CHAPITRE 24.6 * JAMES

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

J.L.C

♪♫ ... ♪♫

Son parfum m’enivre. L’odeur douce de son shampoing se mêle à la fragrance subtile et naturelle de sa peau. Ma main glisse sur sa joue. Mon pouce repousse délicatement une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. Ses yeux se ferment, et elle frémit sous mon contact. Quand elle les rouvre, le désir pétille dans ses prunelles. Je me penche vers elle, mon souffle chaud survole son front, puis descend le long de l’arête de son nez pour venir caresser la pulpe de ses lèvres.

Sa respiration rapide trahit l’impatience qu’elle tente de réprimer. Ses doigts, toujours accrochés à ma veste, se resserrent. La tension entre nous grandit, amplifie nos sensations. Chaque effleurement provoque une décharge sensuelle. Victoria se hisse sur la pointe des pieds pour que nos bouches qui s’attisent, se rejoignent enfin dans un baiser tendre. Ce baiser est la clé qui déverrouille les prochaines heures et, je l’espère, toutes celles qui suivront, jusqu’à ce que la nuit devienne éternité.

Chaque contact est une déclaration de notre désir mutuel, un mélange parfait de nostalgie et de nouveauté. C’est comme une reconnexion à quelque chose de fondamental, de précieux, qu’on avait cru perdu.

Victoria intensifie le baiser, et une seconde supplémentaire suffit pour que tout bascule. Une vague de chaleur m’envahit alors que je l’attire un peu plus près, en pressant ses hanches contre les miennes. Nos langues se mêlent, joueuses et curieuses. Ses ongles rampent sur mon dos, ses doigts s’accrochent à mon T-shirt. Ma main derrière sa nuque, l’autre creusant ses reins, je suis incapable de résister à la pulsion de la sentir encore plus près, jusqu’à ce que chaque millimètre de nos corps se touche.

Je me cale contre le muret, enroule fermement mon bras autour de sa taille pour l’encourager à se positionner entre mes jambes. Je n’aurais pas dû faire ça. Nos silhouettes sont parfaitement alignées, si bien que je ne peux plus masquer mon érection. La dureté de mon désir pousse contre son bassin… Merde, et Vi qui répond avec une fougue palpitante, qui se presse, se frotte encore et encore…

Non. Pas ici. Pas comme ça. Je ne tenterais pas le diable en pleine rue ce soir. Mais le frisson est irrésistible. L’interdit, l’envie dangereuse de céder sur le champ… Tout est si excitant. Le goût de ses lèvres, ses gémissements retenus, tout en elle réveille une fièvre torride. J’ai besoin de calmer la situation.

Je pivote avec douceur mais fermeté, inversant nos positions, sans cesser de l’embrasser langoureusement. Victoria se retrouve dos contre le muret, ses mains agrippent mes épaules pour me retenir contre elle. Cette nouvelle posture me permet de tempérer un peu nos mouvements, d’interposer un semblant de distance entre nos corps en feu.

Mon front se pose contre le sien, et je hume profondément sa peau vanillé, essayant de ralentir le tumulte qui déferle en moi. Ses yeux, toujours remplis de désir, cherchent les miens avec une intensité qui me désarme. Elle m’estime en fronçant les sourcils, étonnée ou soucieuse. Je souris. Elle fait la moue. Je prie pour qu’elle mette ça sur le compte du whisky et pas sur le fait que je lutte comme un diable pour ne pas lui arracher ses vêtements ici même, la plaquer contre ce mur sans ménagement et céder à des instints beaucoup moins honorables.

Ma tentatrice enroule ses bras autour de mon cou, s’approche de ma bouche avec une audace délicieuse. Elle y dépose un baiser tendre. Je fais de même, captivé par son charme magnétique.

— James ? halète-t-elle.

L’entendre prononcer mon prénom de cette manière fait voler en éclats ma détermination.

— Victoria ?

Sa voix est suave, la mienne, rauque. On continue ce badinage : un ballet de lèvres qui se frôlent, hésitent, se dégustent. Tantôt je l’embrasse ; tantôt, je temporise, la maintenant en suspens. Elle me rend la pareille, nos soupirs se mélangent dans cette danse polissonne. Mais, jouer a ses limites. Au bout d’un moment, je finis par forcer le passage, plongeant ma langue dans sa bouche, abandonnant un peu plus mes réserves. L’un contre l’autre, l’un dans l’autre, nos émotions se traduisent en rythme et en mesure. C’est plus qu’un simple attrait physique ; c’est un engagement solennel que je prends de l’aimer, la chérir, la protéger, la vénérer même. Je veux reconstruire ce qui a été brisé, ne plus jamais autoriser les non-dits nous séparer.

