Chapitre 9

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Chapitre 9

Sa première rencontre avec les Harpies fut celle d’un massacre. Les journées s’égrenaient semblables aux autres, indissociables dans leur monotonie et avec l’ennui survint la baisse de vigilance : le couvre-feu ne fut plus respectée, les fêtes étendues, les discours rallongées et les citadins sortaient le nez de leurs appartements d’abord avec timidité puis avec une témérité nouvelle. La seconde attaque leur rappela leur fragilité humaine et le prix de leur négligence. Ils ne commirent pas deux fois la même erreur mais les Harpes continuèrent leurs razzias à des intervalles plus ou moins longs, parfois deux jours, parfois un mois. C’était ce que lui raconta une native, une enfant aux grands yeux marron assez habituée à vivre dans la peur pour le lui confier d’une voix tranquille ; ces volatiles trouvaient toujours une victime quelle que soit l’heure de la journée, les habitants du Tiers ignoraient tout de leurs tactiques de casse, chacun monstre adoptait la sienne. Plus silencieux que la mort, ils ne s’apercevaient de leurs présence qu’en le voyant roder sur les toits et s’attaquer aux fenêtres ou lorsque leurs ombres glissaient dans les ruelles.

Reilaa ne le cacha pas à son clan, tous l’apprendraient tôt ou tard et mieux valait informer, que chacun prenne ses dispositions avant que de nouveaux décès ne diminuent le nombre d’Hommes-Roches à Naarhôlia. La menace fut accueillie par des froncements de sourcils et quelques regards et à son étonnement, aucune jérémiade : la traversée du Cœur Ardent fortifiait les cœurs.

Personne ne causait des Harpies ou ne prononçait leur nom, même Cohello y rechignait, à croire que leur simple évocation les matérialisaient dans le ciel Horzien. Si leurs noms se faisaient rares dans leurs bouches, ils ne quittaient guère leurs pensées car leur visage tourné vers les montagnes guettaient la moindre anomalie venant des montagnes malgré leurs certitudes que ces bêtes ne possédaient pas de vision nocturne. Reilaa souhaitait partir au plus vite, consciente de la menace des harpes et pus encore celle du Cœur Ardent, zone ridiculement petite face à l’immensité du Silimen mais ô combien mortelle. Ils rechignaient à partir avant que la totalité de leurs forces ne soit retrouvées ; la prophétesse els soupçonnait de se prélasser un peu trop dans ses appartements miteux.

La jeune femme se sentait oppressée entre ces quatre murs, ces meubles encombrants, les planches si dures sous la plante de ses pieds, leurs plaintes s’étiraient en longs gémissement alors que le sable crissaient sous les orteils, doux et brûlants. Elle se remémorait encore les grains s’arquant et se déformant pour y accueillir son pied que le fracas encore un corps ailé et un mur l’alerta. Elle songea d’abord à un oiseau quand elle remarqua le silence étreignant la cité ; elle semblait retenir son souffle. Même aux heures les plus chaudes, il y résonnait toujours quelques cris, des rires, des protestations, des acclamations. La prophétesse se figea. Une multitude de cris originaire d’une dizaine de bouche, plus peut-être vrilla ses tympans, c’était le bruit d’un glapissement et d’un rire hystérique d’homme, si perçant et malveillant que Reilaa pressa ses mains sur ses oreilles, mordit ses lèvres pour étouffer un cri, écouta les contractions effrénés de ses ventricules pulser le sang contre ses artères. Si elle ramenait ses jambes contre sa poitrine, collait son dos à la cloison, Filya se pelotonnait derrière une commode. Reilaa aurait aimé s’éloigner de la fenêtre, peut-être y aurait-elle songé si ce cri ne l’obligeait pas à fermer les yeux. Ce hurlement brûlait autant sa peau que son âme. Une lame chauffée à blanc incendiait peau, muscles et tendons pour atteindre son esprit, triturer ses idées, retirer toute cohésions entre deux pensées. Elle avait peur de perdre sa raison. Après quelques secondes d’agonie, les hurlements se turent mais Reilaa demeura immobile, haletante, les mains toujours pressées sur ses tempes, ses mâchoires contractées sous ses lèvres tendues, la douleur due à la contraction de ses muscles. Ses doigts glissèrent sur sa joue, ses yeux cherchant Filya ; elle aussi reprenait peu à peu conscience. Elle s’apprêtait à parler lorsque Reilaa glissa son index en travers de ses lèvres : elle ignorait où se cachait la Harpie ni si ces bêtes (elle ne pouvait les qualifier autrement) possédaient une ouïe développée. La prophétesse avança une jambe, balança son poids sur sa cheville, progressa pas à pas vers la fenêtre. Filya glissa hors de sa cachette, le visage terrifiée et hagard. Sa première erreur dut de jeter un œil dehors, de rencontre le regard quasi fou d’un de ces monstres, de ses poser sur cette plaie horizontale qui hésitait entre bouche et bec aux crocs épars, irréguliers, meurtriers.

