Chapitre 44 : que l’air du large la remettrait sur pieds
Cette nouvelle année 1977 allait représenter la validation de l’ensemble des travaux devant permettre à Ariane de décoller de Kourou, dans peu de temps. La réalisation terminée, il restait maintenant tous les essais, partie par partie, bâtiment par bâtiment, puis enfin les tests d’ensemble, à vide. Ils seraient suivis des essais de montage des étages les uns sur les autres, des essais de remplissage en ergols, puis finalement, de la répétition de la chronologie jusqu’au lancement, sans effectuer celui-ci. Que d’essais, de tests et de vérifications… Mais il fallait que tout soit contrôlé et re-contrôlé avant le tir réel. Le premier modèle de vol devait arriver en Guyane début 1979 pour un tir inaugural en mars de la même année. Nous avions un peu plus d’un an pour garantir la fiabilité des installations avant de passer aux tests à blanc avec un lanceur d’essai. On approchait à grand pas de l’instant de vérité. Allions-nous avoir un lanceur fiable, économique et européen ?
Dans la presse, les informations en provenance du Liban, ce petit pays qui avait tellement de connexions de toutes sortes avec la France, faisaient froid dans le dos. Des milices chrétiennes s’étaient livrées à des massacres de musulmans lors d’une journée qui est restée dans les mémoires comme le « samedi noir », le 6 décembre 1976. Cette journée de tueries, malgré la présence massive de l’armée syrienne dans le pays, consacrait le fait que, dorénavant, les combats armés entre milices allaient remplacer les combats pacifiques entre partis politiques, et ce pour de nombreuses années. Pas très loin, en Égypte, des émeutes éclatèrent mi-janvier pour protester contre l’augmentation de plus de 50% du prix des denrées alimentaires de base. En effet, sous la pression du FMI[1], le président Sadate avait décidé de réduire les subventions d’état sur les produits de base. Les émeutiers s’étant attaqués aux bâtiments administratifs, aux postes de police ainsi qu’aux symboles du pouvoir, l’armée intervint pour rétablir l’ordre, et tira sur la foule au Caire et à Alexandrie, faisant cent-soixante morts ainsi que plusieurs centaines de blessés. De nombreuses arrestations eurent lieu un peu partout dans le pays avant un retour au calme précaire. Mais où allait le monde ?
Début février, alors que nous venions à peine de débuter les essais des carneaux, je fus appelé par radio à mon bureau, pour un appel urgent venant de France. M’inquiéter sur le fait qu’il soit arrivé quelque chose à Marie, sur son chantier, fut mon premier réflexe. Le second, celui de monter dans ma 4L et de foncer au bureau distant de près de dix kilomètres. Je crois que j’y laissai la moitié de la gomme des pneus. Même si j’étais venu en voiture, j’arrivai essoufflé au centre technique et me laissai tomber dans mon fauteuil juste au moment où ma secrétaire venait de me transférer l’appel.
- Allô, oui ?
- Bonjour, je suis la secrétaire du médecin général, de l’hôpital Percy.
- Percy ? L’hôpital militaire de Paris ?
- Oui, c’est bien cela.
Mais que faisait-elle à Paris alors que son chantier était à côté de Lyon ? Mince, je le sentais. Il était arrivé un truc à Marie, je le savais, je le sentais avec toutes ces migraines… Rien à voir avec un accident. Sans doute était-ce plus important et grave que cela.
- Nous avons une patiente qui m’a demandé de vous prévenir de son hospitalisation…
- Marie…
- Oui, tout à fait.
- Comment va-t-elle ?
- Pas très bien, vous vous en doutez, sinon, elle ne serait pas hospitalisée…
Ben oui, très malin, ça, comme réflexion, évidemment…
- Oui, je m’en doute, mais dites m’en un peu plus, s’il vous plait.
- Elle est entrée chez nous hier, avec des maux de tête très importants et une fatigue chronique dont elle n’arrivait pas à s’affranchir. Elle va maintenant subir une batterie d’examens. Il y en aura pour plusieurs jours et nous en saurons sans doute un peu plus la semaine prochaine.
- Une semaine à attendre ?
- -Oui, une semaine, il s’agit du temps prévu pour que nous fassions tous les examens nécessaires afin de poser le bon diagnostic. Soyez tranquille, monsieur, elle est dans les meilleures mains.
Il y avait intérêt ! Il s’agissait de ma Marie quand même…
- Est-ce que je peux lui parler ?
- Non, elle ne peut pas sortir de sa chambre pour le moment et nous n’avons pas de ligne téléphonique dans les chambres des patients. On vous rappellera quand les examens seront terminés. Soit elle-même, si elle va mieux, soit le médecin général.
- Merci Madame, embras… Euh dites-lui bonjour de ma part et que je pense à elle.
