Lettre à moi des années 80
Cher moi des années 80,
Tu te demandes sûrement pourquoi je t'écris ex abrupto, et aussi comment je t'écris du futur, du moins, des 20 premières années du XXIe siècle. Tout simplement parce que, même si nous vivons une période pleine d'interdits, ils n'ont tout de même pas réussi à nous ôter la faculté de penser et d'imaginer.
Il faut que je te prévienne.
Ton avenir n'est pas rose.
Bien sûr il y a toujours des guerres dans un coin du globe. Parfois même en Europe. Pas entre la France et l'Allemagne, non, ça c'est réglé depuis longtemps. Surveille plutôt les Balkans.
Mais si je te racontais ce qui se passe sur ton propre sol, dans tes rues, tu ne me croirais pas.
Et pourtant, il faut que je te le dise.
Tu te souviens de Cabu, le grand type, gentil comme tout, avec une coiffure comme un grand bol que tu voyais aux côtés de Dorothée, et que tes parents voyaient parfois d'un oeil sévère ?
Eh bien, il a été froidement assassiné, ainsi que d'autres dessinateurs et journalistes par des islamistes, à l'intérieur même des locaux de leur rédaction. A coups de Kalachnikov. Oui, l'arme des communistes. D'ailleurs, même si le Mur de Berlin va tomber à la fin de ta décennie, il faudra toujours te méfier des communistes. Pas ceux de l'Est. De ceux-là on en rira au XXIe Siècle, tu verras. Ils échapperont même au procès qu'ils méritent. Non, il faudra garder à l'oeil leurs représentants français. Ils vont changer de nom, tenter de noyer le poisson, mais leurs convictions ne changeront pas.
Depuis, des soldats en armes patrouillent dans nos rues.
Mais, au fait, tu me demanderas, qu'est-ce qu'un islamiste ?
Eh bien, à mon siècle, je suis un peu embêté de répondre. Non que j'ignore la réponse. Mais c'est que je m'expose à des problème si je te la donne.
Ah oui, parce qu'il faut que je te dire aussi, on ne peut plus s'exprimer aussi librement qu'alors.
Si tu riais aux saillies de Desproges et aux blagues de Coluche, il faudra que tu évites de trouver ça drôle à notre siècle. Et si tu as le malheur d'écrire des textes de qualité, d'en célébrer leur profondeur et leurs différents niveaux de lecture, tu t'attireras les foudres de ceux qui ne pensent plus. Car tout le monde aura la parole, et parlera en même temps, et on mettra au même niveau l'universitaire émérite et le pitre imbécile du fond de la classe. Tu sais, celui qui gueule plus fort à la récré mais qui pleure dans le bureau du proviseur.
D'ailleurs, celui-là aussi il faudra t'en méfier. Enfin, pas forcément de lui, mais de ses enfants et petits-enfants. Tu les reconnaîtra facilement. Ils s'habillent comme Véronique et Davina, mais en noir. Toujours prêts à faire du sport, comme du lancer de pavé sur la police ou les pompiers, ou de la course à pied, un collier en or à la main, arraché à une vieille dame en pleine rue.
Tu te souviens quand tu sortais à vélo pour jouer avec tes copains et tes voisins à la fausse guerre, aux espions, aux gendarmes et aux voleurs ? Et que tu rentrais le soir vers 18 heures, ou quand les mères appelaient dans la rue pour lancer le fameux « On mange » ?
Maintenant, les gamins de cet âge ne rentrent plus. Ils ont des scooters au lieu de vélos. Et ils jouent contre de vrais policiers, qui ne trouvent pas ça drôle.
Pourquoi ils n'obéissent plus à leurs parents ?
Bon, c'est un peu compliqué, mais je vais simplifier.
Je vais devoir te parler un peu politique.
Le parti socialiste périclite peu à peu (d'ailleurs il est quasiment inexistant à présent). Il lui faut trouver des subterfuges pour exister et continuer à garder le pouvoir. Il a phagocyté une partie de l'extrême gauche. Et il a fracturé la droite en créant l'extrême droite. Mais ça n'a pas suffi. Alors ils ont cherché des voix ailleurs. Chez les gens venus d'ailleurs. Et ceux qui ont accepté de leur donner ont demandé des contreparties. On a appelé ça des accommodements. Et parmi ceux-ci, il y a celui de leur liberté religieuse. Parce que Malraux avait raison : le XXIe Siècle est bien spirituel. Un peu trop même. Car cette liberté religieuse aura la fâcheuse tendance à prendre le pas sur les lois les plus élémentaires. Et les gamins obéiront aux usurpateurs, venus prendre le rôle d'autorité familiale.
Voilà.
Mais il y a pire encore.
Parce que, non contents d'imposer des lois d'un autres âge à leur congénères (polygamie, excision des jeune filles,...) ils te jugeront parce que tu respectes celles de la république française. Et te condamneront. A mort.
Et ce n'est pas une métaphore. Ils ne sont pas capables d'autant de réflexion.
Ces mêmes Kalachnikov retentiront de nouveau. En plein Paris. Un soir de novembre. Des islamistes, encore eux, abattront des gens comme toi et moi à des terrasses de café et de restaurant dans ce quartier que tu aimeras fréquenter. Il y aura des dizaines des blessés et presque 30 morts.
Mais il y a pire.
Si, c'est possible.
Cette même nuit, d'autres dégénérés imprégnés d'islam tireront dans une salle de spectacle, celle où tu étais quelques semaine auparavant, en plein concert de rock. Et pousseront le vice de leur inhumanité à se faire exploser sur place. Pour faire 90 morts. Et des blessés par centaines.
Les survivants devront leur vie à des policiers qu'il était devenu de bon ton de mépriser.
Tu te souviens de l'attentat de la rue de Rennes ?
La France entière sera une grande rue de Rennes. On poignarde et on égorge pour un regard, une cigarette.
Je sais, c'est difficile à croire.
Et cela ne s'arrêtera pas là.
Il y a deux jours, un professeur de collège a été assassiné et décapité devant son établissement scolaire. Oui, décapité. Littéralement.
Tu me demanderas, pour quelle raison ?
J'ose à peine te l'avouer.
Il a abordé la question de la liberté d'expression en classe, en montrant des dessins potaches de Mahomet.
Voilà, dans la France de 2020, on peut mourir pour un dessin.
Comble de l'ignominie : on s'en réjouira ici et là. En France et ailleurs. On refusera de condamner. Ou bien encore on prétendra en être scandalisé, quand on aura tout fait pour arriver à cette situation. On le justifiera même. L'hypocrisie est une marque de fabrique chez les communistes modernes.
Alors, si tu le peux encore, réagis.
Ne laisse rien passer.
Brandis le drapeau français, la loi de 1905, le code civil.
Lis, enseigne, partage les trésors de la culture française.
Chéris Voltaire, Debussy et Napoléon.
Ils t'on fait. Ils ont fait ton pays.
Sois fier de toi. Sois fier de lui.
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