48 terravolutions avant le Jugement Nouveau... Par une nuit de tempête

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Par ses courants déchaînés, le socle du monde exprimait sa colère. 

Hormis les Hantz, personne ne l’attendait. Aucun homme et aucun ange ne savait qui était Pulcherra.

***

La foudre s’abattit sur une dune, tout proche du cortège des voyageurs. Son râle strident déferla comme une onde de choc.

Éreintés, hagards, pétrifiés par les affres du ciel, rien ne les avait préparés à une tempête de cette intensité. Des rafales de vent à en arracher les chaumières, une lisière menaçant de s’effondrer à tout moment, le clan des Augüs n’avait jamais assisté à pareil spectacle. Certains arbres avaient déjà rendu l’âme, gisant sur le sol de tout leur long.

Ils avaient quitté leur petit village de Bozo, lassés des longues sécheresses. Les rumeurs évoquaient la promesse d’un meilleur destin, loin, très loin vers l’est. Une destination habitée et protégée des mauvais présages. Une terre qui inspirait des fantasmes aux mille et une merveilles. Java.

Un ange était venu l’annoncer.

Un grand être à la peau craquelée par le vif éclat qui animait ses entrailles. Une chimère mi-homme mi-oiseau, dont les plumes satinées reflétaient la lumière du jour au plus noir de la nuit. Le Major Kirin Augüs et sa gracieuse femme Tamara, qui régnaient en bons guides sur cette communauté des contrées escarpées, l’avaient vu et obtenu la grâce de s’entretenir avec lui. 

Dès lors, le voyage vers l’est débuta. 

Un horizon qui semblait inatteignable, perdu derrière des montagnes à perte de vue. Il fallait remonter les territoires sauvages de l’ouest jusqu’à trouver le fleuve surnommé l’Athän. 

La plus grande partie d’une saison des défloraisons était passée depuis leur départ et la nature indomptable les avait forcés à s’éloigner jusqu’aux rivages de ce qu’ils nommèrent la Terre Bleue[1]. Une étendue infinie d’eau, normalement si précieuse lorsque lovée dans une rivière ou tombée du ciel. Cependant, l’eau de la Terre Bleue avait le goût écœurant d’un sédiment et ne désaltérait point. Ils apprirent à pêcher sa faune étonnante lorsqu’elle s’aventurait près de la plage. Tous les anciens se souvenaient qu’un jour, trois explorateurs voulurent découvrir ce qu’il y avait plus loin et ne revinrent jamais, engloutis par les courants. Leur disparition apporta désœuvrement et inquiétude dans la communauté. Le Major Kirin décida alors que les siens ne devaient plus pénétrer cet autre monde. 

Le temps passait et leur objectif reposait si loin de ces rivages... trouveraient-ils un jour le fleuve qui indiquerait la voie vers l’est ? Trouveraient-ils un jour cette contrée où les hommes vivent unis dans l’abondance et la sécurité ?

Un nouvel éclair déchira le ciel et l’eau jaillit de la Terre Bleue pour se fracasser sur les rochers. Une bourrasque humide remonta le long de la plage, soufflant sa rage sur le cortège. 

– Abri en vue ! Jennän, amène les enfants avec toi !

Le doigt levé du Major Kirin Augüs pointait la direction que venait de lui indiquer son éclaireur. Ce dernier, les bras recroquevillés sur sa poitrine pour se donner un peu de chaleur, arrivait depuis une demi-lieue vers le nord. Jennän demanda à deux des hommes les plus forts du groupe de protéger les enfants sous leur toge. 

Il réajusta son manteau brunâtre et se présenta devant l’éclaireur. Ce dernier le salua d’une courbette respectueuse. 

– Où se trouve Jewesha ?

– Toujours avec le premier détachement, balbutia l’éclaireur entre deux reniflements. Tamara et les enfants n’ont pas vu le refuge que nous avions trouvé, mais leurs traces de pas se dirigent vers une crique un peu plus au nord encore.

Jennän resta dubitatif. Les trois colosses blancs[2], astres éclairant le rivage d’une lueur pourpre en cette nuit déchaînée, donnaient au visage fin du jeune et fringant explorateur un air sombre, voire macabre. Ses cheveux noirs et lisses fouettaient frénétiquement le vent, comme pour marquer son mécontentement. Amouraché de Jewesha, première fille de Kirin et Tamara, il ne se cachait plus de cet attachement profond et ce n’était d’ailleurs plus un secret pour personne. Ils étaient devenus inséparables depuis une trentaine de jours : Karo, fils aîné du Major, avait épié sa sœur un soir sur le camp, pour la retrouver près du récif, dans les bras de son ami. Parents et conseillers furent mis au courant des batifolages de la belle le jour qui suivit. Heureusement pour Jennän, cet amour naissant était vu d’un bon œil, l’orphelin de Bozo ayant prouvé maintes fois sa valeur auprès de la communauté.

