CHAPITRE 26.4 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE


V.R.S.de.SC

♪♫ RIVER —​​​​​​​ BISHOP BRIGGS ♪♫

Alors que je fais face à nos vérités, une idée audacieuse germe en moi. Il me demande de lâcher prise, et je ressens cette irrépressible envie qu’il me laisse entrer, qu’il m’admette pleinement dans sa défaillance. Et si l’abandon nous connectait cette nuit ? Si, pour tester la viabilité de notre couple, pour mettre à l’épreuve notre lien, je nous entraînais dans un jeu sensuel ? Un jeu où la confiance et la tentation s’entrelacent, où l’unité se construit. Ce pourrait être l’éveil d’une nouvelle dimension où désir et fragilité se rencontrent, nous permettant de découvrir qui nous sommes l’un avec l’autre.

Peut-être que cet abandon pourrait me conduire quelque part où je pourrais m’autoriser à être moi-même, sans retenue, sans peur. Mais pour ça, il faut que j’accepte l’imprévisible, que je redéfinisse mes limites, traverser ce seuil de doute, pour embrasser l’inconnu. Ce soir, je dois laisser mes émotions guider mes gestes, sans chercher à tout contrôler. Je vais offrir à James cette part de moi qui est prête à tout pour lui, prête à franchir des barrières pour que notre relation devienne plus forte, plus vraie.

Les battements de mon coeur résonnent comme une mélodie enivrante maintenant que j’ai pris ma décision. A chaque seconde qui passe, je sens une conviction nouvelle émerger en moi.

Mes lèvres trouvent les siennes avec une douceur sauvage. Il répond à mon baiser avec une intensité qui me fait frémir. Sa bouche se jette sur la mienne, avide, profonde, empreint d’une urgence silencieuse. Ses mains glissent sur ma peau, se posent fermement sur mes reins, creusant la courbe de mon dos pour m’approcher davantage de lui, de sa chaleur.

Je me laisse guider par ce flot de sensations, puis, lentement, je le fais reculer vers le banc capitonné trônant au pied du lit, le mène avec une délicatesse maîtrisée, mais pleine d’intentions. Il s’y installe et tente de m’attirer sur ses genoux, mais je me recule, esquivant son contact avec une certaine assurance.

Je me dirige d’abord vers la lampe de plafond, éteignant l’éclairage brutal qui nous environne, plongeant la suite dans une obscurité plus douce. Puis, je vais allumer les appliques murales derrière le lit. L’ambiance devient plus feutrée, plus intime, adoucit les contours. L’air se remplit d’une tension suave. Je me retourne vers lui, et un léger sourire effleure mes lèvres.

Je m’avance lentement jusqu’à me placer juste devant lui, au centre de la pièce. Débout, figé dans la pénombre de la chambre, j’observe l’homme de mes rêves qui me fixe avec une intensité capable d’ébranler le temps. Ses yeux saphir glissent sur moi comme une brise glacée, provoquent un frisson qui me traverse de la tête aux pieds. Chaque souffle accroît cette effervescence palpable entre nous. Le jeu de séduction prend forme, une danse délicate entre mes désirs à demi avoués et mes craintes cachées.

L’impatience est toujours là. Elle brûle en lui et fait écho à celle qui bouillonne en moi. Mais je nous retiens. Je vois bien à son torse qui se soulève, à la crispation de ses poings, à ses doigts qui s’enfoncent dans le revêtement gris de l’assise, et même à la tension de sa mâchoire, que James est au bord de l’implosion. Ses narines s’évasent imperceptiblement à chaque inspiration, trahissant l’effort qu’il déploie pour contenir sa fièvre, et ses lèvres, serrées, frémissent d’une hâte qu’il tente de masquer. Il lutte pour ne pas céder à l’envie de me renverser sur-le-champ sur le matelas et, j’avoue que je ne suis pas en reste. Pourtant, même si le désir me consume tout autant, je dois m’en tenir à mon plan.

Tout en lui appelle à l’action, mais je le fais languir. Sans un mot, mes doigts se dirigent vers le bouton de mon jean. Avec lenteur et maîtrise, je l’ouvre. L’atmosphère dans la pièce se réchauffe. Mon souffle s’accélère tandis que le tissu descend sous le regard fixe de James qui décortique mes moindres faits et gestes comme on surveille le lait sur le feu. Le silence entre nous palpite et ce sont uniquement nos corps qui communiquent dans cette chorégraphie confidentielle.

