Chapitre 20

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C’était plus que ce à quoi elle s’était attendue : de hautes statues de divinités inconnues se dressaient dans l’une des nombreuses chambres souterraines. Eclairés par deux torches, Reilaa atteignait à peine la taille des hommes de pierre et Cohello, plutôt grand, aux épaules et toute d’une hauteur semblable sauf une femelle naine aux pieds terminées par des griffes et au sourire plus qu’étiré. Il lui manquait trois dents mais pour la prophétesse, les autres irrégulières, lui rappelaient l’exposition à l’humidité, à la moisissure et à l’érosion ; à côté d’elle une énorme figure serpentine à la tête allongée et aux deux crocs saillants jusqu’à la mâchoire inférieure s’enroulaient autour d’une étrange hampe. Les petites taillades sur son corps fins indiquaient des plumes.

— Un dragon, souffla-t-elle, émerveillée.

Elle inclina la torche de sorte à ce que les flammes effleurèrent presque la statue, ses yeux figés dans la pierre semblaient vifs, presque vivants. Reilaa avait l’impression qu’il la suivait du regard. Cohello glissa un doigt le long de son museau, descendit jusqu’à ses premières pattes et testa le tranchant de leurs griffes de la pulpe de son pouce avant qu’un brusque mouvement du poignet n’approcha la torche de son visage. La respiration de la prophétesse s’accéléra en réaction aux crépitements des flammes à un pouce de son oreille néanmoins le rythme tranquille de son cœur se maintint. Reilaa se pencha sur le côté et d’un souffle puisant cherché du fond de ses poumons éteignit les mèches de Cohello. Profitant de sa surprise, elle posa la sienne à quelques pas du maitre et disparut dans l’obscurité.

— Reilaa, que faites-vous ?

Se déplaçant aussi furtivement que les hommes-Roches le lui avaient enseigné étant petite, elle réapparut une dizaine de pas plus loin ; l’air brassé par sa torche et le grésillement des flammes la couvriraient si bruit- souffle haletant ou grains de sable crissant sous ses pieds il y avait et lorsque Cohello se précipita à sa rencontre, Reilaa disparut de nouveau. Les statues et les grottes creusées lui offraient de bonnes cachettes bien trop obscures et profondes pour les éclairer de là où le maître se trouvait. Sur sa gauche, elle repéra le mouvement long et sinueux d’un serpent : ses yeux n’étaient pas aussi aiguisés ceux de la plupart des peuples animaux mais toujours plus qu’un humain. Si Cohello discernait à peine les statues un peu plus éloignés que la portée de sa torche, elle ne doutait pas que les animaux perceraient les volutes noires sur quelques dizaines de pas encore et Reilaa se situait entre les deux. Elle essaya de museler son excitation, dompta les battements de son cœur. Laissait l’inquiétude le gagner.

— Reilaa ?

Peut-être craignait-il qu’elle ne le tue mais l’arme la plus proche, un poignard, était rattaché à la taille de Cohello. La jeune femme sentait ses émotions ambiguës évoluer vers la peur. Flattée par cette marque d’importance, le danger qu’elle pouvait représenter – elle qui n’avait jamais magné une arme autre que pour s’entraîner aux gestes de défense les plus aisés. Elle décida de mettre fin à son calvaire en se postant derrière lui, sa poitrine à seulement un pouce ou deux de son dos.

— Je suis là.

Sa voix n’était guère plus qu’un souffle, des mots formés par le vent. Le maître sursauta et se retourna avec une lenteur exagérée, assez pur que Reilaa puisse reculer avant que son épaule ne heurte son front. Elle aimait l’éclat rouge orangée du feu dans ce souterrain ; il dévoilait une obscurité bienveillante où se dissimulaient des centaines de secrets. Peut-être même les leurs.

— Pourquoi avez-vous ça ?

— Une raison devrait-elle justifier chaque acte ?

D’ils ne se touchaient pas, nul doute que les âmes comblaient ce vide, elle se sentait gorgée de vie, une sensation proche de l’ivresse. Elle lisait dans les yeux du roi qu’il ressentait la même chose. Ses pupilles étaient dilatées, ses narines papillotaient, sa poitrine se soulevait plus rapidement et bien qu’ils se tenaient à quelques pouces l’un de l’autre, leurs peaux s’électrisèrent, s’embrasèrent, plus vivante que jamais. Chaque pore de sa peau semblait s’ouvrir, chaque cellule s’en abreuver.

— Je ne vous aime pas, commença-t-elle, presque haletante. Je ne comprends pas ce qui se passe.

— Est-il nécessaire de comprendre quelque chose qui ne répond pas aux lois physiques ?

