je ne suis pas certain de l'envier sauf peut-être du fait qu'il puisse accéder à la plage aménagée. Nager serait tellement quelque chose qui serait agréable et me permettrait de s'évader un peu de tout ce foutoir sans nom. un jour qui sait. Seul l'avenir le dira. Pour le moment, je reporte mon attention sur le livre que j'ai choisi chez Shirel et reprend ma lecture...

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