CHAPITRE 27.1 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

ABANDON

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V.R.S.de.SC

♪♫ GLORY BOX — PORTISHEAD ♪♫

James me dépose doucement au centre du grand lit king size recouvert d’une couette moelleuse blanche et d’un doux jeté de lit en fourrure grise. À peine ma peau effleure-t-elle le tissu que les images de tout ce qu’on s’apprête à faire bondissent dans mon esprit. La douceur des tissus contre mon corps me procure un plaisir inattendu, une promesse de confort mêlée à l'excitation de l’instant.

Je m’enfonce dans le lit, me laissant aller à cette étreinte accueillante, mes mains caressant le tissu, tandis qu'un sourire s’étire sur mes lèvres. Mais en vérité, c’est bien plus la sensation du corps anguleux de James qui glisse sur le mien qui me fait frémir. La chaleur de sa peau irradie et m’enveloppe d’un bien-être extrême. Je soupire d’aise. Mes mains explorent ses omoplates, ses épaules, ses pectoraux, mais déjà, il se relève. Non ! Je veux qu’il revienne !

Il s’agenouille entre mes jambes écartées. Je suis totalement offerte à lui et mon cœur bat la chamade. Le regard de James vaut mille promesses.

— “Tu es magnifique !” murmure-t-il dans le silence tendu de cette chambre des délices.

Je frémis sous ces mots, ma peau s’embrasant là où ses beaux yeux bleus se posent. Ma position est à la fois vulnérable et puissante. Mais ça ne m’intimide pas, au contraire. Chaque fibre de mon être s’éveille à son approche, consciente de l'intensité du moment.

James, résolu, saisit une de mes chevilles, remontant langoureusement sa main le long de ma jambe. Ses doigts effleurent mon genou avant de caresser ma cuisse avec sensualité. Il se cale au-dessus de moi, son bras tendu sur le matelas près de ma taille. Ses lèvres s’avancent pour déposer de doux baisers sur mon ventre, jouant de sa langue autour de mon nombril avec une tendresse presque insatiable. Je sens son autre main glisser sous mes reins et me soulever doucement. Happée par un frisson de plaisir, je frotte et serre mes cuisses contre son corps alors que sa bouche continue son ascension vers mes seins. Il embrasse, suce et mordille un téton, puis l’autre et je cambre plus fort vers lui. Mes sens en ébullition, je serre la couette avec mon poing tandis que l’autre plonge dans sa chevelure soyeuse. Je retiens ma respiration un instant, fermant les yeux pour savourer chaque contact, chaque effleurement. Des fourmillements électriques parcourent mon intimité, intensifiant le désir qui s’éveille en moi.

Après l’exquise exploration de ma poitrine, James me remontant un plus sur le matelas, positionne un coussin en velours sous ma tête et s’allonge confortablement entre mes cuisses, repoussant l’une d’elles sur le côté avec une délicatesse maîtrisée, tandis qu’il cale l’autre sur son épaule. Je me sens à la fois exposée et incroyablement désirée, comme si le monde extérieur avait disparu, ne laissant que lui et moi dans cette bulle de sensations. Son regard, ardent et déterminé, se fixe sur moi.

— “Rappelle-toi Vi, tu peux tout ressentir. Mais, il va falloir que tu te retiennes”.

Le traître ! Je le déteste ! Je sais très bien pourquoi il m’impose ça ! Je me demande combien de temps, je pourrai rester sous son emprise sans céder à l’appel irrésistible de mon désir. Je m'apprête à lui rétorquer que je suis parfaitement capable de me maîtriser — et bien plus que lui qui plus est — quand soudain, James plonge sa bouche dans mon intimité avec une ferveur qui déclenche un râle de plaisir. Mes muscles se relâchent instantanément.

Qu’est-ce que je voulais lui dire déjà ? Pas moyen de me concentrer plus en avant. Je ne suis que sensation et vertige. Ses lèvres suçotent d’abord mon clitoris, puis sa langue longe les replis de mon sexe avant de plonger dans mon vagin. Il écarte mes petites lèvres avec ses doigts pour un meilleur accès. Ses mouvements sont délicats, puis enfiévrés, doux, puis pressants. Il alterne les sensations avec une habileté déconcertante. Il joue avec moi comme je l'ai fait avec lui plus tôt. Une onde de chaleur qui se propage à travers chaque fibre de mon être.

