CHAPITRE 26.5 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
V.R.S.de.SC
♪♫ GOLD - CHET FAKER ♪♫
Je sais que rien ne pourra plus nous arrêter cette nuit. Ici et maintenant, dans la suite Renaissance de la Cour des Consuls, dans ce cadre luxueux et raffiné. Un appel ? Je l’ignore. Une tempête ? Je la brave. Un doute ? Je le balaye. Un incendie ? C’est nous qui l’aurions déclenché.
James attend, patient, mais manifestement intéressé par ce qui va suivre. L’air se charge d’électricité.
Il s’avance vers moi, déterminé et irrésistible, mais moi, au comble de mon excitation, je me sens toujours d'humeur joueuse. Son désir se calque sur le mien tandis que je l’observe progresser, consciente que chacun de ses pas amplifie l’intensité de cette scène au ralenti.
Lorsqu’il se trouve à portée de main, je décide de créer un moment de suspense. Avec un sourire espiègle, je l’arrête en posant mes orteils sur son abdomen, aussi légère que possible, mais aussi ferme que nécessaire. La chaleur de sa peau se diffuse à travers la plante de mes pieds. Il s’immobilise immédiatement, ses yeux s’écarquillent de surprise, mais un sourire ravissant nait sur ses lèvres. Mes membres se balancent sur son torse, procurant des caresses subtiles, à la fois tendres et suggestives. Je suis captivée par l’éclat enflammé de ses pupilles dilatées.
Ses paumes se déplacent paresseusement vers mes chevilles, déjà prêtes à rompre ce contact délicat. Cette réaction accroît ma fébrilité et je me laisse emporter par l’amusement. Avec un petit claquement de langue, je lui intime de ne pas bouger. Il trépigne d'impatience, mais c’est moi qui détiens les clés de la situation et je ne suis pas prête à flancher comme une fleur. Son regard se fait plus intense et ses lèvres s’entrouvrent alors qu’il goûte l'air, trahissant son empressement à passer à la vitesse supérieure. Quant au mien, il en dit long : je savoure ce contrôle et j'étire de main de maître ce moment où chaque seconde devient une éternité de délices. Ses muscles ventraux se tendent sous ma pression, ses doigts frémissent d’envie, mais je ne lâche rien. L’attente est une torture délectable, et il le sait.
— Il te reste encore un bout de tissu sur le corps, je lui signale, taquine, reprenant sa réplique de tout à l'heure.
— Chaque chose en son temps, non ? me rappelle-t-il d’une voix rauque, avec un sourire aux lèvres.
Je le fixe droit dans les yeux, mon timbre à peine plus qu'un murmure, tandis que mes orteils effleurent son tronc, glissant lentement jusqu’à son entrejambe.
— Oui, et il est temps, James.
Là, sous le coton noir, le renflement de son désir se révèle, et, dans un geste fluide, je lui prodigue une caresse suggestive, douce, mais accentuée, éveillant l’intensité croissante entre nous. Un son rocailleux s’échappe de sa gorge. Il déglutit. Ses doigts tressautent. Il est à ma merci.
Sans rompre le contact visuel, je le pousse, l’obligeant à reculer d’un pas. Je repose mes pieds au sol et adopte une posture lascive et invitante.
— Enlève tout..., dis-je dans un souffle, submergée par l’envie de le voir entièrement sous mon emprise.
James réagit tout de suite, une détermination brûlante marque ses traits tendus. Ses yeux sont de feu. Sa mâchoire est de marbre. Il se dépouille de son boxer sans se faire prier davantage. L’image de sa virilité s’imprime sur mes rétines. Son sexe, déjà en érection, me laisse l’eau à la bouche. Totalement obnubilé, j’ai vaguement conscience de le lorgner, et le désir brouillant ma capacité à suivre, je suis à demi ailleurs, lorsqu'il m'interpelle :
— Dois-je te rappeler que tu n’es toujours pas nue, Victoria ?
— Hum... quoi ? murmuré-je, comme sortie d’un rêve éveillé, mes pensées absorbées par la vision de son corps offert à ma vue.
— J’attends, Vi. Tu comptes bouger ou je dois venir te déshabiller moi-même ? Parce que, si tu continues à me mater ainsi, je ne donne pas cher de ta lingerie fine.
Un sourcil interrogateur, il se redresse, prêt à prendre les choses en main.
— Désolée, j’étais... occupée, j'ajoute, sans me soucier de dissimuler le fait que je le reluque, éhontément.
