CHAPITRE 15.3 * VICTORIA

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V.R.S.de.SC

♪♫ LOSE CONTROL - TEDDY SWINS ♪♫

Le claquement résonne dans la pièce comme un coup de tonnerre, amplifiant l’écho de ma colère. Il encaisse le coup, son visage tourné sous l'impact, mais en un éclair, il attrape ma main, d’une poigne ferme, presque douloureuse. Il m'attire brutalement à lui. Nos corps se percutent avec une force qui brise le silence, créant une onde de choc dans l'air autour de nous. Il me retient fermement, ses doigts serrant toujours mon poignet, maintenant maladroitement écrasé contre son torse qui se soulève sous le souffle de notre confrontation.

Son regard accroché au mien est un champ de bataille de confusion et de désir trivial. Je distingue ses émotions tourmentées derrière ce masque de froideur, et malgré tout, je sens ce même feu qui crépite en lui. Un instant, je reste figée, ma respiration haletante. La chaleur de son corps contre le mien est à la fois un baume et une brûlure, un contraste qui me déchire. Ses bras m’entourent avec une fougue qui m’écrase, et pourtant, je perçois la tension, l'énergie brute qu'il met à contenir ses propres démons. Le silence pèse, dense, rompu seulement par nos souffles irréguliers.

— “Victoria”, murmure-t-il, sa voix rauque, presque suppliante, ses yeux ancrés aux miens. “S’il-te-plaît… tu ne comprends pas. Je...”.

Il n’a pas le temps de finir. L'étincelle dans son regard déclenche la furie en moi. Je ne veux pas comprendre, je veux le faire céder. L'envie de le posséder, de lui montrer la puissance de ce que nous partageons, prend le dessus.

Oh, il dit qu’il m’aime ?! Alors qu’il fasse de son corps un instrument pour me convaincre ! Il prétend qu’on ne fait que baiser ?! Parfait, s'il ne voit en moi qu'une conquête parmi tant d'autres, s'il veut juste "baiser", alors je vais lui donner ce qu'il demande.

Je l’embrasse de nouveau, avec une frénésie et une passion dévastatrices. Je veux qu'il ressente tout ce que je porte en moi, qu'il se perde dans cette tempête d'émotions que je ne contrôle plus. Je veux qu'il sache que, quoi qu'il en dise, ce n'est pas qu'une baise entre nous. C'est bien plus. C'est tout. Je vais lui montrer moi la différence entre le sexe sans attache et l’amour. Peut-être que je ne suis qu’une idiote de croire que ce lien peut être aussi intense, aussi profond. Mais, merde, c’est ce que j’ai toujours ressenti pour lui, et je veux qu'il comprenne ce que cela signifie vraiment.

Cette fois, James me répond avec une ardeur décuplée. Nos bouches sont fiévreuses, chargés de tout ce que nous avons caché et refoulé. Je m’agrippe à lui, mes doigts fouillant dans ses cheveux, mes lèvres se pressant contre les siennes avec une ferveur irrépressible, telle une marée montante qui submerge tout sur son passage. Je le pousse sans ménagement contre le mur de la cuisine et je laisse mes mains explorer son corps avec une détermination féroce. Je l’embrasse jusqu'à en perdre haleine, comme une bête traquant sa proie, chaque mouvement révélant une passion dévorante. Je me perds dans cette communion bestiale, dans cet acte primal qui me fait oublier tout le reste. Les frottements de nos peaux, le rythme affolé de nos respirations, tout en moi s’abandonne à cette danse instinctive et sauvage.

D’abord hésitants, les gestes de James se font plus affirmativfs, cherchant une connexion que je lui offre sans réserve. Il répond à chaque baiser, chaque caresse avec une vivacité croissante. Je le maintiens là, pressé contre moi, mon corps vibrant d’une énergie inextinguible. Ses mains se posent fermement sur mes hanches, ses doigts s’enfoncent dans ma chair avec une pression presque désagréable.