En réalité, ma capacité à réfléchir est tellement occulté par ce qu'il me fait, que je serai bien incapable de décrire ses faits et gestes. Tout ce que je sais, c'est qu’il est parfaitement calibré pour me faire chavirer, son expertise n’étant plus à prouver. Chaque caresse prodiguée me propulse un peu plus près de l'extase. Alors, peu importe si c’est la virtuosité de sa bouche, la sagacité de sa langue ou même son souffle chaud sur ma peau, quoiqu’il fasse, il s’y prend à merveille.

Sans compter ses mains, qui explorent mon corps en feu, ses doigts, qui se promènent le long de mes cuisses, s’agrippent à mes hanches pour me maintenir dans cette position vulnérable alors que je me trémousse dans tous les sens. Je me cambre sous ses caresses telle une comète déviant de sa trajectoire, attirée par la gravité d’un soleil brûlant.

La vue de cet homme entre mes jambes est indescriptible. Le plaisir que je ressens est magnifié par l'attention minutieuse qu'il porte à mon corps. Je ne peux retenir les halètements qui s'échappent de ma gorge. Parfois, James redresse la tête et me regarde, et le souffle me manque. Il semble capter chaque réaction de mon corps et à chaque fois que ses yeux rencontrent les miens, un frisson électrique parcourt ma colonne vertébrale, amplifiant encore davantage l’ivresse de mes sens. Mes mains s'agrippent fermement aux draps autour de moi, cherchant à saisir quelque chose pour ancrer cette montée de sensations extatiques.

Quand James se redresse et se met à genoux entre mes cuisses, un souffle d’air froid vient chatouiller ma peau échauffée et humide. Là où sa bouche gourmande était, je ne ressens plus que le vide, une absence presque insupportable. Mon corps réclame son retour, sa chaleur.

Heureusement, cette douce torture ne dure que peu de temps, car sa main, déjà, prend le relais, titillant mes zones les plus sensibles. Il se penche au-dessus de moi, nos visages se trouvant désormais à quelques centimètres l'un de l'autre. Pendant que son regard me transperce, sa main s’aventure de nouveau entre mes jambes, déclenchant une nouvelle flambée de sensations. Je ne peux m’empêcher de murmurer son nom entre deux souffles alors qu’il imprime des gestes circulaires autour de mon clitoris. Il me sourit malicieusement.

— “Oui ? Quoi ?” me demande-t-il, la voix teintée d’une taquinerie à peine contenue. “Le jeu n’est pas à la hauteur de tes attentes ?”

— “Non”, je proteste en secouant doucement la tête.

Sa main s’immobilise immédiatement, et il me fixe, le visage grave. Son sourire disparaît et ses yeux cherche à lire dans les miens.

— “Non !” je supplie en plantant mes doigts dans sa chair. “Enfin, si !”, je répète, haletante, en me tortillant sous lui.

— “Alors, on peut continuer ?”, m’interpelle-t-il prudemment.

Je hoche vigoureusement la tête, prête pour l’étape suivante, mes cuisses cherchant déjà à s'enrouler autour de sa taille, anticipant l'union que je désire tant. Mais James me maintient en place, sa main toujours immobile sur mon sexe, me privant de ce que je réclame.

— "Ah Vi, il y a quelque chose que tu ne comprends pas..." murmure-t-il en repoussant doucement quelques mèches de mon visage avec sa main libre.

— "James..." je le supplie, ma voix tremblante sous l'intensité du désir.

— "J’adore quand tu prononces mon nom..." ajoute-t-il dans un râle, sa respiration lourde, me laissant suspendue à ses mots.

Comme un feu d’artifice embrasant le ciel nocturne, il m’embrasse avec une fougue éclatante qui illumine chaque recoin de mon âme. Sa main vient enserrer mon cou puis glisser sur mon visage avec une passion fervente. Je me cramponne à lui, mes doigts s'enroulant autour de son poignet, mes yeux se fermant pour tenter de contenir la frustration qui grandit en moi. Je le veux en moi ! Maintenant !