- Je n’y manquerai pas, comptez sur moi.
Je me sentais totalement perdu après ce coup de fil. Ma Marie était hospitalisée sans qu’ils sachent vraiment de quoi elle souffrait. Elle devrait subir de nombreux examens. Bouleversé, je pris le temps d'inspirer profondément et d'assimiler ce que je venais d'apprendre. Oui, Marie avait des problèmes de santé, oui, j'avais toutes les raisons d'être inquiet, néanmoins, la secrétaire avait raison : elle était entre de bonnes mains. S’il y avait quelque chose à trouver, ils le trouveraient. C’étaient les meilleurs, la secrétaire médicale me l’avait dit. Il ne restait plus qu’à attendre. Attendre en restant impuissant… Quel enfer !
Je n’avais qu’une seule chose à faire : m’occuper l’esprit en me plongeant à fond dans les essais en cours. Ce furent mes occupations durant la semaine suivante. Je travaillais du petit matin au soir tard, m’écroulant sur mon lit, rompu de fatigue. Je pense que j’ai été invivable pour mes collaborateurs durant cette période-là et en particulier pour Philippe, mon adjoint. Il fallait que je fasse quelque chose en permanence. Tout plutôt que de rester oisif et de penser, de penser à ce que subissait Marie, à ce qui pouvait bien lui arriver… Vers la fin de cette semaine, je limitais mon temps de présence sur le terrain, laissant les visites à mon adjoint, pour rester à mon bureau, prêt à me jeter sur le téléphone à la moindre sonnerie. Je voyais bien que ma secrétaire se faisait du souci. Moi qui avait toujours le sourire aux lèvres et chaque jour un petit mot sympathique pour chacun, j’étais devenu bougon, impatient, nerveux. « Méconnaissable », me dira-t-elle quelques temps plus tard.
Plusieurs fois par jour, je me précipitai sur le téléphone, parfois alors qu’il ne sonnait pas. J’étais devenu une véritable pile électrique, atomique comme aurait dit Marie en pensant à Zoé, là où elle avait débuté avec le couple Joliot-Curie.
Au bout de huit jours, alors que, toujours d'après ma secrétaire, je commençais à faire peur en raison de mes cernes creusés ou de mon visage gris, la sonnerie du téléphone retentit enfin :
- Communication pour vous, Robert, l’hôpital Percy, m’annonça ma secrétaire.
Je me précipitai sur le combiné. Pas trop tôt… Dans le combiné. Il me fallut quelques secondes pour comprendre qu'il s'agissait de Marie, dont la voix était devenue si fluette…
- Bonjour Robert, comment tu vas ?
- On s’en fout, Marie ! Comment tu vas toi ?
- Ça va un peu mieux, mais je suis encore très fatiguée …
Malgré mon impatience à lui poser des questions, pour en savoir plus sur son état, je la laissai parler. Pas simple de me maîtriser, toutefois il ne fallait pas que je la brusque, elle semblait si faible à l’autre bout du fil.
- Tu as pu sortir de ta chambre puisque tu m’appelles ?
- Oui, je vais aller passer quelques semaines dans une maison de repos, ensuite j’irai à l’Institut Gustave Roussy au sud de Paris.
- C’est quoi cet institut ?
- Il s’agit d’un centre de traitement des cancers, Robert…
Marie, un cancer ? Mince ! Mon monde s’écroulait. Je me suis senti tout à coup extrêmement faible, comme vidé. Pourquoi Marie, pourquoi ma Marie ? Est-ce que je m’étais assez inquiété quand elle avait eu ses mots de tête ? Et si on s’y était pris plus tôt… Et puis je me souvins qu’elle ne voulait pas entendre parler de médecin, que ce n’était rien. Elle était dure au mal, Marie, trop sans doute…
- Un cancer ? Ils sont sûrs, Marie ?
Je ne voulais pas y croire. Ce n’était pas possible !
- Oui, Robert, ils sont absolument sûrs… Et même sans doute deux.
- Deux cancers ? Mais comment est-ce possible ?
Comment pouvait-on avoir deux cancers ? Déjà un… Une sueur glacée me dégoulina dans le dos.
- J’ai un cancer du sang, qu’ils appellent une leucémie et sans doute probablement une tumeur au cerveau. Mes maux de tête viendraient de là, de cette tumeur qui grossit…
- Ce serait dû à quoi ? Et pourquoi on ne détecte ça que maintenant ? Pourquoi toi ?
- Du calme, Robert, ça va aller.
Non, ça n’allait pas aller. Pas avec deux cancers ! Seulement il fallait que je fasse bonne figure, que je me calme. Malgré tout je frissonnai et j'avais trop chaud en même temps.
