CHAPITRE 27.2 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
V.R.S.de.SC
♪♫ ... ♪♫
James laisse sa main posée sur la mienne, la guidant vers mes replis intimes. L’acte se révèle à la fois troublant et excitant : c’est moi qui imprime les mouvements, qui décide du rythme, mais c’est lui qui me pousse à m’explorer, à m’abandonner à cette sensation vertigineuse.
Sa respiration effleure ma peau, lourde et contenue, comme s’il savourait chaque instant autant que moi. Ses yeux restent rivés sur mon visage, capturant chaque frisson, chaque soupir qui trahit mon plaisir grandissant. Mais mes caresses ne pourront jamais rivaliser avec les siennes.
Dès que je ralentis et me retire, James comprend mon souhait. Ses doigts s'aventurent à l'entrée de mon vagin, puis, avec une lenteur calculée, il en introduit un profondément. Mon corps se tend, et avant que je ne m’en rende compte, ma main quitte la sienne pour se cramponner à son poignet. Il prend le relais avec application, en témoigne ses sourcils qui se froncent et sa mâchoire qui se contracte : il guettait ma reddition.
— James... souffle-je, la voix tremblante quelques secondes plus tard.
Il stoppe immédiatement son léger mouvement de va-et-vient, me scrute avec une attention entre passion et bienveillance, en attente d’un signe.
— Si tu veux que j’arrête, je m’arrêterai. Mais je veux t’aimer comme tu le mérites, Vi. Je... je te le redemande une dernière fois, mais je respecterai ton choix, si tu refuses : laisse-moi te goûter à nouveau.
Mon cœur tambourine si fort que chaque pulsation résonne jusqu’à mes tempes. Mon regard accroche le sien, vacillant entre la tentation et l’appréhension. Dans ses pupilles, je lis une promesse silencieuse, un appel à l'abandon aussi doux qu’irrésistible. J'accède favorablement à sa requête.
Son visage s'illumine d'un mélange de soulagement et de désir inassouvi. Il se penche sur moi et m’embrasse à pleine bouche. Son baiser me dévore, s’empare de moi, me transmet toute l’intensité de son émotion.
Lorsqu’il s'écarte, son sourire éclatant fait battre mon cœur encore plus fort.
— Merci.
Puis, avec une grâce presque féline, il se redresse et ajuste sa posture. Ses yeux ne me lâchent pas alors qu’il se prépare, ses gestes empreints d’une maîtrise qui rend chaque mouvement plus poignant. Une main cale délicatement ma hanche, tandis que l’autre glisse le long de ma cuisse pour la positionner selon son bon vouloir.
— Reste avec moi, Vi. À chaque instant.
James plonge sa bouche dans mon intimité avec une ferveur qui engendre un râle incontrôlé de plaisir. Mes muscles, tendus comme des cordes d’arc, se relâchent instantanément sous l’effet de son expertise. D’abord, il lèche et suce mon clitoris avec minutie et vénération, avant que sa langue ne longe les replis de mon sexe, dessinant des arabesques incandescentes sur ma peau. Puis, sans préavis, elle s’enfouit profondément dans mon vagin.
Ses doigts écartent mes petites lèvres, ouvrant un chemin pour redoubler ses assauts. Chaque geste, qui mesuré, qui pressant, semble orchestré pour me faire perdre pied. Il alterne de main de maître entre des frôlements suaves et succions affirmés, éveillant chaque terminaison nerveuse en moi. L’onde de chaleur qui naît de ses caprices grimpe en intensité, me consume comme une flamme avide d’air.
Je m’accroche désespérément à ce fil ténu qui me maintient encore maîtresse de moi-même. En réalité, ma faculté à réfléchir est à ce point occulté par ce qu'il me fait, que je serai bien incapable de décrire ses faits et gestes. Tout ce que je sais, c'est qu’il est parfaitement calibré pour me faire basculer, son habileté n’étant plus à prouver. Chaque caresse prodiguée me propulse un peu plus près de l'extase. Après tout, peu importe si c’est la virtuosité de sa bouche, la sagacité de sa langue ou même son souffle chaud, quoiqu’il fasse, il s’y prend à merveille. Je compte les secondes, focalisée sur chaque vibration, essayant de repousser tant s'en faut l’explosion qui s’annonce.
