Qu'est-ce que c'est ?

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Je quitte l'église avec mes parents, qui discutent tranquillement entre eux, lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne pour faire face à ma camarade de classe, qui m'adresse, avec un grand sourire :

- Salut ! Comment vas-tu ? Tu as bien dormi ?

- Ça va et toi ?

- Je vais bien, merci.

- Qu'en est-il de ta soeur ? Elle s'est remise de sa mésaventure d'hier ?

- Oui, ça va mieux. Je suis agréablement surprise de constater que tu t'en soucies !

- Je ne suis pas dénué de coeur, tu sais ?

- Je sais, mais tu n'arrêtais pas de répéter que tu ne t'intéressais pas à ce village et à ses habitants. On dirait que tu as changé d'avis, finalement.

Je ne rétorque rien, me contentant de froncer les sourcils. Elle a raison : j'étais réellement inquiet pour sa soeur, que je connais à peine, sans aucune raison particulière. Je voulais ne m'attacher à personne, ici, pour que rien ne me retienne le jour où je pourrai enfin retourner à Berlin, mais je dois me rendre à l'évience : ce n'est pas dans ma nature. Je ne suis pas un solitaire. J'ai toujours eu besoin de contact et de chaleur humaine et cela ne risque pas de changer un jour. Mon coeur est trop grand pour que je puisse le fermer aux autres.

- Bon, et si tu m'en disais plus sur notre sauveuse au lieu de tirer cette mine boudeuse ?

- J'ai rencontré Katharina en début de semaine dans la forêt. C'est notre passion pour le patinage qui nous a rapprochés. Plus tard, j'ai appris qu'elle est l'elfe qui veille sur cette forêt. Elle est pour cela dotée de certains pouvoirs, comme le don de communiquer avec les animaux, mais cet étroit lien n'est pas sans conséquences : si jamais elle échoue dans sa mission, elle disparaitra avec la forêt.

- Oh, c'est terrible ! Il faut tout faire pour que cela n'arrive pas !

- On dirait que tu es aussi du genre à te soucier de personnes que tu connais à peine. . .

- Je suis comme cela : j'aime aider tout le monde, même ceux que je ne connais pas. Et puis, je te rappelle que Katharina a sauvé ma petite soeur. Je lui suis donc redevable.

- Tu portes bien ton prénom. . .

- Oh, un compliment, maintenant ? s'étonne-t-elle. Merci, c'est gentil ! ajoute-t-elle en rosissant de plaisir.

Je suis sur le point d'esquisser un sourire, lorsque je remarque sa petite soeur, qui se tient immobile à quelques pas de là avec deux adultes.

- On dirait que ta famille t'attend, dis-je à l'adolescente.

Elle jette un coup d'oeil par-dessus son épaule et constate :

- Tu as raison. Je dois y aller. À bientôt !

Elle s'éloigne en m'adressant un petit signe de la main. Je réponds à son geste par le même et me retourne pour découvrir le sourire attendri de maman.

- Je suis heureuse de voir que tu t'es finalement fait une amie, dit-elle.

- Ce n'est pas une amie, rétorqué-je.

- Ah, bon ? Qu'est-ce qu'elle est, dans ce cas ?

- Et bien. . . fais-je en tournant la tête pour observer la jeune brune.

C'est une excellente question qu'elle souligne là ! Angela est sûrement plus qu'une simple camarade de classe, mais "amie" n'est pas le mot que j'utiliserai pour la qualifier. La relation que nous entretenons est bien différente de celles que j'ai pu avoir avec mes amis jusque là. Seulement, si ce n'est ni de la camaraderie, ni de l'amitié, qu'est-ce que c'est ?

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