– Je suis désolé Jennän, continua l’éclaireur en baissant les yeux d’un regard coupable. Je devais choisir entre partir sur leurs traces ou en informer le Major. J’ai pris ce qui me semblait le plus pertinent afin de s’organiser.

Le Major posa une main sur l’épaule de Jennän, avant de s’adresser à l’éclaireur :

– Merci beaucoup pour tes informations, nous allons pouvoir rassembler le groupe grâce à toi. Je vais envoyer quelqu’un qui a pu se reposer pour rallier les marcheurs à l’arrière. Ta tâche est finie, tu peux rejoindre l’abri.

L’éclaireur acquiesça de la tête et rejoignit la quinzaine de personnes en bas de la petite dune. Le groupe traînait cinq bovins tirant des gros chariots de provisions. Aveuglés par des caches-œil, les mammifères avançaient tranquillement malgré la menace environnante. 

– Nous allons les retrouver, Jennän. Pour l’instant – Le Major Kirin lança un regard défiant au ciel qui se fracturait d’ondes bleues. Jennän observa les traits se crisper sur le visage de ce grand homme courbé par le temps. Sa longue barbe grisâtre fouettait tout autant l’air que les mèches noires du jeune homme –, le plus important est de s’abriter au plus vite. Je t’ai demandé de t’occuper toi-même des enfants. Tu es encore jeune, tu peux leur parler. Alors rejoins-les s’il-te-plaît.

Jennän acquiesça devant l’air grave du Major. La mine crispée, il se retourna et rejoignit ses deux acolytes, les bambins blottis sous leurs toges.

***

Le fameux abri était un amas de rochers. Des blocs de pierre soutenaient un bloc de calcaire, le tout à l’intérieur d’une petite carrière dominant la mer agitée. Des déjections de bois s’entassaient un peu partout sur le chemin de sable. 

Pressé par la tempête, le troisième détachement dirigé par le Major Kirin Augüs ne tarda pas à rejoindre le second. La cinquantaine d’individus qui le constituait tentait tant bien que mal de dresser un campement.

Jennän n’eut pas besoin de rassurer les enfants de son cortège. En retrouvant les autres pèlerins de leur âge, la gaieté se lisait de nouveau dans leurs yeux. À plusieurs et entourés des adultes qui travaillaient à bâtir une niche confortable, les petits du groupe pouvaient affronter les éléments. 

La réalité brute laissait doucement place au conte d’une nuit d’aventure.

Grâce aux rares morceaux de bois pratiquement secs récupérés en chemin ou devant l’abri, des hommes et des femmes parvinrent à allumer des feux. Bientôt des rondes se formèrent autour des brasiers qui flamboyaient ici et là. Les fumées dansaient et s’entremêlaient telles des vagues sur le plafond de roche, avant de s’évader dans la frondaison obscure. 

Jennän parcourait d’un regard inquiet la foule de personnes qui s’entassait dans cette grotte (qui, de toute évidence, ne pourrait pas contenir la totalité des migrants). Bien que soulagé de retrouver des silhouettes connues, il avait du mal à rester en place. Des amis, des jeunes filles, des explorateurs chevronnés, beaucoup étaient venus le saluer, mais pas Jewesha.

Le jeune homme se rendit auprès du Major Kirin Augüs. 

Le grand guide se reposait à l’écart, en compagnie de ses plus proches conseillers et des explorateurs les plus expérimentés. Le Major ne pouvait cacher une mine inquiète devant l’absence de sa bien-aimée et de ses enfants. Il espérait toutefois que l’expérience de Tamara et de son fils, Karo, les auraient portés vers un autre refuge.

– Major, je compte longer la côte vers le nord pour retrouver le premier détachement.

– Jennän, qui te dit qu’ils se trouvent sur les bordures ? demanda le bras droit de Kirin, un homme illustre à la carrure de bête.

– La dernière information que nous avons d’eux, c’est qu’ils sont descendus vers la plage.

– Le troisième colosse blanc s’est levé depuis, rétorqua d’une voix posée le Major. Nous sommes sur le point de trouver le chemin qui nous mènera à l’est, alors il n’est pas question de prendre des risques irréfléchis. Fais confiance à la famille Augüs, ça fait quatre générations que nous sommes au contact de la nature, et ce n’est pas la première tempête que nous subissons.

Le Major Kirin Augüs et ses camarades tentèrent de rassurer Jennän et d’autres compères venus prendre conseil, mais le tonnerre gagnait en intensité. 

De plus en plus de personnes se réunissaient dans une grande ronde autour du chef.

