L'heure des révélations
Je n'arrive pas à marcher très longtemps... juste assez pour me planquer sous un arbre dans les jardins. Je me recroqueville sur moi-même et sombre totalement suite à la séance que je viens de vivre avec Alan. Je ne m'y ferais pas. Je n'arriverais pas à me faire à l'idée de devoir servir en tant qu'objet auprès des clients présents dans ce lieu. Mes larmes coulent sur mes joues sans que je puisse rien y faire, j'en ai plus la force et je suis seul alors je me lâche.. je me libère. Deux fois que je craque et en si peu de temps.. c'est juste pas possible.. je ne me pensais pas si vulnérable.. mais il faut dire que la situation est loin d'être plaisante et Alan m'a atteint à un degré que peu de monde a réussi à faire jusque-là.. Il faut croire que la chance a tourné pour moi... Après Rajaar.. voilà que je me suis fait violer par un client du complexe.. et pas n'importe quel client. Un putain de taré! Non vraiment, ça n'allait pas être facile de faire comme si de rien n'était par la suite. Je tremble de tout mon corps et je ne parviens même pas à me redresser tant je suis ébranlé par la situation alors je n'entends pas la personne qui s'avance vers moi et je sursaute violemment lorsque je sens une main sur mon épaule. Je fais un mouvement de recul. Je ne suis pas en mesure de me défendre à cet instant. on pourrait me malmener comme maintenant, je n'arriverais pas à repousser mon agresseur car je n'ai plus de force. Je distingue le visage d'une jeune femme après avoir essuyé mes larmes. -Tout doux.. je ne te ferais rien.. Je .. Ecoute, vu ton état.. je pense que tu as besoin d'un endroit tranquille afin de reprendre tes esprits. Ici, ce n'est pas du tout le lieu propice. Tu pourrais tomber sur des clients ou des gardes peu respectueux et qui n'hésiteraient pas à saisir l'occasion surtout dans ton état actuel. Au fait, je me présente.. Je m'appelle Hannah. Je fais partie de la sécurité informatique. Et je t'assure que je ne veux pas te tendre de piège. Juste te donner un coup de main. Je regarde la jeune femme et l'écoute sans rien dire. Je frotte encore mes joues humides puis je la vois prendre un mouchoir en tissu dans sa poche qu'elle tend dans ma direction. Je finis par m'en saisir. -Merci... je... c'est gentil, dis-je, essuyant mes larmes et regarde de nouveau la jeune femme puis je tente de me lever mais je sens que ça va être compliqué. -Si tu me le permets.. je t'aide à marcher.. Mon logement n'est pas très loin d'ici.. en tout cas, plus près que l'hôtel réservé aux vips. Je soupire légèrement puis finit par hocher la tête. Je n'ai pas vraiment d'autres options et n'ai aucune envie de faire une mauvaise rencontre. La jeune femme semble douce et sincère... Je finis par lui faire signe qu'elle peut approcher. Je m'appuie sur elle, la laisse passer son bras autour de ma taille et avance doucement avec son aide. -Je te remercie. Je sens que mes jambes tremblent et que je ne pourrais pas marcher très longtemps. Je suis juste épuisé par tout ce que je viens de vivre et j'ai l'impression de ne plus être humain. Juste un objet .. un vulgaire trou à fourrer .. ni plus, ni moins. Je suis soulagé lorsque je me retrouve dans les appartements de la jeune femme brune. J'observe un peu l'environnement et aperçois plusieurs écrans d'ordinateurs, des dvds, des jeux vidéos.. l'antre d'un geek digne de ce nom. Je me laisse choir sur le sofa et soupire. -Je vais te faire un bon thé chaud.. et j'ai un reste de pâtes bolo si tu veux. Je souris légèrement à la belle puis répond doucement -Le thé ira.. je ne suis pas sûr de parvenir à le finir d'ailleurs.. Merci. Je n'ai pas faim.. pas après ce que je viens de vivre. -Tu as la salle de bain au bout du couloir si tu veux prendre une douche ou même un bain et je vais appeler pour faire venir de quoi te vêtir. J'ai du mal à réaliser qu'il existe encore des gens dits "normaux" en ce bas monde. Je me demande également si je vais avoir le courage de me rendre jusqu'à la salle de bains mais je pense aussi que je ne supporterais pas une minute de plus de garder tout ce sperme séché sur ma peau.. surtout celui de ce sale enfoiré d'Alan. Je prends sur moi et me force à aller dans la salle de bains et me glisse sous le jet d'eau chaude. Je reste un bon moment dessous les yeux clos avant de prendre du gel douche et de frotter énergiquement sur ma peau. Je me sens si sale après ce que j'ai subi avec Alan. Je frotte un bon moment, quitte à avoir la peau rouge.
Une fois terminé, je m'enroule dans une grande serviette pour me sécher et entend frapper à la porte, la seconde suivante, ce qui me fait sursauter. -Je t'ai posé les vêtements devant la porte. Je finis par ouvrir et trouve alors un tas devant moi. Je prend les vêtements et m'habille dans la salle de bain et je crois rêver lorsque je vois un t-shirt et un pull. Cette fille est une crème. Je me sens déjà un peu mieux puis retourne dans le séjour ou la jeune femme mange un plat de pâtes les yeux rivés sur l'un de ses écrans d'ordinateur. Il semble que je sois très silencieux car elle ne réagit pas ou alors c'était volontaire.. allez savoir.. Je me pose sur le canapé et prend la tasse fumante entre mes doigts. -Merci beaucoup Hannah. Tu es vraiment adorable. Je te revaudrais. La jeune femme me regarde en souriant. -Tu ne me dois rien du tout.. Au fait, bel inconnu... quel est ton nom? Je bois une gorgée avant de répondre. -Siobhan. -Enchanté de te connaître, Siobhan.. mais j'aurais aimé dans d'autres circonstances et j'imagine surtout pour toi.. je suis navrée pour ce qui s'est passé.. et je suis désolée de ne pas pouvoir ôter le mal que tu as en ce moment même. Mais, sache que mon logement est un refuge pour les personnes comme toi. Je ne suis pas méchante et je ne mords personne. Je sais bien que nous ne sommes pas très bien perçus au sein des esclaves étant donné qu'on travaille au sein du complexe... mais dis toi que d'une certaine manière, je suis aussi esclave. Je me dois de rester prudente et faire attention à ce que je fais ou à ce que je dis. Je ne peux pas commettre la moindre petite erreur ou je porterais un collier similaire au tien. Et puis, pour beaucoup d'entre nous, nous ne sommes pas si différents de vous. On a tous une histoire plus ou moins facile. Enfin bref, je ne veux pas passer pour la nana qui se plaint alors que je n'ai pas les clients collés à mon cul.. mais tu sais en tant que femme et même au sein de la sécurité, je me dois de faire ma place et me battre pour la conserver et ce n'est pas forcément toujours simple. Et puis, je suis une proie facile aussi.. j'ai tendance à être trop gentille mais je pense que tu es quelqu'un de bien. Tu m'as l'air quelqu'un de bien comme beaucoup par ici. Courage.. tu vas réussir à surmonter tout ça avec le temps. Pour le moment, tu as surtout besoin d'un petit cocon ou te poser et te reposer. J'ai une chambre d'ami ou tu peux passer la nuit, si tu le désires. Voilà ce que je te propose.. et tu peux manger et boire comme bon te semble.. tu es ici chez toi. Et tu peux rester autant que tu le souhaites. ça ne me pose aucun problème. Je suis souvent seule. Et si des amis passent, ils n'auront aucun droit de s'en prendre à toi. Tu es chez moi et tu es mon invité, d'accord? Je hoche la tête doucement avant de boire une autre gorgée de thé. -D'accord, c'est bien aimable à toi. Je pense que je vais rester là cette nuit. Je ne me sens pas en mesure de marcher de toute façon. Hannah a raison, j'ai surtout besoin de me reposer. Elle m'indique où se situe la chambre et je finis par m'y rendre dix minutes plus tard. Je me roule en boule sur le lit en position foetale sous la couette chaude et fixe le mur devant moi, les yeux grands ouverts. Comment vais-je faire maintenant lorsque je me retrouverai en face de Rajaar? Comment vais-je parvenir à vivre avec un nouveau viol? Je me sens terriblement sale et je ne comprend pas ce besoin de faire si mal à quelqu'un. Pourtant, je sais depuis le départ que je risquais de vivre ce genre de choses. Je sais que je suis ici pour écarter les cuisses et me taire mais je ne m'y fait pas. Et le fait de vivre avec Rajaar au quotidien me permet de vivre dans une sorte de cocon et Alan venait de me plonger dans la dure réalité du complexe. Comment vais-je faire lorsque je ne serai plus sous la protection de mon amant? Je ferme les yeux mais c'est une très mauvaise idée... les images affluent d'un seul coup et je revois toute la séance avec Alan . Je me redresse subitement, assis au bord