CHAPITRE 26.6 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE


V.R.S.de.SC

♪♫ ... ♪♫

Je me lève, prête à m’exécuter. Mes paumes trouvent leur place sur son torse, chaud et ferme sous la pulpe de mes doigts. À mon contact, son corps frémit et il serre les dents. Alors, voilà où il en est lui aussi… Le pouvoir que j’exerce est indéniable et une vague de satisfaction m’assiège. Je prends une profonde inspiration pour m’aider à assimiler cette domination. Avec une lenteur calculée, je caresse et griffe ses pectoraux, ses abdos, jusqu’à son nombril, puis, plus bas encore, son bas-ventre. Son sexe pulse lorsque je le recouvre et l’emprisonne dans mon poing. Mon pouce imprime des cercles sur son gland qui perle et mon amant se racle la gorge en capturant mon regard. L'océan qui me surplombe est déchaîné par la force de notre désir.

James glisse sa main dans mes cheveux, là, juste derrière mon oreille. Ses doigts s’enroulent délicatement dans mes mèches tandis qu'il se penche vers moi. Son souffle chaud frôle mon front quand il hume mon parfum. Je ferme les yeux un instant, me laissant enivrer par sa propre odeur musquée, profonde et entêtante. Ses lèvres effleurent ma tempe, déposant un baiser léger, presque imperceptible. Le contraste entre notre passion brute et cette tendresse infinie m'embrume l'esprit. Ma poitrine se serre. Ce n’est pas uniquement la luxure qui parle ici, mais nos cœurs qui battent à l'unisson, discourent d’une manière que la chair seule ne saurait exprimer.

Je me positionne lentement, accroupie devant lui, mes paumes rampant sur son corps avec une lenteur calculée, survolant chaque courbe, chaque muscle, savourant leur texture. Mes doigts glissent sur sa peau, traçant des chemins invisibles, avant de se camper sur ses hanches. Le jeu de pouvoir entre nous atteint son paroxysme. L’instant est suspendu, presque onirique, alors que je me prépare à l’englober, à le prendre dans ma bouche, à assumer à fond ce contrôle qui, paradoxalement, m’engloutit tout entière.

Ce ne sera pas la première fois. J’ai déjà goûté à l’intensité de ce moment avec lui. L’extase qui se cache dans ce geste audacieux, ce préliminaire si intime qui me donne une maîtrise totale, mais aussi une sensation de vulnérabilité, sont autant de contrastes que j’apprécie. Ça n’a pas toujours été le cas.

En vérité - et James n'en saura jamais rien - une réalité douloureuse est tapie derrière cette reddition. Lors de chacune de mes relations à long terme, j'ai dû me faire violence avant d'accéder à cette demande, à force de persuasion interne. Mais je savais au fond de moi que chaque acte de cette nature m'appartenait, et que je n’étais pas prête à le dispenser sans réserve. Par contre, aucun de mes coups d'un soir ou de mes aventures passagères n'a eu droit à cette dévotion. Ils ont bien sûr poursuivi cette idée fixe, avec plus ou moins d'insistance ou de subtilité : quel homme résiste à une fellation ? Ils devaient se faire une raison, mais jamais ils n'ont perçu la résistance que je leur opposais ni les motifs qui me poussaient à esquiver. Je suis devenue experte en bons prétextes ou en propositions tout aussi fantasmées qui les faisaient dévier de cette manie. De toute manière, j'étais plus déterminée à garder la main qu'à leur accorder ce qu'ils désiraient.

Jusqu'à James. Quand j'y pense, je me surprends moi-même. Avec lui, j'ai cédé à cet appel par non parce que je m'y sentais obligée, mais par envie. Une envie de contrôle, de saisir ce problème à bras-le-corps et d'y trouver enfin une forme de puissance. Car jamais je n'y ai pris de plaisir auparavant, juste un sentiment viscéral de dégoût envers moi-même, une déchirure profonde qui m'a noué les entrailles pendant des années. Mais avec James, c'était différent. C'était comme une sorte de libération, une réappropriation de cette part de ma sexualité qui m'a été volée.

Alors, sans plus de résistance, je place délicatement ma main autour de sa verge. Mes doigts explorent la chaleur et la texture de sa virilité. Je lève les yeux et nos regards se verrouillent. James siffle entre ses dents et rejette sa tête en arrière quand j’effectue un léger va-et-vient. Je souris, galvanisé par sa réaction, avant de finalement abaisser mes lèvres vers son membre. L'instant où elles rencontrent sa peau est un déferlement de sensations. Je le goûte pleinement. Sa respiration devient erratique sous le choc de mes caresses, puis je l'entends pousser un râle.