Avec une grâce un brin précipitée, mes doigts défont les attaches de mon soutien-gorge dans mon dos. Mais, contrairement à mon amant impétueux, je me prélasse dans l'instant. Je maintiens le tissu devant moi, un bras replié, et dégage les bretelles, une à une, comme un rituel silencieux. Je ne quitte pas mon prédateur des yeux.
Muscles crispés, regard de braise, air grave et solennel, chaque détail de son anatomie et de son expression témoigne d’une tension palpable, le flair du chasseur. Son aplomb et sa confiance frôlent la rupture, comme une bête prête à bondir. Mon lion, affûté, a trouvé une proie qui sait jouer de son charme. Voilà que les rôles s'inversent, la dynamique bascule. Je le tiens dans mes griffes.
Quand je retire complètement mon haut, le lançant avec une précision calculée à ses pieds, sa réaction est instantanée. Ses prunelles noires se fendent et un grognement barbare remonte de sa gorge, comme un avertissement grondé dans la nuit. Il admire ma poitrine, enfin libre, avec une avidité qu’il ne cherche même plus à dissimuler. La manière dont sa mâchoire se carre et la veine saillante dans son cou trahissent des signes irréfutables de lutte contre ses instincts, de tentatives vaines de retenir sa nature sauvage.
Depuis que nous sommes entrés dans cette chambre, tout a été une succession d'étincelles qui a nourri le feu passionné de notre désir. La complicité qui a résulté de notre effeuillage nous permet d’aborder la prochaine étape avec une ardeur renouvelée et une connexion renforcée.
Je veux qu’il me découvre sous un nouveau jour, celui de notre présent qui se mêle désormais à notre passé embrouillé et rempli de regrets. Il est important qu’il me voie telle que je me prépare à devenir avec lui : ouverte, attentive, patiente et compréhensive. James doit se libérer, se défaire de ses chaînes, se mettre à nu devant moi, pour que cette vulnérabilité m’inspire à faire de même. C’est ainsi que le respect naitra, que la confiance se redynamisera.
Ce moment partagé doit se transformer en une exploration qui sublime notre avenir. La séduction est mon allié, tout comme ma féminité et mon assurance. Il doit comprendre que je suis disposée à m'investir, mais qu’il doit m’en donner l’occasion sans me repousser par peur de me blesser ou de m’avilir. Cette nuit doit être une expérience intense et mémorable qui nous unira bien au-delà des circonstances.
Alors qu’il demeure là, totalement nu, sa respiration devient plus profonde et plus rapide. Je bascule en arrière sur le lit, pose mes coudes derrière moi pour m'appuyer. Lentement, j'écarte mes jambes, abandonnant toute réserve et révélant chaque courbe de mon corps avec une audace affirmée.
Son regard ardent erre sur ma silhouette. Son admiration me saisit, déclenchant une rafale d’adrénaline qui parcourt mes veines à toute allure. Je me laisse envelopper par son enthousiasme, puis, avec une innocence feinte, mon murmure, à peine audible, résonne comme une invitation claire, une promesse de prolongement de ce jeu érotique.
— Tu veux bien m'aider ?
James secoue la tête en souriant, mi-agacé, mi-amusé. Mais... aussitôt dit, aussitôt fait. En un éclair, il se penche au-dessus de moi, un genou entre mes jambes, un poing calé sur le matelas près de mon flanc. Prêt à m'embrasser, je l'arrête pourtant lorsque, au dernier moment, je tourne le visage, offrant mon cou en guise de récompense.
Son souffle tiède caresse ma peau avant que ses lèvres n'y déposent leur empreinte, douce, mais brûlante de férocité, parasitant en une seconde tous mes sens. Une de ses paumes trouve refuge derrière ma nuque, renforçant la proximité. Le contact me fait frémir, un soupir m'échappe alors que le plaisir, vif et indomptable, se propage comme une vague ardente dans chaque fibre de mon être.
Ce vertige, aussi troublant qu’euphorisant, m’arrache un sourire franc, puis un rire éclatant, chargé d’une audace complice et délibérée, comme une provocation à laquelle il ne pourra que répliquer. Je me cambre vers lui, frotte une de mes jambes contre la sienne. L’éruption de sensations menace de balayer mes dernières résistances. Dans un souffle, je susurre à son oreille un message des plus explicites :
— C’est un peu plus bas que tes services sont requis.
