CHAPITRE 27.1 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
ABANDON
* *
*
V.R.S.de.SC
♪♫ GLORY BOX — PORTISHEAD ♪♫
Avec une infinie précaution, James me dépose au cœur du nid douillet. Dès que ma peau frôle la couette immaculée et le jeté en fourrure grise, un plaisir inattendu m'envahit, mêlé à un frisson d'anticipation qui me bouleverse. Mon esprit s'embrase, submergé de promesses vives et envoûtantes. Les visions de ce qui nous attend, de notre étreinte à venir, se superposent à la douceur réconfortante dans mon dos. Cette douceur me drape déjà d’un sentiment de bien-être, comme un nuage m’élevant jusqu’au septième ciel.
Je m’enfonce dans le matelas moelleux et accueillant, mes paumes effleurant distraitement les plis du tissu au passage. Une chaleur diffuse s’installe en moi et un sourire instinctif nait sur mes lèvres. Pourtant, ce n’est pas juste le confort du lit qui m’ébranle, mais bien davantage la sensation du corps vigoureux de James, cette silhouette anguleuse qui se glisse sur mes courbes pleines. D'un mouvement calculé et terriblement sensuel, mon amant m'entoure d'un cocon rassurant et je soupire d’aise, ma poitrine se soulevant sous le poids du désir.
Mes mains se perdent dans l’exploration de ses omoplates saillantes, ses épaules puissantes, l'arrondie de ses pectoraux qui se contractent sous mes doigts. Chaque caresse est une révélation, chaque muscle un terrain à découvrir. Mais déjà, il se redresse, rompant ce lien fugace. Un instant de vide. Non, je ne veux pas qu’il s’éloigne, pas tout de suite.
Il s’agenouille alors entre mes jambes et tout en moi se tend vers lui. Ma peau s'embrasse là où ses charmants yeux bleus se posent et je frémis de la tête aux pieds, le souffle suspendu. Il ne dit rien, mais son regard de braise parle pour lui : mille promesses, mille fantasmes y sont contenus. Il dévore chaque parcelle de mon anatomie, la transforme en un banquet pour ses désirs. Mon cœur bat la chamade.
Mon corps, à la fois offert et revendiqué, vibre d’un mélange troublant de puissance et de vulnérabilité. Pourtant, loin de m’intimider, cette posture m'inonde d'une aisance inédite, un désir de capituler sans retenue.
— Tu es la plus belle femme que j'ai rencontré, murmure-t-il enfin, brisant le silence tendu de cette chambre qui devient le théâtre de notre abandon.
James, résolu, saisit une de mes chevilles, remonte langoureusement sa main le long de ma jambe. Ses doigts effleurent l'arrière de mon genou, l'intérieur de ma cuisse avec une sensualité infinie. Je frissonne, captive de ce rituel intime qu’il impose avec une assurance déconcertante.
L'air presque grave, il se positionne au-dessus de moi, son bras ancré sur le matelas, près de ma taille, comme pour m’encadrer et m’amarrer à lui. Ses lèvres, d’une douceur cruelle, s’approchent de mon ventre, où elles sèment une pluie de baisers. Lorsqu’il titille mon nombril de sa langue, un soupir m’échappe, et mes hanches s’élèvent instinctivement pour accueillir sa ferveur. James glisse alors une paume sous mes reins, me soulève à peine pour m'emmener plus haut sur le lit. Happée par un tressaillement de plaisir, je frotte et serre mes cuisses contre ses flancs alors que sa bouche entame son ascension vers la vallée de mon cœur.
Lorsqu’il atteint ma poitrine, ses lèvres joueuses capturent un téton qu'il embrasse, lèche, puis suçote avec une précision délicieuse et dévastatrice. Mes doigts se perdent dans ses cheveux, empognent ses mèches soyeuses alors qu’un gémissement long remonte du fond de ma gorge. Son attention se déplace de l’un à l'autre de mes globes, me laissant pantelante, submergée par la tendresse brute et les gestes affamés qu’il me prodigue.
Des ondes électriques courent dans mon corps, partant de mon buste et irradiant vers mon écrin de féminité qui palpite sous l'intensité, comme si chaque nerf s'éveillait pour pouvoir le recevoir. Je me cambre davantage sous lui, incapable de résister au besoin viscéral de me rapprocher encore. Je retiens ma respiration, mes paupières se ferment, et je m'évade dans mes sensations. Dans un instant, James va plonger au plus profond de mon être et nous serons un, vivrons ce moment comme une quête sans fin.
Enfin, mon amant me fait face. Son expression si sérieuse m'intrigue. Je glisse ma paume sur sa joue, caresse sa mâchoire râpeuse, puis passe mon pouce sur ses lèvres. Mon geste est une invitation muette, un désir de le voir relâcher cette tension. Ses traits se détendent à peine, mais un éclair de luxure brûle dans son regard lorsque, d'un mouvement rapide, il happe mon doigt et le suce sensuellement.
