L'opportuniste

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/!\ CONTENU SENSIBLE A CARACTERE SEXUEL /!\

(& complètement gratuit niark niark)

  Avant ce soir-là, je l'avais aperçue plusieurs fois. Arpentant les rues dans ses tenues légères, une Marlboro collée à ses sourires aguicheurs, fardée comme un camion tuning. Elle devait passer l’équivalent de mon RSA dans son maquillage. C’était l’une de ces filles qu’on a pour pas grand-chose. Quelques clopes, un joint, un lit pour la nuit. “Que le train qui lui est pas passé dessus” comme on dit. Le train, et pis moi.

  Chaque fois que je tentais ma chance, je me percutais à ses regards glacials, ses haussements de sourcils… Parfois ses rires humiliants. Elle se donnait de grands airs, perchée sur ses talons... Elle, qui ne se refusait à personne, ne cessait de me rejeter comme un vieux clébard.

  Ce soir, elle était là. Juste là, seule le long de la voie ferrée. La lune oscillait dans la nuit, claquant ses reflets dorés sur ses bijoux de pacotille. Toujours habillée comme une catin, sa mini-jupe, ses collants résille et sa petite veste en cuir moulant lui donnaient, à la lumière de la nuit, des airs de princesse-salope. Je ne pus résister à ses attraits. Je l’abordai, de loin. Elle avait pas l’air dans son assiette, j'estimai que c’était peut-être justement le moment ou jamais. Je lui demandai : « Eh ! tu veux qu’on baise ? » Elle ne me répondit pas, m’ignora, encore. Cette fois, je considérai ça comme un oui – qui ne dit mot consent, non ? Réduisant la distance entre nous, son odeur atteignait mes narines : des parfums d’eau de toilette bon marché et de sexe rapidement consommé.

Après avoir jeté un regard circulaire, m’assurant être seul, je la traînai dans un coin plus tranquille, loin du passage.

  Ça puait un peu la pisse. Du verre brisé, des tessons et des mégots jonchaient l'asphalte. J’aurais aimé l’emmener ailleurs ; tendrement l’inviter à se dévêtir. Elle aurait retiré son blouson, dévoilant son débardeur blanc, puis sa jupe. J’aurais dévoré son corps presque nu, ses collants dessinant sur sa peau leurs losanges affriolants. Sous le jersey, ses seins se seraient durcis et je les aurais avalés goulûment. Puis je l’aurais hissée dans mes draps pour lui faire l’amour toute la nuit... Mais il n’est de parfaite situation. Le désir ne répond pas au confort.

  J’avais tant attendu de me retrouver avec elle, de toucher ses courbes, de la couvrir de baisers, que mon corps tressautait. Je lui caressai le dos du bout des doigts, plantai mes ongles dans sa chair (pour laisser la trace de mon passage). Cette fois, je la tenais, là, entre mes mains, à ma merci. J’étais dur comme jamais, l’excitation à son comble, d’avoir sa peau enfin à ma portée, et qu’elle ne puisse rien y faire. Elle était mienne.

  Elle se taisait. Pas de sourire, pas de rire, pas de haussements de sourcils cette fois, hein !? C’était moi qui menait la danse, moi qui, quand ce serait fini, l’abandonnerais au sol, comme la pute qu’elle était.

  Mes lèvres parcouraient sa poitrine, fièrement dressée dans un soutien-gorge noir vulgaire à souhait (un soutien-gorge de pute) en dentelle synthétique, qui dépassait de son maillot. Je découvrai son goût sous ma langue. Les petites bosses que créaient ses grains de beauté faisaient monter encore la pression sanguine sous ma braguette. J’avais envie de la prendre, rapidement, je savais que l’opportunité ne se représenterait pas de si tôt… Il fallait faire durer cet instant.

  Je serrai son buste contre le mien. Mon menton sur son épaule, je glissai ma main le long de ses bras (sa peau était douce comme son cuir, sans un poil, pas même un simple duvet) entrecroisant finalement mes doigts aux siens. Le contact de ses bagues sous mes phalanges me fit frissonner.

  Je faufilai sa main dans mon pantalon (il fallait qu’elle sente, qu’elle sente comme elle me rendait fou, comme son corps me rendait fou). Ses doigts frôlaient ma verge, je les refermai dessus, exécutant de brefs et lents (très lents) va-et-vient. N’y tenant plus, je remontai sa jupe et arrachai ses collants comme je pus (dans les films, ça fonctionne bien, moi, j’ai dû y mettre les deux mains, et les dents) et d’un mouvement de doigts écartai sa culotte pour me blottir dans son antre. Elle était sèche, aride même. Je ne parvenais à rien. Tant pis pour les préliminaires, je crachai dans mes mains et me saisis de ma grandiose érection que je tapissai de salive. Avec force je m’insérai en elle, malgré ses cuisses raides qui me rejetaient. Aussi froide dedans que dehors. Je vins malgré tout en quelques minutes. Mon plaisir n'avait jamais encore été si dense, si profond, si... saisissant.

  À nouveau, je me blottis dans ses bras, transi. J’avais envie de l’embrasser, de glisser ma langue contre son palais, et mes doigts dans ses cheveux, de perdre mon regard dans le sien… C’était tellement dommage de ne pas avoir trouvé sa tête !

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