- Ils ont une idée de la provenance de ces cancers ?
- Il est bien possible que ça ait un lien avec l’exposition à la contamination dans le désert algérien. Tu sais, l’essai Béryl qui avait merdé. Néanmoins, personne ne le dit officiellement. Les médecins militaires sont des militaires aussi…
Mais oui, cette bombe qui avait pété à l’extérieur, la fois où même un ministre avait été contaminé ! Ces militaires qui n’écoutaient pas Marie quand elle leur parlait de radioprotection. Eh ben voilà le résultat. Quand on joue aux apprentis-sorciers…
- Ces foutus guerriers !
- Ne leur en veut pas trop, Robert, je pense qu’il y en a plusieurs qui vont tomber malade, comme moi. Ils vont payer le prix eux aussi, peut-être même pire que moi…
- Pire que deux cancers, ça veut dire quoi ?
Sans lui laisser le temps de répondre, dans une espèce de mélange de panique et de colère, je poursuivis :
- Mais pourquoi toi, tu devrais payer le prix de quoi que ce soit ? Tu n’as pas arrêté de les mettre en garde ! C’est injuste !
Je pleurais en lui parlant, les larmes ruisselaient sur mes joues. Toutefois, je tentai de reprendre contenance et de ne pas lui entamer encore plus le moral avec mes craintes et ma tristesse
- Cela peut sans doute sembler injuste, Robert. mais c’est la réalité, il faut faire avec.
- Tu vas aller y faire quoi, à cet Institut anti-cancéreux ?
- Un traitement qu’ils appellent chimiothérapie.
- Chimiothérapie ?
- Oui, ils t’injectent un produit qui tue les cellules qui se reproduisent vite, comme les cellules cancéreuses.
- Super, alors, ils vont te guérir ?
- On ne sait pas, Robert, peut-être est-ce trop tard…
- Non, ce n’est pas trop tard, Marie, je refuse d’y croire ! Tu vas te battre, hein ?
- Oui, Robert, je vais me battre, mais je suis si fatiguée…
- Tu iras te reposer à Ouessant, Marie, je viendrai te voir, on fera du bateau. Tu sais bien que l’air du large te redonne rapidement la pêche.
- On en reparlera, Robert, maintenant, il faut que je retourne dans ma chambre, je suis épuisée.
Et moi qui ne pensait qu’à ma petite personne, à ma souffrance, à ma tristesse et qui avait oublié que la malade, c’était elle…
- Bien sûr, mon amour, repose toi et appelle moi dès que tu veux, dès que tu peux.
- Oui mon chéri, je t’appellerai quand je serai dans cette maison de repos, dans quelques jours…
- Prends soin de toi, Marie, je t’aime.
- Moi aussi je t’aime Robert, tellement, tellement…
- Moi aussi tellement, tellement, Marie…
Que faire de tout ça ? Comment tenir le coup après cette annonce ? Pourtant, il le fallait, Marie avait besoin de soutien et pas d’un homme à ramasser à la petite cuillère. Il ne me restait qu’une seule chose à faire : appeler Paulo. Lui seul saurait me soutenir, me redonner l’énergie pour tenir, pour Marie.
Nous avions toujours été là, l’un pour l’autre, et ce fut le cas également cette fois-ci. Il me redonna confiance en la médecine, en la vie. Je savais que j’avais une autre famille avec les siens, qui seraient toujours présents à mes côtés.
Prévenu je ne sais pas comment, mon filleul débarqua de sa forêt amazonienne avec quelques nouveautés musicales… Mais comment avait-il fait pour se procurer ces 33 tours à Maripasoula ? Il passa plusieurs soirées avec moi, quand je rentrai du boulot, à me commenter tel ou tel morceau, tel ou tel solo de guitare. Les essais se poursuivaient et avançaient bien, même si j’avoue que j’avais beaucoup moins la tête à Kourou et nettement plus à Percy ou à Gustave Roussy. Tant et si bien que deux semaines passèrent après le coup de fil de Marie m’annonçant son cancer. Ses cancers.
Elle me rappela, plus tard, beaucoup plus tard, de sa maison de repos, quelques jours avant de partir commencer sa chimiothérapie
- Comment tu vas, mon amour ? m’empressai-je de lui demander.
- Ça va un peu mieux, j’ai retrouvé des couleurs, je me fais moins peur quand je me vois dans le miroir en me lavant les dents…
Toujours le sens de l’auto dérision. Comme je l’aimais, ma Marie, tellement…
- Dis-moi quand tu veux que je vienne te voir, Marie.
- Non, Robert, tu as tes essais, ils ne peuvent pas se faire sans toi, alors que tu ne serviras à rien pendant cette chimio.
- Tu es sûre ?
- Oui, Robert, ne t’en fais pas, ça ira.