Jennän profita de l’agitation populaire pour s’éclipser. Il trouva un lot d’ustensiles et d’équipements et délaissa son morceau de tissu brunâtre imbibé d’eau pour une toge à capuche. Il surveilla que personne ne le prenait sur le fait, prit un bâton de berger et, discrètement, partit.

***

L’éclat des feux de la caverne disparut dans l’obscurité et ce fut rapidement un chemin de croix au milieu du sable, des rochers et des amoncellements de bois qui se présenta à Jennän. 

Il pensait pouvoir se repérer à la lueur des colosses blancs et des scintillements, mais une coulée de nuages noirs rendait la visibilité quasi nulle à certains endroits. Il ne voyait même plus la Terre Bleue qui s’écumait à quinze pieds de lui. Le vent soufflait des incantations morbides dans ses oreilles, emportant avec lui poussières et débris.

Jennän marcha avec l’appui de son robuste bâton jusqu’à avoir parcouru une lieue, selon ses estimations. Les bourrasques incessantes repoussaient sa capuche à chaque fois qu’il tentait de la mettre. 

Il voulait résister à la douleur et au froid, il voulait trouver signe de vie dans ces limbes, alors il hurla de toutes ses forces pour se faire entendre par-dessus les cris du vent.

Mais rien.

Le jeune explorateur ordinairement si fringant prenait cette fois conscience de son geste impulsif. Il s’était peut-être trompé de direction… peut-être avait-il trop marché, croisant ceux qu’il cherchait sans les voir. Ou peut-être devait-il aller encore plus loin ? Il ne retrouverait probablement pas le chemin de son abri avant le lever du jour et il ne pouvait pas rester sur place. 

Une puissante bourrasque emporta les éléments et une masse sombre, comme une volée de rondins de bois, effleura le crâne de Jennän qui trébucha sous le choc et la surprise. 

« Ah... Aaaah... Qu’est-c’était ? », sonné, il vociféra le peu de mots qui lui restait. La douleur pulsait sur son front. Il palpa la zone de sa main et plongea l’extrémité de ses doigts dans un liquide chaud. Le sang dégoulina jusqu’à ses cils.

Par instinct, il se releva péniblement avant de rebrousser chemin.

Une nouvelle volée percuta l’arrière de son crâne et le fit basculer vers l’avant. 

Son souffle s’estompa lorsqu’il frappa un bloc dur avec son épaule. Il ressentit les chocs sur son corps ; sa conscience s’évanouir. Son cœur fit un bond, puis s'arrêta. Son esprit fusa avant de se perdre.

***

Un parfum marin effleura ses narines et bientôt une lueur bleutée traça des filaments à la lisière de ses paupières. Une sensation de chaud et de calme retrouvé. Était-ce l’endroit où partaient les anciens lorsque la vie devenait trop difficile ?

Une puissante douleur au bas du dos mit fin à son bien-être et Jennän ouvrit les yeux. Il était bien vivant, et la vision de la mer autant que le souvenir de sa situation actuelle finirent par le rendre lucide. Allongé sur le côté, il n’osait pas bouger, ni baisser les yeux vers son corps meurtri. De plus, ce ciel étrange absorbait son attention. Des liserés multicolores ondulaient dans un ciel encore noir. Si la tempête s’était arrêtée, la nuit continuait de régner.

Une fulgurance attira son attention.

Là, près de la Terre Bleue, sur le sable, quelque chose venait de bouger. 

Il perçut un sifflement, puis deux. Des caquètements à la fois animaux et différents de tout ce qu’il avait pu entendre auparavant.

L’ombre ondula de nouveau, jointe par une ligne jumelle. Quelles étaient donc ces créatures ? Jennän sentit son cœur s’emballer de nouveau. « Eeeeh ! Eh Oh ! », il hurla, espérant faire fuir les bêtes. Une onde parcourut le sable jusqu’à son corps endolori. Les sifflements accompagnaient ces deux aberrations qui se dressèrent dans la pénombre, avant de retomber. 

Puis, plus rien.

La plage se reculait, petit à petit.

Jennän attendit, terrorisé.

Le filtre bleu marin du ciel se couvrait d’une nouvelle chape de nuages noirs.

Puis il cligna des yeux, encore et encore. 

« C’est... quoi ça ?! », à l’endroit où les ombres s’étaient évanouies, il vit autre chose. Une chose, seule et unique, qui tentait maladroitement de se lever. 

Il avait pourtant posé son regard à cet endroit peu de temps avant et était sûr de n’avoir pas vu une apparence aussi... humaine ? Était-ce la fatigue qui déformait sa vision ? Cette ombre si petite et si frêle, si différente des deux serpentins chimériques venus le hanter plus tôt, était pourtant bien réelle, en train de s’avancer peureusement vers lui. Ce n’était pas Jewesha, ni une fille de sa communauté. Sortait-elle de la Terre Bleue ?

