CHAPITRE 25.1 * JAMES

8 minutes de lecture

ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

L'APPEL DU DESIR

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J.L.C

♪♫ ELECTRIC — ALINA BARAZ (avec KHALID) ♪♫

Je marche à grands pas, entraînant Victoria à ma suite, le rythme de notre course s'accélère à mesure que l'adrénaline pulse dans nos veines. Chaque foulée résonne dans mon esprit, un écho de la tension palpable qui nous unit. L’air frais de la nuit frôle nos peaux échauffées, mais la clameur de notre étreinte audacieuse persiste, brûlante et insistante. À mes côtés, Victoria avance avec assurance, fermement cramponné à nos doigts entrelacés. Je ne cesse de l’observer à mesure que nous avançons et je ne peux m'empêcher de remarquer les signes de notre précipitation : ses mèches folles qui valsent à chaque enjambée, la teinte rosée qui s’installe sur ses joues, sa bouche entrouverte, sa respiration saccadée et, surtout la lueur de désir qui pétille au fond de ses yeux.

Emportés par l’urgence, on contourne des passants à la hâte, saute des trottoirs avec agilité, traverse des rues sans considération pour les passages piétons ou les feux rouges. Elle me suit sans hésiter, notre complicité se renforçant mètre après mètre.

Il nous faut à peine quelques minutes pour voir l’hôtel se profiler. Lorsqu’on franchit l’arche en pierre rouge de l’entrée, une montée d'excitation et d'anticipation fait battre mon cœur plus fort. Nous pénétrons dans la cour intérieure, où les clients du 46, le bar de l’hôtel, s’attardent encore, savourant la douceur de la nuit. Ce lundi soir, l’atmosphère est intime, paisible, en dépit des quelques curieux qui nous épient à notre passage. Je me redresse, ajustant ma posture, tandis qu’un coup d'œil rapide à Victoria me rappelle à quel point elle est séduisante dans son impatience.

Connaissant les lieux, je me dirige directement vers la réception. Mon whisky fait partie des sélections du 46 et du Cénacle — le restaurant gastronomique rattaché —, avec lesquels je collabore depuis un moment. Rien d’étonnant à ce que la réceptionniste me reconnaisse aussitôt et me gratifie d’un sourire chaleureux en me saluant par mon nom. Son regard se fait légèrement plus intrigué quand elle remarque Victoria. Je ne suis jamais venu accompagné ici.

— “Bonsoir, Monsieur Cameron. Madame. C'est un plaisir de vous revoir parmi nous. Que pouvons-nous faire pour vous ?” m’accueille-t-elle avec la révérence due au standing de l’établissement et en s’adressant à moi en anglais.

—“Bonsoir. Je vais avoir besoin de votre plus belle suite”, réponds-je sans ambages, toujours en anglais.

— “Pour combien de nuits, Monsieur ?”, s’enquiert-elle.

— “Juste pour celle-ci”, répliquè-je en prenant un instant pour jauger sa réaction.

L'hôtesse tapote rapidement sur son ordinateur tandis que je tourne la tête vers Victoria, légèrement en retrait. Elle est occupée à examiner les lieux avec un air émerveillé. Il est vrai que l’établissement est un petit bijou d’architecture néo-classique installé dans deux hôtels particuliers datant du XVIIIe siècle. La décoration raffinée et intemporelle alterne harmonieusement touches contemporaines et éléments d’époque, mettant ainsi en valeur le prestige et l’histoire de cette ancienne résidence de ville.

Le magnifique escalier en fer forgé, un incontournable des lieux, attire immédiatement tous les regards. Victoria semble fasciné par le jeu de lumières et de design émanant des majestueuses suspensions modernes qui, telles des étoiles scintillantes, descendent du haut plafond, orné de rosaces et d’arabesques, pour nous plonger dans une atmosphère féérique.

Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres quand je constate que l’endroit semble l’enchanter. Je saisis doucement sa main pour attirer son attention. Elle pivote et me sourit. Mais déjà, l'hôtesse s’éclaircit la voix, m’extirpant de ce moment complice et me rappelant clairement la raison de notre présence ici. Elle affiche une légère grimace d'excuse.

