CHAPITRE 12.2 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE


V.R.S.de.SC


♪♫ EVERY HIGH - KYSON ♪♫



Son corps est une œuvre d'art façonnée par les éléments, sculpté par le vent et la mer, le feu et l’orage, dans laquelle j’ai envie de plonger entièrement, pour m’y noyer, m’y perdre. Ses cheveux châtain foncé tirant vers le roux trahissent ses origines. Sa barbe naissante promet un contact rugueux et électrisant sur ma peau. J’admire son tatouage sombre qui court de son épaule à son avant-bras. Mes doigts s’imaginent suivre la cicatrice qui s’étend de son aine à ses côtes — souvenir d’un accident de surf, m’a-t-il raconté un jour. Quelques poils clairs, peu nombreux, se détachent sur son torse, accentuant la courbe de ses pectoraux. L’ombre sur ses abdominaux crée une géométrie parfaite qui m’excite particulièrement.


L’homme magnifique et ténébreux qui me surplombe pose un genou sur le lit et vient écarter mes jambes dans un geste conciliant. Je m'ouvre à lui tandis qu’il se positionne au-dessus de moi d’un mouvement fluide, presque félin. J’attire son visage vers le mien et cambre mes reins à sa rencontre. Nos regards se verrouillent et, d'un hochement de tête éloquent, je lui transmets mon approbation, l’invite à poursuivre.


James répond à mon assentiment avec une intensité palpable. Sa main glisse entre nous, cherchant la chaleur et l'humidité entre mes cuisses. Ses yeux s’étrécissent lorsqu’il comprend que je suis déjà prête. Alors, il frotte sa verge contre mes lèvres sensibles avant de plonger en moi profondément. La sensation est si exquise qu’un gémissement à peine contenu fend l’air entre nous.


Ses va-et-vient, langoureux et précis, me désarment, me raniment. Je laisse courir mes doigts le long de ses flancs jusqu’à ses reins, accompagnant ses mouvements avec volupté. Et je l'embrasse encore et encore.


A mesure que nos corps se fondent l’un dans l’autre, une vague de pensées tourbillonnantes me submerge. Plus rien ne pourra m’éloigner de ce que je ressens en cet instant. C’est bien plus qu’un simple acte physique, c’est une chute vertigineuse où désir et amour se confondent. A chaque poussée, chaque baiser, je tombe, irrémédiablement, dans ce gouffre de passion, de tendresse et de souffrance mêlées. Peu importe tout ce que nous avons traversé, peu importe les blessures et les trahisons, je suis là, avec lui, et je le veux, désespérément, totalement. Je me rends à cette réalité, cette vérité inéluctable : je suis en train de tomber encore plus amoureuse de lui, de nous, malgré la douleur, malgré la peur, malgré tout.


Cet homme, que je désire depuis des mois, éveille tous mes sens, jusqu’au moindre recoin de ma peau, dans chaque muscle, chaque fibre, chaque cellule qui s’enflamme à son contact. Ses lèvres échauffent les miennes, son sexe m’emplie, ses mains me câlinent, me rassurent, et moi, moi je suis au comble du bonheur, au summum du plaisir.


Son souffle se fait plus irrégulier, s'accélère après chaque pénétration. Je vois les muscles de sa mâchoire se contracter sous l’effort. Je sens ses muscles se tendre sous mes doigts. James lutte pour se contenir, mais il prend son temps.


Son visage est tantôt tourné vers moi, ses lèvres capturant mes miennes, tantôt dans mon cou, tantôt rejeté en arrière. Le voir se débattre ainsi provoque des spasmes de plaisir au creux de mon ventre. Le rythme de sa respiration se synchronise avec le mouvement de nos corps, chaque inspiration et expiration devenant un écho de notre passion. Nos soupirs s'entrelacent, créant une mélodie intime et enivrante.


Parfois, James m’embrasse et j’en ai le souffle coupé. Parfois, je le griffe et un grognements de plaisir monte du fond de sa gorge. Et lorsqu’il passe une main sous mes fesses pour approfondir l’angle de pénétration et maximiser l'effet sur les zones les plus sensibles de mon corps, alors ce ne sont plus de doux soupirs qui l’encouragent, mais des gémissements erratiques que je peine à maîtriser.


