Gojïn siffla pour attirer l’attention de Bojän et lui murmura des informations inaudibles dans cette forêt riche en croassements et jacasseries. Le terrain, recouvert de roches et de grosses racines, s’enfonçait dans des cratères de végétation le long d’un ruisseau. Gojïn savait qu’une fois ce cours d’eau localisé, le dôme n’était plus si loin. Malgré la couverture des arbres feuillus, la pluie énergique de la nuit s’était infiltrée. Le sol en était encore imbibé. 

Cela rendait l’expédition plus difficile, mais, après la terrible soufflante du capitaine Morgän, ni la pluie ni la boue ne freineraient la rédemption de Gojïn. L’alchimiste s’était amusé à changer une nouvelle fois la topographie des lieux, mais le milicien déchu était décidé coûte que coûte à retrouver son rang, son instinct en éveil pour traquer Deön et Vaä.

Bojän attacha ses cheveux nattés qui obstruaient ses oreilles et s’approcha d’un peu plus près pour entendre son camarade. « Il est là ! », entendit-il enfin. Bojän bondit alors entre les fougères et glissa le long d’une pente boueuse pour le rejoindre. Ce faisant, le milicien à la peau ébène distingua enfin ce qu’il était venu chercher : le dôme était bien là, déformant le paysage de son feuillage pétrifié, grimpant à des sommets inaccessibles.

« Alors ?! Je ne suis pas digne des miliciens là ?! », entonna Gojïn. Il se rappela rapidement que la discrétion restait de vigueur et porta la main à sa bouche, figé, les yeux écarquillés.

Bojän contint difficilement son fou rire. « Bon, je crois qu’on devrait faire le tour de l’édifice, on va finir par trouver une faille », murmura de nouveau Gojïn en prenant son camarade par le bras :

– Non mais tu aurais vu ta tête, t’es vraiment un phénomène toi, s’esclaffa gaiement Bojän.

Les deux hommes mirent une partie de la matinée pour faire le tour du dôme, remontant les pentes boueuses et traversant les cours d’eau sur leur passage. 

Au bout de quelques détours dans cette nature détrempée, l’uniforme de Bojän n’avait plus rien de blanc. Le milicien regretta de ne pas avoir mis sa tenue civile, à l’instar de Gojïn qui, privé de son plastron, se promenait en pantalon et haut de laine, rapidement gorgés par la boue environnante. « Eh beh, heureusement qu’on l’a retrouvée ta cachette ! Je ne passerai pas deux jours de plus dans cette jungle », grommela Bojän.

– Halte ! Coupa Gojïn en s’arrêtant brusquement.

Le milicien se heurta à son complice et tomba les fesses dans la boue, salissant un peu plus son uniforme. « Woh, qu’est-ce qu’il t’arrive d’un coup ? », demanda-t-il, les sourcils froncés en frottant ses éclaboussures. D’un geste du doigt, Gojïn lui indiqua le ciel, où un léger vrombissement descendait dans la cime des arbres. Bojän écarquilla grand les yeux pour percer à travers la canopée. Il y distingua un dilidjetta. « Tu penses que… » :

– C’est le voilier de Deön, j’en mets ma main à couper.

– Génial ! Faut qu’on trouve un moyen de les suivre ! s’enthousiasma Bojän.

– C’est justement parce que je l’ai suivi que j’ai perdu mon insigne. Non, on a mieux à faire.

– Tu penses à quoi ?

Bojän tapota gaiement l’épaule de son comparse, qui se tourna vers lui avec un sourire béat. Son regard était mesquin, imitant celui de Deön lorsqu'il échappait de peu aux mains de la Milice :

– Faut que tu rameutes toute la milice du patelin ! On va les attendre.

***

Lonka s’émerveillait de découvrir Suän Or à bord d’un chariot volant. De leur hauteur, elle pouvait apercevoir les contours de l’archipel à l’horizon. Pendant que Deön s’affairait au gouvernail, la jeune fille se promenait de bâbord à tribord pour observer chaque détail de ce nouveau monde. Les nuages dorés flottaient au-dessus des forêts et des plateaux, des montagnes et des cours d’eau, les entourant d’un halo divin. Les cités, bâties le long des rivières et des plages, dans le creux des vallées et des plaines, étalaient leur profusion de maisons et colosses terriers peints de couleurs chaudes. Seuls quelques habitats se présentaient à l’orée des jungles denses. 