—“Je crains que notre chambre Deluxe ne soit pas disponible, Monsieur. Il nous reste néanmoins plusieurs suites Junior, si cela vous convient.”

— “Très bien. Nous nous en contenterons sans problème.”

Glissant mon bras autour de la taille de Victoria, je l'enlace doucement, savourant cette proximité. Elle colle son corps au mien avec une tendresse fébrile. Son souffle chaud effleure ma peau alors qu’elle lève les yeux vers moi, son désir non assouvi transparaissant sans équivoque. Je sens son impatience vibrer dans l’espace entre nous, un murmure silencieux d’envie et de promesse.

Toujours parée d’un sourire professionnel, Tiphaine, comme l’indique son badge, poursuit :

— “Très bien, je m’en occupe immédiatement. Dois-je faire monter vos bagages ?”

Victoria prend la parole, une lueur malicieuse dans le regard.

— “Nous n’avons pas de bagages,” explique-t-elle, jouant de son anglais à la perfection.

— “Parfait. Si cela vous intéresse, notre spa est à votre disposition à partir de demain matin. Vous pourrez profiter de soins relaxants avec des pierres précieuses ou des massages à base de plantes. Nos installations incluent un hammam et des salles de traitement baignées de lumière naturelle. L’espace fitness est accessible 24h/24 également.”

— “Merci pour vos recommandations. Massage et hamman, c’est un programme qui a l’air très agréable, non ?”, dit Victoria en coulant un regard complice dans ma direction, le jeu du chat et de la souris déjà bien engagé. “J'imagine que ce serait encore mieux à deux,” ajoute-t-elle espiègle.

Ses paroles semblent polies, mais le désir palpable entre nous est bien plus pressant que les promesses de relaxation.

—“Si ça te tente, pourquoi pas”, je réplique doucement, avec un sourire subtilement suggestif, laissant mon regard et ma posture trahir mes véritables intentions. “Mais pour ce soir, nous avons déjà tout ce qu’il nous faut”, je renchéris en serrant un peu plus sa taille.

—“Comme il vous plaira”, commente cordialement notre hôtesse avant de nous expliquer : “Le petit déjeuner, bien sûr, est inclus dans votre suite. Il est servi dans notre espace lounge de 7h00 à 10h30. Il est composé de produits frais, faits maison et locaux.” Elle marque une pause, son regard pétillant d’intérêt, mais c’est le corps de Victoria pressé contre le mien qui capte tout le mien. “Souhaitez-vous vous rendre au bar ? Monsieur Paul serait enchanté de vous accueillir, Monsieur Cameron.”

J’esquisse un sourire poli, Victoria en fait de même. Mais mon esprit est ailleurs, obnubilé par l’idée de me retrouver enfin seul avec elle. Et vite.

— “Pas ce soir, merci. Je passerai rendre visite à Monsieur Paul demain,” je conviens sur un ton respectueux. “Pour l’heure, nous préférerions simplement gagner notre chambre, je vous prie.”

La réceptionniste acquiesce avec professionnalisme et finalise les détails sur son écran. Elle nous informe que la suite Junior qui nous est attribuée se situe au troisième étage, avec vue sur la cour intérieure. Elle dépose ensuite une clé en bronze sur le comptoir en marbre.

— “Voici votre clé, Monsieur Cameron. La suite est prête pour vous. N’hésitez pas à nous solliciter pour toute demande”, conclut-elle avec une touche de chaleur dans sa voix.

Je saisis le sésame rapidement en adressant mes remerciements à l’hôtesse avant d’inviter Victoria à me suivre. Un frisson d’excitation parcourt ma peau alors que je lui fais signe, galamment, de me précéder dans l’ascenseur. Laissant derrière nous les murmures apaisants du hall de réception, je savoure l’atmosphère plus intime que nous offre ce petit espace confiné.

Je la dévisage, captant la lueur d’urgence dans son regard. L’anticipation est telle que la tension dans l’air est électrique. Aussitôt les portes refermées et à peine ai-je le temps d’appuyer sur le bouton de notre étage, que la femme de mes rêves m'aggrippe par la nuque et capture ma bouche dans un mouvement presque désespéré, absordant un râle de plaisir qui remonte de ma gorge instantanément. Ses doigts s’emmêlent dans mes cheveux tandis que je glisse mes mains sous son t-shirt, la chaleur montant d’un cran. Victoria est avide de sensations et je compte bien les lui donner. Elle me presse contre la paroi, nos corps collés l’un à l’autre et j’en profite pour attraper ses fesses d’une poigne ferme.