Ses coups de rein deviennent alors plus exigeants et rapides. Je m’ajuste à son rythme, mais notre fusion est de plus en plus frénétique. Je me cramponne fermement à ses épaules sentant l’orgasme me frôler. Mais, mon amant, attentif à mes réactions, s'en rend compte et ralentit la cadence me ramenant doucement en arrière pour prolonger notre plaisir. Avec des mouvements fluides empreints de tendresse, il nous réajuste, passe son bras sous mes reins, me remonte sur les oreillers, verrouille mes chevilles dans son dos avant de caresser longuement ma cuisse.


Ses lèvres effleurent à peine les miennes, créant un contraste saisissant avec l'intensité précédente. James souffle le chaud et le froid sur nos corps et nos esprits. Ses mouvements deviennent un jeu subtil de tension et de relâchement. Quand je déposer des baisers tendres le long de sa mâchoire, dans le creux de son cou, sur son épaule, il tempère ses va-et-vient allant presque jusqu’à nous immobiliser. Quand je l’embrasse plus fort, il redouble d’intensité. James sait exactement comment manipuler chaque nuance de notre étreinte. Et son habileté me rend folle. Il est un maître du plaisir, et chaque variation dans son rythme est une démonstration de son expertise.


Les minutes se dilatent, les secondes se saturent d'une chaleur et d'une passion ininterrompues. La danse de plaisir nous mène peu à peu vers les contrées de l’extase. Lorsque ma délivrance me fauche, mes muscles internes se contractent, ceux de James se crispent une dernière fois, sous l’impact du climax dans lequel il nous a menés. Alors, ses hanches se précipitent dans un désordre infatiguable, tout comme sa bouche qui ne lâche plus la mienne et emportée par la montée de mon orgasme, je me mords la lèvre, agrippe férocement la couette avec mon poing, et mes doigts s’enfoncent dans son biceps. Je laisse les contractions me ravir, tandis que James se fige au-dessus de mon visage, à bout de souffle, et jouit en moi.


Nos corps se relâchent lentement, épuisés, mais comblés. James, encore secoué par son propre plaisir, s'effondre à mes côtés. Une douceur amère, un mélange de plénitude et de vide prend mon esprit d’assaut. J’essaie tant bien que mal de récupérer mon souffle en posant le dos de ma main sur mon front pour capter un peu de fraîcheur. James se tourne sur le flanc et m’attire vers lui en passant son bras sur mon ventre. Son visage se niche dans le creux de mon épaule, comme s’il cherchait réconfort et chaleur. J’enlace son bras et laisse mon bras pendre mollement contre son épaule. Mon abdomen gonfle au rythme de ma respiration saccadée, mais, peu à peu, mon corps se recompose, le sien se détend. Il commence à caresser mon ventre, ma poitrine tout en laissant sa lèvres explorer mon cou avec une tendresse infinie.


La proximité de James rappelle tout ce que j'ai risqué en me laissant aller à ce moment. Je pense à ce que cela signifie, à ce que cela change, ou ne change pas. Les questions et les doutes me reviennent en force. Soudain, l’homme qui innonde mes pensées pousse un long soupir. Sa main, campée au centre de ma poitrine, s’immobilise puis me presse légèrement.


— “Tout va bien ?”, je lui chuchotte.


J’obtiens un “humm” laconique.


Quelques secondes plus tard, James se redresse paresseusement sur ses genoux d’un nouvement fluide. Ses mains coulissent le long de mon corps et son front vient se poser contre mon ventre. Je glisse mes doigts dans ses cheveux. Après un moment qui m’a paru durer une éternité, il se lève. J’observe les muscles de ses épaules lorsqu’ils les roulent. Il ramasse son boxer et se faufile vers la salle de bain, d’un air las. Je le suis des yeux en captant le mouvement sensuel de ses fesses lorsqu’il disparaît à l’angle de la porte.