du lit, j'ai la nausée et je sens que je vais vomir. Je me retiens, à deux doigts de le faire puis me rend à la salle de bain pour m'asperger le visage d'eau fraîche. Je jette un coup d'oeil à mon reflet. Bordel, j'étais pâle comme un linge. Peine perdue, je n'arriverais pas à fermer l'oeil de la nuit, c'est certain. Je prends une serviette et me sèche le visage.Je me dis que ça peut toujours être une idée et hoche la tête puis rejoint la jeune femme dans le salon et me pose contre elle sans prêter attention. La brunette ne fait aucun commentaire et passe doucement ses doigts dans ma chevelure et tente de me réconforter comme elle peut. Elle se doute bien qu'il n'allait pas se remettre comme ça et si facilement. Pour cela, elle déteste son poste ici. Voir les gens souffrir lui fait mal au coeur. Elle ne le supporte pas sauf qu'elle n'a aucun endroit où elle peut se rendre en toute sécurité. Elle a fait ce choix en toute connaissance de cause, il y a maintenant 8 ans. Elle s'est faite passer pour morte et c'est mieux comme ça. Le complexe lui apporte ce qu'elle n'avait pas dans sa vie précédente... la sécurité. Ici, elle a un semblant de vie normale et peut respirer plus librement. Mais, pour cela, elle en paie le prix aussi.. Elle est sensible et le sort des esclaves l'affecte beaucoup. Elle ne parvient pas toujours à mettre de la distance avec eux. Encore moins avec la jolie Hilda dont elle est tombé sous le charme mais elle nie tout en bloc quand on ose lui faire part de sa proximité avec la demoiselle pour laquelle elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter étant donné qu'elle est une fonceuse n'ayant pas peur de dire ce qu'elle pense et étant parmi les plus rebelles... elle redoute toujours le pire à son sujet. Elle a toujours peur d'apprendre que la jeune femme a finit par faire la pire des bêtises et qu'elle se fasse carrément tuer. Elle ne sait pas comment faire pour la freiner dans son élan. Elle a si peur pour elle mais elle comprend aussi cette hargne et ce désir de se battre chez la jeune femme. Hannah se perd dans ses pensées alors qu'elle caresse doucement la tête de Siobhan qui se laisse faire appréciant ce doux moment.. ce moment de douceur dont il a si peu avec les personnes qui l'entoure dans ces lieux en dehors de Rajaar qui est bien le seul à être doux avec lui. Je sens une larme couler le long de ma joue et l'essuie. Comment vais-je me comporter devant le Prince? Parviendrais-je, à faire abstraction de ce que j'ai vécu avec Alan? J'ai de gros doutes à ce propos. Non, je ne me sens pas capable d'affronter Rajaar et de paraître normal alors que j'ai l'impression que la présence de Alan me colle à la peau. J'ai l'impression de sentir encore sa présence en moi et c'est fort désagréable. Je sais que je vais avoir cette impression pendant un long moment. Même si Rajaar n'a pas été tendre avec moi lors de notre première rencontre,je ne sais pas pourquoi je ne peux pas m'empêcher de trouver une différence entre les deux. Je ne parviens pas à pardonner le geste du client alors même que le prince a fait la même chose envers moi. Est-ce parce que je suis proche de Rajaar? C'est assez étrange la façon de réagir à une situation selon la personne. Je me demande si je ne suis pas déjà devenu totalement fou... Je me frotte les yeux un instant puis tente de me concentrer sur l'écran de télévision. J'ai vraiment besoin de penser à autre chose.
-Dis-moi Hannah, pourquoi est-ce que tu travailles ici? Pourquoi tu dis que tu es en sécurité seulement ici? Je ne suis pas sûr de comprendre... Enfin, je sais bien que ça ne me regarde pas, mais ça m'intrigue. -Eh bien, disons que je n'ai pas fréquenté les bonnes personnes et que je pourrais me faire tuer.. alors je me suis faite passée pour morte. Personne ne me trouvera là.. pas les personnes concernées en tout cas. -Je vois.. Je suis désolé pour toi. -T'inquiète pas pour moi et puis je ne suis pas la plus à plaindre. Ta place est bien pire que la mienne alors tant fait pas. Je vais bien et je travaille dans un endroit où il y a du soleil et diverses activités... bien que je sois plus enfermée derrière mes écrans que dehors mais bref.. c'est un choix aussi. Je suis une geek en herbe,rit-elle, légèrement ce qui fait sourire Siobhan. -Je vois ça.. ça ne doit pas être toujours facile de gérer un tel endroit... c'est gigantesque. Je ne crois pas en avoir fait le tour. Et je ne pensais pas qu'un tel lieu pouvait exister dans le désert. Mais, quand je vois l'organisation.. les gardes.. les bracelets et le reste... je dois dire que votre boss a pensé au moindre détail. -Mouais.. enfin il aurait pu faire l'effort de trouver autre chose que le désert mais a priori c'est en cours.. vous risquez de déménager prochainement.. Je suis surpris mais ne dit rien.Je ne sais déjà pas où je me trouve actuellement. Je n'ai aucune information mis à part que nous sommes en plein milieu d'un désert. -Pour aller dans un autre désert.. ça veut dire qu'il y a des lieux comme celui-ci à travers le monde? demandais-je l'air de rien. -Non.. Il estime juste que nous sommes beaucoup trop près de la population et veut renforcer ce point par rapport aux slaves. -Trop près? Mais on est dans le désert .. ça fait des kilomètres de sable .. je pense que c'est quasi impossible de se barrer d'ici et d'atteindre la ville .. je suis sûr qu'on serait mort déshydraté avant de pouvoir se rendre quelque part. -Si tu es stupide au point de t'évader sans penser à faire le nécessaire.. c'est sûr. Si tu es organisé.. y a une chance infime. Les gardes seront aussi à la recherche des fuyards.. enfin bref. -Ben autant dire que c'est fichu.. Dire que j'ai voulu casser mon bracelet et me barrer. Soit je me serais fait tuer, soit je serais mort au milieu du désert. La fin serait la même au bout du compte. N'est-ce pas mieux de mourir que de vivre dans de telles conditions? Parfois, je me le demande.
J'essaie de me recentrer sur le film qui passe sur l'écran mais mon esprit s'évade. Je songe au désert, à cette nouvelle vie qui n'en n'est pas une et soupire de nouveau. -J'imagine que ce n'est pas forcément une vie non plus de se retrouver à travailler dans un tel lieu comme celui-ci, non? -Je ne pense pas que ma place est plus enviable que la tienne, Siobhan.. la moindre erreur et c'est un collier qui trône autour de notre cou. Nous sommes contraint aussi de suivre des règles, il ne faut pas croire. Rien n'est simple pour personne.. Elle fait un pauvre sourire avant de le perdre. -Je ferai pâle figure en tant que slave pour être honnête. Je ne saurais pas tenir tête comme tu sembles le faire. Je dois dire que j'admire ton courage. Je ne suis pas tellement d'accord avec elle..je ne me sens pas du tout courageux, du moins pas en ce moment, pas après ce que j'ai vécu avec ce sale type. -Je ne devrais pas être là.. tu vas avoir des ennuis à me garder vers toi.. je ne veux pas te causer de tort. -Siobhan.. arrête de t'en faire. ça va aller. Je t'ai proposé de rester et je l'assume. Et puis, au pire, je dirais que j'ai oublié de mentionner ma location. -Hannah... je doute que ce soit une brillante idée.. on va te sanctionner. Elle hausse les épaules. -Mais non.. et j'ai le droit de louer des esclaves alors tu es ma location.. elle soupire un peu puis attrape sa tablette et clique sur le profil de Siobhan. -Hop.. voilà. Tu es loué.. rassuré? Je la regarde les yeux ronds.-Mais.. je.. tu viens de claquer de l'argent bêtement pour que je puisse rester là .. sans rien demander en retour.. -Oui et alors? Il existe encore des êtres humains en ce bas monde même au coeur de l'enfer. Tu as bien mérité une pause. Je me penche et embrasse la joue de la jeune femme. -Merci beaucoup, soufflais-je, reconnaissant. -Tu es vraiment adorable Hannah, je saurais m'en souvenir. Tu fais partie des anges gardiens... ça fait du bien de voir qu'on peut compter sur certaines personnes de temps en temps. -Je t'en prie, ça me fait plaisir de te rendre service, c'est le moins que je puisse faire. Et tu n'es pas en état de rencontrer qui que ce soit pour le moment. Je pense même que tu devrais te rendre à l'hôpital. -Non... certainement pas... je vais bien physiquement. Hannah hausse les épaules. -Je ne fais que te donner un conseil. Le médecin pourrait te mettre en repos et tu pourrais ainsi éviter les prochaines locations l'espace de quelques jours. -Non.. je ne veux pas qu'on sache que je suis.. qu'ils ont réussi à m'atteindre avec leur leçon. -Comme tu voudras.. c'est toi qui décide.
