CHAPITRE 16.1 * JAMES

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

REALITE


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J.L.C


♪♫ CAN’T GET YOU OUT OF MY HEAD - GLIMMER OF BLOOMS ♪♫

Une volute de fumée monte lentement dans le ciel, se dissipe en spirales délicates au grè de la brise. Le chant des oiseaux, mêlé au murmure de la ville qui s’éveille, crée un fond apaisant. Je me tiens là, sur le balcon de Victoria, clope au bec, essayant de remettre un peu d’ordre dans ma tête. Le calme environnant contraste violemment avec ce que je ressens au fond de moi.


Le balcon, baigné par la lumière douce du matin, est un petit havre de paix, un cocon soigneusement aménagé par Victoria. L'été dernier, il était encore presque vide. Pourtant, l’air porte toujours le parfum de la lavande qu’elle fait pousser près de l’entrée. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette, laissant le vent disperser l’arôme du tabac.


La décoration ici reflète parfaitement Victoria : naturelle et sophistiquée à la fois, comme tout son appartement. C’est un écho à sa personnalité, douce et posée, sensuelle et lumineuse, un brin bohème. Le brise-vue en canisse préserve une intimité discrète, transformant l’espace en un refuge accueillant. Des plantes vertes alignées avec soin dans des pots en céramique ou suspendues dans des filets de macramé témoignent de l'attention qu’elle y accorde. Un sécateur abandonné sur un rondin de bois, improvisé table basse, en est la preuve. Les lanternes en fer et les guirlandes lumineuses promettent une ambiance féerique à la nuit tombée.


Je l’imagine là, assise dans le fauteuil suspendu, un livre à la main, baignée par les derniers rayons du soleil couchant. Les nombreux coussins éparpillés, aux couleurs chatoyantes, sont une invitation silencieuse à venir se prélasser ici. Ou bien... je peux aussi visualiser un autre scénario : Victoria étendue sur le sol, éclairée par la lueur de la lune, nue, son corps sous le mien, au milieu de cet écrin dans la ville. Je secoue la tête, essayant de chasser cette image. Il faut que j’arrête de fantasmer sur elle en permanence ! Mais, mes pensées dérivent instantanément vers elle, là, juste sous la douche, à quelques pas...


On n’a jamais fait l’amour sous la douche : l’expérience serait purement inoubliable. L'idée de la rejoindre là-bas me dévore. Sentir l’eau chaude couler sur nos corps entrelacés, sa peau, toujours si douce, devenant glissante sous mes doigts. Je caresserais sa nuque, cette zone que je sais être terriblement sensible chez elle, et mes mains se perdraient dans ses cheveux humides. Elle basculerait sa tête en arrière, exposant sa gorge délicate, et j’y déposerais mes lèvres, sentant son souffle devenir plus court, ses mains se refermant sur mes épaules pour se maintenir.


Je m'imagine l’effervescence de l’eau renforçant celle de nos corps enfiévrés, les gouttes éclatant en une pluie vibrante contre le carrelage froid. Ce contraste, entre la fraîcheur des carreaux et la chaleur de notre étreinte, m'électrise rien que d'y penser. Je l’entends presque gémir, murmure mon nom, ses ongles plantés dans ma peau, ses lèvres avides des miennes. La vapeur nous envelopperait, brouillant les contours de nos silhouettes, créant une bulle intime. Je la connais, elle voudrait garder les yeux ouverts, cherchant ce lien, cette connexion qui dépasse le simple désir. Et moi, je voudrais prolonger ce moment, le rendre mémorable. Je la tiendrais fermement contre moi sous ce déluge brûlant, enlaçant son corps tremblant jusqu’à ce qu’elle se perde complètement dans ses sensations.


Je la prendrais lentement, par-derrière, ses mains plaquées contre la paroi de verre, l’eau ruisselant le long de ses courbes, s’attardant au creux de ses reins. Entendre sa voix se briser sous l'effet du plaisir, la voir se fondre dans ce que je lui ferais ressentir, me remplirait d'une extase indescriptible. Et elle me rendrait tout au centuple, toujours. Rien que d’y penser, je deviens dur, la tension monte, irrépressible.


L’image de Victoria sous la douche s’imprime sous mes rétines et provoque une réaction immédiate en moi. Mon cœur s’emballe, et la chaleur du désir me consume, rendant chaque respiration plus laborieuse. Je serre les dents et me mords la lèvre, essayant de contenir l’incendie qui se propage. C’est pour échapper à cette tentation incessante que je suis sorti fumer, pour essayer de retrouver un semblant de contrôle face à cette envie inextinguible de toujours la toucher, la sentir, être avec elle, ou... en elle.


Je passe une main nerveuse dans mes cheveux pour me reprendre. Ce qu’elle fait de moi, c’est... indicible. Je me perds, complètement, je me laisse emporter. À chaque fois que je suis près d’elle, je me retrouve à lutter contre mes propres instincts. Avec Victoria, tout est amplifié, démultiplié, terriblement érotique. Ces pulsions incontrôlables pour elle me font réaliser à quel point elle me rend vivant, sensible. C’est comme si chaque instant avec elle exacerbait, vivifiait mes sensations, me faisant oublier tout ce que je croyais savoir, à la foi sur moi, et sur elle.


