Mon cher François,

Je prend conscience de ce lien indescriptible qui s'installe entre nous, indéfinissable, l’envie de partager beaucoup de choses, de t’écouter, de te parler, de se raconter.

"Je te promets la clé des secrets de mon âme".

Je voudrais combler ce manque de toi en me jetant dans des activités et heureusement ou malheureusement, mon cœur décuple par moment mon énergie en feu d’artifice et à d'autres se brise en fondant en larmes.

Tout me revient sans aucune gêne, cela me semble si naturel, si doux, si tendre, si fort au point de ne pouvoir me détacher du souvenir de ton étreinte, de ton corps. Surtout figer ce temps. Le savourer pleinement, totalement. Dans tes bras, à ton contact, à l'évidence je suis bien, plus rien n’existe. Les mots dansent dans ma tête, comme s’ils se plaçaient posément, sereinement

— Enfin —

"N’éteins pas la lumière, je vais me raconter au travers de mes cicatrices" ! Gageons que mes bleus à l’âme s’estomperont dans la chaleur de nos caresses !

T'exprimer mon bien-être par une traduction de mots, cela me semble banal et ordinaire. Je me livre plus encore, pouvoir t’offrir mes pensées, mes émotions, à l’état presque brut, retranscrites sur papier pour mieux les saisir, leur donner toutes leurs dimensions, ne rien perdre de ces sensations. Avoir des moments de calme et de sérénité. Être là pour toi, et se sentir soutenue, réconfortée.

Mais est–il possible de tout dire, tout écrire…, je sais aujourd’hui que oui !

Je m'en rends compte… !

Je réalise ce que je fais, de cette dimension autre que je donne, ou plutôt qu’il m’est permis de d'accorder, de recevoir.

Comment rester muette et sourde ?

Je prends conscience de ce que je vis,

Mais là, me voilà sans protection aucune !

Mais pas fragile du tout !

……une place, ici et maintenant, car le temps passe à pas de géant…….

Nous avons tant de choses à se raconter, à nous libérer, à se connaître, et surtout, je veux profiter de l'instant présent, sans prise de tête.

Soudain, la sonnerie du téléphone à la tonalité trop forte perturbe et tire Andrée de son courrier du cœur. Á l'autre bout du smartphone, Louise vient prendre de ses nouvelles et réclame un compte-rendu détaillé de son séjour. Elle propose à sa mère un rendez-vous dans un salon de thé, à mi-chemin de leurs domiciles.

"Dans une heure, précise-t-elle, Bisous".

Andrée repose son stylo à l'encre bleue à côté de sa déclaration. Elle la retourne instinctivement, pour la reprendre plus tard, l'envoyer à celui qui fait vibrer son coeur ou lui remettre en main propre, pour l'instant elle ne sait pas ! Elle posa les mots sur ses émotions, et cela représente déjà un grand pas.

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