Finalement, à bout de souffle, je me recule, garde mon front appuyé contre le sien. Je cherche son regard et y découvre une lueur joyeuse pleine d’espoir, de réconciliation.

— Je t’en fais la promesse, murmurè-je, je donnerai tout pour être avec toi. Je suis tien depuis le premier jour, Vi.

La déesse dans mes bras cueille mon visage entre ses paumes, m’embrasse encore une fois et se love tendrement dans le creux de mon épaule.

Comment ai-je pu ne pas remarquer qu’elle pleurait ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que, quand elle finit par se détacher, je m’empresse de chasser par des baisers les quelques larmes qui se faufilent le long de ses joues.

Elle me laisse faire, silencieuse, les paupières closes. Puis, sans un mot, elle inspire profondément, comme pour évacuer tout ce trop-plein d’émotions. Quand elle les rouvre, c’est une nouvelle étincelle que j’y découvre. Quelque chose a changé. Elle me fixe avec une intensité dévorante, comme si elle avait pris une décision.

Ses mains explorent mon torse jusqu’à mes abdominaux, et je sens à nouveau la brûlure de son contact à travers le tissu de mon T-shirt. Elle se mord légèrement la lèvre, un mélange de défi et de supplication. Son souffle s’accélère, devient audible. Mon pouce dessine un cercle apaisant sur sa hanche, tandis que mon autre main repose contre le muret, un fragile point d’ancrage.

Elle pousse doucement son bassin contre le mien, testant les limites de ma volonté. Avant que je ne puisse réagir, effaçant toute distance, comme si elle aspirait à nous faire fusionner. Ses doigts trouvent ma ceinture et, d’un geste aussi audacieux que naturel, elle tire dessus, me harponnant complètement contre elle.

— Je ne veux plus attendre James. Ici ou ailleurs, qu’importe ! murmure-t-elle à mon oreille, sa voix devenue rauque de désir.

Quoi ? Non, je… rêve ! Je déglutis faiblement. Le contraste entre la tiédeur de ses larmes et cette soudaine détermination me trouble. Mais, je suis pris dans l’étau de ses bras et je sens mon cœur s’emballer, seconde après seconde. Cette femme forte qui se dévoile est une révélation. Je devrais être en train de freiner cette danse périlleuse, mais son aplomb m’embrase.

Alors que ses doigts continuent de tracer des ruisseaux de lave sous mon t-shirt, le long de ma ceinture jusqu’au renflement de mon pantalon, je tente tant bien que mal de rester maître de moi-même. Mais, à chaque soupir qu’elle émet de sa bouche libertine, à chaque regard passionné qu’elle me lance, ma résistance s’érode. Je suis à la fois l’architecte de mon propre désir et la victime de son appétit insatiable.

Le monde autour de nous disparaît, se réduit à notre bulle d’intimité. Pourtant, une partie de moi crie que nous flirtons avec le danger.

Elle dépose une kyrielle de baisers le long de ma mâchoire. Sa langue descend doucement jusqu’à ma clavicule, laissant dans son sillage une traînée de feu. Je m’aggripe aux pierres derrière elle, parce que, si mes mains s’attardent sur son corps, je vais la déshabiller en plein milieu de cette foutue rue. Chaque caresse qu’elle m’offre est une flamme, mais une partie de moi, toujours en alerte, cherche un seau d’eau pour éteindre l’incendie.

Ma beauté aux cheveux d’or m’enveloppe entièrement de sa chaleur. Mon esprit, lui, vacille, entre vertige et tentation. Une part de moi se débat, l’autre s’enlise dans cette passion incandescente qu’elle attise à chacun de ses mouvements. Et surtout dans celui qu’elle s’apprête à accomplir : glisser ses doigts sous mon pantalon et parcourir ma verge tendue. Malgré moi, je la saisis par les épaules, jetant des regards nerveux dans toutes les directions. La rue semble déserte, mais chaque ombre, chaque bruit lointain me fait sursauter. L’idée qu’on puisse être supris me rend fou… mais putain, qu’est-ce que ça m’excite. La contradiction dans mon cerveau me fait presque rire.

— Vi…, dis-je d’un ton presque implorant.

Elle me coupe en m’embrassant avec fougue et en pressant ma queue un peu plus fort. Mon corps me crie de tout lâcher, de suivre le mouvement, mais… Dieu, que j’ai chaud, que j’ai mal, que j’ai… envie de maudire cette foutue retenue qui me fait jouer à l’équilibriste. Une petite voix — celle du bon sens, bordel — me rappelle où on est, mais le frisson qui parcourt mon échine efface toute logique.

