Chapitre 36 : Le No Jagolèn et le message

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Lonka regardait l’éclat du jour percer le puits de lumière végétal.

Allongée sur un lit confortable, elle observait du coin de son œil les couleurs chaleureuses se refléter sur les surfaces lisses et dorées de la chambre. La pièce où on l’invita à patienter ravivait de lointains souvenirs. Elle huma l’étrange sensation de se retrouver plongée dans le passé, prête à rencontrer le No Gata à nouveau. Ce jour-là, une fille et son petit frère s’amusaient dans les couloirs d’un palais. Une Nation venait de fêter l’union et la paix.

Des grands placards, des miroirs et des boucliers reluisants sur les murs, des rideaux aux teintes nobles couvrant les angles, des marches en or menant à un carré d’eau, le décor était riche.

Riche comme cette salle au fond du palais de son enfance, mais cette fois elle ne s’y était pas égarée dans une partie de cache-cache avec Jorïs ; des servants du No Jagolèn l’y avaient conduite.

À son arrivée, elle put retirer sa robe de fortune et manger à sa faim en sortie d’un bon bain. Pour les présentations, on lui avait confié un assemblage de vêtements mondains et soi-disant élégants. Des domestiques proposèrent leur aide pour la préparer, mais elle préféra rester seule.

Dans cet instant suspendu, elle prit le temps de se recueillir.

Elle ne portait rien qui la rattachait à Nygönta. Aucun pendentif, aucun trésor lui rappelant les moments avec sa famille, avec les enfants de Nyön ou les explorateurs. Hormis cette clé, qui reposait sûrement dans les mains du Duc de Golèn maintenant.

Les ombres de navires volants passèrent au-dessus du puits de lumière, accompagnées de vrombissements nébuleux, et l’extirpèrent petit à petit de ses songes. Le temps défilait ; elle était encore à moitié nue.

Il était temps de se parer pour rencontrer le No Jagolèn.

Lonka se leva, abandonnant ses draps chauds et accueillants pour s’installer devant un grand miroir. Ses cheveux avaient un poil poussé depuis le naufrage. Elle y glissa sa main et caressa sa nuque. Ses cornes rétractées pointaient à peine leur bout. Ce détail la soulagea.

Elle mit sa chemise blanche échancrée au col et dégarnie aux épaules puis, non sans difficulté, un corset noir autour de sa taille. Ses liserés bordeaux soulignaient ses formes. Sa poitrine ressortait.

La jeune fille se regarda de la tête au buste. Serrée par ces habits, elle se trouvait tout de même belle dans cet accoutrement. Sûrement que Jorïs et son père auraient apprécié, peut-être même aurait-elle réussi à faire fulminer sa mère une énième fois. Lonka observa son sourire se dessiner à ces idées. Un sourire qu’elle trouva triste, alors elle reprit un air sérieux.

Il s’agissait quand même de rencontrer une personne influente, la droiture était de mise.

« Demoiselle ? », interrogea une voix timide derrière la grande porte. « J’arrive ! », répliqua aussitôt Lonka en se levant d’un bond. Elle enfila un pantalon colle-aux-jambes, tout de cuir sombre et sentit une sensation désagréable une fois le collant remonté jusqu’au bassin. Soit… De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais le choix, pensa-t-elle. Elle mit à la hâte une jupette blanche par-dessus, qu’elle rattacha au corset d’une fine ceinture, et enfonça ses pieds dans des bottines aux teintes pourpres.

Derrière la porte, une escorte de femmes en robes blanches l’attendait. Celle qui l’avait appelée l’accueillit d’un sourire radieux : « Le No Jagolèn est prêt à vous recevoir », énonça-t-elle gaiement.

Lonka s’avança et aussitôt les femmes l’entourèrent pour la guider.

Les bruits de pas faisaient écho dans ces immenses couloirs, séparés de grandes cours et jardins intérieurs par des arcatures. La lumière filtrait par les parois de la pyramide, habillées de leur calotte végétale. Il fallait se rendre au dernier étage et, pour ce faire, des monte-charges se dissimulaient dans les grandes colonnes qui soutenaient les édifices supérieurs.

Elles s’élevèrent ainsi jusqu’à la plus haute terrasse.

Au cours de la journée, Lonka avait pu longuement admirer la ville, mais retrouver l’air extérieur, ses effluves de vie et de mouvement, lui redonnait les mêmes palpitations. Sur ce toit donnant sur tout Tabantz, une dernière structure pyramidale les séparait du No Jagolèn. Trois croiseurs de la Milice tournoyaient autour de l’édifice pour surveiller les événements. Au milieu de son escorte, Lonka repensait au chemin parcouru, jusqu’à apercevoir Deön au centre d’une quinzaine de miliciens armées de lances et de glaives.

