Chapitre 5. La granada
- Mais qu'est-ce qu'on fout ici. Le tableau a disparu, les murs ont disparu. A la place un gros brouillard? Mais qu'est-ce t'as foutu Françis ?
- Bah rien, j'ai juste mangé ce qu'elle m'a donnée et puis "pffffut", plus rien. Plus que cet étrange brouillard !
Emile en réajusta ses lunettes V.R.
- Plus d'image dans ces lunettes. Elles sont déconnectées !
Un bruit de moteur se mis à résonner de plus en plus fort, un bruit de moteur d'avion, en fait de plusieurs, d'une multitude d'avions. Le brouillard se dissipait lentement. Françis et Emile étaient dans une rue. Des dizaines de personne couraient dans tous les sens, en criant " cuidado, los aviones nos bombardean" (attention les avions, ils nous bombardent). Emile recracha le morceau de fruit, et tous les deux coururent avec la foule se mettre à l'abri dans une cave .
- Bastardos de nacionalistas españoles (salauds de nationalistes espagnols ), cria une jeune femme.
- Viva la Republica, ajouta un enfant.
Le bombardement commença, méthodique, semant la terreur dans tous les quartiers. Les avions passaient et repassaient, largant bombes sur bombes, en privilégiant les zones les plus peuplées, mais aussi les églises et les hôpitaux.
Emile et Françis tremblait à chaque déflagration.
- Mais ou sommes nous, nom de dieux ? Pleura Francis. Ou est le musée, les tableaux, le tableau ou la dame s'est mise à bouger et à nous proposer sa foutue grenade!
Emile aperçu un journal sur le sol et le ramassa. Il était daté du dix avril 1937, et semblait avoir été imprimé tout récemment.
- Regarde Francisco la date ! Nous sommes en mille neuf cent trente sept ! Tu te rends compte ! Mille neuf cent trente sept ! A cette époque mon père était officier nationaliste !
Françis pris le journal, oubliant quelques intants les fracas, et songea que le sien était lui révolutionnaire anarchiste du coté des républicains.
- Mais ou sommes nous, cria à nouveau Emile à la jeune femme.
- Guernica ! Mais d'ou sortez vous tous ! Et c'est quoi ces drôle de lunettes que vous portez au front ?
Deux heures plus tard, une dizaine de nationalistes investirent la cave, sortirent les réfugiés de force et les positionnèrent l'un après l'autre contre le mur restant de l'église en ruine.
Non loin d'un cercle de pierres placées en guise de banc, masqué par le brouillard persistant .
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