Cette femme… Elle est incroyable, imprévisible, et pourtant, je ne peux m’empêcher d’être surpris. Elle qui, d’habitude, aime tant garder le contrôle… ce qu’elle me propose là, c’est insensé ! Une liberté presque sauvage, un abandon total. C’est à la fois envoûtant et déstabilisant.

Cette facette inédite de Victoria m’émeut profondément, mais j’ai un drôle de pressentiment : elle cache quelque chose, un feu qu’elle n’a jamais laissé transparaître aussi ouvertement. Ce moment suspendu m’ébranle autant qu’il me séduit.

Alors que son désir se déchaîne comme un ouragan, le mien s’effrite sous la pression de ses attentes… Roi du monde ou ado pris en flag… Merde, Victoria qu’est-ce que tu fais de moi ?!

Chaque mouvement de son corps contre le mien me fait vaciller, comme si je me tenais au bord d’une falaise, le vide m’attire avec une promesse de délice et de danger. Pourtant, quelque chose au fond de moi me retient, m’ordonne de ne pas perdre de vue ce qui est vraiment important.

Lorsque nos lèvres se séparent à contrecœur, je la fixe un instant. Qu’est-ce qui l’amène à s’abandonner de la sorte ?

— « A ghràdh », on ne peut pas faire ça ici. Ce n’est pas ce que tu m’as demandé, d’ailleurs…

— Non, mais c’est ce que je veux, là, tout de suite.

Elle déboutonne mon pantalon, fait descendre la fermeture éclair. Le froissement du tissu semble résonner plus fort que tout, comme un rappel que la moindre indiscrétion pourrait nous trahir.

Malheureusement, pour ma raison, Victoria ne me laisse aucun répit. Ses gestes sont implacables, ses doigts inquisiteurs serpentent avec audace, se faufilent sous l’élastique de mon boxer, saisissent ma hampe avec une fermeté qui m’enflamme. Ses lèvres, chaudes et humides, se collent à ma peau, là, juste au-dessus de ma clavicule, et cette langue, friponne et déterminée, qui remonte le long de ma gorge et vient titiller ma bouche… Tout se mélange, tout se brouille. La pression de ses mains sur ma virilité est… parfaite. Son doigté impudique est si précis, exquis, hypnotique, qu’il me conduit inévitablement au bord du précipice.

Elle ne bouge presque pas, si ce n’est la sensualité de son art qui m’engloutit dans un tourbillon d’extase. Si un passant nous surprenait, il ne pourrait qu’imaginer deux amants innocents, simplement enlacés, sans se douter une seconde de notre manège lubrique.

Mes pensées se disloquent, mes neurones, en fuite, mes sens, éteints, pendant que ses doigts glissent, explorent, me ravagent lentement, mais sûrement. Me voilà suspendu entre deux réalités : l’une qui me crie de résister, l’autre qui m’entraîne dans la folie de l’instant.

Elle veut que je cède, je le sais, et putain, je suis à deux doigts de craquer, pris dans les mailles de cette ferveur dévorante. Quel homme pourrait encore se croire maître de son destin face à cette incarnation de beauté, de grâce et de puissance ? Mon corps lui appartient déjà, et peu à peu, ma volonté se dissout dans cet enchevêtrement de passion et d’hystérie. Je suis à sa merci, et bordel, je me réjouis !

Je prends une profonde inspiration en serrant les dents pour contenir l’orage qui gronde. À ce rythme, dans moins d’une minute, je serai à bout, prêt à jouir dans sa main. Je refuse cette issue facile, cette satisfaction éphémère. Je veux vivre ce moment, cette montée de désir, avec elle, pleinement. Pas dans une fuite solitaire, qui ne laisserait qu’une frustration brûlante. Non, je veux la prendre, la sentir dans chaque fibre de mon être, la posséder tout entière.

Mon cerveau carbure et soudain une illumination ! La solution, une évidence : la Cour des Consuls ! L’hôtel est situé à seulement quelques centaines de mètres. C’est un cinq étoiles réputé dans lequel j’ai déjà séjourné. C’est là que je veux l’emmener. Là où l’abandon de nos corps sera partagé, là où je pourrai l’aimer comme elle le mérite, sans retenue, sans honte.

Je glisse mes paumes le long de ses bras, attrape ses poignets avec délicatesse pour l’écarter et refais mon pantalon machinalement. Puis, je murmure à son oreille, haletant :

— Vi, j’ai une meilleure idée. Suis-moi.

Je lui prends doucement la main, l’entraîne avec moi. Le chemin qu’on emprunte, égayé par les lumières scintillantes de la ville, semble promettre des retrouvailles plus privées, loin de ce coin de rue, dans un endroit où, l’intimité sera reine, où l’amour sera roi. Chaque pas fait monter l’anticipation, m’invite à croire que cette nuit, notre nuit, ne fait que commencer.

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