CHAPITRE 12.1 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
CORPS A CORPS
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V.R.S.de.SC
♪♫ MON AMOUR — SLIMANE ♪♫
La présence de James derrière moi m'enveloppe comme une couverture familière alors que nous atteignons ma chambre. Sa proximité diffuse une chaleur apaisante, subtilement réconfortante contre mon dos. Il enroule ses bras autour de ma taille dans une étreinte où fusionnent protection et passion brûlante. Son visage se niche au creux de mon cou et je perds mes repères, enivrée par la tiédeur de son souffle et la rugosité de sa barbe qui frôlent mon oreille et me fait frissonner. Le monde s'estompe,mMes paupières se ferment, scellant cet instant où plus rien d’autre n’existe.
James dégage mes cheveux, libérant ma nuque avec une délicatesse presque cérémonieuse. Ses baisers, d’abord légers, parcourent un chemin tortueux de mon épaule jusqu'à ma mâchoire tandis qu’il me berce contre son torse avec nonchalance. Avec une tendresse enflammée, ses lèvres explorent chaque parcelle de peau, qui s'imprègne de son ardeur silencieuse. Il caresse sensuellement ma gorge et m’incite à incliner la tête en arrière, sa bouche venant s'emparer de la mienne dans un baiser lent mais profond. Nos langues se rencontrent, jouent, se cherchent dans une chorégraphie intime tissée de déférence et de désir.
D'un geste habile, il me guide en douceur, m’amène face à lui pour que nos regards voilés se croisent. Ses mains se faufilent sous mon peignoir que je laisse glisser d’un mouvement fluide et gracieux. Il effleure mes poignets, remonte le long de mes bras, puis dessine la courbe de mon buste, mes côtes, mes hanches, jusqu’à ce que ses pouces se coincent dans l’élastique de mon short. Il m'attire plus près, approfondit notre baiser avec une langueur méthodique et je passe mes bras autour de son cou, épousant le rythme de son exploration buccale avec des inflexions délicates et voluptueuses.
Dans cette chambre, en cet instant précis, James est ma maison, ma lumière vacillante dans l’obscurité, et pourtant, même dans cette étreinte désespérée, une part de nous se noie dans une mer de regrets. Malgré la tristesse qui nous enserre, un espoir fragile subsiste, un désir de reconstruire, de réconcilier nos âmes brisées se profile, nous rappelant que tout n'est peut-être pas perdu.
Emportée par cette vague de sensations, je flotte à la surface de son univers tumultueux que je tente d'apaiser avec mon corps, mes mains, mes lèvres. Mais en même temps, je me demande si je ne suis pas en train de sombrer dans une forme de folie, une folie douce, déchirante, celle qui naît du chagrin, de la colère et du désespoir.
Me retrouver encore ici, dans ses bras, après tout ce qu’il m’a fait traverser... Ressentir tant d’émotions, de sentiments, avoir encore envie de lui, souhaiter ardemment son amour malgré toutes les preuves du contraire... Espérer qu’il puisse me soulager alors qu’il est celui qui m’a blessée… Croire, que quelque chose peut encore être sauvé entre nous...
Tout ce que je convoite désormais, c’est qu’on trouve du confort et du réconfort l’un dans l’autre, qu’on panse nos blessures ensemble tels deux morceaux brisés d’un même vase qui s’assemblent pour redevenir un tout. Je veux que nos corps — à défaut de nos cœurs —, se guérissent à travers cet abandon total. Je place ma confiance en lui pour cette nuit, malgré tout, malgré nous, malgré les fissures qui nous séparent.
James devient pour moi une oasis dans le désert, un radeau sur l'océan, une corde tendue sur la falaise. En lui offrant tout ce que j'ai, tout ce qu’il me reste, je cherche à combler le vide, à transformer notre douleur en une source de force et de passion renouvelé. Et moi, j’envoie valser les cages dorées dans lesquelles je nous voyais, les couchers de soleil ensommeillés qui devaient illuminer nos retrouvailles, les illusions décolorées qui bâtissaient mes rêves d'avenir avec lui. Rien n'est plus pareil. Alors, je me concentre sur le moment présent, sans réfléchir, sans analyser. Juste lui et moi, dans une bulle fragile où seul compte le temps suspendu.