Puis, impatient, James me soulève dans ses bras et c’est moi qui me retrouve contre le mur, mes jambes enroulés autour de ses hanches. Nos bouches se percutent, nos langues se dévorent, nos dents s’entrechoquent. Il glisse ses mains sous mon t-shirt, les remontant hâtivement le long de ma taille avant de les poser sur ma poitrine. Ses paumes massent et écrasent mes seins, chaque contact électrisant ma peau. Poussée par un désir irrépressible, j’attrape sa chemise, tirant dessus avec tant de force que je suis prête à la déchirer, en quête du contact brut de sa peau. Soudain, James me repose au sol, me saisit par un bras qu’il coince derrière mon dos et me plaque contre le mur. Mon visage est pressé contre la surface froide tandis qu'il écarte mes jambes avec ses pieds, me forçant à une position de vulnérabilité totale, entièrement à sa merci.

Ses doigts se referment autour de mes cheveux et je sens sa langue glisser sur mon cou avant qu’il ne me mordre. La douleur est si vive et le plaisir si irrésistible que je fléchis, un long gémissement m’échappant de ma gorge. Chaque poussée de son corps contre le mien me fait onduler, chaque mouvement amplifie le désir qui vibre en moi. Je sens la pression de son sexe contre mes fesses, et mon intimité palpite, envahie par l'excitation brute.

Je suis au bord de l’explosion chaque fibre de mon être implorant qu’il me prenne sur le champ. L’attente devient insoutenable. Sans réfléchir, je me cambre davantage contre lui, ma main poussant sur la surface froide du mur. Mon corps se presse avec insistance contre le sien, réclamant plus, exigeant qu’il réponde à mes besoins. Un gémissement frustré m'échappe, trahissant mon incapacité à supporter plus longtemps cette tension.

— “James, s’il-te-plaît...”, je murmure, ma voix éraillée par le désir. “Maintenant. Prends-moi maintenant !”, je lui ordonne.

Je me frotte contre lui, mon dos épousant sa poitrine, cherchant à provoquer cette réaction que je désire tant, l’invitant sans ambiguïté, le suppliant silencieusement de céder à l'appel de mon corps. Il grogne et me lâche le bras et les cheveux pour m’aggriper par les hanches, Ce contact m’enflamme, mais ce n’est pas encore assez. Oh mon Dieu, j’ai besoin de plus, tout de suite.

Alors que je commence à faire descendre mon short et mon sous-vétements, une pensée insistante surgit dans dans le tumulte de mes désirs. Une voix faible dans l’arrière-plan de mon esprit. Une lueur d’incertitude dans cet océan de passion déchaînée. Mon souffle s'accélère, non plus seulement sous l’effet du désir, mais aussi d’une confusion qui prend peu à peu forme.Je tente de l’ignorer, mais elle grandit. Une part de moi se débat, réticente. Ce n’était pas mon intention de départ ! C’était censé être un moment de retrouvailles, de connexion, et pourtant… James dit qu’il “baise “ et c’est exactement ce qu’on est en train de faire : une rencontre physique dénuée d’émotion. Un soulagement, rien de plus.

Mon cœur se serre. Ce n’est pas ce que je voulais. Je le sens, ce nœud dans mon ventre, qui refuse de céder à l'élan de mon corps. Je veux lui faire l’amour. Je désire que ce moment soit plus qu’une simple pulsion. La frustration monte en moi, rongeant mon désir brut, le transformant en quelque chose de plus profond, de plus vulnérable. J’ai besoin de lui faire comprendre ce que je veux vraiment, ce que je recherche en lui : un lien, une intimité, une complicité. Je dois lui montrer que ce n’est pas uniquement une question de sexe pour moi.

James est déjà en train de défaire son pantalon lorsque, déterminée à clarifier les choses, je lui fais face subitement, le souffle court, mon cœur tambourinant dans ma poitrine.

— “Non !” dis-je, ma voix perçant la frénésie de notre étreinte. Elle n'est ni forte ni claire au début, mais elle est suffisante pour le faire s’arrêter.

Je vois immédiatement le choc et la confusion traverser ses traits. Ses yeux, fixés sur moi, s'écarquillent légèrement, comme s'il venait d'être brusquement arraché à un rêve éveillé. Ses mains, qui s’apprêtaient à descendre sa braguette, se figent en plein mouvement. Son expression passe de la détermination brûlante à une incertitude visible. Il est clair qu’il est déstabilisé, ses gestes ralentissant alors qu’il essaie de comprendre ce qui se passe.

