Un coeur brisé

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Alerté par le cri de maman, papa quitte la cuisine, les mains et son tablier encore recouverts de farine, pour nous demander :

- Que se passe-t-il ?

- J'ai fait une énorme bêtise, lui dis-je en me précipitant dehors, sans lui fournir plus d'explications.

Je cours pour rattraper l'aolescente, qui est déjà loin devant moi, en l'appelant de toutes mes forces :

- Angela ! Angela, attends !

Elle ne m'écoute pas, continuant de courir aussi vite qu'elle le peut, comme si sa vie en dépendait. Je la poursuis pendant encore plusieurs minutes avant qu'elle ne glisse sur une plaque de verglas et tombe au sol. Je m'arrête à sa hauteur, essoufflé, et lui demande :

- Est-ce que ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ?

- Ce ne sera jamais pire que la douleur qui assaille mon coeur. . . lâche-t-elle sans même se relever.

- Écoute, lui dis-je en m'agenouillant à côté d'elle, je suis vraiment désolé. . .

- Te fatigue pas, j'ai parfaitement compris. Tu as raison : c'est moi qui me suis imposée à toi. Je n'aurai pas dû. Je ne te reproche pas de m'en vouloir pour cela, mais tu aurais au moins pu me le dire en face, au lieu de faire semblant de m'apprécier. Tu t'es montré hypocrite et les hypocrites sont les personnes que je déteste le plus au monde, déclare-t-elle en se relevant pour repartir au pas de course.

- Angela ! crié-je en tendant ma main pour tenter de la rattraper, en vain.

Il ne lui faut que quelques secondes pour disparaitre dans l'obscurité de la nuit.

Je me remets lentement debout et fais demi-tour pour rentrer à la maison. Quand je pousse la porte de la boutique quelques minutes plus tard, maman vient à ma rencontre pour me demander :

- Alors ?

Je secoue simplement la tête d'un air triste et me dirige vers l'escalier, que je gravis, puis traverse le couloir et me rends dans ma chambre, où mon berger allemand m'attend tous les soirs pour qu'on aille se promener ensemble. En me voyant, il se redresse et se met à sautiller autour de moi, langue pendante, pour manifester sa joie. Cependant, il se rend vite compte que quelque chose ne va pas car il s'immoblise durant quelques secondes avant de venir lécher le bout de mes doigts, comme pour me réconforter.

Je m'agenouille devant lui et le serre dans mes bras en me lamentant :

- Oh, Danke ! J'ai fait la plus grosse erreur de toute ma vie ! Je viens littéralement de briser le coeur d'Angela !

J'ai les larmes qui me montent aux yeux en me remémorant l'expression de la jeune femme lorsqu'elle a entendu les paroles blessantes que j'ai dites à son égard. Qu'est-ce que j'ai fait, mon dieu ? Qu'est-ce que j'ai fait ? !

Le soutien de mon chien m'est d'un grand réconfort, mais j'ai besoin de me confier à une personne qui saurait me dire ce que je dois faire pour réparer le mal que j'ai causé. Je décide donc :

- Allons nous promener dans la forêt.

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