Marie respira une bonne bouffée d’air et ouvrit la porte devant elle. Aussitôt, elle fut assaillie par une forte odeur de chlore.

Intriguée, elle passa la tête par l’ouverture et constata qu’une immense étendue d’eau lui faisait face. Cette piscine géante prenait toute la largeur de la pièce et se perdait loin devant elle.

Elle avança prudemment et plongea sa main dans l’eau. La température sans être froide était fraiche. Elle se plaça sur la pointe des pieds afin de tenter d’apercevoir l’autre bout de la piscine, mais n’y parvint pas.

Avant de tenter une telle traversée, la jeune femme préféra s’échauffer. Elle fit quelques mouvements d’assouplissements des bras, puis des pieds. Elle fit plusieurs séries d’étirement au niveau des hanches et du dos puis réalisa de nombreuses pompes.

Ses exercices se poursuivirent pendant plus de dix minutes et elle finit par s’assoir sur le bord de la piscine et plongea ses jambes dans l’eau.

Marie était une bonne nageuse, elle le savait et cette épreuve ne l’impressionnait pas outre mesure. L’eau, translucide, lui apportait une sorte d’apaisement. Elle remuait lentement ses jambes dans l’eau et tenta de faire le point sur sa situation.

Qu’attendait-on vraiment d’elle ? Combien d’épreuves allait-elle encore devoir passer ? Serait-elle libérée un jour ?

Finalement, elle évacua toutes ces questions de sa tête et se concentra sur la nage qui l’attendait.

Elle se laissa glisser dans l’eau et d’une puissante poussée des jambes, démarra l’épreuve.

Elle commença en crolle et cala sa respiration sur le mouvement de ses bras. Elle estimait avancer correctement, sans puiser dans ses réserves.

Alors qu’elle sentait une petite gêne se manifester dans son épaule gauche, elle stoppa sa nage. Les parois sur les côtés étaient lisses et ne présentait aucun rebord où elle aurait pu se reposer. Un rapide coup d’œil sur la distance déjà parcourue la surprit. Elle était déjà loin de son point de départ et pourtant, elle ne voyait toujours pas son point d’arrivée.

Elle reprit sa nage, mais en brasse, cette fois-ci. Elle savait qu’elle avancerait moins vite, mais économiserait aussi beaucoup de force.

Les minutes passèrent longues et monotones et la petite douleur de son épaule se réveilla.

Elle stoppa à nouveau et tenta d’apercevoir l’arrivée, mais elle était encore trop loin. Son point de départ quant à lui, devenait flou. Bientôt, elle ne le verrait plus.

Elle tenta de reprendre sa nage en crolle, mais la douleur de son épaule se manifesta aussitôt. Elle commença à paniquer.

« Peut-être sur le dos ? »

Marie se retourna et avec seulement l’aide de ses jambes, elle se remit en route. Elle avançait désormais si doucement, qu’elle finit par boire la tasse plusieurs fois.

Finalement, elle se replaça sur le ventre et reprit sa brasse.

Elle commençait à avoir froid, la douleur lancinante de son épaule ne la quittait plus. Pourtant, elle gardait espoir. Finalement, droit devant elle, elle finit par distinguer l’arrivée.

Sans même s’inquiéter de son épaule, elle accéléra et repassa en crolle.

À chaque mouvement, son épaule la rappelait à l’ordre. Elle finit par s’arrêter de nouveau.

Si elle continuait comme ça, son épaule allait être sérieusement blessée et cela n’augurait rien de bien bon pour les épreuves à venir. Elle préféra soulager son épaule et se replaça sur le dos, laissant ses jambes seules, la propulser.

Elle finit par atteindre l’arrivée et peina pour s’extirper du bassin. Elle avait désormais très froid et tremblait de toute part. Elle se massa énergiquement l’épaule et vérifia qu’elle était toujours opérationnelle.

Vidée, elle se laissa tomber lourdement contre un mur et ne put retenir quelques larmes. Si la piscine avait été plus longue, elle se serait sûrement noyée…

Elle prit soudain conscience qu’elle jouait sa vie dans ces épreuves et cela la terrifia. La mort dans l’âme, elle se releva, fit quelques mouvements afin de réchauffer ses muscles et se dirigea vers le sas de sortie.