SANGRE ~

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Des gouttes grenats
Qui s’égrènent,
Sangre
Sangre
Sangre

Les odeurs métalliques et les sourires rouges,
Des lignées de coupables, pourtant rien ne bouge,
Leur éducation reste des coups de canifs
Que l’on lance à l’aveugle au jeune enfant naïf.

Élevée dans la peur comme chienne fidèle,
À lutter chaque jour pour pouvoir respirer,
Voulant mettre de l’ordre dans tout ce bordel
Qui tangue au fond de moi et me fait chavirer.

Des gouttes grenat
Qui s’égrènent,
Sangre
Sangre
Sangre

Mais je peins mes yeux d’or par-dessus les traînées
Que laisse le ruisseau de mes larmes nomades
Je souris de mensonges, mon amour mascarade,
Je le dispense à ceux qui croient m’oxygéner.

Jusqu'à l’homme tendresse qui gagne ma confiance,
Saupoudre sur mon âme des tas d’insouciance,
On s’embrase aux volcans crépitant dans le noir
S’offrant nos cœurs déments à travers le brouillard.

Des gouttes grenat
Qui s’égrènent,
Sangre sangre sangre

Nos nuits sont silencieuses comme cathédrales,
Et sous nos mains danseuses, lenteur minérale,
Le corps de l’être aimé se tatoue de caresses,
Cristallise un abri où donner en sagesse.

On oublie les mots-bleus aux marques myosotis
Qui laissaient sur nos peaux de fines cicatrices,
On découvre un dialecte qui n’a pas de cris,
Qui souffle sur la plaie et puis la réécrit.

Des gouttes grenat
Qui s’égrènent,
Sangre sangre sangre.
Y dire,
À deux,
Adieu.

C’est bon de s'échapper des nuées carcérales
Et de prendre la main de ce mâle spectral
Qui fait s’évanouir les terreurs les plus blanches
Et fait s’épanouir un désir sur mes hanches.

J’écarte les douleurs aux épines de roses
Et fais pousser des rires dans leurs interstices,
Chaque nouveau matin, ces rires les arrose,
J’embrasse mon passé et signe l’armistice.

Sangre sangre sangre,
Y dire,
À deux,
Adieu.

J’apprends qu’après le sang vient le temps des prières,
Que l’on peut oublier cette pêche aux couteaux,
Et chaque jour d’hiver, se retrouver plutôt
À scander ton nom d’homme à toutes les rivières.

T’offrir ma peau de femme, une provocation,
Tu y dissous mes marques aux baisers d’acétone,
Je m’enracine à toi, en ramifications
Et l’arbre des malheurs rend ses feuilles à l’automne.

Des gouttes grenats
Qui s’égrènent,
Qui s’égrènent,
Sangre sangre sangre.
Y dire,
À deux,
Adieu...

Qui s’égrènent,
S’égrènent,
S’égrènent.
Se dire,
Adieu,
Radieux.

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