Ses paumes viennent instinctivement se poser sur mes cheveux. Quand soudain, il les écarte abruptement, tirant sur quelques mèches. Je m'arrête dans mon élan, ma bouche encore entrouverte autour de son sexe dur et velouté. J'essaie de comprendre la raison de son retrait. James semble déstabilisé. La mâchoire serrée, il ouvre et ferme ses poings dans un geste de frustration. On dirait qu’il lutte contre une pulsion et que ses émotions menacent de déborder.

Je me recule un peu.

— Tout va bien ?

James déglutit et bafouille, presque embarrassé :

— Oui. Excuse-moi. Je... je ne voulais pas... te brusquer.

Qu'entend-il par là ?

Je le regarde avec une interrogation muette, tentant de percer son hésitation.

C'est ma faute. Je m'y prends surement comme une quiche. Je ne fais pas les choses comme il faut. J'avais pourtant l'impression d'être dans le bon. Mais est-ce que ça lui plaît ? Est-ce qu’il trouve ça agréable, ou est-ce que je suis en train de lui faire... mal ? Peut-être que mes gestes sont trop précipités, trop maladroits. Ceci dit, lors des fois précédentes, il n’avait pas paru gêné, au contraire. Bon, c'était il y a des mois, mais quand même...

Je secoue doucement la tête, essayant de chasser ces pensées, mais elles m'assaillent, me font douter de moi-même. Mes yeux se posent sur lui. Je me mords la lèvre, attendant une réponse qui m’éclaire.

— Si je fais quelque chose de travers...

James me coupe illico :

— Pas du tout ! Non !

Il semble presque paniqué, ses pupilles s’ouvrent un peu plus grand. Puis, un sourire radieux ensoleille ses traits, balayant mes hésitations. Ses mains se tendent vers mon visage, comme pour effacer l’incertitude qui flotte entre nous.

— Tu es parfaite, mo chridhe. C’est juste… Je ne voulais pas que tu croies que je cherche à prendre l’ascendant. Et franchement… Si tu continues ainsi, je risque de perdre le contrôle de mes gestes.

Ses justifications m’enivrent. Lentement, je fais courir ma langue le long de son gland, traçant un chemin brûlant sur son sexe. Le frisson est visible sur tout son corps et James échoue à terminer sa phrase. Malgré lui, ses yeux trahissent un éclat lubrique. Le conflit entre son désir de succomber et son instinct de retenue fait rage en lui. Alors, je souris davantage. Il résiste et moi, je m’apprête à redéfinir son plaisir à ma façon. Je m'agenouille complètement.

— Tu n’as pas à t’excuser, murmurè-je en le regardant droit dans les yeux. Fais ce que tu veux, quand tu veux. Je te fais confiance.

En maintenant le contact visuel, d'un simple signe de tête, je revendique silencieusement ma volonté de continuer. Percevant mon message clair, il passe tendrement sa main sur ma joue et ma mâchoire avant de saisir mes cheveux, les rassemblant en une queue de cheval improvisée. Sa prise, bien que ferme, est empreinte de dévotion et de respect.

Je le prends à nouveau dans ma bouche avec une détermination retrouvée. Mes lèvres glissent le long de sa longueur, lentement, avec fluidité et maîtrise. Ma langue explore chaque relief, s’attarde sur les points les plus sensibles, déguste chaque millimètre, cartographie ce territoire de luxure.

J’alterne les rythmes et les pressions, m’amuse à lui offrir tantôt des caresses légères, presque fantomatiques, tantôt des succions affirmées, qui le font vaciller sur ses appuis. Parfois mes dents égratignent sa peau, juste assez pour déclencher un sursaut mêlé de plaisir et de surprise. Sa dureté emplit ma gorge lorsque j'ose des gâteries plus gourmandes, avant de revenir à des baisers plus sages.

Chaque spasme, chaque soupir étouffé impulse mes initiatives et je me concentre sur ses réactions pour ajuster la cadence. Bien que ses doigts se crispent de temps à autre, il ne me force pas. Je dirige le ballet intime, maîtresse du moment. Mon soleil se plie à ma volonté : il n’est qu'un spectateur subjugué par le pouvoir que je détiens sur lui.

Désireuses de prolonger ce contact, mes mains papillonnent sur ses cuisses athlétiques, tâtent la courbe ferme de ses fesses musclées, sillonnent ses abdominaux sculptés. Son corps est mon autel et, en fervente admiratrice, je me fais une joie de l’honorer.

Petit à petit, son souffle se fait plus erratique, son ventre se contracte sous mes paumes. Les bruits suaves et humides de ma bouche se confondent avec ses soupirs graves et rauques, créant une symphonie sensuelle qui résonne dans la pièce. Ses doigts se resserrent dans mes cheveux, fermes mais sans jamais perdre leur douceur contrôlée. À mesure que l’intensité monte, notre connexion fuse et tisse un réseau invisible composé d'étincelles qui explosent en un éclat unique et de fils incandescents qui s'élancent à l'assaut de nos cœurs.

