Avant même la fin de l'été

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C'était toujours déchirant de laisser mes chers criquets lorsque Maman m’appelait pour le déjeuner.

Je devais alors courir à travers les blés, laissant derrière moi les criquets. Leurs chants m’accompagnaient sur le chemin du retour mais dès lors que je prenais place autour de la grande table en bois, tous disparaissaient. Alors, on commençait à servir les plats. Les tomates grillées et le poisson à l’huile d’olive. Les adultes parlaient, riaient, criaient et masquaient les criquets. Alors, je me dépêchais de finir mon assiette et, après avoir bu un grand verre d’eau fraîche, je retournais gambader dans les prés. Je partais retrouver mes criquets.

Mes criquets qui me chantaient l’été.

Je profitais de leur compagnie, redoutant le moment où Maman m’appellerait pour le dîner ; avant même qu’ils n’aillent se coucher. Avant même qu’ils ne finissent de chanter. Avant même la fin de l’été.

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