— “James. J’ai besoin de toi. Maintenant", murmure-t-elle contre ma bouche, .

Je perçois l'ordre caché dans ses mots, comme une invitation à ne pas attendre. Dès que les portes s’ouvrent sur le hall désert, je l’extirpe de l’ascenceur pour l’adosser contre les lourdes portes en bois massif. De hautes fenêtres laissent entrevoir la cour illuminée par la lueur des réverbères, créant un contraste entre la clarté des murs et l’obscurité environnante. Victoria se cambre instantanément vers moi.

Nos lèvres se rencontrent avec une avidité inextinguible, chaque baiser éveille en nous une pulsion animale. Mes mains explorent sa taille, ses hanches, alors qu’elle s’accroche à moi, ses doigts s’enroulant dans mes cheveux, tirant doucement.

Je tente de trouver mes repères pour nous mener en vitesse dans notre suite mais chaque pas est une excuse pour nous perdre dans nos caresses. À cette allure, nous serions presque capables de faire l’amour en plein milieu de ce couloir éclairé seulement par les douces lumières intérieures.

Dans notre hâte, nous heurtons un petit guéridon, provoquant un vacarme inattendu qui résonne dans le silence de l’hôtel. Je jette un regard furtif autour de nous, conscient des autres pensionnaires dont la tranquillité est dérangée par notre remue-ménage lubrique. Mais l’exaltation de l’instant balaye mes pensées, et je resserre mon étreinte autour de Victoria, déterminé à ne pas laisser ce petit incident nous freiner.

L’ardeur de notre appétit rend le monde extérieur flou, et je l’entraîne, encore plus impatient, tout en lisant les noms des chambres à mesure que nous avançons dans le couloir sans cesser de nous embrasser, encore et encore. Les plaques dorées scintillent sous la lumière tamisée, mais mon cerveau a du mal à se concentrer tant la passion de Victoria me fait perdre la tête. Sa langue chatouille la mienne avec audace et provocation et ses mains sont partout à la fois, surtout déjà sur ma ceinture, puis soudain dans mon boxer. Je stoppe net et siffle entre mes dents.

— “Vi”, dis-je dans un souffle.

Elle ne recule devant rien, enchaînant les assauts sans relâche. Victoria est pressante, fougueuse, déchaînée. Elle me sourit triomphale en empoignant ma verge tendue. Je ferme les yeux un instant pris par le vertige de la passion. En les rouvrant, enfin je la repère, la suite Renaissance. Plus que quelques pas et je pourrais enfin faire l’amour à cette déesse qui enivre tous mes sens et me laisse en proie à une cupidité vorace. Je sais déjà tout ce que je veux lui faire et tout ce que je veux qu’elle fasse. Le scénario de notre nuit ensemble se déroule à l’infini derrière mes pensées embrasées. Encore faudrait-il qu'on entre dans cette fichue chambre !

Je repousse gentiment la main de Victoria avant de la mener jusqu’au battant de la suite. Lorsque son dos rencontre la surface dure, elle s’aggrippe à ma veste et m’attire brutalement, obligeant nos lèvres à se percuter avidement. Déjà, elle hisse sa jambe sur ma hanche et nos sexes se rencontrent, seulement séparés par l'étoffe de nos pantalons. Je l’embrasse à pleine bouche en pressant mon bassin contre le sien, histoire de lui faire comprendre à quel point je la désire avec force, mais à condition qu’elle me laisse ouvrir cette foutue porte !

Je mets fin à notre baiser, presque suppliant :

— “Vi, laisse-moi juste deux secondes pour ouvrir”.

Mon regard se perd alors sur sa poitrine qui se lève et s’abaisse, son souffle haletant se mêlant au mien, créant une symphonie des coeurs. Elle me lance un sourire de défi mais m’encourage à agir. D’une main tremblante, je parviens enfin à insérer la clé dans le gâche. La serrure claque, et la porte s’ouvre avec un grincement réjouissant, révélant, notre sanctuaire.

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