Vêtu d’un chemisier blanc qui semblait coincé dans une combinaison du même cuir sombre et colle-au-corps, il attendait devant les marches menant au repaire, visage fermé, regard en l’air.

Loin de ses “pantalons jaune pipi”, Lonka lui trouva une certaine classe dans cet accoutrement. Alors même qu’elle se joignait à lui, il ne détourna pas les yeux de sa destination :

– Ils ont gagné...

– Comment ça « ils » ? questionna la jeune fille, la gorge soudainement nouée. Ils sont déjà là ?!

– Ils ont gagné le droit de me faire rester pour la nuit.

Blasé, Deön commença à gravir les marches. Deux rangées de gardes se formèrent de chaque côté de l’escalier. « Allez viens, après je te montre comment on passe les soirées sur Suän Or », l’interpella-t-il sans jamais tourner la tête vers elle. Ses habits ont changé, mais pas ses humeurs de glazon ! fulmina-t-elle intérieurement, vexée de n’avoir attiré aucune attention sur son minois rafraîchi.

Elle suivit ses traces, mais se tourna à mi-chemin vers cette cité descendante sur la mer, portée vers le ciel et l’horizon avec ses vagues de voiliers des airs. Le colosse enflammé éclairait les nuages dorés de ses radiances orange, les dernières avant son évanouissement.

Lonka rallia la courte distance qui la séparait du sommet et fit aussitôt face au Duc de Golèn : « Enchanté Lonka, j’avais hâte de vous rencontrer », énonça-t-il d’un ton avenant, l’accueillant à l’entrée de sa demeure.

Le No Jagolèn la surprit par ses premiers mots comme par son apparition. Contrairement aux idées qu’elle s’était faite, il était plutôt jeune, ses longs cheveux noirs couvrant ses larges épaules. Il portait une robe aux nuances violettes digne de son rang, épousant sa silhouette droite et élancée. Son regard lancinant sur son visage imberbe, symétrique et subtilement maquillé dégageait une certaine douceur de vivre. À l’opposé des expressions graves et sages du No Gata.

Le No Jagolèn s’approcha de Lonka et la prit par les épaules, comme aurait pu le faire le souverain de Nygönta ou le grand Vaä. Elle commençait à se dire que c’étaient les salutations usuelles des personnes influentes :

– Votre ami m’a fait comprendre que vous étiez pressés. Je me devais de m’entretenir avec vous, mais je vous promets de ne pas vous garder longtemps.

Lonka hocha la tête, un peu gênée devant cette étrange personne qui gouvernait sur une contrée si riche et avancée. Comment était-il arrivé là ? Quel savoir-faire détenait-il ?

Deön visitait déjà la salle du trône, peu perturbé par les présentations. Il était totalement à ses aises. Sûrement l’avait-il déjà rencontré plusieurs fois, au point d’en oublier les bonnes manières.

– Je suis bien évidemment heureux de vous rencontrer, Deön. J’ai pu m’entretenir avec le Raphakrion à votre sujet, vous êtes décidément un être fascinant, loua le No Jagolèn en direction du chasseur.

Lonka se figea, stupéfaite, la bouche mi ouverte.

– Merci du compliment, ça faisait longtemps, lança-t-il, grincheux, continuant son inspection des lieux.

Le No Jagolèn invita Lonka à entrer. À l’image des autres pièces du palais, la chambre du Duc était décorée dans l’or et le pourpre, vibrant sous les teintes tamisées du coucher de soleil. Les divans formaient des losanges concentriques jusqu’au trône, qui ressemblait plus à un canapé qu’à un siège.

Deux colonnes aux multiples artefacts soutenaient le bâtiment sur les côtés. Deön, qui se concentrait avant tout sur les édifices, reconnaissait ces installations : l’une était un cryptosonar, qui recevait toutes les émissions des îles connectées et sûrement bien au-delà au vu de la taille de ces machines ; l’autre, légèrement différente avec des micros et des commandes supplémentaires, était une cryptoradio, qui permettait d’émettre à son tour des informations :

– Vous avez beaucoup d’objets de valeur exposés à la vue de tous, constata le chasseur en oscillant du regard entre les cryptos et la sortie béante.

Le No Jagolèn esquissa un sourire et sortit un boîtier longiligne de sa robe. Il appuya sur un des boutons et un rayon bleu couvrit en un éclair la totalité de l’ouverture dans un bruit d’holoporte, si reconnaissable maintenant aux oreilles de Lonka. À présent, le trio était séparé de l’extérieur par ce bouclier incandescent.

– Nous pouvons nous entretenir en toute tranquillité, maintenant.

Deön se tourna vers le Duc, perplexe :

– Le Raphakrion m’a laissé un message pour vous, je vais m’empresser de vous le faire écouter, continua ce dernier en s’avançant tranquillement jusqu’au cryptsonar.