Je respire profondément, essayant de calmer la tempête dans ma tête, mes mains cherchant les siennes, les serrant doucement mais fermement. Je le regarde, plongeant mes yeux dans les siens, essayant de lui transmettre ce que mes mots ne peuvent exprimer.

— “James, ce n’est pas ce que je veux !”, répèté-je, ma voix tremblant encore de passion contenue.

Il hésite, pris au dépourvu par mon changement soudain de direction, essayant de comprendre ce qui a déclenché ce revirement. Mais avant que je puisse lui expliquer tout ce que je ressens, tout ce que je veux réellement, le son perçant de mon téléphone brise brutalement notre bulle.

Le carrefour entre la réalité et l’extase est brutal et la sonnerie résonne dans la pièce comme une détonation, un rappel loquace de l'existence du monde extérieur. On reste figés, nos corps encore chargés d'émotions, alors que la sonnerie persiste, interrompant notre élan, nous rappellant que le monde continue de tourner.

Je me redresse, mon cœur battant la chamade, et me dirige vers la table basse du salon en remettant de l’ordre dans ma tenue. Mes mains tremblent légèrement en attrapant le téléphone, et je lisse mes cheveux d’un geste nerveux. Le nom de ma cousine apparaît à l’écran, illuminant la pièce d’une lumière froide et incongrue. Merde, j’avais complètement oublié qu’elle devait passer récupérer ses affaires ce matin pour pouvoir partir avec Camille et Flora chez ses parents. Mon estomac se noue. Ça veut sûrement dire qu'ils seront là d'une minute à l'autre, voire qu'ils sont déjà dans la rue. Je décroche, essayant de garder ma voix aussi calme que possible malgré le chaos intérieur.

— “Salut, Laurie.”

Je me tourne vers James et je le trouve avec le regard tourné vers le plafond, les mains sur les hanches. Il pousse un long soupir, visiblement en proie à une lutte intérieure. Une vague de culpabilité me frappe en plein fouet.

— “Salut, Vicky ! On est devant le portail. Tu nous ouvres, s' il te plait ?”

— “Oui, bien sûr, j'arrive tout de suite. Donne-moi juste quelques minutes.”

Je raccroche rapidement, mon cœur encore en déroute. J’essaie de rassembler mes pensées. La réalité m'assène un coup dur, brisant le moment passionné qu’on vient de partager.

— “Je dois ramener sa valise à ma cousine. Camille, Flora et elle, sont en bas. Je… je n’en ai pas pour longtemps”.

James se frotte l'arrière de la tête, visiblement mal à l'aise.

— “Je ferais mieux de partir”, dit-il en faisant un pas en avant.

Je m’avance rapidement vers lui, attrapant son bras avec une certaine urgence.

— “Non ! On n’en a pas terminé.", je lui réponds précipitamment en lui lançant un regard déterminé. "Reste ici, je reviens", insitè-je, en me détournant pour aller chercher la valise dans ma chambre.

Quand je reviens, James fixe le bagage avec une sorte de détachement, puis il tourne enfin son regard vers moi, ses yeux pleins d’interrogations.

— “Je peux t’aider avec ça ?”

— “Non”, dis-je platement.

Le silence qui suit est presque insupportable. Je sens son regard me scruter alors que je chausse mes baskets et enfile ma veste. Alors que je glisse mon téléphone dans ma poche et m’apprête à sortir, je me retourne une dernière fois vers lui. Il est toujours là, planté au milieu de la pièce, les bras croisés, sa posture raide. Son expression oscille entre regret et confusion, comme s’il cherchait à comprendre où les choses ont dérapé. Je m’arrête une fraction de seconde, le regard fixé sur lui.

— "James... je veux qu'on en parle quand je reviendrai."

Il hoche la tête lentement, mais je peux lire l’incertitude dans ses yeux.

— "Je t'attends," répond-il, sa voix basse, presque résignée.

Sans un mot de plus, je franchis le seuil, encore partagé entre le désir de m'expliquer avec lui et l'urgence de sortir de cette situation. Il n’a pas intérêt à bouger de là...

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