Sans parler de ses mains, qui explorent ma peau en feu, ses doigts, qui se promènent le long de mes cuisses, harponnent mes hanches pour me maintenir dans cette position offerte alors que je me trémousse dans tous les sens. Sous son offensive, mon corps s'arqueboute vers lui, telle une comète déviant de sa trajectoire, attirée par la gravité d’un soleil brûlant.
La vue de cet homme entre mes jambes est indescriptible. L’attention méthodique qu’il me porte magnifie le plaisir que je ressens. Je retiens difficilement les halètements qui s'échappent de ma gorge, ni les petits cris d'ailleurs. Parfois, James redresse la tête et me regarde, et le souffle me manque. Bien trop conscient de ma lutte intérieure, mon amant redouble d’ardeur. Il semble capter chaque réaction de mon être et à chaque fois que ses yeux rencontrent les miens, un frisson électrique parcourt ma colonne vertébrale, amplifiant encore davantage l’ivresse de mes sens. Mes poings s'agrippent fermement aux draps autour de moi, cherchant à saisir quelque chose pour ancrer cette montée de sensations extatiques.
Quand James se relève et se met à genoux entre mes cuisses, une bouffée d’air froid vient chatouiller ma peau échauffée et humide. Là où sa bouche gourmande se repaissait, je ne ressens plus que le vide, une absence presque insupportable. Mon corps réclame son retour, sa chaleur.
Heureusement, cette douce torture s’évanouit rapidement, car sa main, déjà, assure la transition, titillant mes zones les plus sensibles. Il se penche au-dessus de moi, nos visages se trouvant désormais à quelques centimètres l'un de l'autre. Pendant que son regard me transperce, il s’élance à nouveau entre mes jambes, occasionnant une nouvelle flambée de délices Je ne peux m’empêcher de murmurer son nom entre deux souffles alors qu’il imprime des gestes circulaires autour de mon clitoris. Il me sourit malicieusement.
— Oui ? Quoi ? me demande-t-il, la voix teintée d’une taquinerie à peine contenue. Le jeu n’est pas à la hauteur de tes attentes ?
— Non, je proteste en secouant la tête.
Sa paume s’immobilise immédiatement, et il me fixe, l’air grave. Sa gaieté disparaît et ses yeux fouillent les miens.
— Non ! implorè-je en plantant mes doigts dans sa chair. Enfin, si ! je répète, haletante, en me tortillant sous lui.
— Alors, on peut continuer ? m’interpelle-t-il prudemment.
Je hoche vigoureusement la tête, prête pour l’étape suivante, mes cuisses cherchant déjà à s'enrouler autour de sa taille, anticipant l'union que je convoite tant. Mais James me maintient en place, sa main toujours statique sur mon sexe, me privant de ma doléance.
— A gràidh, il y a quelque chose que tu ne comprends pas... murmure-t-il en recoiffant doucement quelques-unes de mes mèches.
— James... le suppliè-je.
— J’adore quand tu prononces mon nom...
Comme un feu d’artifice embrasant le ciel nocturne, il m’embrasse avec une fougue éclatante qui illumine chaque recoin de mon âme. Sa paume vient enserrer mon cou puis glisser sur ma mâchoire avec une passion fervente. Je me cramponne à lui. Mes doigts se vrillent autour de son avant-bras, mes yeux se ferment pour tenter de contenir la frustration qui grandit en moi. Je le veux en moi ! Maintenant !