Une fois seule, je pousse un long soupir de contentement et je m’affale dans mon lit, les yeux rivés au plafond. J’ai l’impression d’avoir chasser quelque chose de mon esprit, mais je ne me souviens pas quoi. Pour l’heure, je le laisse vagabonder parmi les souvenirs et les sensations, alors que l'intensité de notre étreinte se dissipe lentement. Les échos de notre passion résonnent en moi comme une douce litanie.


Ici, entre les quatre murs de cette chambre, où seul James a mis les pieds, je me retrouve enveloppée d’une douceur familière et de réminiscences, à la fois précieuses et douloureuses, de nos ébats passés. Les vestiges de notre aventure estivale refluent dans ma tête, dans le refuge de ma chambre, témoin silencieuse de l’intimité que nous avons partagé autrefois, et, à nouveau, cette nuit.


Dans cette atmosphère de calme qui succède à la tempête, chaque son reprend à nouveau sa place, maintenant que les battements de mon cœur se sont calmés. C’est comme si le monde s’était mis au ralenti, puis redémarrait doucement, imperceptiblement. Les bruits environnants, auparavant étouffés et lointains, émergent de leur voile de silence avec une clarté nouvelle. Je perçois le clapotement régulier de la pluie contre la vitre de ma chambre, un doux tic-tac qui tisse un tapis sonore réconfortant. J’entends l’eau qui s’écoule du robinet de ma salle de bain.


Consciente de la présence de James, même à distance, la sérénité gagne mon cœur. Mon esprit réclame désormais un peu de repos et de répit. Pour ce soir, plus d’agitation, de confrontation.


Je me lève doucement et allume la guirlande au-dessus de ma tête de lit. Une lumière chaude et douce scintille dans la pièce. J’enfile mon peignoir qui gît par terre et referme les pans autour de mon corps alangui. Nos vêtements sont éparpillés au quatre coin. Je les ramasse. Avec une attention tranquille, je plie ceux de James et les pose soigneusement sur la chaise dans le coin. Je roule les miens en boule et les jette dans le panier en osier près du dressing. Ouvrant le tiroir de ma commode, je récupère de nouveaux sous-vêtements : une culotte blanche taille haute, à la fois confortable et galbante et un t-shirt ample en tricot côtelé bleu ciel. Puis, je me dirige vers la salle de bain pour rejoindre James.


La porte est ouverte, il se tient devant le miroir, l’air pensif, les mains posés de part et d’autre du lavabo. Incapable de résister à l'envie d’un nouveau contact, je passe une main sous son aisselle et la pose sur son torse. Son cœur a récupéré. En me lovant contre lui, je sens ses muscles se crisper légèrement. Sur la pointe des pieds, je l’enlace tendrement, ancrant mon menton sur son épaule. Il me dévisage à travers le miroir, son visage à la fois fatigué et serein. Toutefois, une pointe d’incertitude se lit dans son regard. Je lui souris faiblement et murmure :


— “Ta brosse à dents est dans le tiroir, si tu veux.”


James plisse les yeux visiblement surpris par cette remarque inattendue, mais un sourire timide se dessine sur ses lèvres, éclairant à peine son visage de la chaleur qui lui manquait. Je me détache doucement et ouvre le tiroir sous le lavabo pour prendre sa brosse à dents, rafflant également le tube de dentifrice au passage. Il les saisit prudemment lorsque je les lui tend.


Avant de sortir de la pièce, James caresse mon visage, écarte quelques une de mes mèches derrière mon oreille avant de déposer un baiser sur mon front en m’attirant doucement contre son torse ferme. Son geste, à la fois délicat et plein de compréhension, me fait flancher les genoux. Cette fois, j’ai l’impression de sentir son cœur se précipitait dans sa poitrine.


Tandis que la chaleur de son corps s’éloigne déjà, je fais coulisser la porte derrière lui, me retrouvant seule face à mes pensées. Le silence s’installe, lourd et oppressant.


Je prends un moment pour me nettoyer, l'eau fraîche apaisant ma peau encore moite. En me lavant, je repense à ce qui vient de se passer. Pourquoi est-ce que je sens que mon ventre se tord ?


