Relaxation, atelier créatif
L’après-midi redémarre par une détente debout, en cercle, à plus d’un bras de distance. Quelques respirations pour se centrer, une guidance pour les aider à être là en conscience. L’air frais la rafraichit, son souffle parcours son corps. Soudain, une image, un tableau de visualisation lui apparait, recouvert de post-it de différentes couleurs. Elle distingue les mots Lâcher prise, vivre, amour, confiance. Andrée se retrouve avec un sourire de nouveau accroché aux lèvres. La relaxation prend fin, ils reviennent à l’ici et maintenant prêt à rejoindre le dôme pour un autre exercice créatif. Elle ressentit dans son coeur et dans son âme cette vie qu'elle voulait désormais pour elle, et va tout mettre en oeuvre pour que cela devienne réalité. Il y a des choses qui ne se rattrapent pas, jamais, pour cette raison, il faut demeurer au présent.
Elle est fière d'elle, avance, un peu à chaque fois, un pas après l’autre.
Andrée decide de participer à un atelier de collage créatif. Une page blanche, des magazines, ciseaux, crayons pastel ou gras. Laisser libre cours à son imagination, prendre les images les plus parlantes pour nous et raconter notre histoire. Elle feuillette les revues, se laisse aller, écoute son âme et découpe des photos. Certaines lui parlent, l’interpellent, lui remémorent des moments de son existence. Elle prend plaisir à ce travail manuel récréatif et matérialise le chemin parcouru en gris, avec tout de même du rose au début, il faut être clair avec elle-même. Puis sur ses violences subit, le trait devient noir, dans tous les sens comme si elle effaçait l’évènement de sa mémoire, sur l’instant présent place dans une bulle les mots bienveillance, autorisation, droit de vivre pleinement. Elle utilise les couleurs bleues pour l’énergie, du jaune, du vert, et ose y ajouter un cœur. Elle se surprend à déposer sa vie à travers des scènes collées sur cette feuille au format A3, exprimées en recto verso.
Le résultat n'obtiendrait pas le premier prix. L’important pour elle est d’avoir accomplit l’exercice dans la sérénité, de franchir les étapes les unes après les autres, en conscience, et surtout sans concours ni jugement entre les participants.
Méditation
En sortant, Andrée frissonne, dans tout le corps, y compris à l'intérieur ; elle ressentit ce courant d'air à la fin de la relaxation- comme si elle une présence s'installait près d'elle-
Cette présence lui apparut dès le début de la relaxation l'accompagna et la guida tout au long. Les émotions très fortes à ce moment-là, harmonisent son corps, son cœur, son âme et les larmes inondent ses joues.
Une boule de lumière flotte au-dessus d'elle, immerge et inonde son être de la tête au pied et des orteils au crâne, envahit muscles, organes, veines pour illuminer tous ses corps éthériques.
Elle saisit ce moment fort de plénitude.
Les larmes de bien-être, de profonde félicité coulent le long de ses joues tout le temps de la relax, puis elle distingue une belle bulle rose, dans laquelle elle dépose son projet de vie.
Cette bulle danse, virevolte dans l'univers au plus haut, au plus loin.
Elle sent l'ange qui se sert contre elle avec une telle douceur, une sérénité s'installe en elle, une infinie paix...
Son aura envahit le lieu, certaines le distingue soit en faisant la relaxation d'instinct, soit en percevant la lumière qui inonde la pièce, soit en visualisant des dizaines d'enfants dans leur méditation.
Il est certain que c'était une relaxation exceptionnelle, une communion, avec une présence amicale, toute angélique.....
Merci, mille fois MERCI, pour ces instants si précieux.
Même une fois rentrée au gîte, Andrée peine à se remettre de cette méditation. Son corps tremble encore, toujours sur un autre plan. Natacha, une des paticipantes, assise près d'elle, lui prend les mains, pour la réconforter, et lui murmure tout bas : " tu as été agréssée ? Mamouna lui répond par un sourire d'approbation. Dommage, elles n'auront pas le temps d'aborder plus le sujet, mais qu'importe, Andrée est ici, pour laisser le passé dérrière elle, pour le solder.
Après le déjeuner et la détente quotidienne de Tai Chi, ils s'installent tous à l’extérieur, sous les arbres, la chaleur automnale le permettant. Les tapis de yoga déposés en étoile, pour ne pas se gêner, pour une séance allongée.