Petit à petit, la plage continuait de se reculer vers l’horizon.

Dans un râle sourd, le jeune explorateur tenta à son tour de se redresser. Ses os craquèrent ; ses muscles pétrifiés ne supportèrent pas le poids de son corps. 

La petite chose continuait d’avancer. Maintenant qu’elle n’était qu’à quelques pas de lui, il la distinguait entièrement. Elle paraissait tellement fragile. 

Jennän, sidéré, imagina qu’elle n’avait pas mangé depuis une terravolution entière. Face à lui, une enfant se traînait aux portes de la mort. Totalement nue, elle était recouverte d’une substance répugnante, comme si l’eau de la Terre Bleue s’était solidifiée à son contact, devenant une vase aussi visqueuse que transparente. Était-ce alors son état de santé qui donnait à la prunelle de ses yeux livides cette teinte mauve ?

– D’où viens-tu ? Tu as perdu ton groupe ?

Sa voix claire et résonante stoppa la fillette. Elle resta posée devant lui, les yeux subitement écarquillés. 

Surpris par cet air affolé, l’explorateur se demanda si c’était la première fois qu’elle entendait quelqu’un parler. Mais ce n’était pas possible ! Un enfant abandonné à la naissance ne pouvait tout simplement pas survivre. Toutes les bizarreries autour de cette rencontre commençaient à faire tourner sa tête.

L’écume de la Terre Bleue s’était reculée à plus de quatre cents pieds.

Son instinct se réveilla subitement. Il sondait le signal d’un péril imminent.

Il regarda la petite chose avec de gros yeux. Du chuchotement au vrombissement, un son grave et lancinant se mit à raisonner à l’intérieur du jeune homme. Ce n’était pas qu’un mal crânien, mais bien tout le corps qui chancelait sous cet écho.

Dans le ciel, les liserés de couleurs s’effacèrent et bientôt, même les astres éclairant ces contrées se fondèrent dans les ténèbres. 

Il apercevait encore la fille, comme phosphorescente.

Au loin, quelque chose de gigantesque approchait. 

Jennän le sentait, comme un tremblement, une onde bousculant l’air. L’écho se faisait de plus en plus pressant, comme obstiné à délivrer un message.

Un point rouge apparut, puis un deuxième, puis… Il n’arrivait plus à les compter. 

Ils étaient des milliers, bougeant, synchrones, dans la même direction. Ce n’était ni les fantômes des anciens, ni des éléments naturels. 

Là, dans le noir qu’il avait créé en dévorant les dernières lueurs des étoiles, un monstre aux milles yeux rouges s’avançait vers la côte.

Imposant.

Titanesque.

Jennän se rendit compte que son urine s’était déversée de manière incontrôlée, humidifiant jusqu’au bas de son ventre. Lui, jeune homme si fier, était paralysé, liquéfié par cette vision irréaliste qui le dominait. Ce monstre dont il ne percevait que les yeux était plus grand que les plus grandes montagnes.

Et ces mille yeux rouges étaient tournés vers lui. 

Il en avait presque oublié la présence de la petite fille. Pourtant, elle était toujours là, figée, ignorant superbement la scène terrifiante qui se jouait derrière elle.

Des regards graves. « s’il… ». Des regards imposants. « s’il-te… ». Des regards tristes. « S’il-te-plaît… fais… ».

– Quoi ?! cria-t-il subitement, transporté par ces voix qu’il entendait.

Était-ce possible ? Devenait-il fou ? Était-ce en fait bien l’au-delà ?

– Qui êtes-vous ?! Pourquoi ?! Pourquoi... ? Où suis-je… ?

Comme une vague brûlante, les émotions se bousculèrent précipitamment dans tout le corps du jeune explorateur. Des larmes se promenaient sur ses joues ; Jennän ne se reconnaissait pas. Il n’avait jamais eu aussi peur, il n’avait jamais eu aussi mal. 

Pourtant, il n’avait pas l’impression d’être celui qui souffrait le plus… 

« S’il-te-plaît… Fais-la grandir ».

Les mille yeux rouges s’éteignirent. Un râle grave et mélodieux résonna.

Le titan disparut dans les remous de la Terre Bleue.

[1] Terre Bleue : cf. Glossaire/Expressions. Un terme utilisé par les habitants de Bozo pour désigner les mers et les océans.

[2] Colosse(s) Blanc(s) : cf. Glossaire/Expressions. Une expression qui désigne un satellite lunaire. Les habitants de Bozo l’utilisent et s’aident des trois astres nocturnes, qui se lèvent l’un après l’autre, pour se repérer temporellement dans la nuit (Il est en général entre 1 heure et 2 heures du matin lorsque les trois colosses blancs se superposent).

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