Lonka, qui avait la légère impression de se faire oublier, s’assit non sans hésitation sur un des divans pour écouter la discussion.

Le No Jagolèn bidouilla ses machines et, après quelques grésillements, le message se lança :

« No Jagolèn, No Javulèn, No Jatalèn, Ici Raphakrion. Il est temps pour moi de vous remercier de votre accueil, toutes ces terravolutions durant – Lonka reconnut rapidement la voix de Vaä –. Le désir de conquête des océans du sud s’intensifie pour l’Empire Avazen et je m’en vais de ce pas rendre visite aux îles connectées à la frontière de l’Orr Ozfazi pour constater, de mes yeux, le chaos. La croisade d’un Larj dépendant du seigneur Kommogus est décidée à semer le trouble dans notre région et, d’ici les prochains jours, des évènements sans précédent vont changer, quoi qu’il arrive, la face de Suän Or. Ce que nous savons, c’est que le Larj connaît les mers du sud et l’organisation des îles connectées, comme nous avait prévenus le No Gata. Ce que nous savons aussi, c’est qu’ils ne sont pas au courant de la véritable nature de Suän Or...

Lonka fit de gros yeux d’étonnement. Deön croisa les bras, impatient d’entendre la suite. Il commençait à voir où Vaä voulait en venir :

« Celui que vous appelez Deön est un Jugger qui vous paraîtra sûrement incontrôlable, mais il est doté d’un sens aigu du devoir et de la justice. Il est un enfant du ciel lui-même... – la voix de Vaä marqua un temps d’arrêt – Je lui ai demandé de redémarrer Suän Or, mais malgré ce qu’il pense, il ne pourra pas le faire tout seul. Alors, comme un présage divin, Lonka s’est jointe à nous. Cette fille est pleine de mystères, qu’elle n’a elle-même pas résolus. Rescapée de la Nygön Zön, elle sait exactement ce qui vous attend si vous n’agissez pas dès maintenant et cache au fond de ses entrailles un pouvoir qui nous assurera le salut. Je vous demande juste de donner à ses deux êtres exceptionnels tous les moyens nécessaires à la réussite de leur mission. No Jagolèn, No Javulèn, No Jatalèn, préparez votre défense dès maintenant. Avaloz hésite à agir, c’est à vous de prendre les devants. Les Avazen attaquent depuis la mer, protégez les populations au sein des terres et ayez foi en vous pour repousser l’envahisseur. Je reviendrai me joindre au front et, jusqu’à notre victoire finale, vous pouvez faire confiance à Lonka et Deön pour hisser les voiles de votre Navire-Monde.

Un grésillement vint mettre fin au message radiophonique.

– Bon... Si je comprends bien, vous étiez au courant de ma mission et vous avez quand même décidé de me ralentir, n’est-ce pas ? interrogea Deön, l’air mesquin.

– Je me devais de rencontrer les êtres exceptionnels que vous êtes et de répondre à la requête du Raphakrion. Il a jugé bon de vous fournir les moyens humains et matériels à travers les services des trois Ducs de Suän Or. C’est un honneur pour nous. Mes compères préparent leur défense et ont envoyé leurs meilleurs soldats à Suän Or pour former votre escouade.

– Mon escouade ?

– Vous vous apprêtiez à descendre dans les Abysses Émeraude pour trouver le berceau, que nos radars ont localisé hier. Je vous remercie de prendre tant de risques pour nous, mais le peuple de Suän Or compte aussi assurer la protection de son territoire. Il est tout à fait normal que vous soyez accompagnés dans ce périple.

– Mais je ne suis pas un guide de voyage, moi ! s’emporta Deön.

Il se gratta énergiquement la tête. Le No Jagolèn garda sa posture calme.

Lonka observait l’embarras de son compagnon d’aventure, la tête embrumée de questions. Les flashs de la porte gagnaient en intensité, comme attirés par l’agacement du chasseur.

– Heuu... excusez-moi, j’ai une question, dit-elle timidement, à la surprise des deux hommes.

– Plait-il ? invita le No Jagolèn.

– J’entends depuis quelques jours que Suän Or n’est pas une île comme les autres, et là Vaä vient de dire que... Enfin, ça voudrait dire que...

– Suän Or est un bateau, coupa Deön. Il n’existe qu’une dizaine de véritables terres continentales, le reste c’est soit un navire-monde en marche, soit un navire-monde endormi.

Lonka resta bête :

– Lorsque je te disais que ton peuple n’avait pas mesuré la chance de vivre sur la terre ferme, je ne galvaudais pas mes mots, continua le chasseur. Bref, une fois que Suän Or sera remise en mouvement, la coque devrait nous protéger d’un abordage de la Croisade. Nous n’aurons plus qu’à faire prendre au Navire-Monde la direction du sud, comme penser à un accostage sur la Terre Portuaire. Il me semble que les commandes se trouvent à Talèn.