Doucement, il saisit ma cuisse et la bloque contre sa hanche. Je sens son sexe pousser à l’orée de mon intimité et les palpitations de mon cœur s'emballe. Mais, alors que je me prépare à le sentir enfin en moi, il verrouille son regard de braise au mien en me souriant. D’une poigne de fer, il réajuste notre position en s’allongeant contre mon flanc. Je n’y vois pas d’inconvénient tant qu’il se dépêche d’entrer en moi. Sauf qu’il semble ne pas être encore totalement satisfait de son manège. Sa main redescend rapidement vers mon entrejambe avant que je ne puisse réagir. Malgré ma tentative vaine pour refermer mes cuisses, trop tard. James plonge deux doigts dans ma chair palpitante, m’emplissant d’une manière inattendue qui me laisse sans voix.

Je perds le fil du temps. Mon visage se presse contre son épaule, mes doigts se plantent dans mes mucles de son bras, mes lèvres murmurent des soupirs étouffés.

— “Victoria, regarde-moi, s'il te plait.”

Sa voix est une supplique à peine voilée, une demande chargée de désir et d'intensité. Je lutte un instant pour rester dans l’instant présent, la montée de plaisir menaçant d’emporter ma retenue. Pourtant, je fais un effort pour rouvrir les yeux, cherchant à répondre à son regard implorant. Il accélère légèrement ses mouvements. Un troisième doigt rejoint les autres. J’écarquille les yeux.

— “Laisse-toi aller, Victoria”, murmure-t-il tendrement.

Ses paroles résonnent dans ma tête alors qu'il reprend son rythme. Je sens l’escalade de sensations devenir presque écrasante, mais la nervosité m’envahit. Je ne suis pas certaine d’y arriver. Je n’ai jamais fait ça auparavant.

— “Non, pas sans toi...” lui dis-je, la voix brisée par le désir.

Son pouce se met à frotter mon clitoris, joue avec la courbe de mon intimité et provoque des vagues de plaisir qui me font geindre encore plus fort. Je gémis en réponse mais je ne peux m’empêcher de secouer la tête en guise de rejet, la sensation devenant presque trop accrue pour que je puisse la contenir. James, attentif à chaque réaction, perçoit le changement dans mon corps. Sa voix devient encore plus douce, plus encourageante.

— “Si, Vi, lâche prise, je reste avec toi”, exhorte-t-il, son timbre chargé de promesses et de réassurance.

Soudain, je comprends ce qu’il attend de moi. Il veut que je m’abandonne totalement à ses caresses, que j’atteigne l’orgasme seule. Je m’y suis toujours refusée, avec lui ou un autre. L’angoisse de perdre le contrôle m’a toujours retenue. A chaque fois que James m’a fait frémir sous ses baisers ou ses doigts, j’ai trouvé un moyen de reprendre les rênes en détournant son attention : sceller mes lèvres au siennes, changer notre position, prendre les choses en main, littéralement. Tout pour éviter d’explorer cette intimité qui m’a toujours rendue nerveuse.J’ai toujours cru qu’il ne l’avait jamais remarqué.

En réalité, ce n’est pas l’idée du plaisir solitaire qui m’effraie, non, c’est quelque chose que je pratique sans honte aucune. Ce qui me dérange, c’est plutôt le fait de me masturber devant mon partenaire, ou de me laisser aller grâce à ses gestes. Je préfère que chaque montée de plaisir soit partagée. Quand il est en moi, tout se transforme ; mon plaisir devient le nôtre, je suis libre de laisser échapper des soupirs, de me perdre dans l’extase. Et soudain, je réalise qu’on l'a déjà fait. Une fois. Il y a des semaines, lors d’un appel en visio. Je ne m’en étais pas aperçu. Tout avait été si naturel, j’en avais tellement envie. Mon dieu, comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte avant ?

Ca veut dire que j'en suis capable. Même si dans l’instant c’est l’appréhension qui me gagne. Je dois me faire violence. Non, ce que je dois, c’est nous faire confiance. C'est une vulnérabilité totale, un abandon complet de moi-même que je suis sur le point de vivre.

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