Lonka comprenait que, cachés au fin fond d’une forêt, Vaä et Deön vivaient d’une manière bien différente que les natifs de Suän Or. Le dôme de feuillage était dissimulé sous la canopée, comme s’il n’avait jamais existé. 

En bordure de falaise, le chariot volant quitta son perchoir pour rejoindre un plancher de cimes en contrebas. À mesure que le navire descendait, une chaîne de petits monts verdoyants obstruait l’horizon, s’étalant le long du bras du Maahasuän[1]. 

Lonka n’avait pas osé jusque-là poser son lot de questions, mais elle se tourna vers Deön en faisant la moue, ce qui eut le mérite de le faire réagir :

–  Que se passe-t-il, le paysage ne te plait pas ?

– Oh bien sûr que si, en plus ça doit être la troisième fois que je monte sur un chariot volant...

– On navigue à bord d’un dilidjetta...

– D’accord, mais moi je préfère ”chariot volant”. 

Deön leva un sourcil, surpris une fois encore de sa réponse. 

– Tout ceci, c’est Suän Or ? Demanda-t-elle finalement.

– Exactement. Si tu regardes derrière, à bâbord, tu verras les hauts plateaux et les montagnes du Duché d’Uvulèn. Il n’est pas très habité, du coup j’aime bien m’y promener quand je n’ai rien à faire – Deön porta ensuite ses observations loin devant lui –. Là-bas, au nord, c’est le Duché de Talèn, où je t’ai récupérée. La chaîne de montagnes en face de toi bouche quelque peu la vue, mais la plage sur laquelle tu t’es échouée se trouve au nord-ouest.

Alors que le chariot volant rasait un nouveau flot de verdure à vive allure, Deön mania la barre pour zigzaguer entre les excroissances de tronc qui pointaient au-dessus des derniers feuillages. Les totoux se posaient sur ces branches rebelles pour observer la course du vaisseau :

– Nous habitons dans le grand Duché de Golèn, continua le chasseur. Le plus peuplé et le plus connu des îles connectées. Si tu tournes ton regard à tribord, tu peux voir la cité marchande de No’Olia. Et si tu arrives à voir encore plus loin, tu verras la frontière qui cache Tabantz, la capitale de Golèn.

Lonka resta attentive tout le long de l’explication. Suivant les indications de Deön, elle plongea son regard vers l’est où des chariots volants, tels une colonie d’oiseaux, gravitaient autour d’une vallée. La jeune fille pointa la scène du doigt. « Voilà, dans cette vallée se trouve No’Olia, c’est là où je revends mes trophées la plupart du temps », exposa Deön, surprenant Lonka par sa longue élocution.

– Et nous nous rendons où, du coup ?

– Regarde en face de toi et dis-moi si quelque chose diffère du paysage habituel.

Lonka se prit au jeu. Elle voyait ce fleuve séparer Suän Or en deux. Elle pouvait ensuite observer cette cordillère, habitée d’immenses forêts qui enrobaient chaque mont jusqu’au pic. Des forêts qui semblaient encore plus denses que toutes les autres qu’elle avait pu voir. La luminosité filtrée par les nuages dorés intensifiait l’éclat vert de leur flore. 

Mais… Qu’est-ce que ça peut bien être ?! se demanda-t-elle, soudain illuminée par une découverte : Là, au bout milieu de cette nature profonde et luxuriante, une pointe tendue vers le ciel, pourvu de trois imposantes pales à hélice à son sommet. Ce colosse immobile s’enfonçait entre les arbres, plongé dans un sommeil d’antan. 

« Ah mais attends, je crois que… », sans finir sa phrase, Lonka se précipita à tribord et jeta une nouvelle fois son regard vers les monts couvrant No’Olia. Le champ de vision plus dégagé lui permit de distinguer le dessin de la ville et un autre « colosse à hélice », cette fois incrusté dans le flanc de la montagne. Celui-ci était en état de marche, ses hélices tournant pacifiquement au-dessus de la vallée. Lonka n’avait pas remarqué ces objets célestes au premier coup d’œil. Maintenant qu’ils étaient identifiés, elle ne pouvait en détourner le regard. 