Je ne serais jamais assez reconnaissant envers Hannah de m'avoir accueilli et hebergé cette nuit. Je n'aurais jamais réussi à rentrer à l'appartement et je dois dire que je n'avais pas la force d'affronter Rajaar après ce que je venais de vivre. Je ne sais même pas si je vais parvenir à le faire demain matin. J'ignore vraiment comment je vais pouvoir continuer à aller de l'avant après ce que je venais de traverser. C'était difficile de mettre de côté ce qui s'était passé avec Alan. Ses paroles résonnent encore dans mon esprit, j'ai l'impression de l'avoir encore à l'intérieur de moi. C'est juste horrible comme sensation et fort désagréable. Je me frotte les yeux puis fixe à nouveau le film qui défile sans vraiment suivre ce qui se passe.. je suis complètement déconnecté de la réalité. A bout de force, je ne me rends même pas compte que je sombre dans les bras de Morphée alors que je suis toujours contre Hannah. Je parviens à dormir, ce qui est assez étonnant. Mais, un cauchemar me tire du sommeil en pleine nuit et j'en tombe par terre. Je me frotte le crâne en reprenant peu à peu mes esprits. Je tourne la tête et jette un oeil autour de moi et me rappelle seulement à ce moment-là que je ne suis pas chez Rajaar. Je me souviens. Hannah semble être en train de dormir et avec mon vacarme je ne l'ai pas réveillé.. ouf! Je me redresse doucement pour m'asseoir puis je me lève et mon regard est attiré par les écrans d'ordinateur. Je ne résiste pas à la tentation et m'avance vers le bureau de la jeune femme. De la paperasse traîne sur le côté gauche de la table. Je jette un oeil au contenu mais il n'y a rien de bien intéressant là-dedans... Je vois alors des dessins de colliers électroniques. Je grimace en réalisant qu'il s'agit de dispositifs pour les esclaves tel que moi. Effectivement, c'est un drôle de travail, le genre de choses qui ne me plairait pas non plus. Je me demande comment Hannah a pu en arriver là.. être menacé de mort. Je n'ai pas osé insister sur sa vie. ça ne me regarde pas et c'est à elle de choisir de donner les détails de son histoire. Je pose les doigts sur la souris et l'écran en veille s'allume aussitôt. Il affiche alors un tableau. Je me mord la lèvre indécis... je suis en train de fouiner alors que je ne devrais pas.. La curiosité fait partie de mes défauts et au fond de moi, j'aspire toujours à m'échapper d'ici. Je remarque une photo.. une île. Je clique dessus puis constate qu'il y a un plan dessiné dessus. Je fronce les sourcils en remarquant divers niveaux sous le sol. Putain .. c'était le lieu dont elle parlait, non? Je blêmis avant de me demander où se trouve cette foutue île de malheur sauf que j'entends du bruit et quitte la page puis je file à la chambre d'ami pour me coucher. J'ai le cœur qui bat la chamade alors que je fixe le plafond. Je me dis que ce n'est pas bien d'avoir fouillé et je ne suis pas vraiment avancé. Je cogite alors que je me demande vraiment ou peut se situer l'île et est-ce que nous étions si loin à l'heure actuelle du nouvel endroit? Et comment allaient-ils nous embarquer là-bas? -Avec la drogue bien sûr, soufflais-je, en pensant à mon propre enlèvement. Jayce m'avait drogué pour m'emmener. -Si seulement, il pouvait y avoir quelqu'un pour stopper tout ce foutoir.. mais, je ne sais pas comment... y a plein de Princes, de dirigeants en ces lieux.. peine perdue! Vraiment, nous étions dans un drôle de monde. Juste écoeurant! Je me tourne sur le côté, essayant de me rendormir.
Je crois que je bats des records niveau poisse... Ma semaine avait été vraiment atroce en tout point. Depuis la soirée avec Rajaar, j'enchaîne les rencontres désagréables.... et j'avais eu le malheur de croiser le chemin d'Alan. Un client des plus sadiques qui m'avait torturé et qui m'avait dans un sens brisé. Je ne pouvais pas rester à l'appartement et prendre le risque de me trouver avec Rajaar. Je n'y arrivais pas. J'étais trop mal dans ma peau pour me trouver devant lui. Alan avait réussi à m'atteindre bien plus que je ne l'avais laissé croire. Cet enfoiré avait réussi à me pourrir la vie. Déjà que vivre au palace n'était pas simple. Que le Prince soit occupé durant la journée m'allait très bien. Et le soir, je mangeais à peine que j'allais m'enfermer dans ma chambre prétextant dormir. Je me sentais sale... et mal à l'aise face à Rajaar. Et aujourd'hui, je me serais bien encore aventuré n'importe où pour me retrouver seul dans un coin et espérant ne croiser personne aussi. Mais, le prince avait une toute autre idée pour la journée. D'ailleurs, l'air était plus respirable. Ça faisait du bien de sentir un peu de fraîcheur et de voir les gouttes de pluie tomber sur le sol. J'étais dans la chambre quand Rajaar m'avait demandé de venir. Je traversais les couloirs, derrière lui, un peu en retrait. Je n'ai pas vraiment besoin de jouer la comédie à vrai dire. Je n'ai pas envie de me trouver trop près de lui pour l'instant. Je regardais vers le sol évitant tout les regards et les gens qu'on croisait. Le rebelle était bien caché... Je me retrouvais alors au Zoo en compagnie du Prince, appelé plus communément le Safari d'Eden. Je jetais un œil sur les animaux sans beaucoup d'intérêts. Je me sentais comme eux. Un animal en cage, présent pour satisfaire les besoins des clients. Je déglutis. Je n'ai rien dit à Rajaar au sujet d'Alan et je ne me sens pas la force de le lui dévoiler. Je ne veux pas qu'il sache. Il s'en mêlera et ce ne serait pas une bonne idée. Je devais affronter la situation tout seul. Et je pensais aussi à la fameuse carte de l'île. Cela ne voulait pas s'en aller de mon esprit. Je me demandais quand est-ce qu'ils comptaient nous y emmener de force. Lors de notre petite escapade, nous croisons quelques personnes sur lesquelles je ne jette pas un seul regard. Je sais que je ne risque rien étant avec le Prince et ça me réconforte un peu. Puis, sans prévenir, Rajaar m'attrape par le poignet. Je n'avais même pas fait attention que nous étions désormais seuls. Je me retrouve coincé contre les grilles d'une cage vide alors que les mains du Prince se posaient sur mon torse puis mes fesses.-J'en peux vraiment plus de tout ce cinéma. Devoir sans cesse me retenir de te toucher... de t'embrasser. J'ai envie de toi à chaque instant. Je n'ai pas le temps de répliquer que je me fais embrasser et je me liquéfie sous son assaut. Je ne résiste jamais à ses baisers. L'image d'Alan s'est envolée pour un instant alors que je prolongeais le baiser de Rajaar. J'entends à peine le bruit de la pluie qui tombe alors que mes mains viennent glisser le long du torse du Prince. Puis, je me reculais au bout d'un instant afin de reprendre mon souffle.
Rajaar devait être assez surpris que je m'éclipse du jour au lendemain dans la chambre. Pourtant, nos sentiments avoués et vu la soirée de folie, je devrais partager son lit. Mais, avec ce qui s'était passé, je ne pouvais pas. Je n'y arrivais pas. Je préférais l'éviter au maximum. Je ne pouvais pas tolérer le fait qu'il puisse découvrir mes marques et comprendre ce qui n'allait pas. C'était mon problème. Je devais l'assumer seul. J'étais même soulagé de ne pas le voir de la journée. Qu'il s'absente à maintes reprises m'arrangeait beaucoup. Je ne savais pas ce qu'il fabriquait et je ne cherchais même pas. Je voulais qu'il soit à l'écart. Le temps que je reprenne un peu contenance. Sauf que Rajaar a toujours une idée derrière la tête et parvient à me traîner au Safari d'Eden. Je redoute un peu l'instant de me trouver seul avec lui mais ça s'envole rapidement quand il m'embrasse avec fougue contre la grille. Je glissais mes mains sur son torse profitant de la vue aussi après avoir rompu notre baiser pour respirer. J'oubliais bêtement les traces dans mon dos et sur mes fesses. Le voir se mordre la lèvre et ce sourire... je fondais littéralement. Je ne tarde pas à lui virer sa chemise d'un geste impatient avec sa veste qui se retrouve au sol et je frémis à ses baisers dans mon cou, poussant un gémissement de plaisir. -Ma parole t'es déchaîné aujourd'hui. Mon sarouel trouve le sol la seconde suivante et je frissonnais au contact de ses mains sur mon corps. Lorsqu'il vint me masturber, je relâchais ma tête en arrière, me cambrant poussant mon bassin contre lui. Le plaisir m'envahit aussitôt et je perdais pied, oubliant le reste. Rajaar me retourna me faisant prendre appui contre les grilles tandis qu'il me mordillait la nuque ce qui me fit lâcher un râle de plaisir alors que ses mains glissaient le long de mes épaules puis de mes hanches et je sentais la chaleur se répandre dans tout mon corps. L'excitation montait d'un cran surtout lorsqu'il s'empara une nouvelle fois de mon membre déjà bien gonflé. Je sentais également le sien se presser contre le creux de mes reins et je gémis une nouvelle fois. -mmmh Rajaar, soufflais-je, sentant ma patience s'effriter... alors qu'il descendait avec sa bouche le long de ma colonne vertébrale. Je me sens me consumer sauf qu'il s'arrête. Puis, je sens ses doigts le long de mes fesses et je réalisais seulement et trop tardivement que j'avais oublié les marques et je me raidissais alors que Rajaar m'empêchait de bouger anticipant mon geste. Je déglutis. Je me rattrape aux grilles pour ne pas chanceler et finalement Rajaar me fait me retourner. Je vois son regard noir et je baissais automatiquement le regard. Je ne peux pas affronter ça.. pas maintenant. La question surgit -Qui ? Je ne parviens pas à répondre. Je sais que Rajaar bouillonne et se contient comme il peut mais ça ne durera pas. Rajaar se pencha davantage et se retrouva encore plus près de moi et je me mordis la lèvre. -Je t'en supplie... pas maintenant, dis-je, je me sentais honteux. Je me sens coincé, pris au piège entre son corps et les grilles dans mon dos. Je n'aimais pas du tout l'idée de me retrouver dans cette posture, ou je ne pouvais pas m'échapper. Je me revois enchaîné dans cette pièce lugubre et le sourire de ce taré. Je secouais la tête pour effacer ce souvenir de mon esprit. -Je ne veux pas en parler... Je ne m'en sens pas capable. -S'il te plaît Rajaar, j'ai besoin... je... pitié. Je me sentais mal et je ne suis pas sûr de réussir à tenir encore debout très longtemps.
