MARCEL, LE RETOUR (suite)
La conférence organisée dans le grand hall avait débuté dans un brouhaha indescriptible. Le public voulait obtenir de Marcel et du physicien, des réponses précises à des questions formulées avec peine au milieu des clameurs. Le professeur Hawkins, qui pourtant, avait l’habitude des conférences, avait beaucoup de mal à obtenir le silence. Marcel répondait comme il pouvait aux questions qui fusaient de toutes parts, Hawkins intervenait pour lui prêter main forte quand il fallait aborder des points scientifiques, comme par exemple, la théorie des cordes, la mécanique quantique et l’expérience du chat de Schrödinger.*
— Et Dieu dans tout ça ?
Tout l’auditoire se posait la question. Bill Hawkins, qui avait anticipé cette question brûlante, apporta une réponse qui ne convainquit pas tout le monde :
— Eh bien, Dieu est un concept humain, utile et parfois nécessaire dans la dimension des humains. Mais là où nous sommes allés, il n’y a plus rien que de l’abstraction et des équations qui errent sans but et sans objet. Il n’y a pas de place pour un démiurge dans cet infini chaos.
Une femme d’apparence âgée, héla Marcel :
— Avez-vous eu connaissance d’autres civilisations dans le multivers, monsieur Legrand ?
— Pas à proprement parler, chère madame, répondit Marcel, mais j’ai ressenti la présence d’une multitude de consciences, tournoyant au hasard. Je pense qu’elles venaient comme moi, d’univers disparates, dont on n’aurait même pas l’idée. Certains seraient proches du nôtre et de celui des surfaces, d’autres très différents : des mondes extra-plats, des mondes où le temps ne s’écoule pas linéairement… Des dimensions où il serait permis de revivre sa vie et de la modifier. On peut tout imaginer… Dans cette conjonction des espace-temps, il est possible de choisir n’importe quelle dimension pour faire son retour, si on le souhaite bien sûr...
Marcel, qui n’avait pas perdu son sens de l’humour, conclut la conférence sur une boutade : J’ai opté pour revenir ici, mais j’aurais pu aussi bien aller me réincarner dans une galaxie toute en sucre et en pain d’épice ! Le public s’esclaffa de bon cœur avant d’applaudir vigoureusement nos deux conférenciers.
Évidemment, l’assistance quitta la salle avec bien plus d’interrogations en tête qu’elle n’en avait avant d’y être entré. Mais Bill Hawkins, avait déjà projeté de republier ses recherches, complétées par les découvertes que Marcel lui avait permis d’effectuer. Ainsi, chez les souterrains, tout le monde, pourrait profiter de ses travaux.
Gaspard et Luna rejoignirent Marcel à l’issue de ce qui fut une interview anarchique plus qu’une conférence.
— Bravo papa ! Le félicita la jeune femme. Tu t’en es bien tiré. Je suis fière de toi !
Marcel la serra affectueusement dans ses bras puis, accompagné de Gaspard et de Bill Hawkins, ils rentrèrent pour le débriefing.
— Gaspard ! commanda Luna, soudain inquiète, on a du travail demain, j’aimerais bien qu’on aille rendre visite à Sélène et Adrien. On doit les informer du retour de mon père. Il faudrait qu’on aille reprogrammer l’interface sans perdre de temps. J’ai comme un pressentiment… Là-haut…
Fin du chapitre
* : ( Le chat plus simple. Le chat est dans une boîte, tant que la boîte n'est pas ouverte il est peut-être mort, peut être vivant, donc paradoxalement dans cet espace temps il est mort et vivant, c'est la même chose pour les molécules à la fois onde et particules tant qu'elles ne sont pas observées source @ sortilège@).
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