Chapitre 7. Acercarse
La cloche de l'église se mis à à sonner le glas. Plusieurs corbeaux croassaient sur le toit de l'église.
Terrifié, Emile et Françis attendait en priant, et en fermant les yeux, la décharge fatale, celle qui allait déchirer leur thorax, les terrasser de douleur, puis les plonger dans une nuit sans fin, au milieu des villageois dans un enchevêtrement sanglant ...
Mais rien ne se produisit. Plusieurs secondes épouvantables s'égrennèrent, dans un silence complet, toutes les respirations s'étaient arrètées! Le glas s'était interrompu sur un coup de cloche qui résonnait à l'infini, tout comme le croassement des corbeaux !
Puis, à nouveau, après de longues secondes, les respirations reprirent de part et d'autre. En ouvrant les yeux, tous purent contempler devant eux la rangée de soldats, immobiles comme des statues en uniforme, et tous se regardèrent incrédules, plaqués le long du mur. Etaient-ils encore en vie? Les ténèbres de la mort ressemblaient-elles à cette vie suspendue.
Il fallut quelques minutes pour que les villageois se persuadèrent d'être éffectivement toujours en vie. Les soldats ne bougeaitent toujours pas, le fusil à l'épaule et le doigt crispé dur la gachette. L'officier, tel la statue de la liberté, avait levé son bras, qui restait suspendu dans le vide. Au loin un chat semblait accroché en l'air, immobile entre deux branches d'arbre. La bande de corbeaux, qui avait pris son envol, semblait elle aussi pétrifiée au dessus du toit de l'église.
Incrédules, mais conscient d'avoir échappé à quelque-chose de surnaturel, le groupe de villageois se ressaisit lentement puis s'éparpilla en courant dans les rues voisines. Emile commença à courir, mais Françis choisi de se retourner et de se positionner derrière les soldats. Il cherchait à comprendre. Pour les soldats, le chat, les corbeaux, mais aussi tous les sons environnants, les cloches de l'église, le croassement des corbeaux, le temps venait de s'arrêter !
Quel était ce prodige!
- "Acercarse vous autre! Acercarse Emile et Françis" (approchez Emile et Françis) ! Leur dit une voix qui semblait émerger du brouillard qui se dissipait. Un vieillard assis sur un banc en pierre les appelait par leur prénom, en leur faisant signe de s'asseoir à coté de lui. Ils s'approchèrent lentement, toujours pas convaincu d'être toujours en vie.
Francis sorti de son silence.
- Ca y est, on est au paraíso, Emile, et San Pedro vient nous acceuillir !
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