J'avais espéré que nous passerions un moment ensemble à l'abri des regards car c'était presque l'heure du déjeuner et la plupart des gens mangeaient à cet instant donc j'avais décidé de me rendre au zoo pour être en compagnie de Siobhan et à vrai dire, dès que j'avais remarqué qu'il n'y avait personne, je m'étais littéralement jeté sur ses lèvres et avaient aussitôt caresser le corps de mon bel amant. Siobhan me fait perdre la tête et ça devient difficile de rester à l'écart. Je ne fais que penser à lui et je ne peux pas me retenir de vouloir être avec lui. Et les choses se profilent dans le bon sens entre nous alors que Siobhan répondant ardemment à mon baiser. Sauf que ce fut la douche froide lorsque je remarquais les marques sur ses fesses. Je sais pertinemment que ça ne vient pas de moi. Je sais très bien que ce n'est pas moi qui ait laissé ce genre de traces sur sa peau. Je serre les mâchoires alors que je le maintiens en place tandis que mes doigts passent sur sa peau abîmée. Mon sang ne fait qu'un tour et je demande -Qui? Je garde mon regard noir planté dans le sien. Je suis furieux.. je bouillonne littéralement. Qui avait eu le malheur de le toucher? Je savais que ça finirait par arriver mais putain.. je ne supporte pas cette idée! J'ai envie de démolir le portrait de la personne qui a osé lui faire ça. Et voir Siobhan éviter le sujet.. Pire que ça, il avait perdu son assurance qu'il avait pourtant depuis notre première rencontre. L'enfoiré qui l'avait touché avait visiblement était affreux avec lui! C'est certain, Siobhan avait été violé et cela me fout en rogne de ne pas avoir pu lui éviter cela.. Je sais bien que je ne suis guère mieux à ce sujet mais si je pouvais l'empêcher de revivre ce genre de choses.. je m'en veux déjà terriblement. Je frappe la grille l'instant d'après avant de faire les cent pas. J'ai besoin de bouger afin de faire redescendre ma fureur. Etre dans cet état n'allait pas l'encourager à parler.
Seuls. Nous étions seuls et tout se passait bien. Rajaar avait cette capacité à me faire oublier le reste du monde et à me faire oublier aussi que j'étais dans ce fichu endroit. En sa présence, je me sentais bien. Il avait ce pouvoir que les autres n'auront jamais sur moi. Je ne pouvais pas résister à son désir et la vue de son torse me fait déjà penser à la suite. Le prince arrive à me faire tourner la tête rien qu'avec son regard et les mauvais souvenirs s'étaient volatilisés ne laissant place qu'à nous. Mais, le moment de complicité, de parfaite félicité fut de courte durée... Je réalisais trop tard mon erreur. Rajaar s'était stoppé effleurant les marques qui striaient mes fesses. Je sentais que ça allait chauffer. Le Prince ne mit pas longtemps pour me faire me retourner et me poser la question fatidique. Seulement, j'étais incapable d'y répondre. Je déglutis et j'évitais son regard noir. Balancer Alan ne changerait rien... c'était trop tard. Le mal était fait... Et j'étais le seul responsable. Mon assurance et mon côté rebelle s'était également fait la malle, je n'arrivais pas à faire face. Trop tôt. Je n'arrivais pas à retrouver mon masque... à jouer le caméléon. Je ne parvenais pas à faire comme si ce n'était rien et que je m'en fichais pas mal. Impossible ! Endurer la torture, je peux encaisser... mais, la suite... le viol. Je fixais le sol incapable de bouger sentant que mes jambes allaient me lâcher à tout moment. Je ne parviens qu'à bredouiller des paroles l'intimant de ne pas me forcer à en parler. Je ne pouvais pas... pas maintenant. Et ça ne plaisait pas à Rajaar, je le savais. Tout comme le fait de savoir que quelqu'un s'était occupé de moi en son absence. Je sursautais lorsqu'il frappa dans la grille avec violence et sentit la grille vibrer dans mon dos. Je fermais les yeux une seconde alors que le Prince faisait les cent pas dans la cellule. Je n'interviens pas car je savais déjà que je ne pourrais pas le calmer aussi facilement. C'était la première fois que je voyais Rajaar dans un tel état de rage. Au lieu de cela, je tâchais de me concentrer sur ma respiration pour ne pas flancher.
Finalement, il revient vers moi un peu plus posé et s'excuse. Je ne réponds pas parce que je ne sais pas tellement quoi dire et parce que je suis aussi à deux doigts de tomber. Je sens que mes jambes n'ont plus de force et je me mords la lèvre mal à l'aise. Me trouver dans une telle posture devant lui ne me plaît pas. Je me sens trop vulnérable et tellement impuissant. Il m'avait vu une seule fois pleurer et c'était lorsqu'il avait été trop loin lui-même envers moi. Et ce cauchemar avait recommencé mais cette fois, ce fut bien pire et ça avait été jusqu'au bout. Je sens une boule se former dans ma gorge. Je sens mon corps avoir un sursaut alors que je revois le visage du client et que j'ai la désagréable sensation de sentir ses mains sur moi. Et lorsque Rajaar prends mon visage entre ses mains , je me force à croiser son regard pour m'assurer que je suis bien en présence de mon amant et pas avec l'autre sadique. Je me laissais embrasser par le prince et lorsqu'il me serra contre lui, je me laissais faire, me blottissant davantage contre lui. J'étais vraiment à deux doigts de craquer. Je fermais les yeux une nouvelle fois alors qu'il me caressait le dos.
- Siobhan..sur le papier, tu es mon esclave mais tu sais aussi bien que moi que je ne t'ai jamais considéré comme tel. Plus depuis un certain temps. Je t'aime.. je t'aime tellement, à en crever et tu es sans nul doute l'homme auquel je tiens le plus au monde. Je ne veux que ton bien. Tu occupes mes pensées en permanence et chaque instant passé sans toi est une véritable torture. Je donnerais n'importe quoi pour te rendre heureux et faire de toi un homme libre. Je voudrais passer ma vie avec toi alors je ne supporte pas l'idée que quelqu'un ait pu te faire autant de mal. Mais, il le paiera. Je te le jure. Quoi qu'il ait pu te faire. Et j'ai une idée assez précise de ce qu'il a pu lui faire et ce que Siobhan a dû endurer en sa présence. Je suis tellement en colère. Je ferais payer cet affront. Personne n'a le droit de s'en prendre à mon amant. Les mots de Rajaar me touchent profondément et je me sens rassuré dans ses bras. Mais la fin me plaît moins... Je ne veux pas qu'il s'en mêle et s'attire des ennuis, encore par ma faute. Je redresse la tête pour croiser son regard. -Je suis désolé...dis-je, quelque peu mal à l'aise.
-Tu ne devrais pas te soucier autant pour moi, tu vas encore avoir des problèmes par ma faute. Je n'ai pas envie que ça se produise. Lâche l'affaire, finis-je par dire, prenant mon courage à deux mains. Fallait que je retrouve mon assurance, mon côté ''je m'en fous'' bien que cette fois-ci, c'était difficile. Alan m'avait atteint beaucoup plus que je ne l'aurais imaginé. Je mettrais beaucoup de temps à m'en remettre. -Je t'aime Rajaar... et si tes sentiments envers moi sont les mêmes, je t'en prie ne t'en mêle pas. Je ne veux pas que tu aies encore des ennuis. Je n'ai eu que ce que je méritais. On savait tous les deux que le propriétaire du complexe me punirait pour ce garde. Et ça en reste là. Dur de dire cela mais tellement vrai. Je n'avais fait que récolter ce que j'avais semé. Rajaar m'embrassa l'instant suivant sûrement pour s'empêcher de péter davantage les plombs. Et je le laissais faire car j'étais toujours faible quand il s'agissait de lui. Je ne résistais pas à ses baisers et je prolongeais avec autant de passion que lui alors que je me lovais un peu plus dans ses bras. Meilleur place au monde au final. Sa présence et sa chaleur me faisaient du bien et m'apaisaient. Je voulais laisser derrière moi ce cauchemar sans fin sauf que je suis loin de me douter que la journée allait également être cauchemardesque et qu'elle allait me détruire davantage.
La journée aurait pu être belle... elle aurait pu être agréable et calme. Rajaar et moi aurions enfin partagés un autre moment délicieux sans témoins et nous aurions eu un autre beau souvenir en tête. La réalité était tout autre... la douche froide était lancée. D'abord, par le fait que le Prince avait remarqué les belles marques sur mon dos et mes fesses que j'avais bêtement oublié dans le feu de l'action. Je ne voulais pas qu'il agisse mais je savais que je perdais mon temps. Le prince est têtu. Il ne m'écoutera pas et fera en sorte de me venger pour ce qui s'était passé. Et je n'avais encore rien dit à ce sujet. Il me réconforta malgré tout avec ses paroles et ses gestes tendres tout comme ses baisers. Le dernier était divin mais nous fûmes interrompus... Une voix venait de jaillir.