– Je préviendrai le No Jatalèn de vos intentions dès ce soir, affirma le Duc de Golèn.

Deön fit les cent pas, réfléchissant de plus en plus sérieusement à la suite des évènements :

– Votre escouade là, on est d’accord que c’en est moi le chef ?

– Bien entendu, vous en disposez entièrement.

– Donc nous sommes d’accord que c’est à moi de choisir qui m’accompagnera ?

Le No Jagolèn fronça légèrement les sourcils, gardant toutefois son sourire de façade :

– Nous demandons juste à ce que les trois Duchés soient représentés dans cette mission d’une importance vitale pour notre territoire. Au-delà de cette condition, vous êtes libre de choix.

– Que c’est gentil, merci, rétorqua ironiquement Deön.

Le No Jagolèn se tourna vers Lonka :

– Demoiselle, les derniers instants de Nygönta ont été terribles. Le No Gata a eu le temps de nous donner des informations cruciales avant de se faire capturer. Grâce à lui, nous préparons secrètement notre défense pour être en mesure de les repousser. Malheureusement, la Nygön Zön est restée silencieuse depuis ce jour, je ne peux en rien vous rassurer et je m’en excuse.

Lonka baissa les yeux, cherchant dans le sol la force de résister à la tristesse, le courage d’en parler :

– Si vous en êtes capable malgré la peine, pouvez-vous me décrire ce que vous avez vu ?

– Ça s’est passé rapidement, bien trop rapidement, exposa aussitôt la rescapée, qui se surpris elle-même à répondre avec un ton grave et convaincu. Je faisais partie d’une expédition dans un berceau. Notre expédition ne s’est pas passée comme prévu, mais rien ne nous avait préparé à ce que nous avons vécu en sortant du berceau. Les barbares balançaient des... paquets... qui détruisaient les forêts par les flammes. Au même moment, ils roulaient sur notre territoire, à bord de chariots colossaux qui écrasaient tout sur leur passage.

Lonka reprit son souffle. Les paroles se bloquaient dans sa gorge. Deön la fixait, concentré sur son récit :

– Nous avions réussi à fuir sur des lieues à la ronde avec mon frère, reprit-elle finalement, la voix légèrement déraillante. Nous avons voulu nous réfugier dans un village en pleine forêt, mais là encore, les barbares étaient déjà présents. Ils ont massacré tout le monde, sans pitié, comme si c’était quelque chose d’habituel. Ils nous ont poursuivi avec mon frère et ils... ils...

Lonka n’arrivait plus à continuer. Elle n’osait même pas se refaire la scène de la capture de son frère. Elle voulait au moins leur parler de ce qu’elle avait vu dans ce fleuve gorgé de cadavres, mais la plaie était trop douloureuse. Elle voulait au moins leur décrire la colonie de navires avazen qu’elle avait découverte au sommet de ce grand mur blanc, à présent au large de Mannfratt, mais son esprit avait toujours du mal à y croire.

Deön interpella le No Jagolèn :

– Vous avez compris, n’est-ce pas ?

– Il semble en effet qu’ils utilisent l’ancestral art du “blitzcharr”. Encore faut-il le maîtriser et, à ce jeu, le Larj a bien mené sa barque, conclut le Duc.

– Vous pouvez les arrêter ? demanda faiblement Lonka, refrénant ses sanglots.

– Nous pouvons les contenir. Le reste dépendra de la réussite de notre mission.

Deön lança un regard à Lonka qui l’invitait à se lever. Il se dirigea vers la sortie et, alors qu’elle s’avançait à son tour dans son sillage, il se stoppa et se tourna une dernière fois vers le Duc :

– Raphakrion m’a présenté d’une manière qui me convient. Vos soi-disant meilleurs soldats, qu’ils se présentent demain dès l’aube dans le lieu que je vous indiquerai au cours de la soirée. J’ai une escouade à constituer.

– Comment compterez-vous me joindre, grand Deön ? demanda le No Jagolèn, une lueur de victoire animant son regard.

– Je veux avoir à mes côtés le premier soldat de mon escouade, Gojïn Hiegel. Donnez-lui une cryptoradio de poche, il saura s’en servir.

– Hein ?! Mais pourquoi lui ? s’offusqua Lonka, soudainement plus énergique.

– Je t’ai dit que j’allais te montrer comment on passe une nuit à Suän Or, ne sois pas impatiente...

Le No Jagolèn reprit son boitier de commande et désactiva le laser qui fermait la salle du trône :

– Ainsi soit-il, énonça le Duc de son ton le plus avenant.

Deön lui rendit ce sourire de façade, marquant la fin de leur courte, mais précieuse entrevue.

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