Alors que je fais face à mon reflet dans le miroir et les gouttes perlent encore sur mon visage que je viens d’asperger, je questionne ma décision de laisser ce moment de passion masquer la douleur persistante. J’aurais du réfléchir...


Le goût frais de la menthe lorsque je me brosse les dents remplace la saveur brûlante de James. Jme demande si cet acte charnel a vraiment rapproché nos âmes ou s’il n'était qu'une tentative désespérée de combler le gouffre entre nous. Je n’ai pas la réponse.


J’enfile mes vêtements propres. Le confort du coton m’offre une évasion temporaire mais pas suffisante pour chasser l’angoisse qui monte.


C’est alors que James réapparaît à l'embrasure de la porte, son expression empreinte d’une timidité inhabituelle. Il hésite un instant, comme s'il craignait de me déranger, avant de me tendre finalement ses affaires d’un geste incertain.


— “Merci”, me dit-il d’une voix rauque, presque enraillée avant de s’éclipser.


Lorsque je franchis le seuil de ma chambre quelques minutes plus tard, mon cœur rate un battement. James est assis sur le lit, les coudes posés sur ses genoux, les épaules légèrement voûtées. Son regard est perdu dans le vide, comme s'il réfléchissait profondément à quelque chose. Mon Dieu, cet homme me bouleverse totalement. C’est comme si je découvrais une facette de lui que je ne connaissais pas encore, un revers de sa médaille qui m’était jusqu’ici inconnu. Quels démons le hantent ainsi ?


Il y a en lui une complexité que je ne parviens pas encore à cerner, une profondeur cachée derrière un voile poignant de mélancolie. Cette vision mystérieuse attise ma curiosité et je suis convancue qu'il y a quelque chose de plus vaste et de plus troublant sous la surface. Mon désir de percer ses secrets se mêle à une urgence croissante : définir, comprendre, et peut-être, apaiser cette ombre qui semble le tourmenter. Parce que même si mon cerveau doute, mon cœur lui bat pour lui. Mais, il saigne aussi, à cause de lui.


Malgré ce tourbillon de questions, je ne peux pas oublier les blessures qu’il m’a infligées. Ses confessions résonnent encore dans mon esprit, laissant un goût amer sur ma langue, un rappel cruel des failles et des fissures dans notre relation. La douleur de ces révélations reste vive et la profondeur de mes sentiments m'invite à une introspection déchirante. Il y a des vérités inavouées qui persistent entre nous et je suis à la fois attirée et désemparée par la perspective de les découvrir.


Je prends un moment encore pour observer sa posture, la manière dont il semble à la fois présent et distant. Son corps est là, mais son esprit s’échappe vers un autre lieu, emporté par des pensées qu'il garde pour lui. Finalement, il lève les yeux. Son regard, empreint d'une tristesse indicible, suggère une histoire inachevée, une souffrance enfouie qui me dépasse. Il tente de communiquer avec moi, mais en cet instant, je suis incapable de saisir pleinement les craintes qui l’assaillent.


James tend doucement sa main, comme une invitation muette à rejoindre ce monde intime qu'il nous offre, bien que son corps reste affaissé, comme si le poids de son accablement était trop lourd. Je m’approche, le cœur battant sous l’effet de cette connexion fragile. Et j’entrelace mes doigts aux siens. Doucement, je me glisse entre ses jambes et me penche pour embrasser ses lèvres tremblantes. Je veux graver cette histoire dans ma mémoire, l’imprimer sous mes paupières, la tatouer sur ma langue. Les prochaines lignes seront écrites demain. Je me réfugie dans le réconfort de son corps et laisse le prélude de ma quête de réponse pour un autre jour. Un jour que nous affronterons ensemble, je l’espère.


En me penchant vers lui, je prends en coupe sa mâchoire pour l’embrasser. Nos lèvres se rencontrent dans un baiser plein de tendresse, tandis que je sens la douceur des poils naissants de sa barbe effleurer ma peau. Ce contact légèrement rugueux contraste avec la délicatesse de notre étreinte. Un jour que nous affronterons ensemble, je l’espère.

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