Je vois la silhouette d'un homme qui ne semble pas au mieux de sa forme. Sa voix exprime la douleur et je ne comprends pas bien au départ avec sa phrase -Génial..Je dirais même que c'est fabuleux.. voir magnifique. Rajaar s'était aussitôt redresser pour faire face à l'individu. -Ainsi.. nos moments.. Pour toi, Rajaar.. n'était-ce qu'un simple passe-temps? -Attends Alexander. Écoute... je..ce n'est pas trop le moment, pas maintenant... J'arque un sourcil. Je m'empare dans la foulée de mon sarouel parce que me retrouver nu face à l'autre individu, très peu pour moi avec ce que j'avais subi dernièrement. Je vois alors le type enlever l'une de ses chaussures tant bien que mal tandis qu'il hurlait après Rajaar des paroles qui me glace le sang et la chaussure vole dans la direction de Rajaar qui l'esquive et que j'évite de justesse en me décalant et celle-ci alla finir sa course contre les grilles de la cage. Tout se bouscule dans mon esprit alors que le Prince se justifie auprès de l'autre dénommé Alexander.-Je crois... Je crois que tu as mal interprété mes intentions vis-à-vis de toi, Alexander. On ne s'est rien promis. C'était simplement .. un moment partagé.. Et ça n'aurait jamais dû se produire, j'en ai bien conscience. Je suis désolé que tu aies imaginé autre chose. C'était une erreur. -Une erreur? Vraiment? Donc tu donnes et t'offre comme ça, pour m'annoncer derrière que ce n'était rien de plus que du sexe? Je pensais vraiment qu'il y avait plus lorsque tu m'as laissé le contrôle car tu ne semblais pas du genre à faire ça.. je me suis bien trompé à ton sujet en fin de compte... C'est le coup de massue aux paroles de Rajaar. Je me sens comme assommé et j'ai l'impression que quelqu'un vient de me poignarder en plein cœur. Je sens l'air quitter mes poumons et j'ai la tête qui tourne à de telles révélations. Apprendre que Rajaar se tapait Alexander de cette façon est assez violente et n'est clairement pas le moment le plus propice. Je tenais déjà à peine debout. Je sens également la colère s'emparer de moi. J'entre-ouvre la bouche voulant dire quelque chose mais reste muet. Je suis sous le choc. Rajaar se tourne vers moi. -Siobhan, je suis désolé que tu apprennes .. j'ai eu une aventure, c'est vrai. Mais, c'est arrivé lorsque toi et moi..c'était compliqué et incertain. Je voulais juste me prouver que j'étais capable de me passer de toi. Sauf que je me suis planté. La vérité c'est que je ne cesse de penser à toi depuis le début, tu es le seul qui n'ait jamais compté à mes yeux, tu comprends? Je t'aime sincèrement Siobhan et j' avais peur de te l'avouer.. mais, je sais que je ne peux pas me passer de toi. Le prince Alexander ne représente pas ce que toi tu représentes pour moi. Je sais que je ne mérite pas ton pardon. Je me masse les tempes en réalisant qu'il est son égal. Forcément.. Et ça se voyait à ses vêtements et à son attitude. Tout indiquait chez lui qu'il était bien au-dessus de moi. -J'imagine qu'il en vaut la peine, dis-je, alors glacial. -Après tout, je ne suis pas assez bien. Je n'ai pas de titre...ajoutais-je toujours aussi froidement.-T'as aimé au moins qu'il te baise? sûrement. J'ai un haut le cœur en songeant que Rajaar prenait du bon temps pendant que moi je me prenais des coups ou ... j'ai la nausée en pensant à Alan. -Besoin de te prouver... Putain, tu l'as baisé et tu l'a laissé te baiser en retour... je suis censé avaler la pilule et accepter ta liaison sans broncher ? Comment as-tu pu me faire ça ? Au fond de moi, je le savais que tu t'envoyais en l'air ailleurs, je m'en doutais, mais jamais... je, putain un autre prince et il t'a touché... GENRE TU TE FOUS DE MA GUEULE EN DISANT QUE T'AIMES PAS TE SOUMETTRE .... BEN VA Y RETOURNE TE FAIRE BAISER PAR CE PUTAIN DE PRINCE !
Je suis en colère, tellement que je n'arrive même plus à me contenir et ce n'était pas le jour pour me chercher. C'était la goutte d'eau.. oh bon sang que je voudrais mourir... pourquoi fallait-il que je sois amoureux et je suis tellement jaloux aussi que je jette un regard noir à Sander. -En tout cas, il ne semble pas être une lumière ton cher amant puisqu'il s'est imaginé vivre l'idylle avec toi. Remarque je le comprends, t'es tellement doué au lit. ajoutais-je, tout en détaillant le prince et amant de Rajaar de haut en bas. Je me fichais éperdument de parler mal de lui. -Et il a de la chance d'avoir son statut parce que j'ai une folle envie de lui casser la figure, ajoutais-je, faisant un pas dans sa direction. J'ai des envies de meurtres. Rajaar était à moi enfin non mais je ne peux pas m'empêcher de mal le prendre. Et je lui en voulais à mort, tout autant qu'à Rajaar. Enfin, pas sûr que j'arrive à me retenir. Prince ou pas, je risque bien de faire une connerie. Je suis totalement remonté et je devenais incontrôlable. Je n'avais clairement pas besoin de cette nouvelle maintenant, surtout pas après ce que j'avais enduré cette semaine. Je ne pouvais pas encaisser la nouvelle sans réagir. Un coup de poignard en plein cœur. Voilà l'effet que me faisait cette trahison. Mon cœur était complètement brisé, en mille morceaux. J'ai envie de hurler. J'ai envie de disparaître de la surface de la Terre. Putain de palace!
Rajaar, l'homme que j'aimais plus que tout, avait eu le culot de me tromper. Certes, je m'y attendais et je n'avais aucun droit sur lui, mais c'était tellement douloureux et c'était vexant et même humiliant. Alexander eut le réflexe de reculer à ma menace et Rajaar eut la brillante idée de poser une main sur mon torse pour m'empêcher d'avancer davantage.-Ne me touche pas, fulminais-je, alors que je me reculais au fond de la cellule vide. Alexander en profita pour me préciser qu'il n'avait rien contre moi. -Rajaar.. Tu aurais dû me prévenir dès le début que tu avais déjà quelqu'un, lance Alexander d'une voix brisée. Pour ma part, je tourne en rond, plein de colère. La colère me faisait tenir debout... alors qu'il y a deux minutes, j'étais sur le point de flancher. Je m'arrête contre le mur du fond inspirant lentement pour me calmer. Je finis par regarder l'amant de Rajaar. -Je suis désolé... il est vrai que tu n'es pas vraiment responsable de la situation. Alexander ne semblait pas au courant pour Rajaar et moi et d'ailleurs, pourquoi Rajaar l'aurait-il évoqué ? J'étais esclave. -Il nous a manipulé tous les deux, murmurais-je.
-Et ton amant a raison, il avait le droit de savoir la vérité tout comme moi. Je comprends que je ne corresponde pas et que tu ne peux pas te permettre de divulguer ce qui se passe entre nous. Après tout, je suis une honte, étant l'esclave ici. Mais, tu aurais pu avoir la décence de me prévenir. Ça m'aurait fait moins mal et avoir l'honnêteté de dire à Alexander que tu ne faisais que passer du bon temps. Je passais ma main sur mon visage. Apprendre également que Rajaar avait carrément été de son plein gré demander à se faire prendre. J'en ai la nausée. -Et je te fais tellement honte qu'il ne fallait surtout pas que ce soit moi qui te prenne, n'est-ce pas ? C'est déjà trop humiliant pour toi de me baiser visiblement donc il ne faudrait surtout pas que t'es l'affront d'avouer aimer te soumettre et encore moins avec un esclave tel que moi. J'étais écœuré. Rajaar avait préféré aller chez Alexander pour se soumettre plutôt que d'être avec moi. Je repensais aux moments ou il m'avait laissé le prendre. Je me laissais glisser le long du mur sentant la douleur s'infiltrer de toute part. Je n'étais pas assez bien. -Si ton plan consistait à ne rien dire afin de m'achever, c'est réussi, glissais-je. -Tu voulais que je te déteste...Je sens ma gorge se nouer et je rapproche mes genoux contre ma poitrine et enroule mes genoux de mes bras puis je posais ma tête dessus et les larmes coulèrent le long de mes joues. Je ne parvenais plus à me contenir. J'avais l'impression d'avoir un trou béant à la place du cœur. Je n'avais plus rien. Plus rien à cet instant précis, qui me donnait envie de continuer à vivre. Rajaar avait broyé mon cœur et Alan avait brisé mon corps.
J'entends Rajaar dire qu'il est désolé ce à quoi je rétorque, relevant le visage baigné de larmes.-C'est trop tard pour les excuses. Le mal est fait et rien ne pourra l'effacer. Surtout que tu ne sais pas à quel point ça me détruit d'apprendre que tu as passé du bon temps cette semaine avec lui. Alors que moi, moi je sauvais ses fesses avec Askhan, je subissais le sadisme de Alan, je tâchais de le protéger encore avec cette interrogatoire étrange avec cette femme, la cousine de sa belle-famille. Pourquoi je m'évertue à l'aider et le protéger ? A croire que mes sentiments sont plus forts que les siens à mon égard. Et qu'est-ce que j'y gagnais au bout du compte ? La trahison.