Reilaa se plaqua contre le mur pour échapper à l’étreinte de ses yeux mêlant flammes, cruauté intelligente, malveillante et perfidie. Trop tard. D’un bond leste, la Harpie se porta à leur fenêtre, gratta de ses petites griffes terminant ses avant-bras les carreaux rendus poussiéreux par les tempêtes de sables répétitives et un manque d’entretien flagrant.

Reilaa discerna sous les plumes l’esquisse d’un bras si fin que la peau n’abritait que les os et des muscles nerveux et en guise d’épiderme, des écailles. Le crissement de ses pattes contre la vitre arracha un gémissement à sa petite sœur terrorisée, son visage ostensiblement tourné vers la créature comme hypnotisée. La Harpie redoubla d’effort, lacérant la fine couche de verre avec des assauts mêlant efficacité, rapidité, force et une gestuelle parfaitement maîtrisée ; le grincement sonore d’une vitre si fissurant obligeant Reilaa à hurler un « au sol ! ». Mais la fenêtre ne céda pas, la créature ailée cesse de batailler contre le temps d’un battement de cœur. Un seconde. Un troisième. Au quatrième, un poing de peau brune garnie de fines et élégantes plumes ocre jaillit dans la pièce. Le verre et les barreaux explosèrent, volèrent une distance équivalent à quelques pas puis s’écrasèrent sur le plancher avec un tintement clair, guilleret, annonçant nue mort proche si les deux sœurs s’obstinaient à l’immobilité. Après une main, un bras rampa dans la pièce, les griffes pianotèrent su le parquet à la recherche d’une proie. La prophétesse plongea, les extrémités du membre de la bête effleurèrent ses cuisses et comme excités par le contact de la chair s’agitèrent avec frénésie pour s’enrouler autour de ses chevilles.

Reilaa heurta le sol de plein fouet, ses dents se rencontrèrent avec brutalité, son menton la lançait mais pire que tout, ses ongles aiguisés pinçant et entaillant la chair, déchirait sa peau, fourrageait dans ses muscles et son sang avec délice et amour. La jeune femme se débattit, lança ses jambes pour frapper ce bras invisible, se tortillait pour lui échapper. Du coin de l’œil, elle aperçut Filya gratter convulsivement les planches. Aide-moi donc. Aurait-elle voulu crier mais seules des onomatopées sortirent de ses lèvres, le souffle condensé dans sa poitrine se vidait selon les secousses plus ou moins fortes de la Harpie.

Sa tête monstrueuse et ses épaules anguleuses dépassaient du cadre, sa prise se faisait plus forte sur sa cheville. Reilaa ne put retenir un hoquet de stupeur devant cette face si ignoble, presque intolérable à regarder tant elle suscitait des cauchemars : une volumineuse crête de plumes délimitait le crâne du tronc, une langue épaisse et molle dépassait du pli tortueux de sa bouche et que dire de ces yeux globuleux laiteux dépourvus de pupilles la fixant. Ses lèvres –ou les fentes d’une plante- s’arquèrent dans un mouvement grotesque rappelant des vers de farine ; la Harpie tourna soudain sa tête vers Filya en la hochant comme si elle humait une odeur digne de l’intéresser sauf qu’elle n’avait pas de nez ni de trous. Un rapide coup d’œil lui permit de s’assurer que sa cague thoracique se soulevait bien. Il y avait une certaine dignité dans ses mouvements traduits par des inclinaisons de tête, des sourcils froncés, la griffe caressant la malléole avec la tendresse d’une amante et une intelligence collective. Ces bêtes communiquaient non par des cris isolés mais par de réelles phrases avec des grognements, des sons tantôt aigus tantôt graves, des claquements de langues et des silences rythmant leurs discours. La moitié de son torse glissait dans la fente rectangulaire, un long gémissement (de faim ou de plaisir ?) fit frémit ses lèvres. Les plumes de ses ailes effleuraient le pied de Reilaa, lui rappelait qu’elle n’était qu’une femelle-Roche sans défense devant un monstre dont la seule moitié du corps était aussi grande que la silhouette d’un adolescent d’une douzaine d’année. Ses ongles crissaient sur le plancher, s’ébréchaient, son dos s’arquait tandis que la Harpie la trainait vers le coin de la pièce, loin de Filya. Reilaa aperçut ses hanches deux fois plus fines que ses épaules.