À chaque centimètre révélé, l’air frais de la chambre s’immisce sur ma peau brûlante et les sensations sont encore plus vives. Quand enfin le pantalon tombe au sol, laissant apparaître mon sous-vêtement noir, une onde de chaleur dévastatrice me traverse. Avec une langueur délibérée, je me penche pour m’en dégager et enlever mes chaussettes, mais… je modifie légèrement l’issue de cette scène.

Je lance un sourire complice, un sourire qui cache l’hésitation qui s’insinue dans mes pensées. L’excitation grappille du terrain, mais une voix intérieure m’alerte. Comprend-il les nuances de mon manège ? Est-il conscient que, pour moi, garder le contrôle dans cette situation est aussi effrayant que de le perdre ? Ce qui est peut-être un peu contradictoire, comme toujours…

Alors, je m’avance vers lui et m’arrête tout près, posant délicatement mon talon sur son genou pour l’inviter silencieusement à participer. C’est un échange tacite, un équilibre de pouvoir que nous appréhendons ensemble. Dans ce jeu, je lui laisse l’espace de prendre les devants, mais c’est moi qui décide de quand et comment. Parce que j’en ai besoin, sinon, je ne suis plus tout à fait moi…

Il comprend immédiatement. Ses mains se lèvent pour saisir ma cheville avec grâce et douceur. Quand ses doigts entrent en contact avec ma peau, mon corps vibre tout entier. Il retire une première chaussette et je lui tends l’autre pied. Il répète le geste, avec une dévotion presque religieuse. La concentration sur son visage est hypnotisante et prouve bien que ce n’est pas simplement un acte anodin, mais une exploration de mon pouvoir sur lui et de sa propre soumission à l’instant.

Je lui souris, plus ouvertement cette fois, sentant une cohésion profonde se tisser entre nous. On mesure nos fragilités, sonde les limites de notre confiance mutuelle. Pourtant, avant que l’intimité ne s’installe, je m’écarte hors de sa portée, rompant la proximité.

Ses sourcils se froncent, mais son expression se mue très vite en un sérieux intense. Un long soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’il s’accoude au matelas derrière lui, prenant une posture nonchalante, feignant une patience qu’il n’a plus vraiment. Mais je le vois bien : il sait que dans cette partition exaltée, chaque note doit tinter à l’unisson. Ce que je lui donne, il me le rend à chaque geste, chaque œillade enfiévrée. Nous sommes deux à explorer nos désirs, nos fantasmes, entre séduction et vulnérabilité qui se rencontrent, s’affrontent et se répondent.

De la manière la plus élégante possible, je retrousse mon T-shirt le long de mon ventre, de mes seins, avant de le faire passer par-dessus ma tête. Ma chevelure se répand autour de mon visage en cascade. Le vêtement rejoint le jean déjà au sol et je me délecte du regard affamé de James qui ne perd pas une miette de mon effeuillage.

Mes paumes parcourent chaque courbe de mon corps. Mes doigts survolent le coton de mes sous-vêtements, frôlent la bordure en dentelle de ma culotte avant que je ne les remonte vers ma poitrine puis ma gorge. Je soulève mes cheveux tandis que la bouche exquise de James s’entrouvre et que sa langue vient humecter la chair pulpeuse. Je lui adresse un sourire taquin, capturant ses yeux enflammés qui éveillent tous me sens. Mes mains continuent de glisser jusqu’à la base de ma nuque. Je me mordille les lèvres et il laisse échapper un léger sifflement érotique entre ses dents.

Ce soir, dans cette chambre d’hôtel que James nous a réservé, je veux prendre mon temps, lui faire perdre la tête, l’envouter autant qu’il m’enchante. Je suis consciente de ma féminité, de l’emprise que j’ai sur lui, et cette perception me donne un sentiment de pouvoir qui m’excite au plus haut point.