Reilaa n’avait pas d’argument à lui apporter comme elle ignorait si ce lien répondait à la définition du bien ou non. Et ce bien variait selon les âges et les croyances, ce qui l’était pour elle ne l’était pas forcément pour Cohello.

— M’aimez-vous ?

La prophétesse l’interrogeait lui, son cœur qu’elle espérait encore autonome comme le sien et si son âme était en ébullition, Reilaa ne ressentait pas l’attirance lui nouer les tripes.

— Qu’entendez-vous par aimer ?

Elle aimait Filya d’un amour différent que ses pères, son autre sœur, Liekko et les autres membres de son clan mais d’une intensité égale. En allait-il de même pour Cohello ?

— Je ne sais pas, répondit-elle honnêtement.

Le roi plaça sa main à quelques millimètres de la sienne, remonta le long de son bras en prenant garde à ne pas la toucher puis lorsqu’il atteignit son épaule, enroula sa paume autour de son articulation. Un éclair frappa son corps, incendia ses veines, accéléra les battements de son cœur. Ce n’était que la réaction physique, chimique et élémentaire habituelle entre eux, pas ceux dictés par la psyché, c’était son âme qui s’emballait. Reilaa était encore vierge mais elle ne doutait pas que l’acte sexuel ressemblait à ce déluge d’émotions ; elle hoqueta lorsque le pource du maître glissa sur sa gorge, remonta jusqu’à son menton avec une lenteur intolérable, ses doigts se déployèrent telle une toile d’araignée sur sa joue. Nulle trace de désir dans ses yeux. Cherchait-il à en avoir. Non.

— Vous ne m’aimez pas, lança-t-il. Je ne lis aucune trace d’amour pour moi sur votre visage, vous ne ressentez de l’amour que pour votre peuple.

Reilaa releva la tête, le menton pointé dans un signe de défi.

— Mon peuple est ma famille, pas voux.

— Vous vous en fichez de ce que vous représentez pour moi.

— Dîtes-le.

Il ouvrit la bouche pour répondre, hésita, ferma les yeux, évita même le regard le plus doux qu’elle posa sur lui.

— C’est aussi dur pour moi que ça l’est pour vous : je ne vous connais pas assez pour prétendre que vous êtes une amie. Je pense seulement que vous n’êtes pas un danger. Et même ça, je n’en suis pas certain.

— Alors que faisons-nous maintenant ? Cette chose ne disparaitra pas et nous ferons mieux de prendre une décision avant de nous laisser nous consumer.

Inutile de dire qu’elle entendait par là. L’image d’une jeune femme marmottant des paroles incompréhensibles, un visage joyeux inquiétant tourné vers le ciel l’obsédait.

— Je crois au libre arbitre, persista-t-elle. Quelqu’un s’est joué de nous et je me fiche de qui cela peut bien être : ma déesse, celle des Enfants, le destin ou le hasard, ça m’est égal. Mon âme est à vous, la vôtre à moi mais pas le reste. Nous possédons encore notre corps et surtout nos esprits, que cela en reste là.

Sa main resta suspendue à quelques centimètres de son épaule menaçant de la toucher une nouvelle fois mais après quelques d’hésitation, son bras retomba contre son flanc et son visage trahit sa lassitude. Si Reilaa affichait toujours ce visage austère et froid, une protection comme une autre, le roi du Tiers désirait les explorer dans une toute leur profondeur et leur complexité, la prophétesse n’était pas encore prête à lui accorder une telle confiance.

— Que vouliez-vous me montrer ?

Soudain rappelé à la réalité, Cohello observa les corps figés dans la pierre, se remémorant la raison de leur excursion.

— Je pense que nous sommes dans un temple. Je ne connais pas ce culte : il doit être très ancien.

Vous ne connaissez même pas l’histoire de votre propre ville, pensiez-vous réellement connaître quelques chose en dehors de vos murs ? Bien que sa réplique se lisait dans ses yeux, ses lèvres se pincèrent.

— Aucun peuple du Silimen de ma connaissance ne vénérait des dieux aussi… particuliers. Ni maintenant ni jadis. Si Liu-Yella était la déesse favorite des nomades et qu’elle trouvait un fort écho dans le désert, elle partageait sa royauté avec d’autres dieux humains. Le démon nain ne lui rappelait rien.

— J’ai l’impression que ces statues conduisent quelque part, commun pour guider un pèlerin.

— Suivez-moi.

Les flammes manquèrent d’embrasser son visage lorsque Cohello pivota vers le tunnel aux secrets avalés par l’obscurité, oubliés de l’humanité, rongée par le temps et le destin, bientôt éclairés par une connaissance et un entendement nouveau. La chaleur de la torche ne lui rappela que celle qu’elle avait perdu au moment où le roi s’était écarté, à la froideur qui gagnait ses organes et sa peau, non pas de celles qui vous faisait grelotter le soir ou claquer des dents mais de celles qui s’insinuait en vous quand la vie vous quittait.