Délicatement, il saisit mon genou et le bloque contre sa hanche. Son sexe pousse à l’orée de mon intimité et les palpitations de mon cœur s'emballent. Mais, alors que je me prépare à le sentir enfin en moi, il verrouille son regard de braise au mien en me souriant. D’une poigne de fer, il réajuste notre position en s’allongeant contre mon flanc. Je n’y vois pas d’inconvénient, tant qu’il se dépêche d’entrer en moi. Sauf qu’il semble ne pas être encore satisfait de son manège. Sa main redescend rapidement vers mon entrejambe avant que je puisse réagir. Malgré ma tentative vaine pour refermer mes cuisses, trop tard. James plonge deux doigts dans ma chair enfiévrée, m’emplissant d’une manière inattendue qui me coupe le souffle.
Je perds le fil du temps. Mon visage se presse contre son épaule, mes ongles se plantent dans les muscles de son bras, mes lèvres psalmodient des soupirs étouffés.
— Victoria, regarde-moi, s'il te plait.
Sa voix se transforme en une supplique à peine voilée, une demande chargée de désir et d’intensité. Je lutte pour rester dans l’instant présent, la montée de plaisir menaçant d’emporter ma retenue. Pourtant, j’essaie de rouvrir les paupières, cherchant à répondre à son regard implorant. Il accélère légèrement ses mouvements. Un troisième doigt rejoint les autres. J’écarquille les yeux.
— Laisse-toi aller, mo leannan, m'invite-t-il tendrement.
Ses paroles résonnent dans ma tête alors qu'il reprend son rythme. Je sens l’escalade de sensations se muer en une fièvre écrasante, mais la nervosité m’envahit. Je ne suis pas certaine d’y arriver. Je n’ai jamais fait ça auparavant.
— Non, pas sans toi... balbutiè-je.
Son pouce se met à frotter mon clitoris, joue avec la courbe de mon intimité et provoque des vagues exaltantes qui me font geindre de plus belle. Ma tête fait barrage, mais mon corps s'ouvre un peu plus. L'orgasme à mi-chemin menace d'emporter ma résistance d'une seconde à l'autre. James, attentif à mes réactions, perçoit le changement en moi. Sa voix devient encore plus douce, plus encourageante.
— Si, Vi, lâche prise, je reste avec toi, exhorte-t-il, son timbre chargé de promesses et de réassurance.
Atteindre la jouissance seule, je m’y suis toujours refusée, avec lui ou un autre. L’angoisse de perdre le contrôle m’a constamment retenue. À chaque fois que James m’a fait frémir sous ses baisers ou ses doigts, j’ai trouvé un moyen de me réapproprier les rênes. Je détournais son attention en scellant mes lèvres aux siennes, en modifiant notre position, en prenant les choses en main, littéralement. Tout, pour éviter d’explorer cette intimité qui m’a sans cesse rendue anxieuse.Je pensais qu'il ne l'avait pas remarqué, mais, me suis-je trompée ? A-t-il vu clair dans mon jeu, depuis le début ? Mon Dieu, cet homme a-t-il perçu toutes mes failles jusqu'à être prêt à m'aider à m'en défaire, à me guider là où je n'ose pas aller, à me libérer de toutes ces peurs enfouies au fond de moi ?
En réalité, l’idée du plaisir solitaire ne m’effraie pas. Non, je le pratique sans gêne ni honte. Ce qui me trouble, c'est plutôt de m’abandonner devant lui, de me laisser emporter par ses gestes sans réciprocité. Je préfèrerai que chaque frisson de désir soit partagé.
Quand James est en moi, tout se transforme ; son excitation exacerbe la mienne, ses soupirs deviennent l'écho de mon extase et je me sens libre de me perdre, car je sais qu'il me rejoindra. Mais là... James restera sur sa faim. Ce n'est pas juste, et...
— Victoria, mon amour...
Et soudain, je réalise qu’on l'a déjà fait. Une fois. Des semaines plus tôt, lors d’un appel en visio. Tout s’était déroulé de manière si naturelle, j’en avais tellement envie. Mon Dieu, comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte avant ? Ça veut dire que j'en suis capable. Même si dans l’instant c’est l’appréhension qui me gagne. Je dois me faire violence. Non, ce que je dois, c’est lui faire confiance. C'est une vulnérabilité totale, un abandon complet de moi-même que je suis sur le point de vivre.
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