Il m'offre un baiser profond et langoureux, de ceux qui font perdre toute notion du temps et de l'espace. Mais, contre toute attente, il se retire, bien trop tôt à mon goût. Je proteste en accompagnant son recul, avide de plus. Mais ma bouche ne rencontre que la chair tendre de sa gorge et la ligne bombée de sa clavicule, tandis qu'il attrape un coussin derrière moi et l'ajuste sous ma tête. Ses iris cobalt cherchent les miennes et, enfin, il me gratifie d'un sourire qui ravage toute ma concentration, comme un souffle chaud venant d'un désert de volupté.
Assimilant son expression à notre imminente union, mon corps réagit sans que je puisse le contraindre : mes paumes glissent autour de son cou et mes cuisses enserrent ses hanches, l'attirant davantage contre moi. Un lourd soupir d’envie résonne à mes oreilles avant qu'il n'aille mordiller doucement mon épaule, envoyant un frisson délicieux le long de mon échine. Mais, à ma grande surprise, il se dérobe encore, repousse ses lèvres de ma peau et dénoue mes bras. Je ne peux plus masquer mon impatience. Un petit grognement inaudible signale ma protestation.
— James ! râlè-je.
L'homme qui va me faire hurler de plaisir à n'en pas douter se fige un instant, observant mon agacement avec une tendresse soudaine. Pourtant, l'éclat de malice dans ses yeux ne m'échappe pas, ni son rictus espiègle lorsque, de sa voix rauque, il murmure :
— Patience, mo chridhe. Tu veux vraiment que ce moment perde toute sa magie ?
— Non, mais...
Il me coupe en déposant un baiser furtif à la commissure de ma bouche avant de se redresser et de me regarder avec une intensité tranquille.
— Laisse-moi savourer chaque seconde, sussure-t-il.
Il s’écarte et descend le long de mes courbes pour s'installer confortablement entre mes cuisses. Après avoir ajusté sa position et placé mes hanches sous son contrôle, il s'accoude en emprisonnant une de mes jambes, la calant sur son épaule. D'une main glissée à l'intérieur de mon genou, il me maintient dans cette position vulnérable : tout entière exposée devant lui, telle une offrande sur un plateau d'argent, prête à recevoir ses attentions et à trembler sous l’impérieuse pression de son désir.
Mes membres, maintenant largement ouverts, encadrent son visage alors que son souffle tiède caresse mon intimité. Il prend un instant pour m’observer, s'assure que je suis consentante, puis incline sa tête vers le sanctuaire de mon corps. Ses lèvres frôlent d'abord mon mont de Vénus, ses doigts dessinent les plis de mon aine. Mais, à la seconde où sa langue vient butiner la peau capricieuse au centre de mon sexe, malgré moi, malgré mon envie de résister, de tenir bon, avant même qu’il ne commence à me combler de plaisir, je me sens déjà submergée. La vague d'anticipation que j'éprouve est si phénoménale, qu'instinctivement, je cherche à me refermer, me soustraire à cette sensation envahissante, récupérer le contrôle. La jouissance, trop forte, m’enveloppe et me déstabilise, rendant chaque tentative de rébellion aussi futile qu’une brise face à une mer déchaînée.
James s'en aperçoit, car la pression de ses mains sur mon corps s'intensifie et sa bouche suce mon clitoris avec plus de zèle. Le traître ! Je le déteste ! Je sais très bien pourquoi il m’impose ça ! Je me demande combien de temps je pourrai rester sous son emprise sans céder : deux secondes ! Mon bassin recule, mes coudes me soulèvent, mes poings agrippent la couette et ma voix fend l'air :
— James, le suppliè-je. Je ne peux pas...
Mon amant insatiable s'arrête et me regarde. Mon dieu, même le voir là, si près de..., avec ses yeux voilés et... et ses lèvres mouillées, je...
— Bien sûr que si, Victoria. Tu peux tout ressentir. Mais, il va falloir que tu te retiennes. Fais-le pour toi.
Je le fixe, la poitrine haletante et mes pensées embrouillées. Ses paroles résonnent en moi : promesse ou défi ? Les deux à la fois. Mais au lieu de me rassurer, elles alimentent cette colère douce-amère, cette frustration liée à l’impossibilité de tout contrôler. Comment peut-il me demander d'écluser mes sensations quand tout en moi crie, réclame, brûle d'un désir insoutenable ?
— Tu ne comprends pas...
Ma voix est un murmure brisé, mon cœur s'emplit de résignation : j'en suis incapable. J'essaie de reprendre mon souffle, mais c'est intenable, chaque mouvement de sa bouche, chaque pression de ses mains sur mon corps m’envoient dans un tourbillon que je ne maîtrise plus.
— Dans l'état dans lequel je suis... je... vais craquer dans la minute, James !
Je dois à la fois me libérer et me contenir, deux besoins contradictoires qui se déchirent à l’intérieur de moi. Je me tiens si près du point de rupture que l’idée même de m’en éloigner semble dérisoire.
James me regarde, son expression à la fois calme et déterminée.
— Et ? Quel est le problème avec ça ? Tu pourrais passer la nuit à jouir contre ma bouche que tu me comblerais de bonheur, .