– Je pense avoir trouvé ce que tu voulais me montrer Deön ! déclara Lonka dans un sourire victorieux. 

Deön lui rendit ce qui ressemblait à un sourire. Son expression l’invitait à en dire plus, pendant que son œil avisé balayait la route aérienne pour en déceler le moindre obstacle. Il attendait la suite en manœuvrant d’une main de maître :

– C’est le gros colosse avec des branches qui ne tournent pas là-bas derrière la Terre Bleue ! lui confirma-t-elle dans un dialecte qui lui arracha les tympans. Enfin, je veux dire, j’en ai vu un autre dans la vallée que tu m’as montrée, avec des branches qui tournent cette fois. Donc j’imagine qu’on se rend vers celui qui ne fonctionne pas, c’est ça ? 

Deön inspira un gros coup avant de répondre :

– Tu arrives à comprendre, mais tu t’exprimes vraiment comme un ancêtre Lonka… – Lonka lui fit les gros yeux, ce qui ne décontenança en rien le chasseur – Le gros colosse avec des branches ça s’appelle ici une « Grande Tige ». Comme tu l’as si bien examiné, la « Grande Tige » perdue dans la jungle vers laquelle on se rend se surnomme la « Grande Verte », retiens au moins ça.

– C’est ce que Vaä surnommait un absorbe-ciel ?

– Voiiiiiilà. Au bout de six jours ici, tu commences enfin à connecter les bons neurones.

– Les bons quoi ?

Deön souffla et roula des yeux.

Le chariot volant s’extirpa des champs de canopées pour rejoindre les plateaux et les plaines. Quelques navires des airs virevoltaient à quelques lieues autour de petites bourgades. « On file tout droit pour y aller plus vite, mais sur cette portion on navigue à ciel ouvert et pas loin des cités. La milice peut nous repérer, donc évite de te faire voir », exposa Deön sur un ton détaché.

Lonka se contenta de ces réponses et se répéta plusieurs fois les termes que lui avait appris Deön. Cette fois, elle était bien décidée à les retenir. 

Ils filèrent au-dessus des dunes, habitées de paisibles herbivores, contournant les villages où la milice rôdait, traversant ce que Deön nommait le bras de mer du Maahasuän – Lonka avait ainsi appris que ce qu’elle avait cru voir n’était pas un fleuve –, gravant la cordillère exotique jusqu’aux alentours de la Grande Verte.

À mesure qu’ils s’approchaient, Lonka pouvait apprécier le gigantisme de la structure. Ce colosse endormi, prisonnier des racines et des lianes montantes, érodé par le vent et les mousses parasites, culminait plus haut que le plus haut des conifères. 

Lonka ressentit, petit à petit, une présence étrangère. Elle la ramenait à ses instincts d’alerte. 

Des individus observaient l’atterrissage en ces lieux sacrés. « Lorsqu’on descendra du voilier, tu restes derrière moi et tu me laisses parler », prévint Deön alors qu’il repliait minutieusement la grand-voile. 

« Vo’Kolzèn ?![2] », s’éleva une voix criarde et féroce à travers les feuillages. « Je reconnais ce langage, il vient de dire… », malgré son chuchotement, Lonka fut coupée dans sa phrase par la main levée avec autorité de Deön. « Je sais ce qu’il vient de dire », rétorqua-t-il sèchement avant de sauter par-delà le chariot volant.

– Sto e Svatalo, erez Deön, Kriiz Marion[3].

Lonka constata avec stupeur l’aisance de Deön à parler cette langue partagée par les sauvages, les barbares ou les Hantz. Elle mit du temps à comprendre ce qu’il venait de dire, puis la réponse lui vint à l’esprit comme un flash. Il vient de se présenter comme l’oiseau du tonnerre ?? S’interrogea-t-elle, dubitative.

Des individus sortirent des bois.

Ils ressemblaient à des bêtes sauvages, vêtus de la fourrure des grands fauves qu’ils avaient chassés, découpés et dépecés de la mâchoire inférieure jusqu’aux jambes. Ces gardiens qui approchaient à pas feutrés s’étaient façonné des armatures avec les os de leurs gibiers. Les têtes empaillées dissimulaient le crâne de leur possesseur. Le restant de dentition servait aussi bien de casque frontal que d’accoutrement menaçant.