Je l’embrasse encore et encore, et, dans ces baisers, j’y largue toute ma détresse. Chaque caresse de ses lèvres s’apparente à une morsure douce-amère, une immersion dans les méandres de sa tristesse. J’aimerais tant l’entendre rire, le voir sourire, mais ce moment est loin d’être joyeux. Il incarne l’apogée de tout ce que nous avons enduré, de la souffrance et des remords amassés, des non-dits qui nous rongeaient. La mélodie de nos retrouvailles est aussi pure que minimaliste, cristalline dans son intensité alors que l'ambiance, emplie de mélancolie, se pare d'une beauté à la fois poétique et poignante. On est là, tous les deux, souhaitant reconquérir l’essence de ce qu’on a égaré, cherchant à raviver une flamme qui s’est éteinte mais qu’on ne parvient pas à oublier... La perte, le désir ardent de retrouver ce qui nous manque, ce qui a été brisé, peint les contours de notre idylle, désormais marquée à jamais par l’ombre des regrets.
James se détache de moi avec lenteur, déroule ses manches pour s'attaquer aux boutons en coquille de nacre. Ses mouvements sont mesurés, précis. Puis, d’un coup d’œil, il capte mon regard, ses yeux d'acier brûlent d’une envie palpable, et, sans un mot, il laisse sa chemise se délier partiellement, le tissu tombant lentement sur ses bras musclés.
Un frisson me traverse, et je prends le relais. Mes index glissent doucement le long de son col, effleure au passage le grain satiné de son buste avant d’atteindre la boutonnière. Je défais les petites perles une par une, mes gestes devenant de plus en plus déterminés, mais toujours prévenants, comme si chaque bouton était une barrière à franchir, un fil de plus à plier dans ce lien invisible qui se tisse entre nous. La chemise de James s’ouvre lentement, révélant plus de sa peau dorée, tantôt glabre, tantôt duveteuse. A mesure que la ligne de ses abdos s’offre à ma vue, un léger voile de poils soyeux se dessine, serpentant le long de son ventre jusqu’ disparaître sous sa ceinture, ajoutant une touche sauvage à la perfection de sa morphologie.
J'extirpe le vêtement du pantalon et le fais chuter lentement de ses épaules, mes mains survolant son corps nu dans un élan aussi naturel que nécessaire. En le déshabillant ainsi, j’ai l’impression de le réclamer, de l’absorber, de m'enfoncer plus profondément dans la fièvre qui pulse en moi.
Sa chaleur grise mes sens et un long soupir s'échappe de mes lèvres avant que je me hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser au creux de son cou, frôlant sa mâchoire au passage. Son parfum boisé et son arôme salé me prennent d'assaut, un cocktail de nature brute et de désir qui s'infiltre jusque dans mes pores. James déglutit et ancre ses paumes à mes hanches. Ce contact me fait frémir mais déjà mes mains explorent plus bas. Ses muscles se tendent, réagissent à mes caresses comme si chaque pression les marquait au fer rouge. La moindre parcelle de sa carrure capte mon attention, chaque courbe, ligne, irrégularité, de son torse vigoureux à ses abdos sculptés, de sa cicatrice caleuse aux obliques qui s’ébauchent juste en dessous du bord de son pantalon de ville.
Le corps de James redevient une carte que je découvre avec fascination, chaque détail marque une histoire que je meurs d’envie de relire. Quand, du bout des doigts, je tâte son anatomie mon amant siffle entre ses dents, comme une alerte silencieuse, un signe du bouillonnement latent qui court dans ses veines. Ce bruit aigu me donne un instant pour reprendre mon souffle, alors que mon regard se perd dans le sien, brûlant d’une intensité difficile à maîtriser. Oui, un désir insatiable gronde dans mes entrailles, mêlé d’une envie irrépressible de me fondre en lui, de céder à ce feu intérieur qui dévore la moindre de mes réticences. Je le veux tout entier.
Il écarte délicatement mes mains pour défaire sa ceinture, ses yeux ancrés dans les miens, comme si l’acuité de son observation magnétique rendait chaque mouvement encore plus lourd de sens. Le cliquetis du métal résonne dans l’air chargé de tension. Il prend son temps, mesurant chaque geste, pour laisser l’anticipation se déployer, s’étirer, comme une promesse.
Lorsqu'il abaisse son pantalon, je suis le mouvement du coin de l'œil, étudiant la façon dont le tissu glisse le long de ses cuisses. Mon souffle se raccourcit encore sous l'effet de mon empressement. Il se débarrasse de ses chaussures et chaussettes et mes paumes papillonnent sur son épiderme, se galvanisent, s'impatientent. Mon regard s’attarde sur la beauté brute de ses formes, la puissance tranquille de sa silhouette et mon corps asphyxié par le désir, se fait lourd, engourdi par la tension palpable entre nous, chaque fibre en alerte, prête à se libérer.