Trop occupé à balancer ce que j'ai sur le cœur à Rajaar, je ne vois pas Alexander se faufiler hors de la cage en toute discrétion, ni le fait qu'il nous avait enfermé à l'intérieur. A vrai dire, je m'en rends compte qu'une fois qu'il fut de mon côté -la grille nous séparant- alors qu'il lâchait -J'espère que ça te servira de leçon, en s'adressant à Rajaar, je sentais la clé atterrir entre mes doigts. Je fus quelque peu étonné qu'il me la donne. Il aurait tout aussi bien pu la laisser sur le sol en dehors et nous laisser piéger. Je ferme instinctivement mes doigts sur la clé alors qu'Alexander ajoutait:- Je crois que vous avez besoin de parler tous les deux. Et il s'éloigna sans un regard en arrière. Rajaar était trop occupé par son amant essayant de le faire revenir pour remarquer mon geste dissimulant la clé dans la poche de mon sarouel. Il espérait le faire changer d'avis, persuadé qu'il avait emmené la clé avec lui.
J'imagine que si ça avait été vraiment le cas, Alexander n'aurait pas pour autant fait demi-tour. Je restais assis contre la grille mes genoux toujours près de la poitrine et je tâchais de me calmer, me concentrant plus sur ma respiration que sur ce qui m'entourait. Le silence s'installa entre Rajaar et moi. Je ne le regardais pas. Je posais à nouveau ma tête sur mes genoux essayant de ne plus laisser couler le flot de larmes qui m'avait submergé. Mon cœur me faisait mal. J'étais anéanti. Rajaar finit par rompre le silence pesant qui s'était installé mais je ne bouge pas pour autant alors que j'écoutais ce qu'il disait. Les mots qu'il emploie ne me soulagent aucunement. Et je sais déjà tout cela. Je sais pertinemment qu'il ne peut pas se permettre de vivre une aventure avec moi. Que notre Amour n'est qu'une illusion. Qu'il n'a pas le droit d'exister, mais, il était présent malgré nous. Et il était puissant qu'on le veuille ou non. Un Amour sincère qui dans un sens me permettait d'être encore là. Sans lui, sans doute que je me serais taillé les veines ou autre après ce qui s'était produit avec Alan. -Notre relation est déjà démasquée.. Ouvre un peu les yeux Rajaar. Je soupire alors que je me redressais pour appuyer ma tête contre les grilles, gardant les yeux fermés.
-Elle n'est pas vraiment officielle et n'a pas explosé au visage de tout le monde, mais c'est une question de temps. Je déglutis en songeant à ma rencontre avec son frère. -Je n'ai jamais prétendu que ça ne comptait pas et j'ai bien conscience des risques que tu prends. Je finis par ouvrir les yeux à la suite de ses paroles. Je me mordais la lèvre puis je détournais mon regard, observant un point au loin derrière les grilles de la cage. Sauf que je ne voyais rien de précis car les larmes floutaient ma vue. Je n'arrivais pas vraiment à m'en défaire. Je sens ma gorge se nouer. -Je ne dirais jamais rien sur nous et tu le sais parfaitement, dis-je, d'une voix brisée. Je ne parlerais pas du client. Je n'y arrive pas. Je sens encore sa présence en moi malgré son absence.
Un haut le cœur me saisit à ce moment-là, et j'en ai la nausée, je sens ma tête tourner et je sens que je vais finir par vomir. J'en suis malade d'avoir vécu ce genre d'événements avec lui. Je frotte à nouveau mon visage pour chasser mes larmes. Fort heureusement, ça s'était estompé. Pour combien de temps ? Je l'ignorais mais si je partais sur le terrain glissant de ce que j'avais subis, je flancherai encore. -La semaine a été mouvementée... Je finis par tourner mon regard sur Rajaar. -Au point où nous en sommes à se retrouver coincer autant m'achever pour de bon... Vu ce que je m'apprêtais à dire, je savais que je prenais ce risque, mais il fallait que je sache.-Combien as-tu eu d'amants durant la semaine ? Est-ce que tu as revu ta promise, elle fait partie du lot ? Autant que je sache un peu ce que j'ai manqué et sache avec combien de personnes tu as passé du bon temps pendant que j'étais en Enfer, dis-je, alors que ma voix se brise. Je me tape la tête contre la grille en soupirant. -Et puisque nous en sommes aux révélations... j'ai fait la connaissance de ton frère Askhan et j'ai couché avec lui. Et j'étais pas fier d'avoir été obligé d'en arriver-là. -Il m'a bien fait comprendre que j'étais un obstacle pour ton mariage. Chose qu'il ne tolère pas du tout. J'ai dû jouer le caméléon en somme pour sauver tes fesses. Cela dit, pas certain que ça ait fonctionné réellement. Mais, ce n'était que le début de ma semaine et ce n'était pas le pire. Le compte à rebours était lancé... en effet, les mots sortent et ce n'était plus qu'une question de temps avant que l'un des deux explosent littéralement à la figure de l'autre. La bombe était lâchée. J'avais posé la question au sujet des amants et cela ne plaisait déjà pas au Prince -Pourquoi tu me demande ça, merde... Je le regarde fixement. -Parce que je suis en droit de savoir un minimum... Puis, autant savoir ce qu'il en était exactement... Combien avait-il baisé de personnes durant notre éloignement, pendant que j'endurais le questionnement de son frère, ou que je subissais les caresses et les coups de butoir d'Alan ou que je devais préserver son image devant cette fichue cousine ? Il n'imaginait pas du tout le calvaire que j'avais pu endurer en son absence. Et parfois, j'avais envie de tous les envoyer chier, lui compris, tellement j'étais à bout. D'ailleurs, je craquais complètement. Et j'avais tellement mal de sa trahison que j'attaquais à mon tour. Je savais que ce n'était pas une brillante idée de lui balancer pour Askhan. Si je ne l'avais pas dit jusqu'à maintenant c'est parce que je savais que c'était une connerie et aussi parce que ça ne lui plairait pas de savoir cela et je n'étais pas fier non plus de ce qui s'était passé. Je regardais Rajaar avancer vers moi et je sens que c'est un très mauvais signe. Effectivement, il me souleva brusquement et je me retrouvai debout en moins de deux, violemment plaqué contre la grille. Il me maintient par les épaules et je croise alors son regard qui me fait froid dans le dos. Le voir dans cet état. Je me mords la lèvre me disant que je n'aurais pas dû évoquer son frère. -Bon sang mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi? Pourquoi t'as fait ça? Pourquoi? -Va dire ça à ton frère, je n'ai pas demandé à ce qu'il me convoque pour régler les choses, dis-je, serrant les dents. Ce qui ne tourne pas rond ? Je ne sais pas, je me le demande parfois... Pourquoi suis-je tombé amoureux de lui ? Pourquoi me fourrer dans cette situation sans issue ? A part la souffrance, il n'y avait rien pour moi. Je vois les larmes couler sur le visage de Rajaar et mon cœur se serre dans ma poitrine. Il me relâcha et s'éloigna un peu à l'écart mais il revint à la charge alors qu'il me pointait du doigt d'un air rageur et me cracha à la figure les mots au sujet de la princesse Anya. Je déglutis alors que je prends l'annonce de plein fouet... ''Une nuit formidable'' je serre les poings. Et comme si ça ne suffisait pas, il poursuit et j'ai l'impression de recevoir un autre coup de poignard. Je reste contre la grille sans bouger car je sens que je vais à nouveau tomber. Comment pouvait-il me balancer une telle chose? -J'étais censé faire quoi... dis-je en l'observant toujours. -Envoyez chier ton frère. J'y ai songé sauf que je n'étais pas tellement en position de le faire. Et excuse-moi d'avoir essayé de noyer le poisson. Tu crois que je l'ai fait par plaisir ? Vraiment ? Tu me crois aussi facile d'accès ? Putain, depuis le temps, je pensais que tu me connaissais un peu plus Rajaar. Je me fiche éperdument de ton putain de frère et ta putain de promise m'a aussi demandé de le séduire et de dépêcher des informations à son sujet. Alors quoi ? Je dois dire à ta promise d'aller se faire voir et de se démerder avec toi ? Et je te signale que je me dois d'obéir aux ordres donnés par ceux qui me loue, et jusqu'à preuve du contraire ta chère promise est l'un d'eux au cas ou tu l'aurais oublié et son statut comme celui de ton frère font qu'ils sont en position d'avoir ce qu'ils veulent. Je suis esclave. Fous-toi dans le crâne que je ne suis rien ici, RIEN DU TOUT ! Je me prenais le foulard que Rajaar venait de me balancer dans la figure alors qu'il s'acharnait sur la grille. Je ferme les yeux un instant. Je n'aime pas du tout la tournure des événements, ni le fait de voir Rajaar dans cet état. Je me sens d'autant plus mal. J'ouvre les yeux en entendant les bruits de pas du Prince qui se rapproche et il se planta devant moi et son regard est vraiment terrifiant. Je me fais encore bousculer brutalement et je baisse les yeux alors qu'il se trouve tout près. -On est loin d'être quittes. Je sens que je vais encore flancher. Surtout avec ce qu'annonce Rajaar. Pas assez bien pour moi, je sens ma gorge se nouer puis mon cœur fait un bond dans ma poitrine lorsqu'il dit -Finalement, je n'étais pas si mal entre les cuisses de ma promise. Tu veux que je te raconte ? Je relève les yeux sur lui et je n'ai pas le temps de comprendre ce que je suis en train de faire. Je repousse violemment le Prince, la colère s'étant emparé de moi. Comment pouvait-il me balancer une chose pareille ? Je suis à bout, surtout quand je songe à ce que j'ai dû endurer. Je frappe son torse de rage et me fiche éperdument si je lui fais mal mais j'en doute fort. J'étais furieux... je n'avais jamais autant éprouver de rage à son égard ni de haine... oui ça devient de la haine. -VA TE FAIRE FOUTRE ! fulminais-je, frappant encore le Prince. -TA AIME LA BAISER BEN VA Y RETOURNE Y !! DE TOUTE FAÇON TU VAS L'ÉPOUSER DONC VA Y!! Je sens mon pouls pulser et je serre les dents. Puis, je lui mets clairement une droite en plein visage tellement je suis furax contre lui. Tellement ça me blesse. - Tu crois que j'ai kiffé baiser ton frère... t'es vraiment le roi des cons quand tu t'y mets ! T'es vraiment à côté de la plaque ! Je déglutis. -Tu crois que c'est le seul événement de la semaine... si seulement... Ah et j'oubliais un détail important...c'est moi qui me suis fait baiser... faudrait pas qu'un pauvre minable comme moi touche la royauté... après tout, tu l'as dit toi-même.... un cul princier ça se mérite, n'est-ce pas?