Parce que j’ai perdu pied tout à l’heure, dans sa cuisine. Ça m'a frappé d'un coup, comme une vague qui te prend par surprise et te laisse sans défense. L'intensité de ce que j’ai ressenti m'a enflammé, brouillé mes pensées, et avant même que je m'en rende compte, j'allais la prendre contre ce foutu mur, sans une once de retenue. Ce n’était plus moi qui agissais, mais une impulsion triviale qui gouvernait tout de moi. Bon sang ! Ce n'est pas ce qu'elle attendait de moi, elle me l'a dit. Son regard, teinté de déception, m’a transpercé. La culpabilité me ronge encore. Comment ai-je pu franchir cette ligne ? J’ai laissé mes instincts prendre le dessus, la force de mon envie éclipsant la douceur et la passion que je sais pourtant lui offrir. J’ai oublié que c’est elle, Victoria, pas une femme quelconque avec qui je m’envoie en l'air sur un coup de tête. Putain, quel con !


Dès notre première fois, j’ai su que je voulais lui faire l’amour et pas juste la baiser comme toutes les autres. Il y a quelque chose de profondément différent avec elle, quelque chose que je ne devrais jamais perdre de vue, même dans les moments les plus fiévreux. Il ne s'agit pas seulement de désir, mais d'une connexion, d'une intimité qui va au-delà du simple acte physique. J'ai laissé cette vérité m'échapper, et ça me déchire.


Je m’en veux et je me promets d’être plus à l’écoute de son corps et de dominer mes putains de de tendances à la Cro-Magnon. J’y suis toujours arrivé jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours réussi. J’ai veillé à ce qu’elle soit comblée, à respecter ses limites. Alors, qu’est-ce qui m’a pris ? La peur de la perdre pour de bon ? Bordel, chaque erreur devient une montagne à gravir pour regagner sa confiance et son respect.


Je tire une dernière bouffée, essayant de me persuader que je peux rester maître de moi-même. Mais la vérité, c’est que tout en elle m’enivre et que je ne suis jamais aussi vulnérable qu’en sa présence. Je me demande si j'ai bien fait de tout lui avouer, de lui montrer mes faiblesses, de lui dire que je l'aime, alors que je ne suis même pas foutu de me maîtriser. J'ai peur qu'elle me voie différemment maintenant, qu'elle hésite à me laisser revenir dans sa vie. Parce que je sais qu'elle mérite mieux que ça, mieux que moi dans cet état...


L’éclat de la braise s’éteint dans un nuage de cendre lorsque j’écrase ma cigarette. Je prends une profonde inspiration, tentant de chasser les pensées tumultueuses qui me tourmentent. Mais, alors que je me retourne pour gagner l’appartement, je vois Victoria passer dans le salon, enveloppée dans une simple serviette rose, orange, saumon, ou peu importe, on s’en fou ! Mon regard est tout de suite captivé par la vue de ses courbes à peine dissimulé, tandis qu’elle pénètre dans la chambre sans en fermer la porte. La serviette, bien trop courte, accentue chaque mouvement délicat qu’elle fait. Ses cheveux encore mouillés tombent en ondulations soyeuses autour de ses épaules, capturant la lumière du matin d’une manière presque magique. Elle me regarde et me sourit timidement, ses joues s’empourprent aussitôt. Pense-t-elle à moi comme je pense à elle en ce moment ? Je me force à détourner les yeux, mais mon esprit est déjà en ébullition et c’est peine perdue.


Sa peau, encore rosée de la chaleur de la douche, contrastait vivement avec l’élégance naturelle de son apparence. Même dans cette simplicité, elle était irrésistible. Ses épaules dénudées… la douce cambrure de ses hanches... la manière dont la serviette se drapait autour d’elle tout en dévoilant des fragments de sa peau lisse et dorée... Tout réveille en moi une fièvre torride que je tente de réprimer de toutes mes forces depuis tout à l’heure. Merde et merde et remerde ! Je gémis presque de frustration ! Putain, sérieusement… elle me tue…


C’est comme si chaque fibre de mon être se rebellait, hurlant pour elle, pour cette proximité que je ne peux atteindre sans me sentir accablé par ma propre faiblesse. Je suis déchiré entre le besoin viscéral de la posséder et la honte écrasante de céder à une telle ardeur. Putain, je dois être meilleur que ça. Je me maudis intérieurement. Je suis l’esclaves de mon désir, incapable de résister à cette tentation. Putain, elle est où ma dignité ! Entre ses cuisses, bordel !


Je reviens me poser un instant contre la balustrade du balcon. Je ferme les yeux et m’envoie un million de claques mentales. Ressaisis-toi bon sang ! Je prends une profonde inspiration, me concentrant sur le froid du métal sous mes mains. Je me répète que je dois être un homme différent, un homme capable de respecter les limites et de construire quelque chose de vrai avec Victoria.


Et petit à petit, dans cette tempête intérieure, une résolution claire émerge. En cet instant, je me promets de vénérer son corps, d’en faire un autel où je me perdrai dans une adoration silencieuse. La vision d'elle en serviette, à peine couverte, est une tentation sublime que je suis déterminé à respecter. Je veux lui offrir tout ce que je n’ai pas su lui donner plus tôt, tout ce qu’elle mérite, sans plus jamais oublier que c’est elle, Victoria, la femme dont je suis amoureux. Je dois effacer les erreurs du passé et construire un futur où je pourrais enfin lui offrir ce qu’elle désire vraiment : une connexion authentique et une passion maîtrisée.

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