III
Note:
Attention, ce passage contient le plus gros. Si vous voulez sauter, je comprends. A la prochaine, bonne lecture!
Mardi 22 septembre et accessoirement jour de mon anniversaire. Un jour comme les autres, je dirais, la routine quoi. Chaque année depuis longtemps, je vis cette journée normalement. Ce n'est pas une journée spéciale, loin de là. J'ai juste un an de plus, 16 ans c'est tout. A mon grand étonnement, j'ai eu droit au ‘’Joyeux anniversaire’’ de la part de toute la classe en français. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne connais personne et personne ne me connaît. Je me comporte comme l'insociable de la classe. Pourquoi autant de pitié ? J'essaie d'esquisser le sourire le plus naturel possible. Pour les remercier, rien de mieux qu’un sourire faux. Je ne comprends toujours pas pourquoi ils font ça. La professeure aussi y prend part. Mme Laval aussi a aussi de la pitié pour moi ? Mon dieu ! Autant pour la classe, on sentait qu’il y avait un peu de forçage mais elle ! Ça me dégoûte un peu, tous ces gens qui font semblant d’être sympa avec moi. Mme Laval, je l'ai déjà eu l'année dernière et j'avais pas mal progressé. C'est une petite femme à lunette, elle a des cheveux blonds bouclés, presque crépus qui vont plutôt bien avec sa tête. Elle a beau porter des talons mais elle n'égale aucun élève de première en taille. C'est triste à dire, mais nous la regardons tous/toutes de haut. Elle est très gentille mais sait se faire stricte quand il le faut. Une professeure sympa en tout point. Elle s'occupe des élèves en difficultés en leur donnant quelques petits exercices en plus, du bonus quoi. Bien sûr, ce n'est pas obligatoire mais c'est pour s'améliorer donc on le fait. Grâce à elle, j'ai eu quatorze de moyenne en français l'année dernière. Elle me donnait des questions d'interprétations, des commentaires composés ou encore des analyses littéraires pour m'améliorer. Cette année, ces devoirs ont cessé, c'est dommage mais bon, ça fait moins de devoirs à faire. Une fois le chant du joyeux anniversaire fait, nous avons repris le cours normalement. Moi toujours assise à la fenêtre, regarde les oiseaux en vol. J'ai toujours rêvé d'être un oiseau, pouvoir voler, voyager vers où bon vous semble. La liberté. J'espère, à ma mort, me réincarner en oiseau. Ce serait merveilleux ! Voler où bon vous semble, j’aimerais tant voler. Le cours de français passé, je suis rentré chez moi. Apparemment une grosse surprise m'attendait car il n'y avait personne. C'est en montant dans ma chambre que j'ai pu voir ce que mon frère et mon père avaient préparé. Des ballons, des confettis partout et les deux organisateurs, le sourire au lèvre, m’accueillaient dans ma chambre avec un grand gâteau sur lequel était marqué 16 ans.
-Bon anniversaire !!! Crièrent les deux hommes. Je souriais pour leur faire plaisir. Au fond, j'avais juste vieilli d'un an, pas besoin d'en faire tout un plat. Mais pour leur bonheur, je joue le jeu. Je ne veux pas leur faire de peine et puis le gâteau a l'air vraiment bon ! Mais on a d'abord manger le dîner vu qu’il était déjà 19 heures avant de passer au dessert, logique. C'était un anniversaire réussi, je pense. J'ai eu en cadeau des écouteurs solide ( je les casse tous le temps). Mais le meilleur est dans la suite, nous étions tous les trois ensemble à rire devant de vieilles photos de nous. Finalement, nous sommes partis nous coucher vers 23h00 car demain, j'ai cours. Le jour de mes seize ans s'est écoulé comme ça et ça m'allait très bien. Simple et efficace. J'en suis très contente!