Je me décale des grilles et de Rajaar et sens mes larmes qui menace de venir une nouvelle fois. Je regarde au loin. -Tu te sens trahi et blessé du fait que Askhan m'ait baisé... Tu y accordes de l'importance alors que tu ne devrais pas. Que toi tu couches avec Anya, et dans le fond, je savais que ça arriverait, je ne peux rien y faire et je sais que tu as ce fichu mariage. Je me contente de faire avec, bien que ce soit dur. J'ai cru bêtement que je parviendrais à endormir la méfiance de ton frère en cédant à sa demande. C'était stupide et cela m'a coûté contrairement à ce que tu crois. Je suis un esclave Rajaar et je dois me comporter comme tel. Je dois apprendre à me fondre dans la masse... surtout maintenant. De plus, si je refuse de coucher encore avec les autres... forcément ça attire l'attention. Pourquoi me plier à toi et pas aux autres ? Je n'avais pas le choix, je reste un esclave et j'appartiens au complexe. Je passe une main sur mon visage. Je sens que la colère est toujours présente tout comme la douleur. La douleur qui ne me quitte pas mais se répand dans tout mon corps. -Le pire n'est pas que tu m'aies trompé... ajoutais-je, au bout d'un moment. -Ou que je l'ai fait de mon côté pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Je me stoppe devant la grille et m'effondre totalement. -Tu n'étais pas là... Tu n'étais pas là et j'aurais aimé que ce soit le cas... me faire choper par ton frère n'est pas ce qui est le plus perturbant..Je me recroqueville sur moi-même. -Je savais que je serais... puni. Je n'arrive même pas à lui dire les choses tellement c'est douloureux, humiliant... je me sens sale. -Ses marques... sur mon corps... ne sont rien. Mes larmes coulent de nouveau le long de mes joues. -J'aurais préféré que tu sois là...dis-je d'une voix brisée. Mais, dans le fond, je savais que Rajaar n'avait pas le pouvoir d'éviter ce qui s'était passé avec Alan. Je n'étais pas à lui. Je ne le serais jamais... malheureusement. Car quitte à choisir, je veux bien être son esclave si je me dois d'être privé de ma liberté. Sauf que cela ne se produira jamais. Le propriétaire des lieux ne me vendra pas. Et de toute façon, Rajaar ne pourra pas m'acheter. Ce serait signer son arrêt de mort. Son pays ne tolère aucune relation entre hommes, c'est interdit. Il pourrait même y perdre la vie.
"Tu n'étais pas là... Tu n'étais pas là et j'aurais aimé que ce soit le cas..." Finalement, cette phrase fait enfin réagir le Prince qui se masse la mâchoire à la suite du coup reçu de la part de Siobhan. Il reprend la parole mettant fin au silence pesant qui s'était installé entre eux. - Cet amour utopique, Siobhan, on en connaissait le prix. Ni toi, ni moi, n'étions préparés aux sacrifices nécessaires. On ne s'est pas rendu compte et on n'a pas voulu voir. L'amour rend aveugle, c'est bien vrai. Rajaar prend soin d'éviter de regarder son amant qui pleure à cet instant. Il va à l'opposé s'adosser à la grille, se laissant choir sur le sol, chassant ses propres larmes. Il aimerait consoler son amant mais il ne peut pas le faire. Il se doit de faire ce qu'on lui demande.. être un Prince sans cœur et sans pitié. Être un Prince tout simplement. Rien d'autre. - Je n'étais pas là. Mais, tu sais aussi bien que moi que je n'aurais pas pu empêcher ce qui s'est produit. Je suis juste.. impuissant et bien inutile et clairement stupide. Et on peut également ajouter le fait que je suis un idiot.. tu parles d'un prince.. je suis ridicule, le roi des cons, oui.. Tu as raison sur ce point. Il ricane nerveusement. - Askhan paiera pour ce qu'il a fait, tout comme Azur. Il est hors de question que ma sœur et moi de continuer à leur servir de pions. Si c'est la guerre qu'ils veulent,ils vont être servis. Je sais que Jeiran sera de notre côté. Je n'ai pas de doutes là-dessus. Par contre, Siobhan, il est plus que temps pour toi de te tenir tranquille. Je t'ai prévenu mais tu ne m'as pas écouté. Maintenant, tous les deux, on paie pour nos erreurs et ça doit nous servir de leçon. Il est très difficile pour Rajaar de prononcer ces paroles mais il sait que tous les deux doivent se comporter comme deux adultes responsables et non pas comme un couple d'adolescents amoureux et inconscient de ce qui les entoure. Ils ont bien trop à perdre dans cette histoire. Rajaar aimerait tant vivre son idylle avec Siobhan mais c'est tout bonnement impossible. Alors même s'il l'aime et qu'il désire son corps, il se doit de mettre de la distance avec son esclave et ce même s'il a envie de l'embrasser dès qu'il le voit. Il se devait de rester raisonnable, mais y parviendra-t-il face à Siobhan?
Cette sortie est un fiasco total. C'est le chaos total. Mon cœur est ravagé par la douleur. Je savais à l'avance que c'était un échec et qu'il n'y aurait rien d'autre que de la souffrance à succomber à mes sentiments pour Rajaar. Mais, l'Amour ne se commande pas. Quitte à avoir mal, je me suis lancé en plein dedans sans filet et j'en ai payé le prix aujourd'hui. Nous savions effectivement ce qu'il en était. -Je vois très bien depuis le départ... je savais depuis le début que je serais dans cette situation. A apprendre tes coucheries à droite à gauche... et ce n'est pas le réel souci. Certes, c'est douloureux mais je crois que ce n'est qu'une petite partie bien infime contrairement au reste. Je songe à nouveau à ce sale enfoiré qui avait laissé sa marque sur moi. Les larmes, je suis incapable de les contenir... elles glissent le long de mes joues alors que je suis à même le sol. Je ne tiens plus sur mes jambes, je sens mes forces envolées. Mon corps est secoué de sanglots incontrôlables cette fois et je revois les images défilées devant mes yeux... à croire que je ne peux pas être tranquille, qu'il faut que je revois sans cesse, ce calvaire... cette torture. Je me sens tellement sale, tellement vide. Un trou béant m'inonde au niveau de la poitrine à la place du cœur. Rajaar a raison, il n'aurait rien pu faire de plus... il n'aurait pas eu le pouvoir d'éviter ce qui s'était produit mais sa présence m'avait cruellement manqué à cet instant. Je ne relève pas quand il annonce aussi qu'il était idiot ou même stupide. Il agissait comme on lui avait toujours dit de le faire au final. Et quelque part, difficile d'aller contre un mode d'éducation bien ancré, non ? Il confirme mes dires en prétextant être le Roi des cons... on va dire quand il s'y met. Il semble déterminé à faire payer son frère. Qu'est-ce que ça sera quand il saura pour Alan ? Je frissonne à cette pensée et déglutis avant de fermer les yeux un moment alors que je l'entends me dire qu'il était temps de me tenir à carreau. Effectivement, il m'avait prévenu... je m'essuie les joues une seconde et me frappe la tête contre la grille en soupirant. -Les conséquences... ça pour les payer...dis-je, à peine de façon audible. Je me redresse subitement pris de nausées avant de finir par vomir sur le sol de la cage. Mon corps réagissait violemment au souvenir du viol et tout ce que je venais d'apprendre avait remué cela comme bien d'autres choses. Oh ce que j'aimerais mourir à cet instant. Que la douleur s'arrête enfin pour toujours. Je finis par retrouver un peu contenance et m'éloigne de l'endroit et me pose une nouvelle fois à terre. Je suis épuisé... tellement épuisé de cette situation. Épuisé d'être un esclave. Je regarde devant moi alors que j'essuie mes larmes. -Je n'aurais jamais dû te dire ce que je ressens. Je n'aurais jamais dû te laisser me toucher. Je suis tellement faible quand je suis avec toi... et tu as raison, je n'ai pas écouté, je dois vivre avec le poids de mes erreurs... je dois me faire à l'idée d'accepter que des enfoirés sous prétexte d'avoir le pouvoir et l'argent aient décidé de me donner une leçon... mais de nous deux, celui qui prend niveau leçon, je pense que je suis largement devant... Je déglutis et regardais le plafond. La pluie battait toujours son plein dehors. Je me disais que je devrais prendre la clé et filer dessous... Elle me ferait du bien. D'ailleurs, Rajaar allait sans doute râler de savoir que j'avais la clé depuis tout ce temps. Je m'en fous. Il pouvait bien mal le prendre, ça m'était bien égal. -Tu as le pouvoir de décider un minimum... Pour ma part, refuser quoi que ce soit venant d'un client, de ta fiancée ou encore d'Askhan me vaut le malheur d'une sanction. Je ne suis pas libre de faire ce que je veux. Je ne suis pas en mesure de m'opposer. Je le fais déjà beaucoup depuis mon arrivée. Je me frotte le visage. -Et encore une fois, c'est vrai... ton absence était difficile mais tu as raison en disant que ta présence n'aurait rien empêché sur ce qui s'est passé. Tu n'es pas mon... propriétaire...