L’homme à mes pieds se redresse, me laissant admirer la stature imposante et pourtant vulnérable qui se tient devant moi. Son corps maintenant presque entièrement exposé m’hypnotise par sa rudesse et sa douceur, une invitation à la passion que je ne peux ignorer. Mais alors que je le contemple, une tempête de doutes et de souveniers s'abat sur moi. Comment puis-je encore le désirer aussi intensément, après tout ce que nous avons vécu ? Pourquoi mon corps et mon esprit refusent de s'aligner ?
Sa présence ici ce soir me rappelle pourquoi je l’ai aimé, mais aussi tout ce qu’il m’a coûté. Cette attirance physique qui m’éprouve est un paradoxe cruel, plus violent qu’une balle tirée à bout portant, un mélange de passion inassouvie et de blessures à peine pansées. Suis-je en train de céder à l’illusion d'une réconciliation, ou est-ce là l’ultime tentative pour ressentir quelque chose d’authentique, quelque chose qui nous dépasse ? Ce qui m’habite en ce moment me frappe avec une véhémence sauvage, plus rapide qu’un éclair, plus dévastateur qu’une explosion. Peut-être que nous ne sommes que deux âmes maudites, enchaînées à un cycle infernal, loin des rêves et des contes de fées, englués dans un péché dont nous ne pouvons nous affranchir. Non, je dois faire taire ses voix qui empoisonnent mon esprit.
J’entrelace nos doigts et nous guide vers le lit. Il se laisse faire, docile et attentif. Lorsqu’il se coule sur mon corps avec une fluidité désarmante, je frémis de la tête aux pieds. Sa jambe se niche naturellement entre mes cuisses, presse doucement ma chair intime déjà envahie par une chaleur palpitante. L’une de ses paumes remonte lentement le long de ma cuisse, effleurant la texture de ma peau comme s’il en redécouvrait chaque fibre. La chair de poule colonise la surface de mon épiderme. Sa prospection s’arrête un instant sur la cambrure de ma hanche, qu’il presse avec une tendresse ferme, avant de poursuivre son ascension jusqu’à ma poitrine. Ses mains trouvent mon sein et le caressent avec une ferveur qui oscille entre la douceur et la possession.
Un gémissement long et suave franchit mes lèvres entrouvertes, s’élevant comme une prière désespérée. Est-ce la force brute de nos émotions qui continue de nous lier, un attachement profond, alimenté par des sentiments puissants qu'il nous faut désormais redéfinir, ou seulement le besoin de se perdre l’un dans l’autre, un abandon physique mutuel ?
Je voudrais transformer cet instant en un crépuscule qui annonce un matin nouveau, et non un adieu. Que ce soit une transition, pas une fin. Un dernier souffle partagé avant que nos larmes ne se tarissent, que la douleur enfouie sous notre peau ne s’atténue et redevienne supportable. Mais la vérité s’infiltre dans chaque frisson : c’est un jeu cruel entre le plaisir et le vertige du néant, un duel silencieux entre ce qu’on a été autrefois, l'été dernier, et ce qu’on est deenu après des mois d'abandon, de solitude, de deuil et d’errance. Une lutte pour réanimer des braises mourantes, dans l’espoir insensé qu’elles suffisent à repousser les ombres qui nous hantent.
Au fond, je ne peux pas nier cette attraction impérieuse, ni l’envie de lâcher-prise, même si je sais que ce n’est peut-être qu’un répit dans notre tourmente, une accalmie avant que la tempête ne nous engloutisse derechef. On ne peut changer ce que nous sommes, ni effacer ce qui a été, mais pour l’instant, tout ce dont j'aspire, c’est m’abandonner à cette flamme incandescente. Elle brûle avec une vivacité qui me consume, réduisant mes doutes en cendres, ne laissant place qu’à une certitude brute : lui, ici, maintenant.
Je me cambre aussitôt vers lui, avide de sensations. Son regard sombre, presque ensorcelant, rempli de luxure, mais aussi de quelque chose de plus profond — une émotion brute et inébranlable — me transperce avec une intensité qui me coupe le souffle. Moi, je rêve de ranimer la lumière dans ses yeux éteints, je veux qu’on se retrouve, qu’on soit plus fort, qu’on ne fasse qu’un. Qu'on retienne le temps, capture l'éphémère et l'étire jusqu’à ce qu’il devienne éternité.