D’un mouvement sensuel, je libère mes cheveux qui retombent le long de mon dos. Je balance mes hanches sciemment en avançant vers lui et je savoure la sensation d’être observée, mon corps mis en valeur par l’éclairage tamisé. Cette suite, tout en nuance de blanc, gris et noir, à la fois baroque et contemporaine, luxueuse et moderne, se marie parfaitement à la dualité de notre situation. Le cuir, le marbre et le béton face au coton, la laine et la fourrure. La douceur et la dureté. La délicatesse et la violence. Je ne peux choisir. Je veux tout.

— A ton tour James ? je lui intime alors, d’un voix basse, mais subtilement provocant.

Je glisse le paquet de cartes entre ses doigts. C’est une bataille voilée, un étalage de dames de pique et de roi de cœur, dans tous les sens et à chaque coin de lèvres. Mais il y a bien plus à abattre que des mains ce soir : nos corps et nos âmes. Les atouts, je les garde pour moi. On se sent désarmé seulement quand le cœur n’y est plus, mais je veux être tout à lui.

L’espace d’une seconde, il semble déconcerté et me dévisage, mais le feu de la tentation prend rapidement le relais. Un sourire espiègle apparait, comme s’il venait de déchiffrer quelque chose d’essentiel.

— Ah, mais il te reste encore quelques bouts de tissus à enlever, mo banrigh. Le spectacle est loin d’être fini, me lance-t-il malicieusement.

Je ris doucement avant de lui rétorquer, ma voix chargée de sous-entendus :

— Chaque chose en son temps…

Ses yeux s’accrochent aux miens, et je perçois une intensité presque prédatrice dans son regard. Pas d’hésitation, juste une patience calculée, tel un chasseur qui attend le moment parfait pour fondre sur sa proie. Il relève le défi avec un éclair de satisfaction, et c’est plein d’assurance, comme s’il était déjà sûr de son coup, qu’il se redresse, prêt à prendre place sur le terrain.

— Et que veut dire ce… nouveau surnom ?

— Ma reine… mais j’aurais très bien pu te dire : mo leannan (ma chérie), mo bhòidhchead (ma beauté), mo bhean-nighe (ma petite fée), m'aingeal (mon ange), m' ionmhas (mon trésor), mo bhean fiadhaich (ma femme sauvage).

Chaque syllabe, murmurée dans une langue qui m’échappe, coule comme une incantation sur ma peau, éveillant une chaleur troublante. À mesure qu’il les prononce, il se lève avec lenteur sans me quitter du regard. Il avance, pas à pas, et la distance qui nous sépare s’efface. Ses paroles tracent un sentier invisible entre nous. Son sourire qui mêle convoitise et complicité ponctue chaque mot. Lorsqu’il est enfin devant moi, tout près, les sons deviennent plus doux et plus intenses, comme s’ils n’étaient destinés qu’à moi, à cet instant précis. Je saisis la main qu’il me tend, mes doigts effleurent les siens alors qu’il m’entraîne vers le banc. Je me laisse guider avec délice et m’installe avec nonchalance. Prenant sa place, je le fixe, impatiente et déjà fébrile.

James se retourne, sa silhouette se découpe dans les lueurs pâles de la suite. Ses épaules larges et puissantes, qui se devinent sous le tissu de son T-shirt, attirent immédiatement mon attention. Pour moi, elles incarnent la plus grande séduction d’un homme, un symbole de force et de protection, un manifeste de ce qu’il peut offrir. Lorsqu’il commence à le retirer, son dos se révèle dans toute sa splendeur, exposant la beauté brute de sa morphologie. Je déglutis, ne pouvant m’empêcher de penser à la sensualité extrême de ce geste si simple. Je le regarde avec admiration et émerveillement comme on contemple un paysage ancien et majestueux qui raconte son histoire à travers ses formes. Pas besoin d’imaginer quoi que ce soit, tout est là. James est une matérialisation parfaite de mes attentes, de mes fantasmes. Et si tant est que ce soit possible, mon désir pour lui croît de plus belle. Sans m’en départir, je croise les jambes et appuie mes mains à plat derrière moi, ajustant ma posture pour mieux apprécier ce spectacle.