Le surnom, si intime et chargé de désir, m'atteint en plein cœur. Ses lèvres prononcent ces mots avec une telle dévotion qu’ils font écho à ce que je ressens pour lui : une tendresse infinie. Chaque fibre de ma peau se tend sous cette déclaration, et pourtant, ma colère ne s’éteint pas, elle s'enflamme davantage. C’est plus qu’un simple jeu, plus qu’une question de plaisir ; c’est une lutte. Une lutte entre la volonté de me laisser aller et celle, profondément enracinée en moi, de garder le contrôle.
— Je te dis que je n'y arriverais pas. Et, ce n'est pas comme ça que je te veux.
— Très bien, souffle-t-il calmement, mais son intonation cache quelque chose.
Je le contemple, encore pantelante, mon corps vibrant de sensations inachevées. Il recule, nous libère lentement. Sa bouche quitte mon intimité avec une langueur calculée. Chaque millimètre qu’il met entre nous semble hurler une promesse tacite : ce n’est que partie remise. Il passe une dernière fois ses mains rugueuses contre mon sexe, comme pour me rappeler ce que je viens de refuser. Je pourrais presque croire qu’il accepte ma réticence, mais ses yeux sombres et pénétrants racontent une tout autre histoire. Peu importe.
James remonte sur moi, parsème ma peau de baisers éperdus ou légers, sur mon ventre, mes côtes, le creux entre mes seins, ma gorge, jusqu'au lobe de mon oreille. J'en profite pour me lover contre lui, adopte une position suggestive en vue de ce que mon organisme réclame avec ardeur. Sa verge pulse à l'orée de mon intimité. Parfait.
J'encadre son visage de mes paumes, m'apprête à le guider vers ma bouche qui a tant soif de lui quand, soudain, James me saisit les poignets et les plaque au-dessus de ma tête. J'étouffe un petit cri vite avalé par les lèvres avides de mon amant. Ce n'est pas un baiser qu'il m'octroie, c'est un assaut passionné, une conquête brûlante qui balaie toute pensée rationnelle. Je m’abreuve de son enthousiasme, cette source d’eau fraîche qui échoue à éteindre le feu dans mes veines. Très rapidement, je peine à respirer. Pas moyen de me concentrer plus en avant. Je ne suis que sensation et vertige. Nos corps se frottent, réagissent à nos pulsions. Je veux le toucher, il m'en empêche.
Mon prince des ténèbres palpe ma hanche jusqu'à venir emprisonner un sein, avec une douceur possessive. Son pouce et son index pincent mon auréole rosée, déclenchent une onde de chaleur qui me donne la chair de poule. Il délaisse ma bouche pour capturer mon téton entre ses dents tandis que ses doigts dessinent des cercles paresseux sur ma peau hypersensible, alors qu’il murmure contre moi :
— C'est mieux comme ça ?
Sa voix grave et veloutée m’enveloppe, et je ferme les yeux, ma respiration saccadée trahissant mon abandon progressif. Ses lèvres reviennent chercher la mienne, et dès qu'elles se rencontrent, tout en moi chavire. Il me désarme, me revendique, et mes défenses s’érodent encore un peu plus.
Alors qu’il approfondit notre baiser, son imposante stature se masse toujours plus durement contre ma silhouette. Sa main quitte ma poitrine pour se faufiler dans mon dos, me plaquant contre lui dans une étreinte où se mêlent douceur et domination.
— Tu vois ? soupire-t-il. Pas besoin de précipitation, pas besoin de fuir.
Il me lâche enfin les poignets et je m’accroche à lui, mes ongles s’enfoncent dans ses muscles parfaits, ma bouche part à la conquête de la sienne avec une urgence croissante.Ses mots, accompagnés de la pression mordante de ses doigts qui redescendent le long de mes contours, enflamment tout en moi. J'aimerais encore résister, crier que je veux tout, maintenant, son sexe au fond du mien tout de suite, mais mon corps ne m’obéit plus. Il a décidé de lui faire confiance, de céder à son tempo, même si ma frustration frôle l’explosion.
James attrape une de mes mains et la serre avec délicatesse avant de la conduire entre nos chairs, jusqu’à l’endroit où mon désir s’embrase. Et, dans cet instant, je comprends qu’il n’a jamais vraiment renoncé à son idée.
— Guide-moi en toi, murmure-t-il, de son timbre chaud empli de passion. Laisse-moi réclamer ton corps avec mes doigts. Laisse-moi t’aimer de cette manière, comme tu m’as aimé tout à l’heure avec ta bouche.
Mon tentateur cale nos paumes sur mon bas-ventre.
— Que crois-tu que j’ai ressenti, Vi ? continue-t-il en me regardant droit dans les yeux. Que crois-tu que tes lèvres autour de ma queue m’ont fait éprouver ?
Je sens mes joues s'enflammer, mon souffle se couper. L’intensité de ses mots réveille une nouvelle déferlante de désir dans mes entrailles.
Il rapproche nos fronts, sa voix devient une complainte presque inaudible, mais chargée de promesses :
— Tu m’as consumé, Victoria. Maintenant, c’est à mon tour.
Annotations