Les statues se succédaient sur quelques dizaines de pas avant de s’écarter brusquement devant une grotte circulaire, deux fois plus large au moins que le tunnel. A l’intérieur : de multiples trésors. Or, bijoux, pierre, armes en métal le plus cher et rigide qui soit et, éclairés par la torche que maniait Cohello, de multiples dessins gravés dans la pierre racontant leur histoire. L’endroit avait été préservé de l’humidité et pas une seule trace de mousse n’abimait les gravures.

— Il y a encore d’autres chemins, précisa le jeune homme en tendnat le bras.

D’autres cavités ourlés d’ombres, quatre au minimum, creusés dans la roche indiquaient la voie vers d’autres pièces emplis de trésors.

— Venez ici.

Reilaa courba l’échine et s’agenouilla vers le premier dessin au ras du sol. Il montrait cinq hommes aux crânes chauves rangés en cercle les mains jointes sur leur poitrine et un halo entre leurs paumes. Autour d’eux, une horde de créatures aux traits grossiers et à l’encre noire s’amassaient autour d’eux, menaçant, leurs gueules rouges ouvertes sur des entailles blanches rappelant des crocs. Si leur corps était un assemblage de traits noirs, leurs têtes, deux fois plus grosses étaient riches en détails. La seconde image désignait un continent unique sous les pieds des cinq personnages masculins.

— Naarhôlia, murmura Reilaa.

Le silence était si profond qu’elle entendait Cohello respirer. Elle ne put s’empêcher de songer à quel point ce son était plaisant à entendre, de le savoir en sécurité là tout contre elle. La prophétesse s’obligea à recentrer son attention sur les gravures car après-tout il avait pensé à elle, à l’emmener ici alors que rien ne l’obligeait ; peut-être devait-elle revoir son jugement. Peut-être. Elle se serait frappée la tête contre les parois s’il n’avait pas été là lorsqu’elle prit conscience de ses fabulations. Cohello était un étranger et il en resterait un, du moins aimait-elle s’en convaincre. Reilaa saisit la torche d’un mouvement sec ; le roi ne s’en morigéna pas. La prophétesse examina les dessins suivants avec un œil aiguisé mais un esprit absent : des labyrinthes, des dragons, des cercles prolongés de longs rayons. Les images se succédaient mais elle était incapable de déceler l’histoire entre elles. Cohello n’eut pas autant de difficulté à saisir le lien.

— Ils pensaient que ces hommes venaient d’un monde différent et que le nôtre était emplis de ces bestioles (il pointa le premier dessin), ils ont créé un soleil pour les chasser mais celui-ci après plusieurs années où il brilla si intensément qu’il perdit de son éclat et les monstres revinrent. Ils créèrent au soleil un amant, la lune semble être masculine pour eux.

Il désigna tout à tour des hommes aux mains tendus vers une boule puis une autre où le cercle se métamorphosait en individu de sexe masculin et enfin une esquisse où les deux boules se confondaient en une et les personnages s’enlaçaient.

— Les dessins peuvent aussi se lire dans l’autre sens : deux hommes qui s’aiment transformés en soleil et lune pour se partager le ciel l’éternité durant.

— C’st plus une punition divine qu’un acte romantique. Ils ne peuvent se voir qu’au crépuscule et à l’aube. Seulement des dessins et aucune certitude. Venez.

Elle se maudissait de se conduire de la sorte, lui qui subissait autant qu’elle et essayait de se montrer sympathique. Reilaa ne supportait pas ces pensées qui s’imposaient à elle, la déroutaient jusqu’à l’agacer, elles ne lui appartenaient pas. Je pensais posséder encore ma raison. Cohello eut la sagesse de se taire et de la suivre. La prophétesse reviendrait plus tard ; avec le vent qui fouettait dehors, impossible de repartir dans les prochaines heures. Seules.

— Les autres nous attendent.

Tous deux savaient qu’elle énonçait un mensonge, les trois se fichaient éperdument de ce qu’ils faisaient : peu leur importait qu’ils s’échangent des plaisanteries, des baisers ou couchent même ensemble. L’estomac de Reilaa se tordit à cette évocation. C’est un homme, un bougre d’homme et pas Liu-Yella, je ne suis pas hétérosexuelle. L’idée l’effraya plus encore que leur lien. La prophétesse essaya même de se représenter la silhouette attirante d’une femelle-Roche, de longues jambes, des cuisses galbées, des muscles nerveux, un sourire taquin et des paroles envoûtantes mais ne vit rien. Le vide. Le noir. Ni hommes, ni femme, juste le néant.