Fébrile, je fais passer ma brassière au-dessus de ma tête, dénudant ma poitrine. La tension est presque palpable, une électricité statique qui crépite entre nous. La vigueur de son envie se manifeste, dure et brûlante, contre mon entrejambe. Nos bouches se reconnectent dans une étreinte orageuse, une danse désordonnée et irrésistible où chaque collision de semble reconfigurer les lois du désir. Sa langue explore la mienne avec une faim vorace, déchaînée, comme une fournaise incontrôlable qui fait jaillir une cascade d’étincelles qui s’épanouissent le long de ma colonne vertébrale.
Ses mains, tantôt légères comme des plumes, tantôt fermes comme l'acier, s’aventurent sur ma peau nue, déclenchant des ondes de plaisir en continue Le monde autour de nous se dissout et il n'y a plus que la chaleur de nos corps enchevêtrés, l'échange captivant de nos respirations mêlés, sucrés ou salés, et cette connexion volcanique qui nous consume entièrement et laisse l’instant présent régner en maître absolu.
James me délaisse et un grognement de frustration m'échappe tandis qu’il descend le long de ma mâchoire, ses lèvres cajôlant ma peau d’une manière insupportablement douce. Son haleine chaude trace une ligne de feu sur mon cou, puis sur mon buste et mon nombril alors qu'il s’agenouille entre mes jambes. Ses doigts aggripent mon bassin, qu'ils massent avec une exquise lenteur tandis que ses pouces délogent mes vêtements, les faisant glisser le long de mes fesses, centimètre par centimètre, comme pour prolonger le supplice. Mes hanches se soulèvent d'elles-mêmes pour accompagner son geste et ses paumes se plaquent sur mes cuisses, les maintenant solidement serrés. Quand enfin mon short et ma culotte atteignent mes chevilles, il les retire d’un mouvement décidé et les jette négligemment de côté.
Il se penche, sa pommette contre mes pieds et ses respirations me chatouille délicieusement, éveille chaque cellule de mon être. Ses paupières se ferment brièvement et je donnerai tout pour pénétrer ses pensées, pour comprendre ce qui se joue dans cette immobilité apparente. Ressent-il la même tension, ce même vertige entre désir et vulnérabilité ? Dans la délicatesse de ses gestes, il y a une sorte de dévotion silencieuse, une vénération qui m'enflamme autant qu'elle me trouble. C’est comme s’il savourait chaque instant, mesurant la moindre de ses actions, gravant ce moment dans sa mémoire.
Petit à petit mon souffle s'accélère, plus profond, plus pressé. Les battements de mon cœur palpitent dans mes tempes, et tout mon être réagit à son adoration muette. Lentement, il se lève et se déleste à son tour de son boxer blanc. Le spectacle de son corps nu est renversant. Spontanément, mes jambes se replient contre moi, mes pieds se frottent nerveusement l’un contre l’autre et mes orteils se recroquevillent d’anticipation.
Parce que James se tient là, juste devant moi, resplendissant dans toute sa nudité. Son sexe, érigé, fier, se dresse contre la ligne de poils bruns clairs qui galopent jusqu’à son nombril. Nous voilà tous les deux exposés, nos silhouettes baignés par la lumière pale du salon. Le silence est presque assourdissant, seulement troublé par le rythme de nos souffles qui se cherchent, hésitent, se reconnaissent à mesure qu’on se rapproche du moment fatidique, celui où nos corps s'épouseront enfin.
James se baisse vers son pantalon pour récupérer un préservatif dans son portefeuille. Je ne peux détacher mon regard, obnubilée par la concentration marquée sur ses traits. Après l'avoir ouvert d'un geste fluide, il déroule lentement le latex sur sa verge déjà prête. Ses mains bougent avec assurance et ses doigts enrobent sa peau avec une douceur perceptible. J’ai hâte qu’ils se posent à nouveau sur moI. Lorsqu’il relève la tête, ses iris bleutés sont assombris par une vulnérabilité profonde, enveloppés d’une aura mystérieuse. Son regard se fixe sur mon corps, comme s’il cherchait à en percer chaque secret. Ici, maintenant, nous sommes deux âmes entremêlées, entièrement dévouées l'une à l'autre, prêtes à franchir le cap de notre intimité dans une confiance tremblante, fragile mais irrépressible.
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