– Comme le voulait Vaä, je te présente les Zhivänz, Lonka, exposa Deön sans détourner le regard de ses hôtes.

Lonka les voyait s’approcher à quelques pas d’eux et se colla un peu plus au dos du chasseur. Ce dernier ne réagit point, concentré à faire face au chef de la tribu, paré d’un manteau aux trois têtes de sligre – Une trônait sur le haut de son crâne, les longues canines acérées descendant de chaque côté de son visage ridé et peinturluré de terre ; les deux autres épousaient l’arrondi de ses épaules –. Arrivés à son niveau, ses gardes s’arrêtèrent, grognant de manière peu hospitalière :

– Stotalo. Paùvé erez gotèn ?[4] demanda le chef.

« Salutations, pourquoi tu viens ici ? » Alors ils se connaissent ? Se demanda de plus belle Lonka. « Vo’kia ? », demanda-t-il aussi en scrutant Lonka de plus près.

– Gotèn paù ulungoèn er Eolièn. Er svat neima Lonka. Kom’enos[5], présenta Deön

– Banaa kom’enos e tio banaa kom’enos ! Paùvé ulungoèn nos eolièn ?[6]

– Raphakrion unalèn.[7]

Le chef des Zhiväns sonda les mots de Deön, puis se retourna, faisant signe à ses comparses de retourner dans les bois. « Heuu… Qu’est-ce qu’il vient de se passer Deön ? », Demanda Lonka, refrénant ses tremblements :

– Je t’ai présenté, lui répondit Deön en se tournant enfin vers elle. Je leur ai dit que tu étais comme eux et moi, ce qui ne leur a pas vraiment plu.

– Mais pourtant ils nous laissent tranquille là…

– Car nous venons pour une mission qu’ils respectent.

Lonka sortit ses yeux ronds d’interrogation. Ils avaient parlé vite et elle était trop nerveuse pour s’être concentrée sur leur discussion :

– Je leur ai expliqué que Vaä nous avait envoyé afin de redémarrer la Grande Tige derrière nous. 

Lonka se tourna vers la Grande Verte, plantée majestueusement dans cette végétation débordante. Le chariot volant semblait minuscule au pied du colosse endormi. « Je pense que Vaä veut savoir si tu es capable d’activer cette machine. Seuls les “anges” et certains hybrides sont capables de le faire, ce sera un bon examen. », exposa un peu plus le chasseur. 

À la fois surprise et enthousiaste, Lonka balada son regard entre la structure et son accompagnateur : « heu d’accord, mais il t’a dit pourquoi ? », demanda-t-elle en quête de précisions.

– Tu étais là la seule fois où on en a parlé, donc non. Quoique j’ai ma petite idée, dit Deön, un sourire en coin.

Lonka piaffait d’impatience en attendant sa réponse :

– Allez, on monte ! s’exclama Deön pour couper à la discussion. D’abord on voit si tu es capable de la redémarrer, ensuite je te dirais peut-être ce que j’en déduis.

***

La Croisade du Larj Xoneineim voguait à présent en pleine Orr Ozfazi. Le ciel embué de nuages dorés émerveillait les rétines des Avazen et de leurs esclaves, dès l’aube.

Depuis quatre jours qu’il était sorti des geôles, Jorïs commençait à s’acclimater au rythme d’un esclave. Il passait le plus clair de son temps dans la grande auberge de l’arche Berosswald, rythmée par ces sons transcendants. Le jour, les caissons diffusaient les mêmes battements assourdissant en boucle ; la nuit, un groupe d’Avazen bidouillait les artefacts pour varier les mélodies. Ces mélomanes furent les premiers barbares à l’intriguer dans cet univers qui ressemblait à une fournaise. 

En attendant de comprendre cet environnement infernal, il servait les soiffards en manque de liqueur et de nourriture. Il était habillé d’une simple tunique de laine et les nuits se faisaient glaciales en dehors du mât central. Des regards vils ou curieux se posaient régulièrement sur lui, les hommes comme les femmes l’accostaient dans leur langage rauque et guttural. 