- Dès que tu sors, tu ne retournes pas à ton appartement à Saint-Vulbas, tu vas à Ouessant directement, hein ? Tu arriveras à faire le voyage ?
- Oui, t’en fais pas, je demanderai à Jean-Paul de m’accompagner. Il est moins loin que toi et la vie est calme en ce moment à la Patrouille de France.
- Tu lui passeras le bonjour. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas pris de ses nouvelles, il va bien ?
- Oui, il va bien. Dernièrement, il s’est fait attraper dans une descente de police dans un bar, mais il a été relâché tout de suite quand ils ont vu ses papiers militaires. Il a eu de la chance, ça aurait sans doute pu lui coûter son poste et sa carrière…
- Oui, ils n’aiment pas beaucoup les pédés, comme ils disent, dans l’armée.
- Non, ça ne doit pas être facile pour lui tous les jours.
- Malgré tout, il est fort ton frère. Il l’a montré jusqu’à maintenant, non ?
- Certes... Mais on ne va pas discuter de ça maintenant, il faut que je te laisse Robert, ça coûte cher ces appels longue distance.
- Quand tu pourras dis-moi quand je peux t’appeler. Ce sera l’ESA qui payera la communication, Marie. Bon courage, mon amour.
- Merci mon chéri, prends soin de toi aussi et je te dirai quand je sortirai de Gustave Roussy.
Inutile de vous dire que ce qui s’est passé en ce début d’année 77, en France comme à l’international, m’est largement passé au-dessus. Je n’ai rien vu des nouvelles émeutes en Egypte, de la création de la journée de la femme par les Nations Unies le 8 mars, ni des premiers vols du Concorde.
Finalement, un bon mois plus tard, je reçus une lettre de Marie, dans laquelle elle me détaillait ses séances de chimiothérapie, cette sensation parfois d’être dévorée de l’intérieur, ses cheveux, ses poils, cils et sourcils qui tombaient, par poignées pour les premiers. Tout était absolument normal me disait-elle, ces produits s’attaquaient à toutes les cellules à développement rapide, les cellules cancéreuses en particulier mais aussi d’autres comme celles des cheveux. Cela repousserait. Elle me racontait aussi sa faiblesse extrême après les injections, mais aussi la solidarité entre tous les malades et la formidable générosité du personnel de Gustave Roussy, des femmes de ménages aux plus grands pontes de l’oncologie. Il s’agissait d’un monde à part, un univers dans lequel on luttait quotidiennement contre une maladie puissante, avec parfois des succès, et aussi des échecs. Mais aussi un univers où l’on côtoyait la mort de très près, chaque jour.
J’étais en larmes en la lisant. Pourquoi donc devait-elle subir de telles épreuves ? Qu’avait-elle donc fait pour mériter cela ? Elle me disait aussi qu’on lui avait conseillé, après ces dix semaines de traitement et avant la prochaine série, d’aller se reposer au calme. Le bord de mer serait parfait. Elle avait aussitôt pensé à ma proposition d’Ouessant. Est-ce que je pourrais la rejoindre là-bas ? Bien sûr ! Je m’organiserai avec Philippe pour effectuer le plus de vérifications, validations de matériels et d’ensembles durant ses « campagnes » de chimio et calerai des repos et des rédactions de rapports entre elles, de façon à pouvoir m’occuper de ma douce dans l’île du bout du monde où elle se sentait si bien. Mon adjoint, prenant de plus en plus d’assurance, assurerait la permanence durant mes séjours à Ouessant. Il m’appellerait régulièrement pour me tenir au courant de tout.
Je la retrouvai à la gare Montparnasse où elle m’attendait, son frère à ses côtés. Elle était assise sur un banc, un foulard sur la tête, les traits tirés, néanmoins un magnifique sourire illuminant son visage quand elle me vit. Elle se leva lentement, je courus vers elle et la serrai dans mes bras. Elle semblait si maigre, si fragile. Mais elle était là et nous étions enfin de nouveau ensemble, pour plusieurs semaines. J’embrassai ensuite Jean-Paul qui me confia sa sœur. Je le rassurai, cependant était-il réellement inquiet à ce sujet, sur le fait que je prendrai soin d’elle ?
Nous étions en mai, il faisait beau, nous étions ensemble, Marie et moi, et j’espérai vraiment que l’air du large la remettrait sur pieds.
[1] FMI : Le Fond Monétaire International (IMF International Monetary Found en anglais) est une institution internationale regroupant 190 pays, dont le but est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté ». Lors d’une crise financière, il intervient pour prêter de l’argent à un pays qui, autrement serait en défaut de paiement. En contrepartie, il s’ingère dans l’économie du pays en demandant des réformes structurelles, en particulier l’arrêt de subventions.
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