Sur une couverture, différents objets attendent leurs prestations, tels que bâton de pluie, guirlande coquillages, et d’autres sûrement qu’Andrée n’identifie pas. Une douce musique sort de l’iPad de Mélissa, qui orchestre ce bain musical particulier. Une détente corporelle au départ, pour un lâcher prise, et elle se laisse bercer par cette ambiance chamanique, ferme les yeux, le corps se détend, membres après membres. Les vibrations harmonieuses et successives, savamment dosées de bols tibétains, de cristal, des gongs, la transporte dans une relaxation profonde, où la tension, la fatigue, le stress se volatilise au fur et à mesure. Des vagues sonores la parcourent et entre en résonnance dans toutes les particules, les plus infimes cellules de son être.
Soudain, elle se retrouve devant un feu, aux côtés d'indiens, amérindiens, précisément, à l'air bienveillant et pacifiste, pas étonné un seul instant de la présence soudaine de Mamouna. Mais la voit-t-ils ? Ou est-elle un hologramme téléportée ? Qu’importe, elle se sent sereine, apaisée et continue de se laisser porter sans crainte vers un voyage intérieur particulier, unique. Des animaux sauvages s’approchent et repartent, rapidement. Un nouveau son, et une pluie de papillons jaillit du bol de cristal et l’entoure. La musique joue en sourdine, pour s’arrêter en douceur.
Elle vient de vivre un moment particulier, unique, régénérant, une renaissance.
Tout le groupe ressent la même quiétude, une sensation de flottement.
Le soir, épuisée elle s’endort non pas dans les bras de Morphée, mais dans ceux de François, en pensée, calée dans son épaule bienveillante.
Le dernier jour, elle accepte de s’essayer au massage avant l'ultime méditation. Pour elle c’est une première.
Elle n’avait jamais osé, ni même envisagé que cela pouvait lui faire du bien.
Mélissa l'accompagna dans la pièce dédiée, très chaleureuse, réconfortante. Elles échangérent sur le massage adapté au besoin de Andrée qui lui confia que sa nuque était coincée ainsi que ses épaules. Elle s’allongea sur la table de soin et se détendit sous les mains douces et légères comme une plume de sa masseuse. Elle se laissa aller sous ses doigts experts et sentait ses tensions disparaitre, s’évaporer. La séance lui parut trop courte, il fallait déjà se rendre au dôme pour la dernière méditation. Sur le chemin, Mamouna se confond en remerciement pour ces moments de détente et de bien-être. Sa bienfaitrice lui explique qu’elle lui concocta un mélange subtil de plusieurs techniques différentes.
Elle se sent à la fois en forme pour cette méditation et en même temps craint d’être trop détendue et de s’endormir. Pas du tout, au contraire, cette séance a été mémorable
Elle s'installe, se cale, relève légèrement les jambes, elle se sent prête... ferme les yeux...
Est-ce le massage qui lui permet d'être de suite disponible, dans un état de relaxation premier ?
Le "nettoyage "de la relaxation par la cohérence cardiaque la détend, difficile de l'être mieux... Elle la tient bien... se gonfle, se dégonfle au rythme du gong... et à chaque son descend au plus profond de la détente.
Arrive cette musique, si claire, si douce, une envolée, elle ne détaille aucun instrument, un ensemble, un tout...
Et la voix de Mélissa, guide, emmène ses pensées au loin, et des papillons apparaissent. Un gros, un magnifique bleu, du bleu indigo, puis un énorme vert, du vert émeraude sortent de sa tête, ainsi que des tas de petits papillons multicolores, des copié- collé de insectes, se multipliant à l'infini telle une pluie de ces lépidoptères, envahissent son anatomie, la recouvrent, l'emplissent, la portent haut. Andrée flotte, vole, devient nymphe chrysalide, son corps matériel envolé, si légère...
Ses amis méditants près d'elle lui sourient, elle se sent en confiance.
Quel chemin parcouru ! Andrée est fière d'elle, Louise peut l'être de sa mère !
Le soir venu, après d'agréables échanges avec le groupe, elle monte dans sa chambre et note ses ressentis, ses impressions, ses états d'âme de la journée dans le petit journal qu'elle apporta avec elle. Chaque bon moment doit être figer sur le papier avant que sa mémoire ne l'oublie. Elle se réjouit d'être là ! D'avoir pris cette décision de venir passer du temps pour elle.
Elle aimerait parler de ces émotions avec sa fille, voudrait envoyer un message à François, l'appeler pour entendre sa voix chaleureuse mais c'est impossible. D'un coup, ce manque de contact extérieur lui semble pénible. Quelle joie que cette retraite ne s'effectue pas sur un an, pensa-t-elle. Pour conjurer cette peine, Andrée va essayer d'écrire une lettre manuscrite à son amoureux durant son séjour.
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