Je passe ma langue sur mes lèvres une seconde alors que je songe à d'autres souvenirs tout aussi désagréables puis finit par ajouter : -Tu te souviens quand je t'ai dis que... je m'arrête, je ne sais pas si j'arriverais à lui dévoiler la vérité, à lui annoncer ce qui s'était passé. J'hésitais. -Que tu me préparais à la suite... terminais-je au bout d'un moment. -Je me trompais... rien ne pouvait me préparer et même si je t'en ai voulu et que... ça reste... ça sera jamais le pire souvenir. Je me sens encore pris de nausées. -Je savais depuis le début que je m'attirais des ennuis mais à ma place qui ne se rebellerait pas... si on échangeait les rôles, tu ne ferais pas la même chose ? Alors oui, j'ai fait des erreurs et encore je n'ai pas tué ce maudit garde. Mais, la sanction pour cela a été largement donnée à mon encontre et je me dois désormais de vivre avec ce... cette leçon. J'en serre à nouveau mes genoux avec mes bras. -Se faire violer n'a rien d'agréable et d'apprendre que tu étais... bref, je crois que c'est la pire semaine de toute mon existence et cela ne fait que quelques mois que je suis ici.
Je ferme les yeux alors que je posais ma tête sur mes genoux. -Que suis-je censé faire ? Je ne sais plus. Je redresse ma tête et finit par me lever tant bien que mal et prend la clé entre mes doigts. Peut-être que je devrais ouvrir et laisser Rajaar s'en aller et partir de mon côté. La journée était déjà assez éprouvante... pas la peine qu'elle s'étire en longueur. on se faisait juste plus de mal. -Dis-moi, je suis censé faire quoi ? Obéir docilement... dire Amen à tout ce qui m'arrive ? Ce qui s'est passé a été soit disant pour me donner une leçon, mais d'autres le feront juste pour le plaisir de me baiser contre mon gré et pas dans l'optique de me donner une leçon et c'est ce qui me pend au nez... Et ce qui arrivera de toute manière lorsque tu ne seras plus ici. Enfin même en ta présence. Car comme on le sait tous les deux, ce n'est pas toi qui détient ma vie entre tes doigts mais le créateur de cet endroit.. cet enfer.
Puis, je songe à la fameuse cousine de l'émir si tenté que ce soit bien vrai. Je ne sais toujours pas ce que je dois en penser de cette entrevue. -Ta belle famille cherche des informations sur toi et ta famille... je ne sais pas ce qu'ils cherchent exactement, mais, j'ai dû répondre à un interrogatoire. Et ça n'a pas été facile de devoir subir cette entrevue. Je ne sais pas ce qu'on veut mais ça semble assez tendu, je ne sais pas comment me sortir de ce guêpier. Anya m'a demandé de surveiller ton frère. Et cette soit disant Djelilah me demande également des informations... Je trouve les demandes étrangement rapprochées et étant ton esclave, forcément je suis tout indiqué pour balancer ce genre d'informations. Sauf que je ne sais pas ce qu'ils cherchent, mais je tiens juste à ce que tu le sache. Et bien entendu, je ne dirais jamais rien à ton sujet. Je ne te trahirais pas. Détourner la conversation était également un moyen de ne pas flancher une nouvelle fois. Puis, je finis par me décider à aller ouvrir la cage. Nous n'avions plus rien à se dire pour le moment. J'avais lâché l'essentiel et je pense qu'il fallait se donner le temps de la réflexion tous les deux. Je m'avance donc vers l'entrée l'air de rien, feignant de vouloir me dégourdir les jambes. Je glissais ma main dans ma poche, en sortais la clé et je me demandais si ce n'était pas là l'occasion de me venger un peu de Rajaar et de le laisser ici ruminer. Il m'en voudrait, c'est sûr. -Je pense qu'on ferait bien de s'éloigner tous les deux, dis-je alors que je fais mine de fixer l'extérieur et que je me trouve dos au prince. Et dire cela était difficile, vraiment difficile. Ça me tuait de prononcer ces mots. Rester à l'écart serait douloureux mais c'était nécessaire. Je n'étais pas en mesure de tolérer qu'il me touche, pas que je ne le voulais pas... mais parce que je me sentais humilié et sale ... parce que j'avais besoin également de temps pour digérer tout ce qu'il m'avait balancé au visage. Et j'imagine aisément qu'il avait besoin aussi d'encaisser la nouvelle pour Askhan. -Je t'aime Rajaar, finis-je par dire, alors que j'ouvre la cage que je me faufile à l'extérieur et referme subitement à clé derrière moi. -Je t'ai aimé rapidement malgré tout ce que j'ai subis avec toi. Et malgré tout ce qui s'est passé... malgré nos écarts de conduite... malgré nos différences et malgré le fait que je ne pourrai jamais être avec toi. Je t'aimerais... À jamais. Une larme coula à nouveau sur ma joue alors que je le regardais à travers la cage. -Je ne suis pas en mesure de t'affronter plus longuement. Je sais que tu te sens bien trahi aussi de savoir ce que j'ai fais avec Askhan mais ce qui me salit actuellement ce n'est pas lui... et tant que cela me rongera... je resterais à l'écart. Et au moins, ça simplifiera les choses, je ne serais plus un obstacle à ton mariage et tu seras de nouveau tranquille. On ne viendra plus t'importuner à mon sujet de cette façon. Je me détournais pour m'en aller et déposais la clé sur un crochet qui trônait dans une cage voisine à quelques mètres. Je savais que quelqu'un finirait par passer d'ici peu vu l'heure. Il fallait bien que les fauves soient nourris. Tant pis que le Prince me fasse un scandale ou que sais-je de l'avoir enfermé dans la cage. Je quittais les lieux sans un regard en arrière et me retrouvais rapidement dehors sous le flot qui se déversait. Je fermais les yeux sous la pluie. Cela me faisait énormément de bien de sentir l'eau sur mon visage et je laissais mes larmes couler une nouvelle fois. Je me réveille en sursaut, je ne sais plus où je suis durant quelques minutes. J'ai la tête qui tourne étant donné que je me suis redressé trop vite. Je déglutis et patiente un instant le temps que ça passe. Je repense aux derniers évènements. Rajaar avait une liaison avec ce satané charlatan. Bon d'accord, je ne suis ni objectif, ni sympa envers lui. Sauf que ma jalousie est totalement incontrôlable. Je n'arrive pas à passer outre. Je suis en colère et furieux contre le Prince. Dire qu'il passait du bon temps pendant que je me faisais interroger ou malmener. Je retrouve enfin une respiration normale. Je n'en peux plus de ses cauchemars à répétition. Je revois en boucle les images de cet infâme Alan. Je revis encore et encore ce qu'il s'est passé avec lui. Je n'arrive pas à me défaire de tout cela. Et dire que Rajaar était au courant de la situation, j'ai tellement honte. Je me sens si sale. Déjà, l'épreuve avec Askhan n'était pas évidente à vivre. Je redoutais grandement la suite. Rajaar allait-il trouver son frère? Pourvu que non. Il ne ferait que donner raison à ses suppositions à notre sujet. Je soupire et me frotte le visage avant de repousser la couverture. Il faut que je m'occupe afin d'éviter de me perdre dans mes sombres pensées. Au bout d'une demi-heure, je me rends à la salle de bain pour prendre une douche. Je reste longtemps sous le jet d'eau. En sortant, je m'essuie et enfile ma tenue. Je n'ai pas le droit de sortir dans les couloirs sans y être autorisé et sans être accompagné, mais ça m'est égal. J'ai besoin de bouger. De plus, je n'ai aucune envie de croiser le prince. Je ne suis pas en état de l'affronter. J'erre dans les couloirs pendant un long moment avant de me diriger chez Shirel. Après une longue hésitation, je frappe deux coups à la porte. J'actionne la porte qui est ouverte. Je remercie le fait que Shirel laisse ses appartements accessibles à n'importe quel moment, que ce soit de jour comme de nuit. Je retire mes chaussures et marche dans l'eau comme la dernière fois avant de m'essuyer. Ensuite, je me dirige dans le salon et m'avance vers la bibliothèque qui orne le mur. La clé étant que mon esprit doit rester occupé au maximum. Je lis les diverses couvertures qui s'étalent sous mes yeux. Il y a l'embarras du choix. J'attrape un livre et vais m'installer sur le canapé. A croire que Shirel se doute qu'il aura des visites nocturnes. En effet, la lampe du salon était allumée.
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