Soudain, la prise de la bête sur son articulation se desserra, le bras tressauta, flaque et le ventre de la prophétesse s’écrasa sur le sol avec un bruit mat. D’une torsion des hanches, Reilaa rencontra le visage de sa petite soir plus menaçant que jamais, les traits de son visage juvénile tiré en une grimace de vengeance mais le plus surprenant restait ce morceau de bois qui faisait office d’arme. Elle l’avait abattu sur le biceps de la créature et s’apprêtait à recommencer. Le membre vibra sous l’impact ; du sang jaillit, éclaboussa ses plumes et les doigts de Filya et la Harpie hurla de douleur, recula horse de l’appartement, toujours sa prise entre ses griffes.

— Je.refuse.que.tu.détruises.ma.famille.

Chaque mot était ponctué d’un coup de planche. Filya ne s’embarrassait pas du rouge maculant sa tunique, son visage, ne comptait que le résultat. La Harpie abandonna après le terme « détruire », envoya, malgré son absence de pupilles, un regard de haine à sa sœur avant de s’envoler d’un vol hasardeux.

Reilaa ramena sa jambe contre sa poitrine, se massa le mollet en avisant la gravité des plaies ; une seule était profonde et saignait, les autres cicatriserait avec du baume. Sa cheville la lançait lorsqu’elle la mobilisait, lui arrachait une moue mais la douleur s’évanouissait devant le visage de sa sœur. Reilaa l’admirait avec des grands yeux plus que surprise de sa prestance de guerrière nouvelle, ce qu’elle considérait comme sa principale faiblesse l’avait sauvée aujourd’hui. La jeune femme pressa la prophétesse de se relever.

— Nous ne sommes pas en sécurité ici, souffla-t-elle en enroulant le bras de Reilaa autour de son cou.

Cette dernière acquiesça, s’appuya contre le flanc de Filya pour clopiner car des éclairs de douleurs pulsaient dans son membre blessé.

— La cage d’escalier, souffla-t-elle.

Loin des fenêtres, les Harpies auraient du mal à s’y glisser. Plusieurs personnes s’y amassaient, les yeux écarquillés de terreur, les mains à plat contre le mur. Une femme recroquevillée se balançait sur ses talons en psalmodiant quelques paroles incompréhensibles. Une prière destinée à un Dieu aurait-elle songé si elle ignorait que les habitants des Dames étaient athées ; cela ne l’empêcha pas d’adresser une supplique à Liu-Yella. Filya s’accrochait à ses hanches comme un condamné à mourir s’accrochait à la vie et en l’espace de quelques secondes, son visage avait perdu de sa candeur pour afficher une expression résolue.

— D’où venez-vous ? Les interrogea Reilaa d’une voix douce.

— D’en haut. Nous venons systématiquement nous cacher ici lorsqu’elles viennent.

— S’en sont-elles prises aux fenêtres ?

— Non. La vôtre oui ?

Elle hocha gravement la tête en silence, nul besoin de dire ce que tous savaient : une porte d’entrée dans leur immeuble pour les Harpies. Ils étaient confinés dans cette cage d’escalier ; dehors régnait le chaos, l’enfer sur Naarhôlia promis par la Déesse et à l’intérieur, la menace des Harpies rampant dans leurs appartement leurs griffes cliquetant sur les planches les plongeait dans une angoisse sourde. Reilaa s’affala sur les marches, jambe tendue et pied sanguinolent.

— Elles sentiront le sang, ajouta la femme blottie dans le coin, les yeux rivés sur la plaie.

— Nous sommes des sacs de sang, riposta Filya. Qu’il soit emprisonné dans note corps ou non, elles le flaireront.

Un adolescent s’approcha et les lèvres toujours closes, palpa l’articulation. Reilaa se raidit, surprise par ses doigts chauds sur sa cheville et grimaça lorsqu’il l’inclina sur le côté.

— Que fais-tu ? Lui demanda-t-elle.