Mon amant dépose son T-shirt sur le fauteuil en cuir marron devant la fenêtre, puis tire lentement les lourds rideaux de brocart. Au moment même où il pivote vers moi, où ses yeux de braise déchire mon âme, mon souffle se coupe et l’oxygène de la pièce semble se raréfier. L’atmosphère change aussitôt. Puis, ma respiration se débloque et s’accélère face à cette énergie brute et silencieuse. À présent, je peux voir chaque parcelle de son torse, la définition de ses muscles, la ligne de ses abdominaux, le contour de ses pectoraux. Ces poils, bien que discrets dessinent un chemin stimulant qui disparaît sous le bord de son pantalon. Ce mélange fascinant de puissance virile et de sensualité précipite mon cœur dans un galop infernal.

Habillé, James possède cette allure rare, une combinaison déconcertante de désinvolture et de sophistication, qui le rend infiniment plaisant à mes yeux. Mais nu, oh mon Dieu… Son corps d’Apollon est un délice sans fin. Son aura rappelle celle d’un lion, captivante et dangereuse. Je me sens irrésistiblement attirée, presque à implorer d’être prise dans ses griffes, comme une proie consciente de son destin. Je sais que beaucoup de femmes vendraient leur âme au diable pour passer une nuit avec lui. Et comme je jalouse celles qui ont eu ce privilège.

Le sexe avec James c’est… tout. Electrique, euphorique, cathartique. Je me suis sentie comblée de toutes les manières possibles, transportée dans un état de bonheur sauvage, de passion fusionnelle, d’extase brute et de joie intense. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai frémi comme jamais. Rien d’étonnant à ce qu’une fois de plus, je sois là, consumée par le désir, prête à m’abandonner à sa domination, à laisser ma volonté se dissoudre dans l’exaltation de sa présence. Il est ce buisson ardent venu enflammer mes terres intérieures, brûlant sans jamais me réduire en cendres, égayant chaque recoin de mon être d’une lumière incandescente, sauvage et divine.

Et dire qu’on se prépare à faire l’amour sans que rien n’entrave notre plaisir direct, pour la toute première fois. James m’a assuré qu’il était safe, qu’il s’est fait testé, et je suis réglé comme une horloge quand il s’agit de mon cycle. Aucun risque. L’expérience ne pourra qu’être encore plus intense, c’est certain. Peau contre peau et rien d’autre. Une vague d’excitation, une promesse de délices à découvrir, et chaque fibre de mon être vibre à l’idée de cette union.

Je me laisse aller à une observation minutieuse et gourmande : l’œuvre d’art encré sur son biceps, et les autres plus discrètes comme la liste de coordonnées sur son avant-bras gauche ou l'initiale sur l'intérieur de son poignet ; sa ligne en V si sexy ; cette cicatrice qui va de sa côte droite jusqu’à son aine, vestige d’un accident de surf. Juste sous son aisselle gauche se niche une tache de naissance en forme de flamme, semblable à celle sous mon omoplate, bien que James dise que la mienne ressemble plutôt à une feuille.

Et voilà qu’il passe sa main sur son menton, caressant sa barbe naissante d’un geste à la fois réfléchi et provocateur. Mon lion a clairement conscience de l’effet qu’il a sur moi et qui est instantané : un soubresaut parcourt mon corps, j’ouvre la bouche et je me tortille pour trouver une position plus confortable, ou peut-être simplement pour atténuer cette tension qui s’empare de moi.

Je n’ai jamais connu de partenaire tel que lui. Mes anciens amants avaient tous leur charme, certes, mais rien en comparaison avec l’homme qui me fait face. Je me demande si c’est dû aux phéromones, ces substances chimiques invisibles que nous émettons tous, sans même nous en rendre compte. Elles jouent un rôle subtil, mais crucial dans l’attraction humaine, et agissent comme des messagers silencieux qui transmettent notre compatibilité biologique.

D’autres l’ont-elle ressenti, ont succombé à cette attraction magnétique, ou suis-je la seule à être piégée par ce sortilège ? Non, je n’ai rien d’unique. Il doit avoir cet effet sur toute la gent féminine, voire masculine. Cette pensée m’agace et m’attriste à la fois.