Vendredi 25 septembre, 17 heures, il me reste une heure de philosophie encore et toujours, après nous sommes en week-end. Deux heures de philosophie, le vendredi de 16h à 18h, c'est pas sympa, c’est si long ! 18 heures sonne comme le son de la liberté ! Libre, enfin c’est ce que je croyais… M. Lecerf me demande de rester pour parler d'un devoir que je n'ai pas réussi. Soit. C’est vrai que je le trouve assez bizarre depuis le début de l’année… il se dirige vers la porte une fois que tous les élèves sont partis et la ferme. Il la ferme à clé ! Je me retrouve avec un professeur de philosophie dans une classe du lycée, fermée à clé. Ça en devient presque glauque. Cet homme ne m'inspire pas confiance du tout, il se dirige vers moi. Il paraît plus grand que d’habitude et plus costaud avec sa veste carré. Un sentiment de peur commence à prendre forme, il me regarde vraiment, vraiment, bizarrement. Quelque chose brille dans ses yeux. Je ne sais pas trop quoi. Il me prend la main, j’essaye de me débattre mais il me met de force son écharpe verte foncée dans la bouche, de manière à ce que je ne puisse plus crier. La peur m’envahit, je suis comme paralysée. Il me pousse, je perds l’équilibre et tombe au sol. Dans la chute, je me cogne violemment contre le pied d’une table et me blesse. J’ai mal, j’ai peur. Il enlève sa veste et déboutonne sa chemise. Je, je refuse de comprendre. L’homme se penche sur mon corps paralysé par la peur, m’attache les mains avec sa chemise au pied de la table sous laquelle se trouve mon corps, je tente de me débattre mais il me fait mal. Une fois attachée, il commence à me déshabiller. Je me débats… je ne veux pas… Torse-nu, l’homme parvient à m’enlever mon pantalon… puis ma culotte. Je pleure, essaye de crier, en vain, personne ne m’entend, personne ne sait ce qui se passe ici. Il n’y a plus personne, tout le monde est parti, le lycée doit être vide un vendredi à 18 heures … je suis seule avec un pédophile et personne ne peut m’aider…mon supplice continu. Il baisse son pantalon, puis son slip. Je continue à hurler de peur. Non, pas ça ! S’il vous plaît, pas ça… ‘’Je vous en supplie, arrêtez !!! C’est ce que j’essaye de marmonner à travers ce linge qui m’enlève tout espoir de mettre fin à cette horreur. Il ne m’écoute pas, non, mes cris ne font que l’exciter. Il fait quelque chose avec son sexe, il se prépare… non… non… je ne peux pas bouger, je ne peux pas me défendre, il se penche sur moi… et, et me pénètre. J’ai mal, au secours ! Je tente encore de me débattre mais l'espoir de me sortir de là meurt. J’arrête de lutter, c’est fini, il est trop tard. Il, il me viole… je sens quelque chose couler à l’intérieur. Il me dégoûte… je vais vomir. Il continue. En avant. En arrière. Je suis un objet. Il prend du plaisir, je l’entends, il gémit de plaisir. Ça me dégoûte. Ce supplice dur. Il gémit une dernière fois, on dirait qu’il va faire un arrêt cardiaque tellement son souffle est cour. Il a presque hurlé de plaisir. Maintenant, il se retire, content. Il me regarde d’un air fier. Je sais qu’il se délecte de la peur qu’il peut lire dans mes yeux. Il remballe son tout, me détache, me dit en approchant un couteau suisse de ma gorge ''Tu parles, tu meurs. De toute façon personne ne te croiras, je m'en assurerais’’ et s'en va. Il s’en va… c’est fini... il laisse derrière lui un corps, mon corps. Celui-ci ne répond plus, il est meurtri. Ma blessure à la tête saigne abondamment mais ce n'est pas celle-là qui me fait le plus mal…elle, ce n’est rien. Je me recroqueville et continue de pleurer un long moment. Je ne sais pas combien de temps je suis resté au sol… Quinze minutes, une demi-heure, une heure, deux ? Je tente enfin de me relever mais la douleur a envahi mon corps. Je me rhabille tant bien que mal, nettoie un peu ce sang qui est le mien et sort. C’est une autre fille qui ressort de cette salle.
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