L’adolescent la fixa avec ses grands yeux marron comme interloquée par sa question ; des mèches de cheveux dissimulait son front et frottaient contre ses cils lorsqu’il papillotait des paupières. La prophétesse s’apprêta à se répéter mais ses lèvres de décolèrent pour dévoiler un moignon de langue qu’elle scruta avec curiosité jusqu’à ce que, gêné, il l’enferma dans la prison de sa bouche. Honteuse, elle fixa ses pieds. Ses doigts pianotant sur l’articulation détournèrent son attention de la douleur qui irradiait dans sa jambe. Soudain, le garçon se figea et tapota le lobe de son oreille. Les autres se turent immédiatement. Le cri d’une Harpie vrilla leurs tympans quelques secondes à peine après le signal de l’adolescent et si les plus terrifiés se pressèrent contre les murs, les avant-gardistes se ruèrent dans les escaliers, piétinant le pauvre garçon. A peine eut-il la présence d’esprit de s’écarter qu’un monstre volant apparaissait dans un nuage de plumes mauve métallique à l’étage supérieur et sans réfléchir, Filya agrippa les épaules de sa sœur pour la trainer au rez-de-chaussée. A l’aide de l’adolescent, elle clopina à travers le couloir sombre sous les raclements de gorge de la Harpie, se précipitèrent vers la source de lumière inondant les dernières dalles. Un dernier espoir ou la prochaine épreuve ? Du sang continuait à s’écouler de la plaie, à imbiber la plante de ses pieds et à marquer son passage de traces sanglantes. La bête dévalant les escaliers, ses griffes sur les rambardes de fer émirent un son plaintif, agaçant mais ses membres trop longs s’emmêlaient dans les marches trop étroites ; les bruits étouffés d’un corps heurtant un plan et le souffle étouffé les informèrent que la créature tombait plus que courait dans les escaliers. La jeune femme espérait qu’une de ces chutes lui serait fatale, que le crâne de l’animal heurte un objet pointu, qu’hémorragie et décès s’ensuivent mais les gémissements de protestations continuèrent à résonner derrière eux. Après quelques pas, les pieds de la prophétesse rencontrèrent le sable tassé par des allers et retours précipités, elle ne portait pas de chausses.

Hormis des personnes effrayées et affolées dans les rues, rien ne lui paraissait anormal. C’était en levant les yeux qu’elle comprit ce que le mot cauchemar signifiait : quelques Harpies volaient en cercle au-dessus de leurs immeubles dans un ballet organisé, de temps à autres une des créatures rabattait ses ailes et tombait en piquée pour se raccrocher à un toit et ramper vers une fenêtre pour la briser. Sitôt qu’une abandonnait sa place, une compagne la remplaçait et ainsi demeurait toujours le même nombre dans le Tiers et au-dessus.

Reilaa ne put réprimer une grimace de dégoût en les avisant : ils ne portaient d’oiseau que le nom. Ni leurs plumages, plus proche d’un costume ridicule que d’un dessin harmonieux, des bras malingres et maladroits terminés par des mains écailleurs dotées de trois griffes reliés à leurs torses par des ailes. Leur tronc était aussi long, voire même plus que leurs jambes, légèrement plus épais au niveau de leur poitrine. A cette distance, Reilaa ne distinguait pas le renflement caractéristique des seins. Ils marchaient à peine sur les toits, handicapés par leurs serres leurs servant d’orteils. Ils rampaient ou sautillaient. Leur bouche s’incurvait, ondulait, plus large et flexible que celles d’Hommes, leurs yeux blancs semblaient les fixer malgré l’absence de pupille. Reilaa contempla ce spectacle mi fascinée mi dégoutée, se demandant comme la nature avait pu engendrer pareille race où males et femmes étaient indifférenciés.

— Courrez !

Ce n’était pas le mot qui la percuta mais l’urgence dans la voix, la soudaine agitation autour d’elle alors que ses yeux scrutaient le ciel. Le visage horrifique de la Harpie s’encadrait dans l’entrée de l’immeuble. Les ongles de sa sœur s’incrustaient dans la chair couvrant son biceps, l’arrachait à ses méditations. Alors, elle courut, bifurquant dans des ruelles inconnues semblables aux précédentes, identiques aux suivantes. La prophétesse constatait néanmoins l’absence de sang et de cadavres. Soudain, son flanc gauche fut exposé : l’adolescent avait disparu.

Reilaa commença à ralentir, sa sœur l’en empêcha. Dans ce genre de situation ne comptait que leur vie et celle de leurs proches mais aucun Homme-Sable ne croisa leur route. Elle espérait qu’ils étaient à l’abri loin du carnage, au moins en sécurité, apeurés peut-être mais les mains sur leurs oreilles, le visage contre les genoux. Ils seraient vivants. Elle haïssait l’emploi du conditionnel qui offrait le champ libre aux hypothèses, parasitaient leurs esprit de questions secondaires, les obligeaient à se satisfaire, le mal gangrénait son corps ; elle le sentait évoluer, se propager dans son sang, coloniser ses cellules saines.

— Quand vont-ils crier ? Hurla un homme les yeux obstinément fixés sur le ciel.

Elles crièrent quelques instants après, d’un cri si aigu, si puissant que la souffrance se décupla dans sa cheville. Reilaa n’était plus que douleur, elle irradiait, courrait dans son organisme. Un hurlement déchira sa gorge, elle chuta, presque convulsant là où les autres se tenaient seulement le visage. Ses doigts chercheront instinctivement sa cheville, grattèrent la peau pour libérer ses muscles. Des mouches volèrent devant ses yeux et son crâne explosa.

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