Je n’ai pas de complexe à l’égard de mon corps. J’ai appris à l’aimer, malgré ces petites imperfections qui me titillent à l’occasion : une peau trop réactive et pas tout à fait lisse ; des lèvres pas assez pulpeuses, quelques kilos en trop dont je ne parviens pas à me débarrasser. Rien qui nécessite une chirurgie, mais plutôt un engagement envers moi-même. Je me trouve belle, pas parfaite, mais assez séduisante pour susciter des regards admiratives, parfois juste concupiscents. Certains hommes se retournent sur mon passage, mais je ne m’en formalise pas, car au fond, ils ne me définissent pas. Je sais que je ne suis pas qu’un corps et un joli minois. J’apprécie davantage les compliments élégants et sincères, ceux qui valorisent mon charme, mon intelligence, plutôt que ceux basés sur ce que mère Nature m’a donné. Pour l’heure, je suis convaincue que James aime ce qu’il voit et ça me suffit.

Mon alpha retire ses chaussures avec ses pieds, son intérêt toujours rivé sur moi, brûlant d’une intensité qui fait grimper la température de la pièce. D’un mouvement sûr et très viril, il dénoue sa ceinture en cuir, la fait glisser lentement autour de sa taille avant de la déposer soigneusement sur le fauteuil.

Attentive pour ne pas dire hypnotysée, mes pensées s’égarent. Physiquement, James m’a plus au premier coup d’œil. Emotionnement, il m’a conquise à notre premier rencart. Et sexuellement, il y a tout de suite eu une alchimie. Le combo gagnant. Il transcende mes préférences et capte mes regards, mon esprit et ma volonté. Chaque geste, chaque mot qu’il prononce me transporte dans un monde où l’ordinaire devient extraordinaire, où les possibilités semblent infinies. Ce bel écossais n’est pas seulement un homme ; il est une expérience sensorielle, une combinaison parfaite d’éléments qui me font désirer non seulement son corps, mais aussi son essence, son âme.

Il revient vers moi, tel un félin, ses muscles saillants révélés par l’éclat des lumières tamisées. D’un mouvement langoureux, ses mains rampent le long de son torse, de son ventre, s’arrêtent au niveau de la taille de son pantalon. Il m’observe, savourant à son tour ma concentration et la façon dont mes yeux s’attardent sur chaque détail de sa silhouette. Il baisse la tête m’invitant discrètement à me focaliser sur ses doigts qui s’attaquent au bouton et à la fermeture Eclair. Il suspend soudain à nouveau son geste, relevant le menton pour croiser mon regard. Les ombres dansent sur son visage, accentue la courbe de ses lèvres, l’éclat de ses prunelles sous ces longs cils noirs. Son air, à la fois joueur et mystérieux, me captive, rendant chaque seconde d’attente presque insupportable.

Il ouvre légèrement la bouche et sa langue râpe contre ses dents. Puis, il me sourit, comme un adversaire qui vient de remporter la partie. Un gambit audacieux, un carré d’as dans la manche. Il me lance une œillade en coin. Dieu, je fonds…

Alors que je m’apprête à le rejoindre, impatiente, fébrile, dépliant déjà mes jambes, il me stoppe d’une expression faussement sévère, en secouant de la tête, impitoyable.

— C’est toi qui as voulu jouer, Victoria, me lance-t-il de sa voix basse et contrôlée.

Il a raison. Je me recale, en humectant mes lèvres sèches avec le peu de salive qu’il me reste, le goût de l’anticipation se mêlant à mon désir. D’un signe théâtral, je l’incite à poursuivre sa séance de déshabillage. Le metteur en scène donne le clap à son acteur. Le pouvoir est entre ses mains. Souhaitant, sans aucun doute, me faire revivre la même attente insoutenable que je lui ai imposée plus tôt, James prend tout son temps pour enlever son pantalon. Il coince ses paumes sur le haut de son vêtement avant de le descendre le long de ses cuisses, dévoilant un boxer noir qui souligne ses hanches. Il s’arrête à mi-hauteur, me lance un sourire narquois qui propulse mon pouls à mille à l’heure. Il m’allume, je le mérite. Il finit par retirer le tout et les balance négligemment dans un coin. Plus de rangement soigneux.

James est désormais presque entièrement dénudé, ne portant plus que ses sous-vêtements, tout comme moi. Le halo doré émanant des appliques murales dans mon dos magnifie chaque muscle tendu et chaque courbe de son corps. Son regard exprime une promesse muette de ce qui est à venir. C’est le point de non-retour.

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