Je continue à varier la pression de mes lèvres, à moduler mes mouvements. Titiller, aguicher, pousser à la limite du supportable. Ses gémissements sont autant de confessions involontaires de son plaisir, des murmures qui confirment son abandon total. Il oscille entre le maître et l'élève, imposant par sa présence magnétique, soumis par mon appétit infinie.

Une dernière succion appuyée, un dernier coup de langue impudique et je libère sa verge. Je relève la tête, le contemple, conquise par l’expression qui déforme ses traits. Il est perdu dans la passion, haletant.

Sous mon contact, son corps vibre d'une tension palpable, réclamant davantage, exigeant d'être comblé. Il est à bout de souffle, comme un athlète au sommet d’une ascension vertigineuse, chaque muscle criant sa lutte intérieure entre renoncement et persévérance.

Je le regarde, fascinée. Ses yeux, tels des puits noirs sans fond, m'appellent en silence. Captif d’un plaisir qu’il peine à contenir, il marche sur un fil. Dois-je lâcher prise ou prolonger ce tourment délicieux ? Comme un orage prêt à éclater, l'atmosphère de la chambre, crépite, se charge en électricité. Chaque seconde supplémentaire devient une épreuve, autant pour lui que pour moi.

— Tu sais exactement ce que tu fais, n'est-ce pas ? souffle-t-il, sa voix rauque trahissant l'effet que j'ai sur lui.

Je me contente d'un sourire provocateur en guise de réponse, qui porte en lui la promesse de pousser ce jeu à ses limites, jusqu’à ce que l’un ou l’autre succombe à l’invitation irrésistible du plaisir. Déjà, j'enveloppe sa verge de mes deux poings, mes paumes exerçant une pression mesurée. Alors que je me penche à nouveau vers lui, ma langue prête à lécher son gland, il intervient soudain. C’est finalement lui qui met fin à son supplice. Ses doigts se dégagent de mes cheveux, puis un soupir d'aise s’échappe de sa gorge, quoique teinté d'une tension résiduelle et d'un effort évident pour reprendre le contrôle.

— Ça suffit, Vi...

Je me redresse, mes lèvres encore empreintes de sa chaleur et de son goût, et je l’observe avec ravissement.

— Tu en es sûr ?

L'éclat de défi dans mon intonation est impossible à ignorer. Je maintiens une main fermement ancrée sur sa base, l'autre, curieuse et déterminée, s'aventure déjà sur ses testicules auxquels j’ai peu prêté attention. Son regard s’assombrit, partagé entre frustration et désir. Une étincelle d’urgence sauvage illumine ses yeux, et je note avec délectation la façon dont il mord sa lèvre inférieure, comme s’il cherchait à retenir un cri ou une supplication.

— Tu joues avec le feu, Vi. Tu sais à quel point tu me rends fou.

Sa voix tremble légèrement. Je penche la tête sur le côté, feignant l'innocence.

— Et si je préférais continuer, irais-tu jusqu'à... te déverser dans ma bouche ?

Ses sourcils se froncent, mais son regard s’enflamme

— Non, pas maintenant, lâche-t-il. Mais ne pense pas une seconde que ça va s'arrêter comme ça !

Il fond sur moi en un battement de cil, ses bras puissants me ceinturant par la taille. Avec une force et une délicatesse infinie, il me soulève et mon cœur s’emballe. Suspendue dans les airs, un mélange d'excitation et de surprise m'envahit. Mes jambes se nouent à ses hanches, son sexe presse délicieusement contre le mien. Tandis que ses mains se plaquent sous mes fesses, me maintenant contre son torse, ses lèvres capturent les miennes dans un baiser sans retenue, aussi féroce que tendre. Nos corps s’écrasent l’un contre l’autre, chaque souffle, chaque mouvement, chaque jeu de langue accentuent l’électricité entre nous. Mais ce n'est qu'un préambule. Réagissant avec une impatience dévorante, mes doigts s’agrippent à son cou, mes ongles s’enfoncent dans sa peau. Mon Dieu, sa façon de m’embrasser, d’alterner entre la sauvagerie et la douceur, me bouleverse totalement.

Soudain, il se fige et me fixe avec une intensité qui me pétrifie.

— Tu m’as mis au supplice, Victoria, murmure-t-il contre ma bouche. Mais, crois-moi, le jeu ne fait que commencer.

Son ton ne se prête guère à la discussion. Mon bel Écossais m’allonge au milieu du lit et je me livre à l’envie de découvrir ce que ses intentions nous réservent.

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