Mais Hanän veillait et, parfois, il croisait aussi dans la foule le regard attentif de Shrïn, ou l’ombre malfaisante de Kalah...

Lorsqu’il n’officiait pas dans les auberges ou pour les chaumières, Jorïs rejoignait les autres esclaves entassés dans de grandes cages. Ces niches étaient pour la plupart construites sur chaque bord du pont.

Jorïs avait quitté une prison pour en trouver une autre, mais, à la différence des sombres cales où les détenus agonisaient, il pouvait au moins admirer la vue.

C’était le moment de sa pause matinale. La plupart des esclaves, arrachés de leur territoire pour servir ces vils barbares, dormaient lovés seuls ou à plusieurs dans des couvertures de fortune, posées çà et là, insuffisantes pour l’ensemble de la communauté. D’autres se traînaient hagards sur ce bout de navire qui leur était alloué, se demandant s’ils n’étaient pas à moitié morts en admirant silencieusement le ciel doré. 

Jorïs promenait son regard entre le paysage lointain ondulant sous les flots et cette foule apathique. Sa blessure au front, décrite par sa gardienne comme une “flèche tordue”, pulsait à lui donner des migraines. Les souvenirs de Nygönta commençaient à se faire flous et, au bout de la fatigue, la souffrance s’apaisait. Les visages de ses bourreaux commençaient à le hanter tout autant que la vision troublée de ses parents. Parfois, il lui arrivait de penser aussi à ce “bouseux”, toujours à croupir dans les cellules souterraines. Il ne l’avait vu qu’un instant, mais il espérait tout de même qu’il allait bien.

Jorïs gonfla sa cage thoracique de l’air pur de l’océan et souffla un grand coup. La sensation n’était pas mauvaise, lui dessinant un sourire sur son visage fatigué, où quelques poils de barbe commençaient à pointer leur bout. 

Soudain, il ressentit quelque chose chauffer sur le côté de son pantalon. Il pensa aussitôt à la pierre-sonar et alors qu’il précipitait sa main dans la poche pour récupérer l’objet, une décharge lui arracha un râle de douleur. Jorïs fit tomber l’artefact et s’accroupit aussitôt pour le cacher à la vue des autres. Nom d’un glazon ! Qu’est-ce qu’il vient de se passer ?!

Quelques esclaves se tournèrent vers lui. Jorïs inspectait leur réaction d’un œil sombre, mais il se rendit vite compte qu’il ne présentait pas d’intérêt pour eux. Ils se détournèrent rapidement de lui pour reprendre le cours de leur errance. Des cris, ils commençaient à en avoir l’habitude. 

Une fois parvenu à empoigner la pierre, Jorïs l’inspecta. Une lumière rouge s’effaçait sur le bord du sonar. Une onde puissante venait de traverser la zone de détection à une allure démesurée. Un ange ? Lonka ?

[1] Note sur l’archipel de Suän Or : cf. Glossaire/Civilisations. Suän Or est un archipel principalement divisé en deux îles par un bras de mer (au plus large d’un quart de lieue), nommé le bras du Maahasuän. Les Duchés de Golèn et d’Uvulèn forment l’île principale du sud, le Duché de Talèn forme l’île principale du nord.

[2] Traduction Dikkèn - Vo’Kolzèn ?! : Qui vient ?!

[3] Traduction Dikkèn - Sto e Svatalo, erez Deön, Kriiz Marion : Salutations [féminin puis masculin], c’est Deön, oiseau du tonnerre.

[4] Traduction Dikkèn - Stotalo. Paùvé erez gotèn ? : Salutations, pourquoi viens-tu ici ?

[5] Traduction Dikkèn - Gotèn paù ulungoèn er Eolièn. Er svat neima Lonka. Kom’enos : Je viens pour activer l’absorbe-ciel. La fille se nomme Lonka, elle est comme nous.

[6] Traduction Dikkèn - Banaa kom’enos e tio banaa kom’enos ! Paùvé ulungoèn nos eolièn ? : Elle n’est pas comme nous et tu n’es pas comme nous ! Pourquoi activer l’absorbe-ciel ?

[7] Traduction Dikkèn - Raphakrion unalèn : Raphakrion le demande.