Les hommes s’étaient glissés à l’abri derrière l’ouverture, assez proches pour guette l’accalmie de la tempête et assez loin pour que le rayon de lumière éblouisse Reilaa. Les bijoux cliquetaient entre les mains des cousins, Arslan ne s’en préoccupait pas. Assez d’argent, qu’il disait, il ne savait juste pas quoi en faire.

— Vous n’avez rien appris ? Lança-t-il avec un sourire en coin en révélant son visage, juste assez pour que sa joue baigne dans la lumière.

— Rien d’intéressant.

Son peuple fonctionnait au troc, à leur connaissance du désert, par en marchandant l’hospitalité de seigneurs humains contres des joyaux ; se baisser à cette contrebande l’écœurait. Certains de ces gens travaillaient pour gagner des vêtements et de la nourriture : ses sœurs avaient gardé des enfants pour s’acheter des robes et la prophétesse passait de nobles en nobles pour le gîte et le couvert. Les humains étaient faciles à manipuler, ils s’intéressaient surtout à l’argent et au pouvoir, pas au commandement. Rendre la justice et ériger les lois les agaçaient mais s’amusaient avec un innocent comme un chat avec une souris, voilà qui les amusait. Ceux-là n’étaient pas différents.

Cohello montait la garde, le second tournait un rubis entre ses doigts et Arslan cherchait le sommeil près du feu. Reilaa y lança la torche, s’allongea près du garde, le maître tendit ses paumes aux flammes. La jeune femme savait que ses compagnons s’interrogeait sur le temps où Cohello et elle avait disparu, ils s’en ficheraient s’il y avait autre chose à se mettre sous la dent mais aucun ne semblait d’humeur caustique et nul son ne franchit leur lèvres.

Ils demeuraient ainsi pendant plusieurs heures, alternant entre sommeil et tour de garde, entre ennui et curiosité d’explorer. Reilaa surveillait l’extérieur lorsqu’Arslan revint de son expédition avec un sac de toile sur son épaule.

— Je pensais que vous aviez assez d’argent pour vous ouvrir les portes du Paradis.

— Et maintenant j’en ai même assez pour faire un détour en Enfer.

Le sac teinta lorsqu’il le posa lourdement sur le sol.

— Vous n’avez pas l’intention de trainer ça jusqu’au Roc du Ciel ?

— Je ne suis pas un imbécile, pas au point de risquer mes nouvelles richesses. Je les planquerai ici avec les serpents et les araignées. Eux n’en n’ont rien à faire. Ca souffle encore ?

— Moins.

Cohello avait réussi à s’endormir mais son âme tourmentée cherchant le réconfort auprès de la sienne l’instruisit sur ses rêves agités derrière son visage de marbre. L’on ne pouvait croire qu’il cauchemardait si l’on se fiait uniquement à l’immobilités des traits de sa figure et pourtant, avec un regard attentif, on discernait les poings serrés et la pellicule de sueur couvrant son front.

Elle n’osait le réveiller car même s’il s’agissait d’un sommeil agité, ces quelques heures de sommeil valaient mieux que rien. La prophétesse dormait par bribes : quelques heures ici, deux de plus en fin de journée… Les hommes pillaient autant qu’ils le pouvaient, les poches du roi grossissaient et Reilaa n’avait emprunté qu’un poignard avec l’intention de le rendre. Elle ne volerait pas un temple. De craintes d’ennuis rencontrés, Filya lui avait glissé un collier dont le pendentif – un croc d’une sorte de chat géant- pendant entre ses seins. Pas aussi bien qu’une arme réelle mais toujours mieux que ses poings nus et l’effet de surprise pourrait l’avantager.

— Que pensez-vous que l’on risque d’y trouver ?

— Rien de bon.

— Faites un effort : vous connaissez ces Harpies mieux que moi.

Arslan releva brièvement son visage, toute trace de sourire ayant disparu.

— Vous feriez mieux d’oublier votre ton condescendant, femme. Vous étiez peut-être chef dans le désert mais ici, vous n’êtes qu’une des quatre personnes qui accompagne notre maître.

Elle le fusilla du regard mais ne tint pas compte de sa remarque : les humains étaient d’une imbécilité déconcertante.

— Je vais chasser, annonça-t-il une fois le compte de ses bijoux réalisés.

— Je viens avec vous.

— Et la garde ?

— Vous voyez des ennemis, vous ?

Elle jeta une œillade à Cohello, toujours enfoncé un sommeil paisible d’apparence et aux songes tumultueux.

— Il survivra seul le temps qu’on ramène le dîner.

Pas âme humains hormis eux quatre à la ronde et les reptiles ne s’approchaient d’eux que s’ils y étaient contraints. Quelques instants plus tard, ils abandonnèrent la chaleur réconfortante d’un feu pour les hurlements glacés de la tempête.

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