Ce n'est plus un homme que j'ai contre moi, mais un animal. C’est dans un grognement primitif qu’il me répond en se mettant debout devant moi. D'une main fiévreuse posée sur mon ventre, il m'incite à m'allonger puis me tire au bord du matelas. Ses paumes, rugueuses et énergiques, prodiguent une pression délicieuse le long de mes membres jusqu'à ce que ses pouces sculptent mon aine. Un gémissement s'échappe de sa gorge quand il plonge sa tête vers moi.
De mon amant accroupi, je ne distingue plus que ses cheveux mi-longs qui effleurent ma peau. Je sens sa barbe frotter contre ma cuisse avec une douceur étonnante, tandis que ses baisers remontent de mon genou à mon entrejambe avec une précision parfaite, déliant mes muscles et éveillant chaque nerf dans leur sillage. D'abord tendres et légers, ils deviennent de plus en plus torrides à mesure que sa bouche insolente s'aventure vers mon intimité. La combinaison de son doigté fervent, de ses poils chatoyants et de ses lèvres agiles crée une symphonie de sensations qui me transporte vers des rivages paradisiaques. Je me cramponne à la couette derrière moi. Et quand, enfin, il finit par débusquer ma culotte, c’est une explosion d’extase qui m’envahit et je soupire d’aise en m’arc-boutant avidement.
Il m’embrasse par-dessus le tissu déjà trempé, propageant une chaleur enivrante à travers tout mon être. Je projette ma tête en arrière tandis que mes orteils se replient sur eux-mêmes. Je me sens comme un glaçon fondant au soleil, me liquéfiant sous son désir brûlant. Mon souffle s’accélère encore lorsque ses doigts intrépides se faufilent le long des bords du sous-vêtement. James me dévisage, guêtant mon signal avant de poursuivre. Il est plus que temps.
En réponse, je soulève mon bassin pour l'encourager à retirer le dernier rempart qui se dresse entre nous. Il s’exécute aussitôt. La friction de sa main contre ma peau me donne la chair de poule. L'instant d'après, il est de nouveau debout devant moi, ma lingerie dans son poing, tandis que je suis complètement nue, à moitié avachie entre le banc et le matelas.
Il me scrute, mais son expression est presque douloureuse. Puis, avec une lenteur qui exacerbe l’attente, il attrape sa verge, la serre doucement dans sa paume. Il maintient son regard ancré sur moi, extériorisant sans vergogne son excitation mordante, mais aussi, en plus nuancé, un semblant de contrôle.
L’air ambiant est saturé et la pièce devient presque une entité à part entière. Le tableau est tellement érotique que j’ai l’impression de perdre la raison. Le spectacle de ses doigts qui entrent en mouvement autour de son membre me fascine. Mes lèvres s'humidifient automatiquement. Chaque pression exercée, chaque muscle de son corps qui se tend m'envoûte davantage.
Sa timbre s’élève, presque trop tranquille, chaque mot se déployant sur sa langue comme un secret.
— À quel point tu aimes... jouer, a gràidh ?
Je ne suis pas certaine de ce qu’il a en tête, mais, mon Dieu, oui, je suis prête à jouer. Son poing s’affaire toujours langoureusement sur son sexe et je déglutis.
— Qu'est-ce que tu proposes ?
J’aurais voulu que ma voix porte l’assurance d’un défi, mais elle trahit une faiblesse insoupçonnée, se tordant en une supplication qui m’échappe malgré moi.
Les paroles qu’ils prononcent alors sont claires et sans équivoque, chargées d'une autorité et d'une puissance qui me laisse pantoise.
— Prends-moi dans ta bouche.
Le regard de James ne quitte pas le mien, mais sa main est maintenant immobile. Mon souffle se coupe. L’ordre qu’il vient de donner se réverbère sur les murs de la chambre, comme une note suspendue dans l’air. Je le dévisage attentivement et, au milieu de son désir évident, je perçois autre chose. Comme s'il n'était pas tout à fait sûr de lui, comme si sa demande cachait une hésitation sous l'apparence de la désinvolture. Ses yeux trahissent un doute furtif qui contraste avec la force de ses mots.
Ce moment de fragilité ébranle mes certitudes, mais se rapproche dangereusement de mes attentes initiales. Il se livre à moi. Sa sollicitation, loin d’être une tentative de me dominer, s'entrelace avec une forme de confiance. James se libère. Mais c’est parce que je le veux — que j’en meurs d’envie même — que j'accède à sa requête avec enthousiasme et dévouement.
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